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Les Egyptiens persisterent dans le matérialisme, jusqu'à ce qu'on leur en eut fait sentir l'absurdité. Alors ils reconnurent un principe intelligent, l'ame du monde, présent à tout, animant tout, & gouvernant tout selon des lois immuables. Tout ce qui étoit, en émanoit; tout ce qui cessoit d'être, y retournoit: c'étoit la source & l'abysme des existences. Ils furent successivement Déistes, Platoniciens, Manichéens, selon les conjonctures & les systèmes dominans. Ils admirent l'immortalité de l'ame. Ils prierent pour les morts. Leur amenthès fut une espece d'enfer ou d'élisée. Ils faisoient aux moribonds la recommandation de l'ame en ces termes: Sol omnibus imperans, vos dii universi qui vitam hominibus largimini, me accipite; & düs oeternis contubernalem futurum reddite. Selon eux les ames des justes rentroient dans le sein du grand principe, immédiatement après la séparation d'avec le corps. Celles des méchans se purifioient ou se dépravoient encore davantage, en circulant dans le monde sous de nouvelles formes. La matiere étoit éternelle; elle n'avoit été ni émanée, ni produite, ni créée. Le monde avoit eu un commencement, mais la matiere n'avoit point commencé & ne pouvoit finir. Elle existoit par elle même, ainsi que le principe immatériel. Le principe immatériel étoit l'être éternel qui informe; la matiere étoit l'être éternel qui est informé. Le mariage d'Osiris & d'Isis étoit une allégorie de ce système. Osiris & Isis engendrerent Orus ou l'univers, qu'ils regardoient comme l'acte du principe actif appliqué au principe passif.
La maxime fondamentale de leur théologie exotérique, fut de ne rejetter aucune superstïtion étrangere; conséquemment il n'y eut point de dieu persécuté sur la surface de la terre, qui ne trouvât un asyle dans quelque temple égyptien; on lui en ouvroit les portes, pourvû qu'il se laissât habiller à la maniere du pays. Le culte qu'ils rendirent aux bêtes, & à d'autres êtres de la nature, fut une suite assez naturelle de l'hyérogliphe. Les figures hyérogliphiques représentées sur la pierre, désignerent dans les commencemens différens phenomenes de la nature; mais elles devinrent pour le peuple des représentations de la divinité, lorsque l'intelligence en fut perdue & qu'elles n'eurent plus de sens; de - là cette foule de dieux de toute espece, dont l'Egypte étoit remplie; de - là ces contestations sanglantes qui s'éleverent entre les prêtres, lorsque la partie laborieuse de la nation ne fut plus en état de fournir à ses propres besoins, & en même tems aux besoins de la portion oisive. Summus utrìmque inde furor, vulgò quod numina vicinorum odit uterque locus, cum solos dicat habendos esse deos quos ipse colit.
Ce seroit ici le lieu de parler des antiquités égyptiennes, & des auteurs qui ont écrit de la théologie & de la philosophie des Egyptiens: mais la plûpart de ces auteurs ont disparû dans l'incendie de la bibliotheque d'Alexandrie; ce qui nous en reste est apocryphe, si l'on en excepte quelques fragmens conserves en citations dans d'autres ouvrages. Sanchoniaton est sans autorité. Manéthon étoit de Diospolis ou de Sébennis: il vécut sous Ptolémée Philadelphe. Il écrivit beaucoup de l'histoire de la philosophie & de la théologie des Egyptiens. Voici le jugement qu'Eusebe a porté de ses ouvrages: ex columnis, > Eusebe, in syriadicâ terr> positis, quibus sacrâ dial> sacroe erant notoe ins>ulptoe à Thoot, primo Mercurio; post diluvium verò ex sacrâ lingu> in groecam notis ibidem sacris versoe fuerunt; interque libros in adita oegyptia relatoe ab Agatho doemone, altero Mercurio patre Tat; undeipse ait libros scriptos ab avo Mercurii Trismegisti.....Quel fond pourrions - nous faire sur cette traduction de traduction de symboles en hyerogliphes, d'hyerogliphes en caracteres égyptiens sacrés, de caracteres égyptiens sacrés en lettres greques sacrées, de lettres greques sacrées en caractere ordinaire, quand l'ouvrage de Manethon seroit parvenu jusqu'à nous?
La table Isiaque est une des antiquités égyptiennes
les plus remarquables. Pierre Bembe la retira d'entre
les mains d'un ouvrier qui l'avoit jettée parmi d'autres
mitrailles. Elle passa de - là dans le cabinet de
Vincent duc de Mantoue. Les Impériaux s'emparerent
de Mantoue en 1630, & la table Isiaque disparut
dans le sac de cette ville: un medecin du duc de
Savoie la recouvra long - tems après, & la renferma
parmi les antiquités de son souverain, où elle existe
apparemment. Voyez - en la description au mot
Egyptiens (Page 5:438)
L'origine de cette espece de vagabonds, qu'on nomme Egyptiens, mais plus souvent Bohémiens, est un peu obscure, & on n'a rien de bien certain sur l'étymologie de ce nom.
Il est vrai que les anciens Egyptiens passoient pour de grands fourbes, & étoient fameux par la finesse de leurs impostures. Peut - être cette idée a - t - elle consacré ce nom dans d'autres langues pour signifier fourbe, comme il est très - certain que les Grecs & les Latins l'ont employé en ce >ens; les anciens Egyptiens étant très - versés dans l'Astronomie, qu'on ne distinguoit guere alors de l'Astrologie, peut - être encore aura - t - on pû sur ce fondement donner le nom d'Egyptiens à ces diseurs de bonne - avanture.
Quoi qu'il en soit, il est peu de nations eu Europe qui n'ayent de ces Egyptiens; mais ils ne portent cependant pas par - tout le même nom.
