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Les préposés aux enrôlemens faisoient un examen rigoureux des personnes qui se présentoient pour être enrôlées. (Liv. II. §. 1. ff. de re militari.) Ils s'informoient d'abord de la naissance de chacun; car il n'y avoit que des hommes libres à qui il fût permis de porter les armes, & les esclaves en étoient exclus. Il falloit donc prouver sa liberté par des témoignages non suspects, & de plus il falloit établir le lieu de sa naissance.
On avoit aussi beaucoup d'attention à la taille; & tous ceux à qui elle manquoit, étoient rejettés de l'honneur de servir. De - là vient que lorsqu'on vouloit loüer un homme, on disoit qu'il avoit une taille militaire; c'est ce qui n'a pas échappé à Lampride dans son éloge de l'empereur Sévere. Cette taille militaire est marquée par une loi qui est dans le code théodosien, au titre de tyronibus; elle nous apprend qu'alors un soldat devoit avoir cinq pieds sept pouces, quinque pedibus & septem unciis usualibus.
Vegece a remarqué que du tems de Marius on n'enrôloit que des gens de cinq piés dix pouces, parce que dans le grand nombre qui se présentoit, on pouvoit choisir, mais depuis ce tems - là il fallut rabattre de cette mesure, les hommes étant devenus rares par les guerres civiles, le luxe, la débauche, & le changement de gouvernement.
Cependant l'on ne connonioit point encore ce
moyen nouveau, & contraire à toutes les lois de
l'humanité, d'enroler par la force, la fraude, le stratagème,
& pareilles horreurs sur lesquelles, dans
quelques pays, les princes & les ministres ferment
les yeux en tems de guerre.
ENROUEMENT (Page 5:707)
ENROUEMENT, s. m. (Medecine.) Ce terme est ordinairement employé pour signifier la maladie même, dont il n'est proprement qu'un symptome. Cette maladie est une espece de fluxion catarrheuse, qui a son siége dans le larynx, la trachée artere, & principalement dans les parties qui constituent l'organe de la voix.
Ces parties étant engorgées ou enduites d'une trop grande quantité d'humeurs pituiteuses, c'est - à - dire de la mucosité naturelle trop épaissie, ont leurs surfaces inégalement tuméfiées, mal unies, ensorte qu'elles rendent les collisions de l'air rudes, & sur - tout les vibrations de la glotte lourdes, lentes, très - peu & desagréablement sonores, d'où résulte le symptome dont il s'agit, l'enrouement, mot qui vient du Latin ravis, dont on a formé raucitas, raucedo, voix rauque.
Ce défaut peut aussi être produit par le relâchement
des muscles qui servent à tendre les cordes vocales
qui forment les bords de la glotte, & par le
defféchement ou la trop grande tension de ces mêmes
cordes. Voyez
Pour ce qui est du traitement de cette maladie, si la cause est catarrheuse, il est le même que celui du catarrhe en général, de l'enchifrenement dont il
ENROUILLER (Page 5:707)
ENROUILLER, v. neut. (Jardinage.) se dit d'un pré où le torrent a pénétré & a couvert l'herbe, ce qui s'appelle enroüiller l'herbe. (K)
ENROULEMENT (Page 5:707)
ENROULEMENT, s. m. (Jardinage.) que quelques - uns appellent rouleau, est une plate - bande de buis ou de gason contournée en ligne spirale. Cet ornement se confond avec les massifs & les volutes des parterres. (K)
E N S, (Chimie.) Pacelse & ses disciples ont donné à ce mot différentes significations; ils l'ont employé sur - tout pour exprimer la force, la puissance d'un agent, &c. ou pour désigner les parties d'un corps dans lesquelles résident proprement leur efficacité ou leur vertu médicinale. C'est dans le premier sens que Paracelse employe ce mot dans les expressions suivantes, ens Dei, ens astrorum, ens natu: ale, &c. qui sont fam lieres à cet auteur; & dans le second, qu'il faut prendre l'ens primum des minéraux, des animaux, des végétaux, & l'ens appropriatum de ces derniers.
C'est à cet ens primum des végétaux que les disciples de Paracelse, & sur - tout notre célebre le Febvre, ont attribué tant de vertus, celle entr'autres de rajeunir, ou de renouveller le corps, auxquelles M. Boyle, tout porté qu'il étoit à douter en Chimie, paroît avoir ajoûté foi, mais sur lesquelles au contraire nous avons poussé aujourd'hui notre incrédulité jusqu'à un point où elle est peut - être aussi peu sage que la confiance aveugle des philosophes. (b)
Ens (Page 5:707)
ENSABATES (Page 5:707)
* ENSABATES, adj. pris subst. (Hist. ecclésiast.) hérétiques Vaudois qui parurent dans le treizieme siecle. Ils pretendoient que le serment étoit toûjours illicite; qu'on ne devoit de l'obéissance à aucun su<pb-> [p. 708]
ENSADA ou ENZADA (Page 5:708)
ENSADA ou ENZADA, s. m. (Hist. nat. botan.) nom qu'on donne aux Indes à l'arbre des Banians. Voyez cet article.
ENSAISINEMENT (Page 5:708)
ENSAISINEMENT, s. m. (Jurisprud.) signifie mise en possession civile. Ensaisiner un contrat, c'est mettre l'acquéreur en saisine, c'est - à - dire en possession de l'héritage sur lequel le contrat lui accorde quelque droit.
