ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"302"> Architecture, se dit généralement de tous les ouvrages de maçonnerie & de charpenterie qu'on fait pour soûtenir & pour élever les eaux; ainsi les digues qu'on construit dans les rivieres pour les empêcher de suivre leur pente naturelle, ou pour les détourner, s'appellent des écluses en plusieurs pays: toutefois ce terme signifie plus particulierement une espece de canal enfermé entre deux portes; l'une supérieure, que les ouvriers nomment porte de tête; & l'autre inférieure, qu'ils nomment porte de mouil<-> le, servant dans les navigations artificielles à conserver l'eau, & à rendre le passage des bateaux également aisé en montant & en descendant; à la différence des pertuis qui n'étant que de simples ouvertures laissées dans une digue, fermées par des aiguilles appuyées sur une brise, ou par des vannes, perdent beaucoup d'eau, & rendent le passage difficile en montant, & dangereux en descendant.

Ecluse à tambour (Page 5:302)

Ecluse à tambour, est celle qui s'emplit & se vuide par le moyen de deux canaux voûtés, creusés dans les joüilleres des portes, dont l'entrée, qui est peu au - dessus de chacune, s'ouvre & se ferme par le moyen d'une vanne à coulisse, comme celle du canal de Briare.

Ecluse à vannes (Page 5:302)

Ecluse à vannes, celle qui s'emplit & se vuide par le moyen de vannes à coulisse pratiquées dans l'assemblage même des portes, comme celles de Strasbourg & de Meaux.

Ecluse quarrée (Page 5:302)

Ecluse quarrée, celle dont les portes d'un seul ventail se ferment quarrément, comme les écluses de la riviere de Seine à Nogent & à Pont, & celles de la riviere d'Ourque. Voyez Canal & Digue. (P)

Ecluse (Page 5:302)

* Ecluse, (Pêche.) c'est ainsi qu'on nomme dans l'île d'Oleron, les pêcheries appellées par les pêcheurs du canal, pares de pierre; elles sont bâties de pierres seches, sans mortier ni ciment: les murailles en sont épaisses & larges; elles ont du côté de la mer sept à huit piés de hauteur: elles sont moins fortes & moins hautes, à mesure qu'elles approchent de la terre: les pêcheurs n'y prendroient pas un poisson, si elles étoient construites selon les ordonnances. L'exposition de la côte & la violence de la marée, font qu'elles sont toutes au moins à quatre cents brasses du passage ordinaire des vaisseaux. Si l'on a l'attention de les arrêter - là, elles ne gêneront point la navigation; les bâtimens qui aborderoient à cette côte, seroient en pieces avant que d'atteindre aux écluses. Il seroit à souhaiter qu'elles fussent multipliées, & que la côte en fût couverte; elles formeroient une digue qui romproit la brise & les lames qui rongent sans cesse le terrein, & minent peu - à - peu l'île. Ces pêcheries ont différentes figures; les unes sont quarrées, d'autres arrondies; il y en a d'ovales & d'irrégulieres: il y en a qui n'ont qu'un de ces égouts, que les pêcheurs appellent passes, gorres ou bouchots; d'autres en ont deux, & même trois: on y place des bourgnes & bourgnons, où sont arrêtés les poissons, gros & petits. On appelle bourgnes, ces tonnes, baches ou gonnatres que les pêcheurs de la baie du Mont - Saint - Michel mettent au fond de leurs pêcheries. On appelle bour<-> gnons, les paniers, nasses & baschons qui retiennent par la petitesse des intervalles de leurs claies, tout ce qui s'échappe des bourgnes. Le poisson reste à sec dans les bourgnons, quand la mer est retirée. Le bourgnon est soûtenu par un clayonnage bas & petit, de dix - huit pouces de hauteur. S'il est bon de conserver les écluses, il est encore mieux de supprimer les bourgnes & bourgnons. Les écluses sont d'autant moins nuisibles aux côtes de l'île, que ces côtes sont ferrées & sur fond de roche, où le frai se forme rarement, & où le poisson du premier âge ne séjourne guere. Les écluses qui sont quarrées, ont leurs gorres ou passes placées aux angles. Ces passes ont deux à trois piés de large; c'est toute la hauteur du mur, & une claie de bois les ferme. Les murs sont exactement contigus aux bourgnes. Ces bourgnes sont enlacées d'un clayonnage qui traverse par le haut l'ouverture de la passe: or pour rendre la pêche & plus sûre & plus facile, on éleve en - dedans de l'é<-> cluse un petit mur appellé les bras de l'écluse; il est de pierre seche, & va en se rétrécissant à mesure qu'il s'avance vers l'ouverture de la bourgne: c'est ainsi que le poisson y est conduit, & y reste quand la marée se retire. Les tems orageux sont les plus favorables pour la pêche des écluses, le poisson allant toûjours contre le vent, & le vent le plus favorable étant celui qui souffle de terre vers la pêcherie. Pendant les mortes - eaux on ne prend rien; les pêcheries ne découvrent point en été & dans les grandes chaleurs, le gain ne vaudroit pas la peine.

