ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"440"> comme la continuation du canal déférent, destiné à porter la liqueur séminale dans l'urethre, ce fluide y est porté avec force, & injecté avec une grande célérité dans l'urethre, auprès du vérumontanum. En même tems la membrane musculeuse qui enveioppe les glandes prostates, se contracte comme de concert avec les vésicules séminales. Les muscles prostatiques agissent aussi dans le même instant; & par le concours de ces puissances combinées qui sont mises en jeu par un mouvement comme convulsif qui se communique à toutes les parties du corps, & y excite souvent une espece de tremblement épileptique, l'humeur prostatique est exprimée de ses conduits excrétoires, & est aussi injectée dans l'urethre autour des orifices des conduits éjaculatoires de la semence. Ces deux fluides se mêlent dans la partie de ce canal dilatée, pour les recevoir, par les muscles destinés à cet effet. Mais cette dilatation n'est qu'instantanée: car le muscle accélérateur & le transverse de l'urethre se mettent en contraction pour presser ce qui est contenu dans ce canal, & l'obliger à sortir tout d'un trait & sans discontinuité pour chaque jet, dont il se fait plusieurs de suite par la répétition de l'action convulsive de tous les organes qui viennent d'être mentionnés. La force & la célérité avec laquelle ces fluides sont poussés, les peuvent faire jaillir à plusieurs pouces de distance de l'extrémité du membre viril selon que l'érection de cette partie est plus grande, & qu'il y a une quantité plus considérable à injecter des fluides, qui distendent davantage les canaux par lesquels ils passent, & qui donnent conséquemment plus d'étendue à l'action des muscles constricteurs: ensorte que les premiers jets sont les plus impétueux, & que la vîtesse de l'injection des derniers est beaucoup moindre à proportion. C'est de cette prompte éjaculation, jointe à la chaleur & à la subtilité des fluides qui parcourent l'urethre dans cette voluptueuse opération de la nature, que dépend le chatouillement délicieux qu'éprouve la membrane d'un sentiment très - exquis qui tapisse ce canal. Voy. Erection, Coït, Génération . (d)

EJAMBER (Page 5:440)

EJAMBER, v. act. (Manuf. de tabac.) c'est séparer de chaque feuille la grosse côte qui la traverse. Les Negres & autres ouvriers employés à ce travail, éjambent avec les ongles & les dents.

EICETES ou HEICETES (Page 5:440)

EICETES ou HEICETES, s. m. pl. (Hist. ecclés. & Théolog.) hérétiques qui parurent dans le vij. siecle, & qui faisoient profession de la vie monastique. Ils croyoient qu'il étoit impossible de bien loüer Dieu qu'en dansant & en sautant; ce qu'ils fondoient sur l'exemple de Moyse & des enfans d'Israël qui, après le passage de la mer Rouge, avoient marqué leur reconnoissance au Seigneur par un cantique accompagné de danses, &c. (G)

EICHEFELD (Page 5:440)

EICHEFELD, (Géog.) pays d'Allemagne situé entre la Hesse, la Thuringe, & le duché de Brunswick.

EIFFEL (Page 5:440)

EIFFEL, (Géog. mod.) pays d'Allemagné situé entre le duché de Juliers, l'électorat de Treves, le duché de Luxembourg, & l'électorat de Cologne.

EIMBECK (Page 5:440)

EIMBECK, (Géog. mod.) ville de la basse Saxe en Allemagne. C'est la capitale du Grubenhagen. Elle est proche de l'Ilme. Long. 17. 38. lat. 51. 46.

EIRENE (Page 5:440)

EIRENE, s. f. (Myth.) déesse de la paix chez les Grecs. Voyez Paix. (Myth.)

EISENACH (Page 5:440)

EISENACH, (Géog. mod.) ville capitale d'une contrée de même nom, dans la Thuringe en Allemagne. Elle est sur la Hesse. Long. 28. 6. lat. 50. 59.

EISCTERIES (Page 5:440)

*EISCTERIES, adj. pris subst. (Hist. anc.) fêtes dans lesquelles on sacrifioit à Jupiter & à Minerve, pour le salut de la république.