Les Latins les appelloient oegyptii, & les Anglois les ont imités; les Italiens les nomment zingari ou zingeri, les Allemans ziengner, les François Bohémiens, d'autres Sarrasins, & d'autres Tartares.
Monsther dans sa géographie, liv. III. ch. v. rapporte
que ces vagabonds parurent pour la premiere
fois en Allemagne en 1417, fort basanés & brûlés du
soleil, & dans un équipage pitoyable, à l'exception
de leurs chefs qui étoient assez bien vêtus, quoiqu'ils
affectassent un air de qualité, traînant avec eux,
comme des gens de condition, une meute de chiens
de chasse. Il ajoûte qu'ils avoient des passeports du
roi Sigismond de Boheme, & d'autres princes. Ils
vinre> dix ans après en France, d'où ils passerent
en Angleterre. Paquier dans ses recherches, liv. IV.
chap. xjx. rapporte en cette sorte leur origine:
Par l'ordonnance des états d'Orléans de l'an 1560, il fut enjoint à tous ces imposteurs, sous le nom de Bohémiens ou Egyptiens, de vuider le royaume à peine des galeres. Ils se diviserent alors en plus petites compagnies, & se répandirent dans toute l'Europe. Le premier tems où il en soit fait mention en Angleterre, c'est après ce troisieme réglement, savoir en 1565.
Raphaël de Volterre en fait mention, & dit que cette sorte de gens venoit originairement des Euxiens peuple de Perse. Dictionnaire de Trévoux & Chambers. (G)
EHANCHÉ (Page 5:439)
EHANCHÉ, adj. (Manége & Maréchall.) cheval éhanché: on désigne par cette expression un cheval dontles hanches sont ou paroissent inégales, ce dont on juge par l'inspection des os iléon à l'endroit de leur saillie.
Quelques - uns ont attribué cette inégalité à quelque heurt, quelques coups, quelques contusions,
En supposant que le vice d'une hanche plus basse que l'autre puisse, quoiqu'il ne nuise point au cheval, n'être pas rapporté à sa premiere conformation & être déclaré accidentel, il s'ensuit qu'il ne consiste que dans une dépression, un affaissement à l'os qui saillit extérieurement; ce qui aura plûtôt lieu dans le poulain que dans le cheval, parce que dans le premier les os sont moins compacts, & que d'ailleurs ceux dont il s'agit, plus spongieux que la plûpart de ceux qui servent de base à l'édifice du corps de l'animal, peuvent en conséquence d'une violente contusion, avoir été affaissés à leur pointe.
Du reste, l'expression dont il est question me paroît fort impropre; car elle n'offre en aucune façon l'idée de la signification qu'on lui donne. (e)
EHEM (Page 5:439)
EHEM, s. m. (Marine.) canot dont les Negres
se servent. Voyez
EHENHEIM (Page 5:439)
EHENHEIM, (Géog. mod.) ville d'Alsace. Elle est située sur l'Ergel, à une lieue de Strasbourg.
EHINGEN (Page 5:439)
EHINGEN, (Géog. mod.) Il y a deux villes de ce nom dans la Soüabe en Allemagne, l'une proche le Danube, l'autre sur le Neckre: celle - ci a long. 27. 20. lat. 48. 18.
EHOUPER ou HOUPER (Page 5:439)
EHOUPER ou HOUPER, (Jurispr.) l'ordonnance des eaux & forêts défend d'éhouper, c'est - à - dire ébrancher & deshonorer les arbres. Voyez le titre xxxij. art. 2. (A)
EJACULATEUR (Page 5:439)
EJACULATEUR, s. m. pris adj. en Anatomie, nom qu'on donne à différentes parties relatives à celles de la génération, & qui tirent leur nom de l'usage dont elles sont dans l'éjaculation de la semence.
Les muscles éjaculateurs naissent du sphyncter de l'anus, & s'avancent le long de l'urethre jusqu'à son milieu, où ils s'inserent latéralement.
On donne aussi ce nom à deux muscles du clitoris,
qui viennent du sphyncter de l'anus, se portent
latéralement & s'inserent à côté du clitoris. Voyez
Les conduits éjaculateurs ont environ un pouce de longueur; ils sont larges près des vésicules, & diminuent à mesure qu'ils approchent de l'urethre, qu'ils percent ensemble.
Quelques auteurs donnent aussi le nom d'éjaculateurs, aux canaux déférens. Voyez
EJACULATOIRES (Page 5:439)
EJACULATOIRES, voyez
EJACULATION (Page 5:439)
EJACULATION, s. f. (Med. Physiol.) est l'action par laquelle la liqueur spermatique reservée dans les vésicules séminales, & l'humeur prostatique contenue dans ses propres couloirs, sont exprimées dans l'urethre, & poussées hors de ce canal par l'extrémité de la verge dans le coït, ou dans toute autre circonstance qui y est relative.
Cette action s'exécute, dans l'état naturel, par
le méchanisme dont voici l'exposition. Les vésicules
séminales étant formées de différentes membranes,
entre lesquelles il en est une composée de fibres
musculaires, susceptibles par conséquent de
contraction, qui diminue leur capacité; cette contraction
se fait dans le moment où toutes les conditions,
& entr'autres l'érection de la verge, ont lieu
pour occasionner l'émission de la semence, qui
étant comprimée en tout sens par l'action de ces
fibres contre la vessie dont le sphyncter est contracté
& leur fournit un point fixe, se porte où il y a le
moins de résistance; l'orifice qui répond au canal
déférent, se ferme par la disposition de la valvule
qui s'y trouve: ainsi le fluide pressé de tous côtés,
excepté vers l'orifice du canal éjaculatoire, qui est
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