ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"105"> de Louis XIV. l'origine du mot dragonade, & des détails sur cette exécution, que la nation condamne unanimement aujourd'hui. En effet, toute persécution est contre le but de la bonne politique, & ce qui n'est pas moins important, contre la doctrine, contre la morale de la religion, qui ne respire que douceur, que charité, que miséricorde. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

DRAGONE (Page 5:105)

DRAGONE, adj. terme de Blason: un lion drago<-> , est celui dont la moitié supérieure ressemble à un lion, & l'autre se termine en queue de dragon. Dragoné se dit de tout autre animal.

Bretigny, d'or au lion dragoné de gueules, armé, lampassé, & couronné d'or.

DRAGUE (Page 5:105)

DRAGUE, s. f. (Marine.) on dit drague de canon, c'est un gros cordage dont se servent les canonniers sur les vaisseaux, pour arrêter le recul des pieces quand elles tirent.

Drague d'avirons, c'est un paquet de trois avirons.

La drague est encore un gros cordage, dont on se sert pour chercher une ancre perdue au fond de la mer. Voyez Draguer. (Z)

Drague (Page 5:105)

* Drague, (Péche.) espece de filet qu'on employe à la pêche du poisson plat, & sur - tout des huîtres: alors la partie inférieure de la chausse est armée d'un couteau de fer, qui détache l'huître du fond; & tout le filet est traîné par un bateau, sur lequel le cablot ou le funin de la drague est amarré. Voyez les articles Chausse & Chalut, qui sont des sortes de dragues.

Les dragues de fer qui sont à l'usage des pêcheurs de l'amirauté de Vannes, avec lesquelles ils pêchent les huîtres, tant à la mer qu'à l'ouverture de la baie, & qui servent aux grands bateaux pêcheurs chassemarée, après que la pêche de la sardine a cessé, n'ont qu'un seul couteau, avec un sac quarré qu'un bâton rond tient ouvert; ce bâton est d'un pié plus long que l'ouverture ou que la monture de fer de la dra<-> gue. Il arrive par ce moyen que le sac reçoit jusqu'au fond, tout ce qui est détaché par le couteau. Voyez la drague dans nos planches de Pêche, Planche III. figure 2.

Drague (Page 5:105)

Drague, (Brasserie.) c'est l'orge ou autre grain cuit, qui demeure dans le brassin après qu'on en a tiré la biere. Elle peut servir de nourriture aux cochons, aux vaches, & même aux chevaux.

Drague (Page 5:105)

Drague, (Hydraul.) est une grande pelle de fer, emmanchée d'une longue perche, dont les bords sont relevés par trois côtés, pour arrêter le sable ou les ordures qui se trouvent en curant un puits ou une cîterne. Cette pelle est percée au fond de plusieurs trous, par lesquels elle donne passage à l'eau, & on l'a faite un peu tranchante par - devant, afin de fouiller & enlever le limon. (K)

Drague (Page 5:105)

Drague pour signer, en terme de Vitrier, c'est - à - dire pour marquer le verre sur le carreau ou sur la table, est un poil de chevre long d'un doigt, attaché dans une plume avec un manche comme un pinceau: on le trempe dans le blanc broyé pour marquer les pieces.

DRAGUER l'ancre (Page 5:105)

DRAGUER l'ancre, (Marine.) c'est chercher une ancre perdue dans la mer, avec un gros cordage qu'on appelle drague. On attache cette drague par ses deux bouts aux côtés de deux chaloupes qui se présentent le flanc, & qui sont à quelques distances l'une de l'autre. Au milieu de la drague sont suspendus des boulets de canon, ou quelqu'autre chose qui pese beaucoup, ce qui la fait enfoncer jusqu'au fond de la mer; ensorte que les deux chaloupes voguant en - avant, entraînent la drague qui rase le fond, ce qui fait que si elle rencontre l'ancre que l'on cherche, elle l'accroche, & fait ainsi connoître l'endroit où elle est. (Z)

Draguer (Page 5:105)

Draguer, v. act. terme de Riviere, c'est nettoyer le fond d'un canal, ou d'une riviere, ou d'un égoût avec la pelle ou bêche de fer, qui s'appelle drague Voyez Drague.

