RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"1073">
Ces erreurs furent si générales que les lumieres de la religion ne purent empêcher qu'elles ne se répandissént, du moins en partie, chez les Juifs & chez les Chrétiens. On vit même parmi ceux - ci des hommes prétendre interroger les morts & appeller le diable, par des cérémonies semblables à celles des Payens dans l'évocation des astres & des démons. Mais si l'universalité d'un préjugé peut empêcher le philosophe timide de le braver, elle ne l'empêchera point de le trouver ridicule; & s'il étoit assez courageux pour sacrifier son repos & exposer sa vie, afin de détromper ses concitoyens d'un système d'erreurs qui les rendroient misérables & méchans, il n'en seroit que plus estimable, du moins aux yeux de la postérité qui juge les opinions des tems passés sans partialité. Ne regarde - t - elle pas aujour d'hui les livres que Cicéron a écrits sur la nature des dieux & sur la divination, comme ses meilleurs ouvrages, quoiqu'ils ayent dû naturellement lui attirer de la part des prêtres du paganisme les titres injurieux d'impie, & de la part de ces hommes modérés qui prétendent qu'il faut respecter les préjugés populaires, les épithetes d'esprit dangereux & turbulent? D'où il s'ensuit qu'en quelque tems, & chez quelque peuple que ce puisse être, la vertu & la vérité méritent seules notre respect. N'y a - t - il pas aujour d'hui, au milieu du dix - huitieme siecle, à Paris, beaucoup de courage & de mérite à fouler aux piés les extravagances du paganisme? C'étoit sous Néron qu'il étoit beau de médire de Jupiter; & c'est ce que les premiers héros du Christianisme ont osé, & ce qu'ils n'eussent point fait, s'ils avoient été du nombre de ces génies étroits & de ces ames pusillanimes qui tiennent la vérité captive, lorsqu'il y a quelque danger à l'annoncer.
DIVINITÉ (Page 4:1073)
DIVINITÉ, s. f. (Gram. & Théolog.) nature ou
essence de Dieu. Voyez
La divinité & l'humanité sont réuni>s dans la personne de Jesus - Christ. La divinité n'est ni multipliée, ni séparée dans les trois personnes de la sainte Trinité; elle est une, & indivise pour toutes les trois.
Les Athées soûtiennent que la connoissance d'une
divinité n'est qu'une invention politique des premiers
législateurs, pour assûrer & maintenir l'observation
de leurs lois. Il est vrai que les législateurs ont profité
de cette idée qu'ils ont trouvé imprimée dans
l'esprit des peuples, & l'histoire nous l'apprend, mais
elle ne nous apprend pas quand les hommes ont commencé
à avoir cette idée. On peut les défier en toute
sûreté de fixer cette époque. Voyez
Le paganisme avoit des divinités fabuleuses qu'on peut réduire en trois classes. La premiere représentoit la nature divine sous divers attributs théologiques qu'elle personnifioit; ainsi Jupiter représentoit la puissance absolue de Dieu; Junon, sa justice; Minerve, son intelligence ou sa sagesse, &c. La seconde classe comprenoit les divinités physiques; ainsi Eole représentoit ce pouvoir sur la nature qui rassemble les vapeurs & les exhalaisons pour former les vents, &c. La derniere classe renfermoit les divinités morales, comme les furies qui n'étoient autre chose que les reproches & les remords secrets de la conscience; mais ce mot n'est plus d'usage en françois. Il n'y a que les Anglois qui s'en servent. Chambers:
On a aussi quelquefois employé le mot divinité
dans le même sens que Théologie. Voyez
DIVISE (Page 4:1073)
DIVISE, s. f. terme de Blason, qui se dit de la
DIVISEUR (Page 4:1073)
DIVISEUR, s. m. (Arithm.) est dans la division
le nombre qui divise, ou celui qui fait voir en combien
de parties le dividende doit être divisé. Voyez
On appelle commun diviseur une quantité ou un nombre, qui divise exactement deux ou plusieurs quantités ou nombres, sans aucun reste.
Ainsi 3 est commun diviseur de 12 & 18; le nombre 2 est aussi commun diviseur des mêmes nombres. Les mêmes nombres peuvent donc avoir plusieurs communs diviseurs: or celui de ces communs diviseurs, qui est le plus grand, s'appelle le plus grand commun diviseur.
Pour trouver le plus grand commun diviseur de deux quantités quelconques a, b; on divisera le plus grand nombre a par le plus petit b; & s'il y a un reste c, on divisera le plus petit b par ce reste c (en négligeant toûjours les quotients); & s'il y a encore un reste d, on divisera le premier reste c par le second d, & ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on ait trouvé un reste m qui divise au juste celui qui le précede immédiatement; ce dernier reste m sera le plus grand commun diviseur des deux quantités a, b.
Ainsi, pour trouver le plus grand commun diviseur des deux nombres 54 & 18, je divise 54 par 18; & comme cette division se fait sans reste, je connois que 18 est le plus grand commun diviseur de 54 & 18.
Pour trouver le plus grand commun diviseur de 387 & de 54, je divise 387 par 54, & trouvant un reste 9, je divise 54 par 9; & comme la division se fait exactement, je connois que 9 est le plus grand commun diviseur de 387 & 54.
