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ELEVATOIRE (Page 5:506)
ELEVATOIRE, s. m. instrument de Chirurgie dont on se sert pour relever les os du crane, qui déprimés ou enfoncés par quelque coup ou chute, compriment la dure - mere ou le cerveau.
On trouve dans les anciens la description & la figure des élévatoires, dont on faisoit usage de leur tems, & que la Chirurgie moderne a proscrits, parce qu'on couroit un risque évident d'enfoncer les os qui devoient soûtenir l'effort de ces instrumens. Ceux qui sont actuellement le plus en usage, sont des leviers de la premiere espece, dont le point d'appui est au milieu, le fardeau à une extrémité, & la puissance à l'autre.
La longueur d'un élévatoire est d'un demi - pied;
sa composition est de fer très - poli, relevé de pommettes
dans le milieu; les deux extrémités forment
chacune une branche courbée à sens opposé, ce qui
fait un instrument double. Ces branches sont différemment
courbées; les unes étant presque droites,
les autres un peu courbes, & quelques - unes fort
coudées, parce que le coude sert quelquefois de
point d'appui. Le bout de chaque branche est arrondi
ou ovale aux uns, quarré aux autres. Le dedans de
l'extrémité de chaque branche est garni de petites
cannelures transversales qui sont faites comme des
petits biseaux couchés les uns sur les autres. Voyez
les
La main doit être la force mouvante & le point d'appui des élévatoires dont on vient de faire la desoription, parce qu'en appuyant le levier sur la partie de l'os opposée à celle qu'on veut relever, on l'écraseroit si elle résistoit beaucoup; & on l'enfonceroit sur la dure - mere, si elle offroit peu de résistance. Pour se servir de cet instrument, on l'empoigne avec les quatre doigts de la main droite par le milieu de son corps, le pouce appuyé à l'opposite, on passe ensuite l'extrémité antérieure sous la piece d'os qu'on veut relever, observant d'appliquer les petits biseaux contre sa partie intérieure: le doigt index sert de point d'appui dans l'action de relever l'os enfoncé: il faut soûtenir extérieurement avec les doigts de la main gauche la portion d'os sous laquelle l'élévatoire agit.
Feu M. Petit, sachant que la main qui a assez de force pour l'opération dont on parle, peut n'avoir pas assez de fermeté & de précision pour empêcher que le bout de l'élévatoire ne s'échappe, ce qui pourroit occasionner des accidens, a fait construire un nouvel élévatoire, dont la main n'est point l'appui. Il s'agissoit de trouver sur le crane un appui pour le levier, le plus près qu'il est possible de l'os qu'il faut relever, & il falloit que cet appui fût sur un plan solide pour soûtenir sans se rompre l'effort qu'on fait pour relever l'enfonçure.
Dans ces vûes, M. Petit a fait fabriquer un chevalet
(
Si à raison d'un grand fracas d'os ou du peu d'étendue
de la plaie, il étoit impossible de placer le
point d'appui sur les os découverts, on a un plus
grand chevalet dont les branches peuvent s'appuyer
au - delà des bords de la plaie. Voyez la figure de ce
nouvel élevatoire,
ELEVE (Page 5:506)
ELEVE, s. m. (Philosoph. & Arts.) celui qui est instruit & élevé par quelqu'un, qui est formé de la main d'un autre dans quelqu'art ou dans quelque science. On donna ce titre à Paris, lors de la fondation des académies des Sciences & des Inscriptions, aux sujets qui y étoient aggrégés, & qui travailloient de concert avec les pensionnaires. Mais ce mot d'éleve signifioit seulement moins d'ancienneté, & une espece de survivance; cependant on lui a substitué depuis celui d'adjoint, qui est en effet beaucoup plus convenable.
On peut voir au mot
Le nom d'éleve est demeuré particulierement consacré
à la Peinture & à la Sculpture; il signifie un
disciple qui a été instruit & élevé dans l'école d'un
célebre artiste: c'est pourquoi on se sert du mot d'école pour désigner les éleves d'un grand peintre; &
on dit dans ce sens, l'école de Raphael, du Titien, de
Rubens. Voyez
ELEVE (Page 5:506)
ELEVE, s. m. terme de Peinture. Eleve & disciple sont synonymes; mais le dernier de ces termes est ordinairement d'usage pour les Sciences, & le premier pour les Arts. On dit, Platon fut disciple de Socrate, & Apelle fut éleve de Pamphile. Il seroit à souhaiter que les Philosophes ne fussent disciples que de la sagesse & de la raison, & que les Peintres ne fussent éleves que de la nature, il y auroit moins d'artistes & de philosophes; peut - être la Philosophie & les Arts n'y perdroient - ils pas: cependant il faut avoüer qu'un maître habile & intelligent qui abrege la route épineuse des connoissances qu'il possede, & [p. 507]
L'éleve qui se destine à la Peinture, ne sauroit commencer trop tôt à apprendre les élémens d'un art dont l'étendue est immense. Les progrès doivent être fort rapides pour échapper au tems, qui les rallentit & les arrête. C'est le feu de la jeunesse qui doit mûrir des fruits pour lesquels l'automne est souvent trop froid & dangereux. Raphaël mort à trente - six ans, n'avoit plus rien à faire pour être le premier des artistes.