DRAGUIGNAN (Page 5:105)

DRAGUIGNAN, (Géog. mod.) ville de France, en Provence, sur la riviere de Pis. Longit. 24. 14. lat. 43. 34.

DRAMATIQUE (Page 5:105)

DRAMATIQUE, adj. m. f. en Poésie, épithete que l'on donne aux piéces écrites pour le théatre, & aux poëmes dont le sujet est mis en action, pour les distinguer du poëme épique, qui consiste partie en actions & partie en récit. Voyez Théatre, Drame, Poeme .

Pour les lois & le style du poëme dramatique, voyez Unité, Action, Caractere, Fable, Style, Comédie, Tragédie , &c. (G)

DRAME (Page 5:105)

DRAME, s. m. (Belles - Lettres.) piece ou poëme composé pour le théatre. Ce mot est tiré du grec dra<-> ma, que les Latins ont rendu par actus, qui chez eux ne convient qu'à une partie de la piece; au lieu que le drama des Grecs convient à toute une piece de théatre, parce que litteralement il signifie action, & que les pieces de théatre sont des actions ou des imitations d'action.

Un drame, ou comme on dit communément une piece de théatre, est un ouvrage en prose ou en vers, qui ne consiste pas dans un simple récit comme le poëme épique, mais dans la représentation d'une action. Nous disons ouvrage, & non pas poëme; car il y a d'excellentes comédies en prose, qui, si on les considere relativement à l'ordonnance de la fable, aux caracteres, à l'unité des tems, de lieu, & d'action, sont exactement conformes aux regles, auxquelles cependant on n'a pas donné le nom de poëme, parce qu'elles ne sont pas écrites en vers.

Les anciens comprenoient sous le nom de drame, la tragédie, la comédie, & la satyre, espece de spectacle moitié sérieux moitié boufon. Voyez Comédie, Satyre, & Tragédie.

Parmi nous les différentes especes de drame sont la tragédie, la comédie, la pastorale, les opéra, soit tragédie soit ballet, & la farce. On nommeroit peut - être plus exactement ces deux dernieres especes spectacles, car les véritables regles du drame y sont pour l'ordinaire ou violées ou négligées. Voy. Tragédie, Comédie, Farce, Opéra , &c.

Quelques critiques ont voulu restraindre le nom de drame à la tragédie seule; mais on a démontré contr'eux, que ce titre ne convenoit pas moins à la comédie, qui est aussi bien que la premiere la représentation d'une action; toute la différence naît du choix des sujets, du but que se proposent l'une & l'autre, & de la diction, qui doit être plus noble dans la tragédie; du reste, ordonnance, unité, intrigue, épisode, dénouement, tout leur est commun.

Le cantique des cantiques & le livre de Job ont été regardés par quelques auteurs comme des dra<-> mes; mais outre qu'il n'est rien moins que certain que les Hébreux ayent connu cette espece de poëme, ces ouvrages tiennent moins de la nature du drame que de celle du simple dialogue.

Les principales parties du drame selon la division des anciens, sont la protase, l'épitase, la catastase, & la catastrophe; & ils comptoient pour parties accessoires l'argument ou le sommaire, le choeur, le mime, la satyre ou l'atellane, qui étoient comme la petite piece, & enfin l'épilogue où un acteur marquoit aux spectateurs le fruit qu'ils devoient retirer de la piece, ou leur donnoit quelqu'autre avertissement de la part de l'auteur. Les modernes divisent les pieces de théâtre, quant aux parties essentielles, en exposition du sujet, qui répond à la protase des anciens; intrigue, c'est l'épitase; noeud, qui équivaut à la catastase, & qui n'est point distinct de l'intrigue, puisque c'est lui qui la constitue; & dénouement ou catastrophe. Quant aux parties acci<pb-> [p. 106] dentelles, rarement employent - ils les prologues, & ne connoissent nullement les autres qui étoient en usage dans l'antiquité.

