ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"656"> fussent vivans en venant au monde. Voyez la loi 2. au cod. de posthum. hoered. instit. (A)

Enfans a naistre (Page 5:656)

Enfans a naistre. On comprend sous ce terme non seulement ceux qui sont déja concûs, mais même ceux qui ne sont ni nés ni concûs: on peut faire une institution, soit contractuelle ou par testament, ou une substitution, ou un legs au profit des enfans à naître; mais l'Ordonnance de 1735 pour les testamens, déclare, art. 49, que l'institution d'héritier faite par testament ne pourra valoir en aucun cas, si celui ou ceux au profit de qui elle aura été faite, n'étoient ni nés ni conçûs lors du décès du testateur. On donne un tuteur aux enfans à naître lorsqu'ils ont quelques intérêts à soûtenir. Voyez Furgole, tr. des testamens, tom. I. chap. vj. sect. 1. n. 5. & suiv.

Enfant naturel (Page 5:656)

Enfant naturel, est celui qui est procréé selon la nature seule, c'est - à - dire hors le mariage. Voyez Batard & Batardise. (A)

Enfant naturel et légitime (Page 5:656)

Enfant naturel et légitime, est celui qui est procréé d'un mariage légitime: les enfans légitimes sont ainsi appellés dans quelques provinces,pour les distinguer des enfans adoptifs qui sont mis au rang des enfans légitimes, & ne sont pas en même tems enfans naturels. (A)

Enfans en puissance de pere et de mere (Page 5:656)

Enfans en puissance de pere et de mere, sont ceux qui sont encore mineurs & non émancipés, & même en pays de droit écrit, les enfans majeurs non émancipés. Voyez Fils de famille & Puissance paternelle. (A)

Enfans (Page 5:656)

Enfans (Petits) sont les enfans des enfans. On comprend aussi sous ce nom les arriere - petits - enfans en quelque degré qu'ils soient. (A)

Enfans posthumes (Page 5:656)

Enfans posthumes sont ceux qui naissent après le décès de leur pere, quasi post humatum patrem. Voyez Posthume. (A)

Enfant du premier lit (Page 5:656)

Enfant du premier lit, c'est - à - dire du premier mariage; enfant du second lit, c'est du second mariage, & ainsi des autres. (A)

Enfans pubere (Page 5:656)

Enfans pubere, est celui qui a atteint l'âge de puberté, scavoir 14 ans pour les mâles & 12 ans pour les filles. Voyez Puberté. (A)

Enfant putatif (Page 5:656)

Enfant putatif, est celui qui est réputé être procréé de quelqu'un, quoiqu'il ne le soit pas réellement, tel qu'un enfant adoptif ou un enfant supposé. (A)

Enfant du second lit (Page 5:656)

Enfant du second lit. Voyez ci - dessus Enfant du premier lit.

Enfant supposé (Page 5:656)

Enfant supposé, est celui que l'on suppose faussement être né de deux personnes, quoiqu'il provienne d'ailleurs. Voyez Part & Supposition de part. (A)

Enfans trouvés (Page 5:656)

Enfans trouvés. Voyez ci - dessus Enfans exposés. (A)

Enfans (Page 5:656)

* Enfans, (Hist. anc.) Ils étoient ou légitimes, ou naturels & illégitimes. Les légitimes étoient nés d'un ou de plusieurs mariages; les illégitimes étoient ou d'une concubine, ou d'une fille publique, ou d'une fille ou d'une veuve galante; ou d'une femme mariée à un autre, & adultérins; ou d'une proche parente, & incestueux.