La formalité de l'ensaisinement vient de ce que par l'ancien usage du châtelet de Paris & de toute la prevôté, & dans plusieurs autres provinces coûtumieres, aucune saisie ou possession n'étoit acquise de droit ni de fait sans qu'il y eût dévest & vest, c'est - à - dire qu'il falloit que le vendeur se fût dessaisi entre les mains du seigneur - censier, & que ce même seigneur eût ensuite investi l'acquéreur, c'est - à - dire qu'il lui eût donné la saisine ou possession, d'où est venu le terme d'ensaisinement, lequel néanmoins ne s'applique qu'aux mises en possession des biens en roture, car la même formalité à l'égard des fiefs s'appelle inséodation.
Quoique l'ensaisinement ne soit en effet qu'une mile en possession civile & fictive, il étoit néanmoins autrefois considéré comme une mise en possession réelle & de fait, ou du moins on doit entendre par - là qu'il étoit nécessaire pour autoriser le vendeur à se dessaisir, & l'acquéreur à prendre possession.
On étoit obligé de prendre du seigneur l'ensaisinement du tems que les coûtumes notoires du châtelet furent redigées, c'est - à - dire depuis l'an 1300 jusqu'en 1387. Suivant l'art. 72 de ces coûtumes, aucun ne pouvoit être propriétaire s'il n'étoit ensaisiné réellement & de fait par le seigneur ou par ses gens. Cet article exceptoit néanmoins le bail à cens, parce que ce bail étant fait par le seigneur même, investit suffisamment le preneur, sans qu'il soit besoin de prendre autre saisine.
On payoit des - lors douze deniers parisis pour la saisine ou ensaisinement, tel que fût le prix de la vente; & ce droit étoit appellé en Latin revestitura, comme on voit dans des lettres de S. Louis, du mois de Mars 1263.
Quelques seigneurs prétendoient avoir droit de prendre cinq sols pour l'ensaisinement, comme le dit l'auteur du grand coûtumier; le roi, l'évêque de Paris, les abbés de sainte Génevieve, de saint Magloire & de saint Denis, prétendoient être en possession de recevoir cinq sols pour la saisine. Il y eut des oppositions faites à ce sujet, lors des deux rédactions de la coûtume de Paris; mais cette prétention n'a pas prévalu, & le droit de saisine n'est encore communément que de douze deniers parisis.
L'obligation de prendre saisine tomba bien - tôt en non - usage, du moins dans la prevôté de Paris; car l'auteur du grand coûtumier, qui écrivoit sous le régne de Charles VI. en parlant des lettres de saisine ou ensaisinement que l'on prenoit du seigneur ou de son baillif ou député, ajoûte, si ainsi est que le vendeur se veuille faire ensaisiner; car par la coûtume de la prevôté de Paris il ne prend saisine qui ne veut, & le seigneur ne reçoit que les ventes; ce qui fut adopté dans plusieurs coûtumes, & notamment dans celle de Paris, rédigée d'abord en 1510, & réformée en 1580 dans celles de Meaux, Sens, Auxerre, Etampes, Montfort, Dourdan, Mantes, Senlis, & Montargis.
La coûtume de Clermont est la seule qui ait retenu l'ancien usage d'obliger l'acquéreur de se faire
Dans les autres coûtumes, qui n'ont aucune disposition à ce sujet, l'acquéreur est réputé mis en possession civile par le seul effet des clauses du contrat, par lesquelles le vendeur se dessaisit au profit de l'acquéreur, & ce dernier n'a pas besoin d'autre titre pour prendre possession réelle & de fait: il peut pareillement disposer de l'héritage & le revendre, quoiqu'il n'ait point fait ensaisiner son contrat.
Le seigneur ne peut saisir pour être payé du droit d'ensaisinement; il a seulement une action pour s'en faire payer, au cas que l'acquéreur ait pris saisine, & non autrement.
Il est néanmoins avantageux à l'acquéreur de faire ensaisiner son contrat, parce que l'année du retrait lignager ne court que du jour de l'ensaisinement; & que si le contrat n'est pas ensaisiné, l'action en retrait dure trente ans; & comme le seigneur a une action pour se faire exhiber le contrat d'acquisition & pour être payé des lods & ventes, on ne manque guere de faire ensaisiner le contrat, en payant les droits seigneuriaux.
L'ensaisinement se met en marge du contrat, & se donne sous seing privé. Il peut être donné par le fermier ou receveur du seigneur, ou autre ayant charge de lui. Toute la formalité consiste en ces mots, ensaisine l'acquéreur au présent contrat, &c.
Le seigneur ne doit pas refuser l'ensaisinement à l'acquéreur qui le demande, en payant par celui - ci le droit de douze deniers pour la saisine, & tous les droits qui sont dûs au seigneur, tant pour la derniere acquisition que pour les précédentes: si le seigneur refusoit mal - à - propos l'ensaisinement, l'acquéreur peut le poursuivre devant le juge supérieur de celui du seigneur. Voyez Brodeau sur l'article 82 de la coûtume de Paris, & les autres commentateurs des coûtumes au titre des censives. (A)
Ensaisinement de Rentes constituées (Page 5:708)
Ensaisinement des Actes d'aliénation (Page 5:708)
Ce même ensaisinement a été ordonné par déclaration du 23 Juin 1705, soit que l'ensaisinement ait lieu par la coûtume ou non.
La perception des droits pour cet ensaisinement a été réglée par plusieurs arrêts du conseil des 31 Janvier 1708 & premier Novembre 1735. Voyez aussi les édits de Décembre 1701 & 1727, sur la même matiere. (A)
ENSANGLANTÉ (Page 5:708)
ENSANGLANTÉ, adj. terme de Blason, qui se dit du pélican, & autres animaux sanglans.
Du Coin en Bretagne, d'or au pélican d'azur avec sa piété, le tout ensanglanté de gueules.
ENSEIGNE (Page 5:708)
ENSEIGNE, s. m. (Hist. anc. & mod.) signe mili<pb->
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