On divisoit encore l'ancien drame, selon Vossius, en dialogue & en choeur; le dialogue comprenant tous les discours que tenoient les personnages de l'action pendant le cours de la piece, & le choeur consistant dans les chants que le choeur récitoit dans les intermedes, & dans quelques parties de discours qu'il adressoit aux acteurs dans certaines scenes. Voss. instit. poetic. lib. II. cap. v. (G)

DRANET (Page 5:106)

* DRANET, s. m. (Pêche.) espece de petit coleret qui se traîne au col; c'est un diminutif de la seinne. Le dranet est plus serré; ses mailles n'ont que dix lignes au plus en quarré. Voyez Coleret & Seinne. On tire quelquefois le dranet à la suite du grand coleret, pour que le poisson qui s'est échappé à travers les grandes mailles de l'un, retombant dans l'autre, y soit retenu par ses mailles plus petites.

DRANGUELLE ou DRIGUELLE (Page 5:106)

* DRANGUELLE ou DRIGUELLE, s. f. (Péche.) c'est une espece de chausse à l'usage des pêcheurs flamands & picards. Mais la dranguelle est beaucoup plus large & plus ouverte que la chausse proprement dite. La premiere a neuf brasses d'entrée, & jusqu'à six de fond; ce qui lui donne la forme à peu - près d'un grand guide ou d'une grosse chausse quarrée dont on auroit coupé la queue. La partie inférieure de l'ouverture est percée. Ses pierres sont rondes, plates & percées, lorsqu'elles tiennent lieu du plomb. Elles font couler bas le filet, dont la tête est tenue ouverte par des flottes de liége. Il faut deux bateaux & deux hommes dans chacun pour pêcher à la dranguelle. La tête & le bas du filet ont de chaque côté une manoeuvre ou un cordage d'environ la grosseur d'un pouce, & amarré à chaque bateau. On pêche en le laissant aller au courant; lorsqu'on a dérivé environ deux cents pas, les bateaux qui ont tiré chacun de leur côté, se rejoignent pour relever le filet, en ôter ce qui est pris, le jetter derechef, & continuer la pêche. Il y a deux sortes de dranguelle, la claire & l'épaisse ou serrée. Les mailles de celle - là ont un pouce en quarré; les mailles de celle - ci n'ont que cinq lignes au plus.

DRANSES (Page 5:106)

* DRANSES, s. m. pl. (Géogr. ancienne.) anciens peuples de Thrace. On dit qu'ils s'affligeoient sur la naissance des enfans, & qu'ils se réjouissoient de la mort des hommes; la naissance étoit, selon eux, le commencement de la misere, & la mort en étoit la fin. Il étoit bien difficile que les Dranses, qui regardoient la vie comme un mal, se crussent obligés de remercier les dieux de ce présent. Quoi qu'il en soit, l'opinion générale d'un peuple sur le malheur de la vie est moins une injure faite à la providence, qu'un jugement très - sévere de la maniere dont ce peuple est gouverné. Ce n'est pas la nature, c'est la tyrannie qui impose sur la tête des hommes un poids qui les fait gémir & détester leur condition. S'il y avoit sur la surface de la terre un lieu où les hommes redoutassent le mariage, & où les hommes mariés se refusassent à cette impulsion si puissante & si douce qui nous convie à la propagation de l'espece & à la production de notre semblable, pour se porter à des actions illicites & peu naturelles, de peur d'augmenter le nombre des malheureux; c'est - là que le gouvernement seroit aussi mauvais qu'il est possible qu'il le soit.

DRAP (Page 5:106)

* DRAP, s. m. (Manufacture en laine.) c'est une étoffe résistante, quelquefois toute laine, d'autres fois moitié laine, moitié fil; mêlée aussi d'autres matieres propres à l'ourdissage; croisée; de toute qualité, & d'une infinité de largeurs & de longueurs différentes. Voyez ce qui concerne le travail des draps à l'article Laine, & Manufacture en Laine.