Les Juifs desiroient une nombreuse famille; la stérilité étoit en opprobre. On disoit d'un homme qui n'avoit point d'enfans: non est oedificator, sed dissipator. On mettoit le nouveau - né à terre; le pere le levoit; il étoit défendu d'en celer la naissance; on le lavoit; on l'enveloppoit dans des langes. Si c'étoit un garçon, le huitieme jour il étoit circoncis. Voyez l'article Circoncision. On faisoit un grand repas le jour qu'on le sevroit. Lorsque son esprit commençoit à se développer, on lui parloit de la loi; à cinq ans, il entroit dans les écoles publiques: on le conduisoit à douze ans aux fêtes de Jérusalem; on l'accoûtumoit au jeûne; on lui donnoit un talent: à treize ans, on l'assujettissoit à la loi; il devenoit ensui<cb-> te majeur. Les filles apprenoient le ménage de leur mere; elles ne sortoient jamais seules; elles étoient toûjours voilées; elles n'étoient point obligées à s'instruire de la loi. Les enfans étoient tenus sous une obéissance sévere. S'ils s'échappoient jusqu'à maudire leurs parens, ils étoient lapidés. L'enfant qui perdoit son pere pendant la minorité, étoit mis en tutelle: lorsqu'il étoit devenu majeur, il étoit tenu d'observer les 613 préceptes de Moyse: le pere déclaroit sa majorité en présence de dix témoins; alors il devenoit son maître: mais il ne pouvoit contracter juridiquement avant l'âge de vingt ans. Tout le bien du pere passoit à ses enfans mâles. Les filles étoient dotées par leurs freres, pour qui c'étoit un si grand devoir qu'ils se privoient quelquefois du nécessaire; la dot étoit communément de la dixieme partie du bien paternel. Au défaut d'enfans mâles, les filles étoient hériticres; on comptoit les hermaphrodites au nombre des filles. Un pere réduit à la derniere indigence pouvoit vendre sa fille, si elle étoit mineure, & qu'il y eût apparence de mariage entre elle & l'acheteur ou le fils de l'acheteur: alors l'acheteur ne l'abaissoit à aucun service bas & vil; ce n'étoit point une esclave; elle vivoit libre, & on lui faisoit des dons convenables.

Chez les Grecs, un enfant étoit légitime & mis au nombre des citoyens, lorsqu'il étoit né d'une citoyenne, excepté chez les Athéniens, où le pere & la mere devoient être citoyens & légitimes. On pouvoit celer la naissance des filles, mais non celle des garçons. A Lacédémone, on présentoit les enfans aux anciens & aux magistrats, qui faisoient jetter dans l'Apothete ceux en qui ils remarquoient quelque défaut de conformation. Il étoit défendu, sous peine de mort, chez les Thébains, de celer un enfant. S'il arrivoit qu'un pere fût trop pauvre pour nourrir son enfant, il le portoit au magistrat qui le faisoit élever, & dont il devenoit l'esclave ou le domestique. Cependant la loi enjoignoit à tous indistinctement de se marier: elle punissoit à Sparte, & ceux qui gardoient trop long - tems le célibat, & ceux qui le gardoient toûjours. On honoroit ceux qui avoient beaucoup d'enfans. Les meres nourrissoient, à moins qu'elles ne devinssent enceintes avant le tems de sevrer; alors on prenoit deux nourrices. Lorsqu'un enfant mâle étoit né dans une maison, on mettoit à la porte une couronne d'olivier; on y attachoit de la laine, si c'étoit une fille. A Athenes. aussitôt que l'enfant étoit né, on l'alloit déclarer au magistrat, & il étoit inscrit sur des registres destinés à cet usage; le huitieme jour, on le promenoit autour des foyers; le dixieme, on le nommoit & l'on régaloit les conviés à cette cérémonie; lorsqu'il avançoit en âge, on l'appliquoit à quelque chose d'utile. On resserroit les filles; on les assujettissoit à une diete austere; on leur donnoit des corps trèsétroits, pour leur faire une taille mince & legere: on leur apprenoit à filer & à chanter. Les garçons avoient des pédagogues qui leur montroient les Beaux - arts, la Morale, la Musique, les exercices des Armes, la Danse, le Dessein, la Peinture, &c. Il y avoit un âge avant lequel ils ne pouvoient se marier; il leur falloit alors le consentement de leurs parens; ils en étoient les héritiers ab intestat.

