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Après cette description, on imaginera sans peine
comment cet instrument fait son effet, sur - tout si
l'on refléchit sur ce principe d'Hydrostatique (Voyez
Maniere de se servir de cet instrument. Les corps
électriques ayant cet inconvénient, qu'on ne peut
en approcher sans leur dérober l'électricité; il est
clair que si l'on étoit assez près de l'électrometre pour
juger de ses mouvemens avec précision, on lui enleveroit
l'électricité. Afin donc de parer cet inconvénient,
on place dans une partie de la chambre où
l'on fait ses expériences, une grande lanterne dans
laquelle on met une grosse bougie, qui projette sa
lumiere par un trou, sur un ou deux électrometres situés
comme on le voit en K dans la
Il faut que ce cadre soit toûjours placé de façon que la projection des électrometres tombe sur ces glaces; & au moyen de la figure conique qu'on donne à l'extrêmité de la verge, elle y forme une ombre très - nette. Comme ces glaces sont transparentes, l'observateur placé derriere en F, voit de la maniere la plus distincte, toutes les différentes élevations de l'électrometre, & est par - là en état de juger avec la derniere précision de toutes ces variations. Le plan du cadre étant supposé perpendiculaire à l'horison, & l'électrometre, ou plutôt sa verge, haussant & baissant dans un plan parallele; il est évident que l'élévation & l'abaissement de l'ombre sont toûjours proportionnels à ceux de l'électrometre. On sent facilement que le cadre que je viens de décrire pourroit n'avoir qu'une fenêtre, mais l'électrometre pouvant aussi servir d'instrument, comme je l'ai dit, il est à propos qu'il en ait deux, afin que l'électrometre véritable, & celui qui ne sert que d'instrument, étant plus près, on puisse les observer plus commodément: au reste, l'intervalle entre l'un & l'autre doit être tout au moins de 30 pouces.
On voit par la construction de cet électrometre, qu'il a les propriétés essentielles à un instrument de cette espece; car, 1°. la force électrique étant très foible, il faut un instrument très - mobile & fort sensible, aussi un poids de 8 grains posé sur la petite plaque, le fait - il baisser de plus de 4 pouces.
La force électrique étant fort changeante, il faut un instrument, lequel n'agissant pas par saut, soit en état de donner à chaque instant ses variations; & celui - ci tendant toûjours au repos, & n'étant soûtenu hors de cet état que par la répulsion des plaques, il baisse au même instant que cette répulsion diminue, & hausse de même aussitôt qu'elle augmente. C'est un fait dont des expériences sans nombre nous ont assûrés, M. d'Arcy & moi.
Enfin il est universel; car on voit que le véritable électrometre est la verge cylindrique V, qui détermine par le nombre de ses parties élevées au dessus du point de repos, la quantité de la force électrique. Or il n'est pas difficile d'avoir une verge cylindrique d'une ligne de diametre. Il est vrai que le diametre de la petite plaque L, & sa distance à la grande H au point de repos, peuvent produire quelques différences dans la répulsion; mais il est facile d'observer [p. 481]
On objectera peut - être, que la différente densité de l'eau dans les différens climats, formera un obstacle à cette universalité. Il est clair cependant que toutes les fois que l'on fera une verge qui descendra de 4 pouces pour 8 grains, on aura un électrometre qui indiquera à très - peu - près les mêmes degrés de la force électrique que le nôtre; car quoique dans un pays chaud une pareille verge fût un peu plus repoussée, puisqu'elle seroit plus grosse que la nôtre, ce seroit d'une quantité si peu considérable, que cette répulsion ne pourroit entrer en comparaison avec celle de la plaque.
Enfin on pourra alléguer encore, que les différentes positions de l'électrometre par rapport au cadre & à la lanterne, changeront ses élévations apparentes, mais il est toûjours facile d'avoir le rapport de ces élévations par la méthode suivante. Ayant placé l'électrometre, & arrangé le tout comme pour faire des expériences; chargez la petite plaque de cet instrument de 8 grains par exemple, & voyez de combien de degrés son ombre descend en conséquen ce sur le cadre; la somme de ces degrés comparée à celle qu'un même poids aura fait parcourir à l'ombre d'un autre électrometre sur lequel on aura fait la même expérience, donnera le rapport précis de leurs élévations.