Ecluse (Page 5:302)

Ecluse ou Sluis, (Géogr. mod.) ville du comté de Flandres, aux Pays - bas hollandois. Long. 20. 54. lat. 51. 18.

Il y a une autre ville du même nom dans la Flandre walonne.

ECLUSÉE (Page 5:302)

ECLUSÉE, s. f. (Hydraul.) est le terme du tems que l'on employe à remplir d'eau le sas d'une écluse pour faire passer les bateaux; on dit de cette maniere qu'on a fait tant d'éclusées dans l'espace d'un jour; & que la manoeuvre qui se fait dans une écluse est si facile, qu'on y peut faire tant d'éclusées par jour. Voyez Ecluse & Canal. (K)

Eclusée (Page 5:302)

Eclusée, terme de Riviere, se dit d'un demi - train de bois propre à passer dans une écluse.

ECLUSIER (Page 5:302)

ECLUSIER, s. m. (Hydraul.) est celui qui gouverne l'écluse, & qui a soin de la manoeuvrer quand il passe des bateaux qui montent ou qui descendent le canal de l'écluse. Ce métier demande un homme entendu, qui sache ménager son eau de maniere qu'il s'en dépense le moins qu'il peut à chaque éclusée, pour en avoir suffisamment pour fournir à tous les bâtimens qui se présentent dans le courant du jour. (K)

ECNEPHIS (Page 5:302)

ECNEPHIS, s. m. (Physique.) sorte d'ouragan. Voyez Ouragan. Voyez aussi la description du cap de Bonne - Espérance par M. Kolbe, troisieme partie; supposé pourtant que cette description ne soit pas aussi fautive que l'assûre M. l'abbé de la Caille. (O)

ECOBANS ou ECUBIERS (Page 5:302)

ECOBANS ou ECUBIERS, voyez Ecubiers.

ECOBUER (Page 5:302)

* ECOBUER, verbe act. (Agricult.) Lorsqu'un champ est resté plusieurs années en friche, on coupe, on brûle les bruieres, les genets & autres brossailles qui s'y trouvent; on pele ensuite la surface de ce champ, à - peu - près comme on pele celle des pres dont on veut er lever le gason pour en orner des jardins, on y met seulement plus de peine. Peler ainu la terre, c'est l'écobuer.

ECOCHELER (Page 5:302)

* ECOCHELER, v. act. (OEconom. rustiq.) c'est ramasser le grain coupé ou fauché; avec des fourches & fauchets, & en faire des tas qu'on mettra ensuite en gerbes.

ECOFROI ou ECOFRAL (Page 5:302)

* ECOFROI ou ECOFRAL, s. m. terme de Cor<-> donnier, de Bourrelier, de Sellier, &c. c'est la table sur laquelle ils travaillent, posent leurs outils, & taillent leurs ouvrages.