Cette vérité doit engager les éleves à employer
avec vivacité aux études nécessaires à la pratique
de leurt art, le tems précieux de la premiere jeunesse,
puisque c'est alors que les organes dociles se
soûmettent aisément au joug de l'habitude. L'ordre
qu'il faut mettre à ces études, est l'objet intéressant
du maître: l'éleve, fait pour se laisser conduire, est
une plante dont celui qui la cultive doit répondre.
Au reste, j'ai tracé au mot
ELEVER, EXHAUSSER (Page 5:507)
ELEVER, EXHAUSSER, synonym. Le premier
s'employe au propre & au figuré: élever une muraille,
élever son esprit. Le second ne se dit qu'au propre,
exhausser un plancher, un bâtiment; mais par une
bisarrerie de notre langue, relever & rehausser se disent
tous deux au propre & au figuré: on releve une chose
tombée, on rehausse une chose qui est trop basse; on
releve le mérite, on rehausse le courage. Ar icle de M.
le Chevalier
Elever (Page 5:507)
Elever, s'Elever (Page 5:507)
On dit s'élever en latitude, lorsque l'on fait route au nord ou au sud, ou à tel autre air de vent qui n'est pas précisément l'est ou l'oüest. (Z)
Elever (Page 5:507)
Ces soins consistent en trois choses, dans les labours,
dans les airosemens, & dans la maniere de
les conduire les premieres années. Voyez
ELEUSINIES (Page 5:507)
ELEUSINIES, subst. pl. f. (Hist. anc.) mysteres de la déesse Céres, ou cérémonies religieuses qui se pratiquoient en son honneur: on les nommoit ainsi d'Eleusis ville maritime des Athéniens, où étoit le temple de cette déesse, fameux par la célébration de ces mysteres.
Quelques auteurs appellent la ville ou se célébroient les éleusinies, Eleusine, & non Eleusis. Harpocration confirme cette ortographe, en faisant venir ce nom d'Eleusinas fils de Mercure; & Pausanias dans ses Attiques se déclare aussi pour ce sentiment. D'autres croyent que cette ville avoit été nommée de la sorte, d'un mot grec qui signifie arrivée, parce que Cérès, après avoir couru le monde pour trouver sa fille, s'y arrêta, & y termina ses recherches. Diodore de Sicile, liv. V. Prétend que le nom d'Eleusis lui avoit été donné pour servir de monument à la postérité; que le blé & l'art de le cultiver, étoient venus dans l'Attique des pays étrangers.
Les éleusinies étoient chez les Grecs les cérémonies
les plus solennelles & les plus sacrées, d'où
vient qu'on leur donna par excellence le nom de
mysteres. On prétendoit que Cérès les avoit instituées
elle - même à Eleusis, en mémoire de l'affection &
du zele avec lesquels les Athéniens la reçurent:
c'est ainsi qu'ssocrate en parle dans son panégyrique;
mais Diodore de Sicile dit, liv. VI. que ce furent
les Athéniens qui instituerent les éleusinies, par reconnoissance
de ce que Cérès leur avoit appris à mener
une vie moins rustique & moins barbare; cependant
ce même auteur rapporte la chose d'une autre
façon au premier livre de sa Bibliotheque:
Ce fut Erecthée qui leur amena ce convoi extraordinaire de blé; & en reconnoissance de ce bienfait il fut créé roi d'Athenes, & il apprit aux Athéniens les mysteres de Cérès, & la maniere dont l'Egypte les célébroit.
Cette relation revient assez à ce que disent Hérodote & Pausanias, que les Grecs avoient pris leurs dieux & leur religion des Egyptiens.
Théodoret, liv. I. Graecanic. affection. écrit que ce fut Orphée, & non pas Erecthée, qui fit cet établissement, & qui institua en l'honneur de Cérès les solennités que les Egyptiens pratiquoient pour Isis. Ce sentiment est confirmé par le scholiaste sur l'Alceste d'Eurypide.
La ville d'Eleusis où se célébroient ces mysteres étoit si jalouse de cette gloire, que réduite aux dernieres extrémités par les Athéniens, elle se rendit à eux à cette seule condition, qu'on ne lui ôteroit point les éleusinies; cependant ce n'étoient point des cérémonies religieuses particulieres à cette ville, mais communes à tous les Grecs.
Ces cérémonies, suivant Arnobe & Lactance,
étoient une imitation ou représentation de ce que
les Mythologistes nous enseignent de Cérès. Elles
duroient plusieurs jours, pendant lesquels on couroit
avec des torches ardentes à la main: on sacrifioit
plusieurs victimes, non - seulement à Cérès, mais
aussi à Jupiter: on faisoit des libations de deux vases,
qu'on répandoit l'un du côté de l'orient, &
l'autre du côté de l'occident: on alloit en pompe à
Eleusis, en faisant de tems en tems des pauses où l'on
chantoit des hymnes & l'on immoloit des victimes;
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