Les Romains accordoient au pere trente jours pour déclarer la naissance de son enfant; on l'annonçoit de la province par des messagers. Dans les commencemens on n'inscrivoit sur les registres publics que les enfans des familles distinguées. L'usage de faire un présent au temple de Junon Lucine étoit très - ancien; on le trouve institué sous Servius Tullius. Les bonnes meres élevoient elles - mêmes leurs filles: on confioit les garçons à des pédagogues qui les conduisoient aux écoles & les ramenoient à la maison; ils pas<pb-> [p. 657] soient des écoles dans les gymnases, où ils se trouvoient dès le lever du Soleil, pour s'exercer à la course, à la lutte, &c. Ils mangeoient à la table de leurs parens; ils étoient seulement assis & non couchés; ils se baignoient séparément. Il étoit honorable pour un pere d'avoir beaucoup d'enfans: celui qui en avoit trois vivans dans Rome ou quatre vivans dans l'enceinte de l'Italie, ou cinq dans les provinces, étoit dispensé de tutelle. Il falloit le consentement des parens pour se marier, & les enfans n'en étoient dispensés que dans certains cas. Ils pouvoient être deshérités. Les centum - virs furent chargés d'examiner les causes d'exhérédation; & ces affaires étoient portées devant les préteurs qui les décidoient. L'exhérédation ne dispensoit point l'enfant de porter le deuil. Si la conduite d'un enfant étoit mauvaise, le pere étoit en droit ou de le chasser de sa maison, ou de l'enfermer dans ses terres, ou de le vendre, ou de le tuer; ce qui toutefois ne pouvoit pas avoir lieu d'une maniere despotique.

Chez les Germains, à peine l'enfant étoit - il né, qu'on le portoit à la riviere la plus voisine; on le lavoit dans l'eau froide; la mere le nourrissoit; quand on le sevroit, ce qui se faisoit assez tard, on l'accoûtumoit à une diete dure & simple; on le laissoit en toute saison aller nud parmi les bestiaux; il n'étoit aucunement distingué des domestiques, ni par conséquent eux de lui; on ne l'en séparoit que quand il commençoit à avancer en âge; l'éducation continuoit toùjours d'être austere; on le nourrissoit de fruits cruds, de fromage mou, d'animaux fraîchement cués, &c. on l'exerçoit à sauter nud parmi des épée, & des javelots. Pendant tout le tems qu'il avoit passé à garder les troupeaux, une chemise de lin étoit tout son vêtement, & du pain bis toute sa nourriture. Ces moeurs durerent long - tems. Charlemagne faisoit monter ses enfans à cheval; ses fils chassoient & ses filles filoient. On attendoit qu'ils eussent le tempérament formé & l'esprit mûr, avant que de les marier. Il étoit honteux d'avoir eu commerce avec une femme avant l'âge de vingt ans. On ne peut s'empêcher de trouver dans la comparaison de ces moeurs & des nôtres, la différence de la constitution des hommes de ces tems & des hommes d'aujourd'hui. Les Germains étoient forts, infatigables, vaillans, robustes, chasseurs, guerriers, &c. De toutes ces qualités, il ne nous reste que celles qui se soûtiennent par le point d'honneur & l'esprit national. Les autres, auxquelles on exhorteroit inutilement, telles que la force du corps, sont presque entierement perdues: & elles iront toûjours en s'affoiblissant, à moins que les moeurs ne changent; ce qui n'est pas à présumer.

Enfans (Page 5:657)

Enfans. Naissance des enfans, (Hist. nat. & Phys.) M. Derham a calculé que les mariages produisoient, l'un portant l'autre, quatre enfans, non - seulement en Angleterre, mais encore dans d'autres pays. Il est dit dans l'histoire généalogique de Toscane de Gamarini, qu'un noble de Sienne, nommé Pichi, a eu de trois de ses femmes cent - cinquante enfans légitimes & naturels, & qu'il en emmena quarante - huit à sa suite, étant ambassadeur vers le pape & l'empereur.

