RECHERCHE | Accueil | Mises en garde | Documentation | ATILF | ARTFL | Courriel |
"1069">
DIVERTIR (Page 4:1069)
DIVERTIR, (Jurispr.) signifie détourner. On dit
qu'une veuve ou un héritier ont diverti les effets
de la succession; ce qui signifie qu'ils les ont soustraits & ne les représentent pas. Voyez
On dit quelquefois qu'une procédure doit être faite de suite & sans divertir à autres actes, c'est - à dire sans desemparer & sans interruption. (A)
DIVERTISSEMENT (Page 4:1069)
DIVERTISSEMENT, s. m. (Jurispr.) est lorsque
l'on détourne quelques effets d'une communauté ou
d'une succession. On joint ordinairement les termes
de recelé & divertissement comme synonymes, quoiqu'ils ayent chacun leur objet différent. Divertissement est l'enlevement des effets que l'on détourne;
recelé est la précaution que l'on a de les cacher. Cependant comme dans l'usage on fait précéder le terme
de recelé, & que ces termes sont réputés synonymes,
nous expliquerons ce qui concerne cette matiere
au mot
Divertissement (Page 4:1069)
La grote de Versailles. l'idylle de Sceaux, sont des divertissemens de la premiere espece.
On donne ce nom plus particulierement aux danses & aux chants, qu'on introduit episodiquement dans les actes d'opéra. Le triomphe de Thesée est un divertissement fort noble. L'enchantement d'Amadis est un divertissement très - agréable; mais le plus ingénieux divertissement des opéra anciens, est celui du quatrieme acte de Rolland.
L'art d'amener les divertissemens est une partie fort rare au théatre lyrique; ceux mêmes, pour la plûpart, qui paroissent les mieux amenés, ont quelquefois des défauts dans la forme qu'on leur donne. La grande regle est qu'ils naissent du sujet, qu'ils fassent partie de l'action, en un mot qu'on n'y danse pas seulement pour danser. Tout divertissement est plus ou moins estimable, selon qu'il est plus ou moins nécessaire à la marche théatrale du sujet: quelque agréable qu'il paroisse, il est vicieux & peche contre la premiere regle, lorsque l'action peut marcher sans lui, & que la suppression de cette partie ne laisseroit point de vuide dans l'ensemble de l'ouvrage. Le dernier divertissement, qui pour l'ordinaire termine l'opéra, paroît ne pas devoir être assujetti à cette regle aussi scrupuleusement que tous les autres; ce n'est qu'une fête, un mariage, un couronnement, &c. qui ne doit avoir que la joie publique pour objet.
Si les divertissemens des grands opéra sont soûmis à
Des divertissemens en action sont le vrai fond des différentes entrées du ballet: telle est son origine. Le chant, dans ces compositions modernes, occupe une partie de la place qu'occupoit la danse dans les anciennes: pour être parfaites, il faut que la danse & le chant y soient liés ensemble, & partagent toute l'action. Rien n'y doit être oisif; tout ce qu'on y fait paroître d'inutile, & qui ne concourt pas à la marche, au progrès, au développement, n'est qu'un agrément froid & insipide. On peut dire d'une entrée de ballet, ce qu'on a dit souvent du sonnet: la plus legere tache défigure cette espece d'ouvrage, bien plus difficile encore que le sonnet même, qui n'est qu'un simple récit; le ballet doit être tout entier en action.
La grande erreur sur cette partie dramatique est que quelques madrigaux suffisent pour la rendre agréable. L'action est la derniere chose dont on parle, & celle à laquelle on pense le moins: c'est pourtant l'action intéressante, vive, pressée, qui fait le grand mérite de ce genre.
Il faut donc pour former une bonne entrée de
ballet, 1°. une action: 2°. que le chant & la danse
concourent également à la former, à la développer,
à la dénoüer: 3°. que tous les agrémens naissent du
sujet même. Tous ces objets ne sont rien moins qu'aisés
à remplir: mais que de beautés résultent aussi dans
ces sortes d'ouvrages de la difficulté vaincue! Voyez
Divertissement, Amusement, Recréation, Réjouissance (Page 4:1069)
Amusement, suivant l'idée que je m'en fais encore, porte sur des occupations faciles & agréables qu'on prend pour éviter l'ennui, pour moins penser à soi - même. Recréation appartient plus que l'amusement au délassement de l'esprit, & indique un besoin de l'ame plus marqué. Réjoüissance est affecté aux fêtes publiques du monde & de l'église. Divertissement est le terme générique qui renferme les amusemens, les recréations, & les réjoüissances particulieres.
Tous les divertissemens qui n'ont pas pour but des choses utiles ou nécessaires, sont les fruits de l'oisiveté, de l'amour pour le plaisir, & varient chez les divers peuples du inonde, suivant les moeurs & les climats. Ce n'est pas ici le lieu de le prouver; mais le lecteur sera peut - être bien aise de savoir ce qu'une Peruvienne, si connue par la finesse de son goût & par la justesse de son discernement, pense des divertissemens de notre nation, de tous ces plaisirs qu'on tâchoit de lui procurer, & dont tout le monde lui paroissoit enivré.