ECOINÇON (Page 5:302)

ECOINÇON, s. m. en Architecture; c'est dans le piédroit d'une porte ou d'une croisée, la pierre qui fait l'encoignure de l'embrasure, & qui est jointe avec le lanci, quand le piédroit ne fait pas parpin. (P)

ECOLATRE (Page 5:302)

ECOLATRE, s. m. (Jurisp.) est un ecclésiastique pourvû d'une prébende dans une église cathédrale, à laquelle est attaché le droit d'institution & de jurisdiction sur ceux qui sont chargés d'instruire la jeunesse.

On l'appelle en quelques endroits maître d'école, [p. 303] en d'autres escolat, en d'autres scholastit, & en latin scholasticus; en d'autres on l'appelle chancelier. Dans l'acte de dédicace de l'abbaye de la Sainte Trinité de Vendôme, qui est de l'an 1040, il est parlé du scholastique, qui y est nommé magister, scholaris, scho<-> lasticus; ce qui fait connoître qu'anciennement l'éco<-> latre étoit lui - même chargé du soin d'instruire gratuitement les jeunes clercs & les pauvres écoliers du diocèse ou du ressort de son église; mais depuis, tous les écolatres se contentent de veiller sur les maîtres d'école.

Dans quelques églises il étoit chargé d'enseigner la Théologie, aussi - bien que les Humanités & la Philosophie: dans d'autres il y a un théologal chargé d'enseigner la Théologie seulement; mais la dignité d'écolatre est ordinairement au - dessus de celle de théologal.

La direction des petites écoles lui appartient ordinairement, excepté dans quelques églises, où elle est attachée à la dignité de chantre, comme dans l'église de Paris.

L'intendance des écoles n'est pourtant point un droit qui appartienne exclusivement aux églises cathédrales dans toute l'étendue du diocese; quelques églises collégiales joüissent du même droit dans le lieu où elles sont établies. Le chantre de l'église de S. Quiriace de Provins fut maintenu dans un semblable droit par arrêt du 15 Février 1653, rapporté dans les mémoires du elergé.

L'écolatre ne peut pas non plus empêcher les curés d'établir dans leurs paroisses des écoles de charité, & d'en nommer les maîtres indépendamment de lui.

La fonction d'écolatre est une dignité dans plusieurs églises: en d'autres ce n'est qu'un office.

L'établissement de l'office ou dignité d'écolatre est aussi ancien que celui des écoles, qui se tenoient dans la maison même de l'évêque, & dans les abbayes, monasteres & autres principales églifes. V. Ecole.

On trouve dans les ij. jv. conciles de Tolede, dans celui de Mérida, de l'an 666, & dans plusieurs autres fort anciens, des preuves qu'il y avoit déjà des ecclésiastiques qui faisoient la fonction d'écola<-> tres dans plusieurs églises.

Il est vrai que dans ces premiers tems ils n'étoient pas encore désignés par le terme de scholasticus ou ecolatre; mais ils étoient désignés sous d'autres noms.

Le synode d'Ausbourg, tenu en 1548, marque que la fonction du scholastique étoit d'instruire tous les jeunes clercs, ou de leur donner des précepteurs habiles & pieux, afin d'examiner ceux qui devoient être ordonnés.

Le concile de Tours, en 1583, charge les scholastiques & les chanceliers des églises cathédrales, d'instruire ceux qui doivent lire & chanter dans les offices divins. & de leur faire observer les points & les accens. Ce concile contient plusieurs réglemens par rapport aux qualités que devoient avoir ceux qui étoient préposés sur les écoles.

Le concile de Bourges, en 1584, tit. xxxiij. can. 6. voulut que les scholastiques ou écolatres fussent choisis d'entre les docteurs ou licentiés en Théologie ou en Droit canon. Le concile de Trente ordonne la même chose, & veut que ces places ne soient données qu'à des personnes capables de les remplir par elles mêmes, à peine de nullité des provisions. Quoique ce concile ne soit pas suivi en France, quant à la discipline, on suit néanmoins cette disposition dans le choix des écolatres.