EISLEBEN (Page 5:440)

EISLEBEN, (Géog. mod.) ville de haute Saxe au comté de Mansfeld en Allemagne. Lon. 29. 45. lat. 55. 40.

EITDEVET (Page 5:440)

EITDEVET, (Géog. mod.) ville de la province de Heac au royaume de Maroc en Afrique. Elle est située sur une montagne, entre deux autres, & sur deux rivieres.

EKELENFORD (Page 5:440)

EKELENFORD, (Géog. mod.) ville du duché de Sleswig sur la mer Baltique, dans le Danemark. Long. 27. 55. lat. 54. 40.

ELABORATION (Page 5:440)

ELABORATION, s. f. se dit, en Medecine, de l'action naturelle par laquelle les humeurs récrémentitielles, telles que le chyle, le sang, la lymphe, & toute autre de cette nature, subissent des changemens dans la disposition des parties qui composent leur substance, par lesquels elles se perfectionnent & acquierent les qualités convenables pour les usages auxquels elles sont destinées. Ces changemens consistent en ce que certaines parties se dissolvent, & d'autres se réunissent. Ainsi dans l'élaboration du chyle qui se convertit en sang, les parties hétérogenes sont séparées, & les homogenes sont rassemblées & appliquées les unes aux autres.

Toute élaboration, dans l'oeconomie animale, s'opere par l'action méchanique des solides sur les fluides, & par la réaction de ceux - ci qui dépend cependant de la premiere. Voyez Chilification, Sanguification, Secrétion . (d)

ELAEOTHERIUM (Page 5:440)

ELAEOTHERIUM, (Hist. anc.) piece ou appartement des anciens Gymnases. Voyez Alipterion.

ELAGABALE (Page 5:440)

* ELAGABALE, s. m. (Myt.) dieu qu'on adoroit à Emese, ville de la haute Syrie, sous la figure d'un grand cone de pierre. On croit que c'étoit un embleme du Soleil. Antonin qui avoit pris le nom d'Elagabale ou d'Héliogabale, & qui en avoit été prêtre dans sa jeunesse, fit apporter le dieu conique à Rome, & lui bâtit un temple, où il plaça le feu de Vesta, la statue de Cybele, les boucliers de Mars, en un mot tout ce que la ville pouvoit avoir de reliques précieuses. On ne conçoit guere le besoin qu'un cone de pierre peut avoir de femme; cependant Antonin lui en fit venir une de Carthage: ce fut la statue de la déesse Céleste. On maria le cone d'Emese avec la Céleste de C thage; on célébra cette fête dans toute l'Italie; personne ne fut dispensé des présens de noces: mais le culte d'Elagabale & de Céleste ne dura qu'autant que le regne d'Antonin. Son successeur sépara ces époux, renvoya le dieu cone à Emese, laissa Céleste seule sur son pié - d'estal, & ferma la porte du temple.

ELAGUER (Page 5:440)

ELAGUER, v. act. (Jard.) Voyez Emonder.

ELAN, ALÉE (Page 5:440)

ELAN, ALÉE, (voyez Alée) Hist. nat. Zoologie. animal quadrupede du genre des ruminans. M. Perrault a donné la description d'un élan qui étoit à - peu - près de la grandeur d'un cerf. Il avoit cinq piés & demi de longueur, depuis le bout du museau jusqu'au commencement de la queue. C'étoit une femelle; elle n'avoit point de cornes. La longueur & la largeur du cou n'étoit que de neuf pouces; les oreilles avoient aussi neuf pouces de longueur, & quatre de largeur; le poil étoit gris, à - peu - près comme celui de l'âne, mais plus long: il avoit trois pouces de longueur, & il étoit aussi gros que le plus gros crin de cheval. Cet animal avoit la levre supérieure fort grande, & détachée des gencives; les piés ressembloient à ceux du cerf, excepté qu'ils étoient beaucoup plus gro Mém pour servir à l'hist. des animaux, I. partie.