Dans un monument de l'Eglise des S S. Innocens de Paris, en l'honneur d'une femme qui a vécû quatre - vingt - huit ans, on rapporte qu'elle avoit pû voir jusqu'à deux cens quatre - vingt - huit de ses enfans, issûs d'elle directement; ce qui est au - dessus de ce que M. Hakcwell rapporte de la dame Henoywood, femme de condition du comté de Kent, qui étoit née en 1527, avoit été mariée à seize ans au seul mari qu'elle ait eu, le Sr R. Henoywood de Kent, & mourut dans sa quatre - vingt - unieme année; elle eut seize enfans, dont trois moururent jeunes, & un quatrieme n'eut point de postérité; cependant sa postérité montoit à sa seconde génération à 114, & à la troisieme à deux cens vingt - huit, quoiqu'à la quatrieme elle retombât à neuf. Le nombre total d'enfans qu'elle avoit pû voir dans sa vie, étoit donc de trois cens soixante - sept, scavoir 16+114+288+9=367: de façon qu'elle pouvoit dire, comme dans les lettres de madame de Sévigné; Ma fille, allez dire à votre fille que la fille de sa fille crie: le distique suivant va encore plus loin.

      1         2        3             4
     Mater ail natoe, dic natoe, filia, natam
                    5                  6
     Ut moneat, natoe plangere, filiolam.

Enfans (Page 5:657)

Enfans (Maladies des) L'homme est exposé tant qu'il subsiste, à une infinité de maux; mais il l'éprouve d'une maniere plus marquée en naissant & pendant les premiers tems de sa vie, puisqu'à peine a - t - il respiré, qu'il commence à annoncer ses miseres par ses cris, & qu'il est en danger continuel de perdre une vie qui semble ne lui être donnée que pour souffrir: c'est donc avec raison que l'on peut dire, d'après Pline, dans l'avant - propos du septieme livre de son histoire naturelle, que l'homme ne commence à sentir qu'il existe, que par les supplices au milieu desquels il se trouve, sans avoir commis d'autre crime que celui d'être né.

Ainsi quoique les maladies soient communes à tous les hommes, dans quelque tems de la vie que l'on les considere, il est évident que les enfans y sont plus particulierement sujets, à cause de la foiblesse de leur constitution & de la délicatesse de leurs organes, qui rendent leurs corps plus susceptibles des altérations que peuvent causer les choses qui l'affectent inévitablement; &, ce qui est encore bien plus triste, c'est que plus ils ont de disposition à souffrir davantage que lorsqu'ils sont dans un âge plus avancé, moins il leur est donné de se préserver des maux qui les environnent, & d'y apporter remede lorsqu'ils en sont affectés: ils ne peuvent même faire connoître qu'ils souffrent, que par des pleurs & des gémissemens, qui sont des signes très équivoques & très - peu propres à indiquer le siége, la nature, & la violence de leurs souffrances; ensorte qu'ils semblent, à cet égard, être presque sans secours & livrés à leur malheureux sort.

Il est donc très - important au genre humain dont la conservation est comme confiée aux Medecins, qu'ils se chargent, pour ainsi dire, de la défense des enfans, contre tout ce qui porte atteinte à leur vie; qu'ils s'appliquent à étudier les maux auxquels ils sont particulierement sujets; à découvrir les signes par lesquels on peut connoître la nature de ces maux, & en prévoir les suites; à rechercher les moyens, les précautions par lesquels on peut les écarter; & enfin à trouver les secours propres à les en délivrer.

Hippocrate, dans le III. Liv. de ses aphorismes, n°. xxjv. xxv. & xxvj. fait ainsi, avec sa précision ordinaire, l'énumération des maladies qui sont particulieres aux enfans. Ceux qui sont nouveau - nés, dit - il, sont principalement sujets aux aphthes, aux vomissemens, à différentes especes de toux, aux insomnies, aux frayeurs, aux inflammations du nombril, aux amas de crasse humide dans les oreilles, aux douleurs de ventre: lorsqu'ils commencent à avoir des dents, ils éprouvent particulierement de fortes irritations dans les gencives, des agitations fébriles, des convulsions, des cours de ventre, surtout lors de la sortie des dents canines; & cette derniere maladie arrive principalement aux enfans d'un gros volume & à ceux qui sont ordinairement constipés. Lorsqu'ils sont parvenus à un âge plus avancé, qui s'étend depuis deux ans jusqu'à dix & au de<pb->

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