Barbosa & quelques autres canonistes ont écrit que la congrégation établie pour l'interprétation des decrets de ce concile, a décidé que l'on ne doit pas comprendre dans ce decret l'office ou dignité d'éco<-> latre, dans les lieux où il n'y a point de séminaire, ni même ceux où il y en a, lorsqu'on y a établi d'autres professeurs que les écolatres pour y enseigner; mais cela est contraire à la discipline observée dans toutes les églises cathédrales qui sont dans le ressort des parlemens où l'ordonnance de 1606 a été vérifiée, & où l'écolatre est une dignité.

Le concile de Mexique, tenu en 1585, les oblige d'enseigner par eux - mêmes, ou par une personne à leur place, la Grammaire à tous les jeunes clercs, & à tous ceux du diocèse.

Celui de Malines, en 1607, titre xx. canon 4. les charge de visiter tous les six mois les écoles de leur dépendance, pour empêcher qu'on ne lise rien qui puisse corrompre les bonnes moeurs, ou qui ne soit approuvé par l'ordinaire.

L'écolatre doit accorder gratis les lettres de permission qu'il donne pour tenir école.

Dans les villes où l'on a établi des universités, on y a ordinairement conservé à l'écolatre une place honorable, avec un pouvoir plus ou moins étendu, selon la différence des lieux: par exemple, le scholastique de l'église d'Orléans, & le maître d'école de l'église d'Angers, sont tous deux chanceliers - nés de l'université.

On ne doit pas confondre la dignité ou office d'é<-> colatre, avec les prébendes préceptoriales instituées par l'article 9. de l'ordonnance d'Orléans, confirmée par celle de Blois; car outre que les écolatres sont plus anciens, la prébende préceptoriale peut être possédée par un laic. Voyez Prébende préceptoriale. Voyez aussi les mémoires du clergé, tome I. & tome X. & le traité des matieres bénéf. de Fuet. (A)

ECOLE (Page 5:303)

ECOLE, s. f. lieu public où l'on enseigne les Langues, les Humanités, les Sciences, les Arts, &c.

Ce mot vient du latin schola, qui selon Ducange signifie discipline & correction. Le même auteur ajoûte que ce mot étoit autrefois en usage pour signifier tout lieu où s'assembloient plusieurs personnes, soit pour étudier, soit pour converser, & même pour d'autres usages. Ainsi, selon lui, on nommoit scholoe palati<-> noe, les différens postes où les gardes de l'empereur étoient placés. On distinguoit aussi schola sentario<-> rum, schola gentilium, comme nous distinguons aujourd'hui différentes cours ou salles des gardes chez les souverains; ce nom passa même depuis jusqu'aux magistrats civils: c'est pourquoi l'on trouve dans le code schola chartulariorum, schola agentium. Et enfin aux ecclésiastiques: car on disoit schola cantorum, schola sacerdotum, &c.

On dit aujourd'hui dans le même sens, une école de Grammaire, une école d'Ecriture, une école de Phi<-> losophie, &c.

Ecole (Page 5:303)

Ecole se dit aussi d'une faculté, d'une université; d'une secte entiere; comme l'école de Théologie de Paris, l'école de Salerne, l'école de Platon, l'école de Tibériade, si fameuse pour les anciens Juifs, & de laquelle on tient que nous vient la massore. Voy. Massore & Massoretes.

Dans la primitive église, les écoles étoient dans les églises cathédrales, & sous les yeux de l'évêque. Depuis, elles passerent dans les monasteres; il y en eut de fort célebres: telles que celles des abbayes de Fulde & de Corbie. Mais depuis l'établissement des universités, c'est - à - dire depuis le douzieme siecle, la réputation de ces anciennes écoles s'est obscurcie, & ceux qui les tenoient ont cessé d'enseigner. De cet ancien usage viennent les noms d'écolatre & de scholastique, qui se sont encore conservés dans quelques cathédrales. Dictionn. étym. Trév. & Chambers.

Ecole (Page 5:303)

Ecole (Théologie de l'), est ce qu'on appelle autrement la scholastique. Voyez Scholastique. Et l'on dit en ce sens, le langage de l'école, les termes de l'école, quand on employe certaines expressions scientifiques & consacrées par les Théologiens. (G)

Ecole (Page 5:303)

Ecole (Philosophie de l'); on désigne par ces mots

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