Pour trouver le plus grand commun diviseur de 438 & de 102, je divise 438 par 102, & trouvant le reste 30, je divise 102 par 30, & trouvant le reste 12, je divise 30 par 12, & trouvant le reste 6, je divise 12 par 6; & comme 6 divise 12 sans reste, je connois que 6 est le plus grand commun diviseur de 438 & 102, &c.
Pour trouver le plus grand commun diviseur de trois nombres quelconques A, B, C, je cherche d'abord, comme auparavant, le plus grand commun diviseur m des deux premiers A, B; & je cherche ensuite le plus grand commun diviseur n de C & de m, & n sera le plus grand commun diviseur des trois nombres A, B, C.
S'il falloit trouver le plus grand commun diviseur de quatre nombres, on chercheroit d'abord le plus grand commun diviseur n des trois premiers; & ensuite le plus grand commun diviseur p du quatrieme & de n; & ainsi de suite à l'infini.
Il est quelquefois utile de connoître tous les diviseurs d'un nombre, sur - tout dans l'analyse, où il s'agit fort souvent de décomposer une quantité, ou d'en déterminer les facteurs, c'est - à - dire de savoir les quantités qui ont concouru à sa production.
Ainsi, pour trouver tous les diviseurs d'un nombre
2310, on prendra la suite 2, 3, 5, 7, 11, 13,
17, 19, 23, &c. des nombres premiers (voyez
La regle pour trouver les communs diviseurs se trouve démontrée dans plusieurs ouvrages par différentes méthodes. En voici la raison en peu de mots. Qu'est - ce que trouver le plus grand commun diviseur, par exemple de 387 & 54? c'est trouver la plus petite expression de [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Il faut donc d'abord diviser 387 par 54, je trouve que le quotient est un nombre entier [omission: formula; to see, consult fac-similé version]; il faut donc trouver le plus grand commun diviseur de 9 & de 54, ou réduire cette fraction à sa plus simple expression; donc ce plus grand diviseur est 9. On fera le même raisonnement sur les exemples plus composés; & l'on verra toûjours que trouver le plus grand commun diviseur, se réduit à trouver la plus petite expression d'une fraction; c'est - à - dire une fraction dont le numérateur & le dénominateur soient les plus petits qu'il est possible.
On peut aussi employer souvent une méthode abrégée pour trouver le plus grand commun diviseur.
Je suppose qu'on ait, par exemple, à trouver
le plus grand commun diviseur de 176 & de 77, je remarque
en prenant tous les diviseurs de 176, que
176 = 2 X 88 = 2 X 2 X 2 X 2 X 11, & que 77 =
7 X 11; donc 11 est le plus grand commun diviseur,
& ainsi des autres. En général soient a, b, c, tous
les diviseurs simples ou premiers d'un nombre a
Deux nombres premiers (voyez
A l'égard de la méthode par laquelle on trouve le
Diviseur (Page 4:1074)
DIVISIBILITÉ (Page 4:1074)
DIVISIBILITÉ, (Géom. & Phys.) est en général
le pouvoir passif, ou la propriété qu'a une quantité
de pouvoir être séparée en différentes parties, soit
actuelles, soit mentales. V.
Les Péripatéticiens & les Cartésiens soûtiennent en général que la divisibilité est une affection ou propriété de toute matiere ou de tout corps: les Cartésiens adoptent ce sentiment, parce qu'ils prétendent que l'essence de la matiere consiste dans l'étendue, d'autant que toute partie ou corpuscule d'un corps étant étendue à des parties qui renferment d'autres parties, & est par conséquent divisible.
Les Epicuriens disent que la divisibilité est propre
à toute continuité physique, parce qu'où il n'y a
point de parties adjacentes à d'autres parties, il ne
peut y avoir de continuité, & que par - tout où il y a
des parties adjacentes, il est nécessaire qu'il y ait
de la divisibilité; mais ils n'accordent point cette propriété
à tous ses corps, parce qu'ils soûtiennent que
les corpuscules primitifs ou les atomes sont absolument
indivisibles. Voyez
Ils ajoûtent qu'il y a une différence extrème entre la divisibilité des quantités physiques & la divisibilité des quantités mathématiques: ils accordent que toute quantité, ou dimension mathématique, peut être augmentée ou diminuée à l'infini; mais la quantité physique, selon eux, ne peut être ni augmentée, ni diminuée à l'infini.
Un artiste qui divise un corps continu parvient à
certaines petites parties, au - delà desquelles il ne peut
plus aller; c'est ce qu'on appelle minima partis. De
même, la nature qui peut commencer où l'art finit,
trouvera des bornes que l'on appelle minima naturoe;
& Dieu, dont le pouvoir est infini, commençant
où la nature finit, peut subdiviser ce minima naturoe; mais à force de subdiviser, il arrivera jusqu'à ces parties qui n'ayant aucunes parties continues,
ne peuvent plus être divisées, & seront atomes.
Ainsi parlent les Epicuriens. Voyez
Cette question est sujette à bien des difficultés:
nous allons exposer en gros les raisonnemens pour
& contre. D'un côté, il est certain que tout corpuscule
étendu a des parties, & est par conséquent divisible;
car s'il n'a point deux côtés, il n'est point
étendu, & s'il n'y a point d'étendue, l'assemblage
de plusieurs corpuscules ne composeroit point un
corps. D'un autre côté, la divisibilité infinie suppose
des parties à l'infini dans les corps les plus petits:
d'où il suit qu'il n'y a point de corps, quelque petit
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.