Drap de Curée (Page 5:106)

Drap de Curée, (Vénerie.) c'est une toile sur laquellé on étend la mouée qu'on donne aux chiens, quand on leur fait la curée de la bête qu'ils ont prise. Voyez l'article Cerf.

DRAPADES (Page 5:106)

* DRAPADES, s. f. (Commerce.) étoffes ou plûtôt serges qui se fabriquent à Sommieres. Il y en a de deux especes; les fines, qui ont trente - huit portées de quarante fils chacune, passées au seize, quatre pans de large en toile, & trois pans au sortir du foulon; & les communes, qui ont trente - six portées de quarante fils chacune, passées au seize, trois pans deux tiers de large en toile, & deux pans & demi au sortir du foulon. Voyez les réglemens du commerce.

DRAPANS (Page 5:106)

* DRAPANS, s. m. (Commerce.) nom par lequel on distingue les ouvriers fabriquans les draps des marchands qui les vendent; on appelle les premiers drapiers - drapans, & les seconds marchans - drapiers.

Drapant (Page 5:106)

Drapant, terme de Papeterie; c'est une espece de planche quarrée sur laquelle on couche les feuilles de papier les unes sur les autres, à mesure qu'on les leve de dessus les feutres pour les mettre une seconde fois en presse.

Le drapant est appuyé sur une espece de chevalet de la hauteur d'environ deux piés, & fait à - peu - près comme un chevalet de peintre. Voyez nos Planches de Papeterie.

Il y a encore dans les papeteries un autre drapant qu'on appelle le drapant de la chaudiere; c'est une planche posée au bord de la chaudiere, sur laquelle l'ouvrier fabriquant glisse la forme qu'il vient de couvrir de pâte, d'où elle est prise par l'ouvrier coucheur, qui remet à sa place la forme dont il a ôté le papier nouvellement fabriqué. Voyez Papeterie.

DRAPÉ & DRAPER (Page 5:106)

DRAPÉ & DRAPER, (Manufact. en laine.) c'est fouler, tondre & apprêter, comme on apprête le drap.

DRAPEAU (Page 5:106)

DRAPEAU, s. m. (Hist. & Art milit.) signe ou enseigne militaire, sous laquelle les soldats s'assemblent pour combattre, & pour les autres fonctions militaires. Voyez Enseigne.

L'enseigne ou le drapeau chez les Romains, n'étoit d'abord qu'une botte de foin; on le fit ensuite de drap, d'où vient peut - être, dit d'Ablancourt, le mot de drapeau. Dans les différens royaumes de l'Europe il est de taffetas, attaché à une espece de lance ou de pique d'environ dix piés de longueur. Le dra<-> peau est beaucoup plus grand que l'étendard, qui n'a guere qu'un pié & demi quarré (voy. Etendard); &, suivant le P. Daniel, on ne remarque cette différence que depuis Louis XII. Les drapeaux ne servent que dans l'infanterie, la cavalerie a des étendards. Ces drapeaux sont portés par des officiers appellés enseignes. Chaque compagnie avoit autrefois son drapeau ou son enseigne, & l'on comptoit alors les compagnies d'infanterie par enseignes: on disoit, par exemple, qu'il y avoit dix enseignes en garnison dans une place, pour dire qu'il y avoit dix compagnies d'infanterie. Toutes les compagnies d'infanterie, excepté celles du régiment des gardes françoises & suisses, n'ont pas chacune un drapeau; il y en avoit trois par bataillon d'infanterie françoise avant la derniere paix d'Aix - la - Chapelle: on les a depuis réduits à deux.

De quelque maniere que les compagnies d'un bataillon soient dispersées, les drapeaux qui lui appartiennent doivent rester ensemble. Quand le régiment n'est pas campé, les drapeaux sont portés chez l'officier qui le commande; ils sont toûjours escortés par un détachement du régiment, avec un officier major à la tête. Chaque régiment a un drapeau blanc: c'étoit autrefois celui de la compagnie colonelle; mais comme depuis la paix d'Aix - la - Chapelle, en 1748, les colonels n'ont plus de compagnies, non plus que les lieutenans - colonels, le drapeau blanc est attaché à la

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