L'élan est plus haut qu'un cheval; il a le corps fait comme celui d'un cerf, mais plus gros; il porte de [p. 441] très - grandes cornes, qui sont cylindriques à leur origine, ensuite elles s'élargissent beaucoup, & forment une table plate qui a sur ses bords plusieurs prolongemens en forme de doigts. Ces cornes sont très - pesantes, elles tombent comme celles du cerf. Les élans restent dans les pays septentrionaux de l'Europe; il y en a aussi en Amérique, on leur donne le nom d'orignal; & il s'en trouve en Afrique qui sont plus gros que ceux d'Europe & d'Amérique. Ils ont pour l'ordinaire cinq piés de hauteur; les cornes n'ont qu'environ un pié de longueur; le poil est doux & de couleur cendrée; la chair est aussi bonne à manger que celle du boeuf. L'élan habite les hautes montagnes où il y a de bons pâturages; il est fort agile, & grimpe avec beaucoup de vîtesse sur les rochers les plus escarpés. Kolbe, desc. du cap de Bonne - Espérance.

On prétend que l'élan a l'odorat plus fin qu'aucun autre animal, & on a observé que ses nerfs olfactifs sont très - gros. Cet animal est fort timide, mais il a beaucoup de force; il se défend contre les chiens & contre les loups, en les frappant avec les piés de devant. On dit qu'il est sujet à l'épilepsie, & que pour remede il porte le pié dans son oreille: c'est pourquoi on attribue à son pié la propriété de guérir de cette maladie; mais cette opinion n'a aucun fondement: au contraire on ne croit pas que l'élan puisse porter le pié à son oreille, parce que les jointures des jambes n'ont pas assez de souplesse pour se préter à cette attitude. D'ailleurs la prétendue propriété du pié d'élan contre l'épilepsie, n'est pas prouvée. En Norvege où l'épilepsie est aussi fréquente qu'ailleurs, & les piés d'élans beaucoup plus communs, les gens éclairés n'en font aucun cas; tandis que les autres, lorsqu'ils voyent tomber un élan & qu'ils soupçonnent que sa chûte est causée par un accès d'épilepsie, sont fort attentifs à observer quel pié il portera à son oreille, & le coupent aussi - tôt pour le garder comme un remede qui a une vertu spécifique. Mém. pour servir à l'hist. nat. des anim. I. part. & plusieurs relations de voyages. Voyez Quadrupede. (I)

Elan (Page 5:441)

Elan, (Pharm. & Mat. med.) on faisoit autrefois beaucoup de cas de la corne du pié de cet animal, sur - tout du gauche de derriere, qu'on croy oit être un remede spécifique contre l'épilepsie. On ne se contentoit pas de faire prendre de la poudre de ce pié gauche, on en portoit aussi en amulete un morceau suspendu au cou, ou bien on en faisoit des anneaux qu'on portoit au doigt. Mais aujourd'hui on est revenu de cette erreur; & on croit que ce remede, si c'en est un, est peu efficace dans la maladie pour laquelle on le vantoit tant, & que l'ongle du pié de boeuf ou de cerf a tout autant de vertu. La Pharmacopée de Paris le fait entrer cependant encore dans la poudre anti - spasmodique & dans celle de guttete, sans doute pour se conformer à l'ancien usage, qui étoit de le prescrire dans toutes les maladies spasmodiques. (b)

Elan (Page 5:441)

Elan, (Art méch. Chamois.) La peau de l'élan se passe en huile comme les buffles; & pour lors les faiseurs de colletins de buffle, de baudriers, & de ceinturons, les Gantiers & autres ouvriers, l'employent aux différens ouvrages de leurs métiers. Voy. Chamois & Chamoiseur.

ELANCÉ (Page 5:441)

ELANCÉ, adj. (Jard.) se dit d'une branche velue & longuette qui ne peut se soûtenir.

Elancé (Page 5:441)

Elancé, (Man. & Maréch.) cheval élancé, efflanqué, effilé: ces épithetes sont synonymes. Voyez Effilé, Efflanqué. (e)

Elancé (Page 5:441)

Elancé, en termes de Blason, se dit d'un cerf courant. Seguiran en Provence, d'azur au cerf élancé d'or.