DIVIDENDE (Page 4:1070)
DIVIDENDE, adj. pris sub. on appelle ainsi en
Arithmétique un nombre dont on propose de faire la
division. Voyez
Le quotient d'une division est à l'unité, comme
le dividende est au diviseur. Voyez
DIVIDENDE, DIVIDENTE ou DIVIDENT (Page 4:1070)
DIVIDENDE, DIVIDENTE ou DIVIDENT,
s. m. (Comm.) en termes de compagnie & de commerce
d'actions, signifie la répartition qui se fait des
profits d'une compagnie de commerce aux actionnaires
qui y ont pris intérêt. Voyez
DIVIN (Page 4:1070)
DIVIN, adj. (Gramm. & Theol.) qui appartient à Dieu, qui a rapport à Dieu, qui provient de Dieu: ainsi l'on dit la science divine, la divine providence, la grace divine, &c.
Ce mot s'employe aussi dans un sens figuré, pour désigner quelque chose d'excellent, d'extraordinaire, qui semble surpasser les forces de la nature & la portée ordinaire de l'esprit humain.
C'est dans ce sens que le compas, le télescope, les horloges, l'Imprimerie, &c. ont été quelquefois appellés des inventions divines. On a donné à Platon le surnom de divin, ou à cause de l'excellence de son génie, ou parce qu'il a parlé de la Divinité d'une maniere plus noble & plus élevée que tous les philosophes payens. Quelques - uns ont aussi prodigué, assez mal - à - propos; ce me semble, la même épithete à Seneque. On a un peu plus de fondement à appeller Hippocrate le divin vieillard, divine senex, à cause de la perfection à laquelle il porta un art infiniment plus utile que la philosophie spéculative. Les Théologiens en citant les PP. les nomment divus Augustinus, divus Thomas.
Les Arabes donnent le nom de divin (elahioun) à la seconde secte de leurs philosophes: ce sont ceux qui admettent un premier moteur de toutes choses, une substance spirituelle dégagée de toute espece de matiere, en un mot un Dieu. Par ce nom ils distinguent ces philosophes de ceux de la premiere secte, qu'ils appellent deherioun ou thabaioun, c'est - à - dire les hommes du monde, les naturalistes, qui n'admettent d'autre principe que le monde matériel & la nature. Chambers.
Le mot elahioun est dérivé d'Allah, Dieu; ensorte que les elahioun ou les divins sont les théologiens par opposition aux esprits forts & aux athées. (G)
Divin (Page 4:1070)
Emplâtre divin de la pharmacopée de Paris. > de la
> galbanum, myrrhe, de chaque deux onces & deux gros; bdellium, deux onces; gomme ammoniaque, trois onces & trois gros; encens mâle, une once & un gros; opopanax, mastic, aristoloche ronde, verd - de - gris, de chaque une once: faites du tout une poudre selon l'art.
Nota que si vous voulez que l'emplâtre soit rougeâtre, il faudra faire cuire le verd - de - gris en même tems que la litharge; & au contraire si on veut que l'emplâtre soit verdâtre, il faudra l'y mêler après les poudres.
DIVINATION (Page 4:1070)
* DIVINATION, s. s. (Ordr. encyclop. Entendem.
Raison ou Scienc. Science des espr. Divinat.) C'est l'art
prétendu de connoître l'avenir par des moyens superstitieux.
Cet art est très - ancien. Voyez
Il est parlé dans l'Ecriture de neuf especes de divination. La premiere se faisoit par l'inspection des étoiles, des planetes & des nuées; c'est l'astrologie judiciaire ou apotélesmatique, que Moyse nomme méonen. La séconde est désignée dans l'Ecriture par le mot menachesch, que la vulgate & la plûpart des interpretes ont rendu par celui d'augure. La troisieme y est appellée mecascheph, que les Septante & la vulgate traduisent maléfices ou pratiques occultes & pernicieuses. La quatrieme est celle des hhober ou enchanteurs. La cinquieme consistoit à interroger les esprits pythons. La sixieme, que Moyse appelle des judeoni, étoit proprement le sortilége & la magie. La septieme s'exécutoit par l'évocation & l'interrogation des morts, & c'étoit par conséquent la necromantie. La huitieme étoit la rabdomantie ou sort par la baguette ou les bâtons, dont il est question dans Osée, & auquel on peut rapporter la bélomantie qu'Ezechiel a connue. La neuvieme & derniere étoit l'hépatoscopie, ou l'inspection du foie. Le même livre fait encore mention des diseurs de bonne avanture, des interpretes de songes, des divinations par l'eau, par le feu, par l'air, par le vol des oiseaux, par leur chant, par les foudres, par les éclairs, & en général par les météores, par la terre, par des points, par des lignes, par les serpens, &c.
Les Juifs s'étoient infectés de ces différentes superstitions en Egypte, d'où elles s'étoient répandues chez les Grecs, qui les avoient transmises aux Romains.
Ces derniers peuples distinguoient la divination en artificielle & en naturelle.
Ils appelloient divination artificielle, un prognostic
ou une induction fondée sur des signes extérieurs üés
avec des évenemens à venir (voyez
Ils subdivisoient celle - ci en deux especes, l'innée,
& l'infuse: l'innée avoit pour base la supposition
que l'ame circonserite en elle - même, & commandant
aux différens organes du corps sans y être présente
par son étendue, avoit essentiellement des notions
confuses de l'avenir, comme on s'en convainct,
disoient - ils, par les songes, les extases, & ce qui ararrive
à quelques malades dans les approches de la
mort, & à la plûpart des autres hommes lorsqu'ils
sont menacés d'un péril imminent. L'infuse étoit
appuyée sur l'hypothese que l'ame semblable à un
miroir, étoit éclairée sur les évenemens qui l'intéressoient,
par une lumiere réfléchie de Dieu ou des
Esprits.
Next page
The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.