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On dit tourner quelque chose en drageoir, pour dire lui donner une forme semblable à celle du filet f e c. On dit aussi qu'une piece s'ajuste dans une autre à drageoir, pour dire qu'elles tiennent ensemble de la maniere que nous venons d'expliquer. (T)
DRAGEONNER (Page 5:103)
DRAGEONNER, v. n. (Jardinage.) se dit d'un arbre qui pousse beaucoup de peuple à un pié. (K)
DRAGEONS (Page 5:103)
DRAGEONS, s. m. pl. (Jardinage.) est la même
chose que boutures. Voyez
DRAGME (Page 5:103)
DRAGME, s. f. (Hist. anc.) ancienne monnoie
d'argent qui avoit cours parmi les Grecs. Voy.
Plusieurs auteurs croyent que la dragme des Grecs
étoit la même chose que le denarius ou denier des
Romains, qui valoit quatre sesterces. Voyez
Budée est de ce sentiment dans son livre de asse, & il s'appuie sur l'autorité de Pline, Strabon & Valere Maxime, qui tous font le mot dragme synonyme à denarius.
Mais cela ne prouve pas absolument que ces deux pieces de monnoie fussent précisément de la même valeur; car comme ces auteurs ne traitoient pas expressément des monnoies, il a pû se faire qu'ils substituassent le nom d'une piece à celui d'une autre, lorsque la valeur de ces pieces n'étoit pas fort différente. Or c'est précisément ce qui arrivoit; car comme il y avoit 96 dragmes attiques à la livre, & qu'on comptoit 96 deniers à la livre romaine, on prenoit indifféremment la dragme pour le denier, & le denier pour la dragme. Il y avoit pourtant une différence assez considérable entre ces deux monnoies, puisque la dragme pesoit neuf grains plus que le denier; mais on les confondoit, puisqu'on recevoit l'une pour l'autre dans le commerce; & c'est apparemment en ce sens que Scaliger, dans la dissertation de re num<-> mariâ, ne dit point absolument que le denier & la dragme fussent la même chose, mais il rapporte un passage grec d'une ancienne loi, ch. xxvj. mandati, où il est dit que la dragme étoit composée de six oboles; & il en conclut qu'au moins du tems de Severe, le denier & la dragme étoient la même chose, & voici en quel sens la dragme & le denier étoient àpeu - près égaux dans le commerce. Cent dragmes étoient égales pour le poids à cent douze deniers, & le huitieme de cent douze est quatorze; ainsi on donnoit à la monnoie quatre - vingt - dix - huit deniers pour cent dragmes; & la dragme & le denier étant ainsi à - peu - près de même valeur, se recevoient indifféremment dans le commerce des denrées, dans le payement des ouvriers, & dans toutes les affaires journalieres & de peu de conséquence. Il falloit en effet que cette différence fût bien legere, puisque Fannius qui avoit étudié à fond, & évalué avec la dernicre précision les monnoies greques & latines, confond la dragme attique avec le denier romain, comme il paroît par ces vers:
Accipe proeterea parvo quam nomine Graii
Quatre - vingt - seize dragmes attiques faisoient la livre romaine; or il est démontré que la livre romaine étoit de quatre - vingt - seize deniers, & par conséquent la dragme attique & le denier romain étoient donc précisément la même chose.
Cette conséquence nous conduira naturellement à évaluer la dragme ancienne avec nos monnoies. Le denier romain, comme nous l'avons dit, valoit dix sous de France: la dragme attique ne valoit donc que dix sous. Six mille dragmes attiques valoient donc trois mille livres: or il falloit six mille dragmes pour faire le talent attique; & il est constant par le témoignage des auteurs qui ont le plus approfondi cette matiere, que le talent attique valoit trois mille livres de notre monnoie.
Que la dragme après cela contienne sept onces,
ou qu'elle ne soit que la huitieme partie de l'once,
comme M. Chambers l'insinue en rapportant des
noms d'auteurs pour & contre; cela est très - propre à
ne rien apprendre. On a dit, par ex. que la dragme
contenoit sept onces, au lieu de dire que sept dragmes
du poids requis, pesoient une once moins douze
grains. Les medecins qui ont retenu cet ancien poids,
comptent une dragme pour la huitieme partie d'une
once; ce qui reduit la dragme poids à la même valeur
que notre gros, qui fait la huitieme partie de
l'once, avec cette différence qu'on divise diversement
l'once. Elle est dans plusieurs endroits, comme
à Paris, de soixante - douze grains; mais en Allemagne, en Angleterre, & dans les provinces méridionales
de la France, elle ne se divise qu'en soixante.
C'est à quoi il faut faire une attention particuliere,
quand on lit les pharmacopées angloises &
allemandes. On dit plus communément à Paris gros
que grain. Voyez
La dragme étoit aussi une ancienne monnoie chez
les Juifs, qui portoit d'un côté une harpe, & de l'autre
une grape de raisin: il en est fait mention dans
l'Evangile. Cette piece valoit un demi - sicle, & la
didragme valoit le double d'une dragme, ou un ficle.
