RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"656">
Enfans a naistre (Page 5:656)
Enfant naturel (Page 5:656)
Enfant naturel et légitime (Page 5:656)
Enfans en puissance de pere et de mere (Page 5:656)
Enfans (Page 5:656)
Enfans posthumes (Page 5:656)
Enfant du premier lit (Page 5:656)
Enfans pubere (Page 5:656)
Enfant putatif (Page 5:656)
Enfant du second lit (Page 5:656)
Enfant supposé (Page 5:656)
Enfans trouvés (Page 5:656)
Enfans (Page 5:656)
Les Juifs desiroient une nombreuse famille; la stérilité
étoit en opprobre. On disoit d'un homme qui
n'avoit point d'enfans: non est oedificator, sed dissipator. On mettoit le nouveau - né à terre; le pere le levoit;
il étoit défendu d'en celer la naissance; on le
lavoit; on l'enveloppoit dans des langes. Si c'étoit
un garçon, le huitieme jour il étoit circoncis. Voyez
l'article
Chez les Grecs, un enfant étoit légitime & mis au nombre des citoyens, lorsqu'il étoit né d'une citoyenne, excepté chez les Athéniens, où le pere & la mere devoient être citoyens & légitimes. On pouvoit celer la naissance des filles, mais non celle des garçons. A Lacédémone, on présentoit les enfans aux anciens & aux magistrats, qui faisoient jetter dans l'Apothete ceux en qui ils remarquoient quelque défaut de conformation. Il étoit défendu, sous peine de mort, chez les Thébains, de celer un enfant. S'il arrivoit qu'un pere fût trop pauvre pour nourrir son enfant, il le portoit au magistrat qui le faisoit élever, & dont il devenoit l'esclave ou le domestique. Cependant la loi enjoignoit à tous indistinctement de se marier: elle punissoit à Sparte, & ceux qui gardoient trop long - tems le célibat, & ceux qui le gardoient toûjours. On honoroit ceux qui avoient beaucoup d'enfans. Les meres nourrissoient, à moins qu'elles ne devinssent enceintes avant le tems de sevrer; alors on prenoit deux nourrices. Lorsqu'un enfant mâle étoit né dans une maison, on mettoit à la porte une couronne d'olivier; on y attachoit de la laine, si c'étoit une fille. A Athenes. aussitôt que l'enfant étoit né, on l'alloit déclarer au magistrat, & il étoit inscrit sur des registres destinés à cet usage; le huitieme jour, on le promenoit autour des foyers; le dixieme, on le nommoit & l'on régaloit les conviés à cette cérémonie; lorsqu'il avançoit en âge, on l'appliquoit à quelque chose d'utile. On resserroit les filles; on les assujettissoit à une diete austere; on leur donnoit des corps trèsétroits, pour leur faire une taille mince & legere: on leur apprenoit à filer & à chanter. Les garçons avoient des pédagogues qui leur montroient les Beaux - arts, la Morale, la Musique, les exercices des Armes, la Danse, le Dessein, la Peinture, &c. Il y avoit un âge avant lequel ils ne pouvoient se marier; il leur falloit alors le consentement de leurs parens; ils en étoient les héritiers ab intestat.