ELANCEMENT (Page 5:441)

ELANCEMENT, s. m. (Marine.) c'est la longueur du vaisseau qui excede celle de la quille. V. Quête. (Z)

ELAPHEBOLIES (Page 5:441)

* ELAPHEBOLIES, adj. pris subst. (Mytholog.) fêtes célébrées en l'honneur de Diane par les habitans de la Phocide, & en mémoire d'une action dans laquelle ils avoient eu l'avantage sur les Thessaliens, & où ils avoient dû en partie la victoire aux secours qu'ils avoient reçus de leurs femmes. Les Athéniens avoient aussi des fêtes du même nom; c'étoient des especes d'agapes, pendant lesquelles ils se régaloient particulierement avec des gâteaux paitris de graisse, de miel, & de sesame. D'autres prétendent qu'on y sacrifioit à Diane des cerfs, parce qu'elle se plaisoit particulierement à la chasse de cet animal.

ELAPHEBOLION (Page 5:441)

* ELAPHEBOLION, s. m. (Hist. anc.) Les Athéniens appelloient ainsi leur neuvieme mois. C'est un mot composé d'LA*FOZ, cerf, & de BA/LLW, je frappe; parce qu'on faisoit alors particulierement la chasse du cerf, ou plûtôt parce qu'on le sacrifioit à Diane; ou même selon d'autres, qu'on mangeoit dans cette saison une sorte de gâteaux, qu'ils appelloient élaphes. Quoi qu'il en soit, il avoit yingtneuf jours, & il étoit précédé de l'anthystérion & suivi du munichion. Voyez An.

ELARGIR UN CHEVAL (Page 5:441)

ELARGIR UN CHEVAL, (Mange.) terme de l'art; c'est le contraindre & le solliciter par tous les moyens possibles d'embrasser un espace plus considérable de terrein.

Cet espace ne peut être limité; il doit être plus ou moins large, ou plus ou moins étroit, selon la roideur du cou, la dureté de la bouche, l'obstination, l'obéissance, la conformation, la franchise, & la disposition de l'animal.

On peut attribuer en général une grande partie des défenses des chevaux au peu de soin qu'ont ceux qui les exercent, de les travailler large, & de les empêcher de se retrécir. Trotez un poulain à la longe; si vous n'avez pas l'attention de l'éloigner du piqueur qui la tient, c'est - à - dire du centre de la volte, dont vous ne pourrez qu'augmenter la rondeur & l'espace en élargissant l'animal, il est fort à craindre que le trop d'assujettissement & de contrainte ne le révolte, & n'opere des effets totalement contraires à ceux que vous vous promettez. Voyez Longe.

Il en est de même lorsqu'on le monte & qu'on le conduit par le droit dans un espace trop court & trop retréci. Les angles qui terminent les lignes droites qu'on lui fait parcourir sont trop près, & sont si voisins les uns des autres, qu'ils semblent en quelque façon se multiplier; il est donc obligé de tourner plus fréquemment. Or cette action lui coûte sans contredit davantage que celle de cheminer devant lui, surtout s'il n'a point été suffisamment élargi sur les cercles à la longe; & dès qu'elle sera continuellement répétée, il arrivera que la leçon qu'on lui donne dans l'unique dessein de le déterminer & de le résoudre, ne servira qu'à lui apprendre à se défendre & à se retenir. Que l'on tourne encore le poulain, quoique très - bien exercé à la longe & par le droit, trop étroit & sur lui - même hors des voltes marquées & réglées, & seulement pour le mener sur une nouvelle ligne, ses reins seront tellement occupés, ses jarrets si fort assujettis, son derriere en un mot, si chargé, que la douleur qu'il ressentira inévitablement le rendra bien - tôt entier à l'une ou à l'autre main, & peut - être à toutes les deux ensemble. Voy. Entier. Il importe donc essentiellement de le constamment élargir, quels que soient l'action & le mouvement auxquels on l'invite, parce que tout mouvement & toute action retrécie lui est toûjours plus difficile & moins supportable.

L'observation de ce principe ne doit pas être moins rigoureuse, relativement à la plûpart des chevaux que nous entreprenons, & qui ont acquis toutes leurs forces; ce seroit en abuser que de vouloir

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