Voyez
DRAGON (Page 5:103)
DRAGON, s. m. en Astronomie, est une constellation de l'hémisphere septentrional, composée, selon Ptolomée, de 31 étoiles; de 32, selon Tycho; de 33, selon Bayer; & de 49, selon Flamsteed. (O)
Dragon (Page 5:103)
Il faut remarquer que ces points ne sont pas toûjours au même endroit; qu'ils ont un mouvement propre dans le Zodiaque, par lequel ils retrogradent très - sensiblement, parcourant le cercle entier dans l'espace d'environ dix - neuf ans.
C'est dans ces points d'intersection, ou proche
de ces points, que se font toutes les éclipses. Voyez
On les marque ordinairement par ces caracteres, >, tête du dragon, & >, queue du dragon.
L'un de ces points, appellé tête du dragon, est celui par lequel la Lune passe pour entrer dans la partie septentrionale de son orbite; l'autre appellé queue du dragon, est celui par lequel la Lune passe pour entrer dans la partie méridionale de son orbite. On ne voit pas de trop bonnes raisons de cette dénomination; aussi les astronomes modernes l'ont abandon<pb-> [p. 104]
Dragon (Page 5:104)
Il n'y a déjà dans les livres que trop de ces histoires fabuleuses de dragons: j'avoue qu'il y en a quelques - unes qui sont fondées sur de grandes autorités, & je ne suis pas éloigné de les croire vraies pour le fond, en mettant quelques modifications dans la forme. Je pense qu'on a donné indistinctement le nom de dragon aux animaux monstrueux du genre des serpens, des lésards, des crocodiles, &c. que l'on a trouvés en différens tems, & qui ont paru extraordinaires par leur grandeur ou par leur figure. On ne sait pas à quel degré d'accroissement un reptile peut parvenir; s'il reste ignoré dans sa caverne pendant un très - long tems, sa figure doit changer avec l'âge, & dans la suite des générations il se trouve assez de difformités & de monstruosités pour faire un dragon d'un animal appartenant à une espece ordinaire: par conséquent les dragons sont fabuleux, si on les donne comme une espece d'animaux constante dans la nature; mais on peut croire qu'il a existé des dragons, si on les regarde comme des monstres, ou comme des animaux parvenus à une grandeur extrème. (I)
Dragon de mer (Page 5:104)
Dragon (Page 5:104)
Dragon (Page 5:104)
Dragon renversé (Page 5:104)
Dragons (Page 5:104)
Menage dérive le mot dragon, du mot latin draco<-> narius, dont Végece se sert pour désigner un soldat; mais il y a plus d'apparence qu'il vient de l'allemand tragen ou draghen qui signifie porter, comme étant une infanterie portée à cheval.
Les dragons sont ordinairement postés à la tête du camp, & vont les premiers à la charge, comme une espece d'enfans perdus. Ils sont réputés ordinairement du corps de l'infanterie, & en cette qualité ils ont des colonels & des sergens; mais ils ont des cornettes comme la cavalerie. Dans les armées Françoises on dit que ce sont des cavaliers sans botte.
Les armes des dragons sont l'épée, le fusil, & la bayonnette. Dans le service de France, quand les dragons marchent à pié, leurs officiers portent la pique, & les sergens la hallebarde; dans le service Anglois on ne se sert de l'un ni de l'autre. Chambers.
L'origine des dragons en France est assez ancienne, mais les anciens corps de ces troupes n'y ont pas été entretenus. Ceux d'aujourd'hui ont été créés par Louis XIV, qui leur avoit d'abord donné rang d'infanterie, avec laquelle ils servoient & avoient le commandement à grade égal suivant l'ancienneté de leurs régimens; c'est - à - dire que lorsqu'un régigiment de dragons étoit plus ancien qu'un régiment d'infanterie, les capitaines du régiment de dragons commandoient à ceux du régiment d'infanterie moins ancien, & ainsi des autres officiers. Le roi donna ensuite rang aux dragons avec la cavalerie, & ils commandent les officiers de ce corps ou ils en sont commandés à grade égal, suivant l'ancienneté de leurs brevets. Si les brevets se trouvent du même jour, l'officier de cavalerie commande par préférence sur celui de dragons.
A l'armée les dragons sont quelquefois mêlés avec la cavalerie, & ils obéissent au commandement de la cavalerie. Ils font aussi quelquefois corps entr'eux, & alors ils ont un commandant particulier.
Les dragons ont trois principaux officiers, qui sont le colonel général, le mestre de camp général, & le commissaire aussi général.
Quand les armées s'assemblent, il y a un major général pour les dragons, comme dans l'infanterie, au - dessus des majors des régimens, qui doivent prendre les ordres de lui. Cet officier reçoit l'ordre du maréchal général des logis de la cavalerie. (Q)
Dragon (Page 5:104)
Dragon (Page 5:104)
DRAGONADE (Page 5:104)
DRAGONADE, s. f. (Hist. mod.) nom donné par
les Calvinistes à l'exécution faite contr'eux en France, en 1684. Vous trouverez dans l'histoire du siecle
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