D'après cette description de l'électrometre, & de la maniere de s'en servir, il pourra paroître à quelques personnes d'un usage peu commode, par les diverses attentions qu'il exige, & par la nécessité où l'on est d'obscurcir le lieu où l'on fait ces expériences, pour pouvoir juger de ses élévations & de ses abaissemens: mais si l'on fait attention à la nature de l'électricité, & à l'impossibilité d'observer de près, comme je l'ai dit, les divers mouvemens des corps électriques; on verra que si cet instrument a quelque chose d'embarrassant dans son usage, c'est en quelque façon une suite nécessaire de la nature de la force électrique qu'il doit mesurer.
J'ai fait voir au commencement de cet article, que de tous les phénomenes des corps électriques la répulsion étoit le seul qui fournît un moyen sûr & général de mesurer la force de l'électricité. Cependant comme il y a des cas où l'on est indispensablement obligé d'employer les étincelles, tels que ceux, par exemple, où l'on veut, par leurs différentes grandeurs, juger des densités respectives du fluide électrique dans les corps entre lesquels ces étincelles partent; je crois devoir ajoûter ici la description d'une espece de spintherometre ou mesure - étincelles, dont je me sers, & au moyen duquel on peut être à très - peu près sûr, que les différentes grandeurs ou forces de ces étincelles naissent uniquement des différentes forces de l'électricité, ce qu'on ne peut faire en les tirant à la maniere ordinaire: car, selon cette maniere, on peut, quoique l'électricité reste toûjours la même, on peut, dis - je, faire partir ces étincelles de plus près ou de plus loin, comme je l'ai dit, non seulement en les tirant de corps de figures & de volumes différens, mais encore en les tirant de parties plus ou moins lisses de la surface d'un même corps. L'instrument dont je viens de parler, est construit de la maniere suivante.
Dans un tube de verre T T (
D'après la description de cet instrument, il est facile de concevoir comment on s'en sert, & comment il remédie aux inconvéniens que j'ai spécifiés plus haut. On voit en premier lieu, qu'en le prenant par le tube, & le faisant toucher par la plaque P I sur le corps électrique dont on veut tirer une étincelle, cette plaque s'électrise au même degré que ce corps, & qu'au moyen de la verge V V, on approche graduellement de la même plaque la balle B (qu'on en tenoit auparavant fort éloignée) jusqu'à ce que l'étincelle parte. Or cet effet arrivant dans l'instant précis où cette balle se trouve à la distance requise pour qu'il ait lieu, on reconnoît cette distance par le nombre de degrés marqués sur cette verge. On voit, 2°. que ces distances ne peuvent venir ici que de la différence de la force électrique, parce que l'étincelle part toûjours entre les mêmes corps, la plaque P I, & la balle B; & que c'est toûjours des mêmes points de la balle & de la plaque, puisque cette balle ne pouvant que s'en éloigner ou s'en approcher, les différens points de sa surface inférieure doivent toûjours regarder les mêmes points respectifs de cette plaque. (T)
ELECTUAIRE (Page 5:481)
ELECTUAIRE, s. m. (Pharm.) L'électuaire est une composition pharmaceutique, destinée à l'usage intérieur, formée en incorporant une ou plusieurs poudres avec du miel ou du sirop, des extraits, des pulpes, des gelées, des robs, des conserves, & quelquefois des vins doux.
Les électuaires sont solides ou mous. Les premiers
sont plus connus sous le nom de tablettes, & il est
même commode de les distinguer par ce nom des
électuaires mous. Voyez
L'électuaire est une forme de médicament très - anciennement employée en Medecine. Galien en a décrit quelques - uns; les hiera, les confections, la thériaque d'Andromaque, le fameux antidote attribué à Mithridate, tous remedes très - anciens, sont des électuaires.
Mais le nom même d'électuaire n'est pas de la même antiquité que l'usage du remede auquel nous le donnons aujourd'hui; les Grecs & les Arabes l'ont toûjours appellé antidote, quelque vertu medicinale particuliere qu'il possédât, & ils en ont préparé assûrément de toutes les diverses vertus observées ou imaginées dans les remedes, de roborans, de cordiaux, de céphaliques, d'alexipharmaques, de cnolagogues, d'hydragogues, de panchymagogues, d'emmenagogues, de narcotiques, &c.
AElius (Page 5:481)
AElius Aurelianus a employé le mot d'électuaire,
electarium; mais c'est un remede de la nature de notre
looch, qu'il a désigné par ce nom. V.
Le nombre des électuaires a été poussé jusqu'à un
excès dont l'ignorance la plus profonde & la charlatannerie
la plus impudente sont seuls capables. Le
seul Myrepsus nous en a décrit jusqu'à cinq cents
onze dans son antidotaire. Les disciples des Arabes
ne firent qu'enchérir sur la prodigieuse fécondité de
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