Les Romains accordoient au pere trente jours pour déclarer la naissance de son enfant; on l'annonçoit de la province par des messagers. Dans les commencemens on n'inscrivoit sur les registres publics que les enfans des familles distinguées. L'usage de faire un présent au temple de Junon Lucine étoit très - ancien; on le trouve institué sous Servius Tullius. Les bonnes meres élevoient elles - mêmes leurs filles: on confioit les garçons à des pédagogues qui les conduisoient aux écoles & les ramenoient à la maison; ils pas<pb-> [p. 657]
Chez les Germains, à peine l'enfant étoit - il né, qu'on le portoit à la riviere la plus voisine; on le lavoit dans l'eau froide; la mere le nourrissoit; quand on le sevroit, ce qui se faisoit assez tard, on l'accoûtumoit à une diete dure & simple; on le laissoit en toute saison aller nud parmi les bestiaux; il n'étoit aucunement distingué des domestiques, ni par conséquent eux de lui; on ne l'en séparoit que quand il commençoit à avancer en âge; l'éducation continuoit toùjours d'être austere; on le nourrissoit de fruits cruds, de fromage mou, d'animaux fraîchement cués, &c. on l'exerçoit à sauter nud parmi des épée, & des javelots. Pendant tout le tems qu'il avoit passé à garder les troupeaux, une chemise de lin étoit tout son vêtement, & du pain bis toute sa nourriture. Ces moeurs durerent long - tems. Charlemagne faisoit monter ses enfans à cheval; ses fils chassoient & ses filles filoient. On attendoit qu'ils eussent le tempérament formé & l'esprit mûr, avant que de les marier. Il étoit honteux d'avoir eu commerce avec une femme avant l'âge de vingt ans. On ne peut s'empêcher de trouver dans la comparaison de ces moeurs & des nôtres, la différence de la constitution des hommes de ces tems & des hommes d'aujourd'hui. Les Germains étoient forts, infatigables, vaillans, robustes, chasseurs, guerriers, &c. De toutes ces qualités, il ne nous reste que celles qui se soûtiennent par le point d'honneur & l'esprit national. Les autres, auxquelles on exhorteroit inutilement, telles que la force du corps, sont presque entierement perdues: & elles iront toûjours en s'affoiblissant, à moins que les moeurs ne changent; ce qui n'est pas à présumer.
Enfans (Page 5:657)
Dans un monument de l'Eglise des S S. Innocens
de Paris, en l'honneur d'une femme qui a vécû quatre - vingt - huit ans, on rapporte qu'elle avoit pû voir
jusqu'à deux cens quatre - vingt - huit de ses enfans, issûs
d'elle directement; ce qui est au - dessus de ce que
M. Hakcwell rapporte de la dame Henoywood, femme
de condition du comté de Kent, qui étoit née en
1527, avoit été mariée à seize ans au seul mari qu'elle
ait eu, le S
1 2 3 4 Mater ail natoe, dic natoe, filia, natam 5 6 Ut moneat, natoe plangere, filiolam.
Enfans (Page 5:657)
Ainsi quoique les maladies soient communes à tous les hommes, dans quelque tems de la vie que l'on les considere, il est évident que les enfans y sont plus particulierement sujets, à cause de la foiblesse de leur constitution & de la délicatesse de leurs organes, qui rendent leurs corps plus susceptibles des altérations que peuvent causer les choses qui l'affectent inévitablement; &, ce qui est encore bien plus triste, c'est que plus ils ont de disposition à souffrir davantage que lorsqu'ils sont dans un âge plus avancé, moins il leur est donné de se préserver des maux qui les environnent, & d'y apporter remede lorsqu'ils en sont affectés: ils ne peuvent même faire connoître qu'ils souffrent, que par des pleurs & des gémissemens, qui sont des signes très équivoques & très - peu propres à indiquer le siége, la nature, & la violence de leurs souffrances; ensorte qu'ils semblent, à cet égard, être presque sans secours & livrés à leur malheureux sort.
Il est donc très - important au genre humain dont la conservation est comme confiée aux Medecins, qu'ils se chargent, pour ainsi dire, de la défense des enfans, contre tout ce qui porte atteinte à leur vie; qu'ils s'appliquent à étudier les maux auxquels ils sont particulierement sujets; à découvrir les signes par lesquels on peut connoître la nature de ces maux, & en prévoir les suites; à rechercher les moyens, les précautions par lesquels on peut les écarter; & enfin à trouver les secours propres à les en délivrer.
Hippocrate, dans le III. Liv. de ses aphorismes,
n°. xxjv. xxv. & xxvj. fait ainsi, avec sa précision
ordinaire, l'énumération des maladies qui sont particulieres
aux enfans. Ceux qui sont nouveau - nés,
dit - il, sont principalement sujets aux aphthes, aux
vomissemens, à différentes especes de toux, aux insomnies,
aux frayeurs, aux inflammations du nombril,
aux amas de crasse humide dans les oreilles,
aux douleurs de ventre: lorsqu'ils commencent à
avoir des dents, ils éprouvent particulierement de
fortes irritations dans les gencives, des agitations
fébriles, des convulsions, des cours de ventre, surtout
lors de la sortie des dents canines; & cette derniere
maladie arrive principalement aux enfans d'un
gros volume & à ceux qui sont ordinairement constipés.
Lorsqu'ils sont parvenus à un âge plus avancé,
qui s'étend depuis deux ans jusqu'à dix & au de<pb->
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.