ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"1067"> l'idée des anciens, est fort dithyrambique». Cette plaisanterie est placée, car les anciens dithyrambes étoient encore plus obscurs, plus empoulés, & d'une composition plus extraordinaire que ces vers de Baïf. (G)

DITHYRAMBIQUE (Page 4:1067)

DITHYRAMBIQUE, adj. (Belles Lettres.) ce qui appartient au dithyrambe. Voyez Dithyrambe. On dit vers dithyrambique, poëte dithyrambique, style & feu ou enthousiasme dithyrambique. Un mot composé & dithyrambique a quelquefois sa beauté, ainsi que l'observe M. Dacier; mais ce ne peut guere être que dans les langues greque & latine; les modernes sont ennemies de ces compositions hardies qui réussissoient si bien autrefois. Quelques - uns appellent dithyrambiques des pieces faites dans le goût de l'ode, qui ne sont point distinguées par strophes, & qui sont composées de plusieurs sortes de vers indifféremment; mais ce méchanisme ne constituoit pas uniquement chez les anciens la poésie dithyrambique, il n'en faisoit que la moindre partie.

La poésie dithyrambique née, comme nous l'avons déja dit, de la débauche & de la joie, n'admettoit d'autres regles que les saillies, ou pour mieux dire les écarts d'une imagination échauffée par le vin. Les regles n'y sont pourtant pas totalement négligées, mais elles - mêmes doivent être conduites avec art pour modérer ces saillies qui plaisent à l'imagination; & l'on pourroit en ce sens appliquer aux vers dithyrambiques, ce qu'un de nos poëtes a dit de l'ode:

Son style impétueux souvent marche au hasard, Chez elle un beau desordre est un effet de l'art. Boil. art. poét. ch. ij. Voyez Pindarique. (G)

DITO (Page 4:1067)

DITO, (Commerce.) terme usité parmi les négocians. Il signifie dit, dudit, ou du susdit: dans les écritures des marchands on abrege souvent ce mot en écrivant . par exemple, 25 D°. pour dire 25 dit, ou 25 dudit, ou 25 du susdit mois.

Quand sur un livre ou une facture, & c. on couche un article d'une piece de serge ou d'autre marchandise, & que l'on met en abrégé dito par , cela doit s'entendre que la serge ou autre marchandise comprise en cet article, est de la même qualité ou couleur que celle dont il a été parlé dans l'article précédent, en sorte que dito en ce dernier sens signifie, de même que ci - dessus, ou comme est ci - dessus dit.

Quelques négocians se servent encore, mais plus rarement, des termes de dette ou dito dans le même sens. Dictionn. de Commerce, de Trév. & de Chambers. (G)

DITON (Page 4:1067)

DITON, s. m. est dans l'ancienne Musique, un intervalle composé de deux tons, une tierce - majeure; voyez Tierce. (S)

DIU (Page 4:1067)

DIU, (Géogr. Mod.) ville du royaume de Guzarate aux Indes, dans une île de même nom. Long. 86. 20. lat. 21. 45.

DIVALES (Page 4:1067)

DIVALES, adj. f. pris subst. (Hist. anc. Myth.) divalia, nom de fête qui se célébroit chez les anciens le 21 de Décembre, à l'honneur de la déesse Angeronne, & qui les a fait encore appeller angéronales; voyez Angéronales.

La fête des divales fut établie à l'occasion d'une maladie qui faisoit mourir les hommes & les animaux. Cette maladie étoit une espece d'esquinancie ou d'enflure de gorge qu'on appelle en latin angina, d'où les divales furent nommées angéronales, comme Macrobe nous l'apprend. Liv. I. Saturn. c. xij

Ce jour - là les pontifes faisoient un sacrifice dans le temple de Volupia ou de la déesse du Plaisir & de la Joie, qui étoit la même qu'Angéronne, & qui chassoit toutes les angoisses & les chagrins de la vie Dict. de Trév. & Chambers. (G)

DIVAN (Page 4:1067)

DIVAN, s. m. (Hist. mod.) mot arabe qui veut dire estrade, ou sopha en langue turque; ordinairement c'est la chambre du conseil ou tribunal où on rend la justice dans les pays orientaux, surtout chez les Tures. Il y a des divans de deux sortes, l'un du grand - seigneur, & l'autre du grand - visir.

Le premier qu'on peut nommer le conseil d'état, se tient le dimanche & le mardi par le grand - seigneur dans l'intérieur du serrail, avec les principaux officiers de l'empire au nombre de sept; savoir le grandvisir, le kaïmacan viceroi de l'empire, le capitan - bacha, le defterdar, le chancelier, les pachas du caire & de boude: & ceux - ci en tiennent de particuliers chez eux, pour les affaires qui sont de leur département; & comme les deux derniers membres ne s'y trouvent pas, ils sont remplacés par d'autres pachas.

Le divan du grand - visir, c'est - à - dire le lieu où il rend la justice, est une grande salle garnie seulement d'un lambris de bois de la hauteur de deux ou trois piés, & de bancs matelassés & couverts de drap, avec un marche - pié: cette salle n'a point de porte qui ferme; elle est comme le grand - conseil ou le premier parlement de l'empire ottoman. Le premier ministre est obligé de rendre la justice au peuple quatre fois par semaine, le lundi, le mercredi, le vendredi, & le samedi. Le cadilesker de Natolie est assis à sa gauche dans le divan, mais simplement comme auditeur; & celui de Romelie en qualité de juge est à sa droite. Lorsque ce ministre est trop occupé, le cansch - bachi tient sa place: mais lorsqu'il y assiste, cet officier fait ranger les parties en deux files, & passer de main en main leurs arzhuals ou requêtes jusqu'au buijuk - teskeregi, premier secrétaire du grand - visir, auquel il lit la requête; & sur le sujet qu'elie contient, les deux parties sont entendues contradictoirement sans avocats ni longueur de procédures; on pese les raisons; des assesseurs resument le tout & concluent. Si leur décision plaît au grand visir, son secrétaire l'écrit au haut de la requête, & le ministre la confirme par le mot sah, c'est - à - dire certain, qu'il souscrit au bas: sinon il fait recommencer le plaidoyer, & décide ensuite de sa pleine autorité, en faisant donner aux parties un hujet ou copie de la sentence. Les causes se succedent ainsi sans interruption jusqu'à la nuit, s'il y en a: on sert seulement dans la salle même de l'audience, un dîner qui est expédié en une demi - heure. Les officiers qui composent ce divan, outre le grand - visir, sont six autres visirs ou conseillers d'état, le chancelier, & les secrétaires d'état. Le chiaoux - bachi se tient à la porte avec une troupe de chiaoux, pour exécuter les ordres du premier ministre. Les causes importantes qui intérestent les officiers de sa hautesse, tant ceux qui sont attachés à sa personne, que ceux qui occupent les grandes charges de l'empire, les délibérations politiques, les affaires de terre & de mer, font la matiere du conseil - privé du grand - seigneur: on l'appelle galibé divan. Il se tient tous les dimanches & les mardis, comme nous l'avons dit. Les autres officiers militaires sont assis à la porte; le muphti y assiste lorsqu'il y est mandé par un ordre exprès; le teskeregi ouvre l'assemblée par la lecture des requêtes des particuliers; le visir azem propose ensuite l'affaire importante qui doit faire la matiere de la délibération; & après que les membres du galibé divan ont donné leur avis, ce ministre entre seul dans une chambre particuliere, où il fait son rapport au grand - seigneur qui décide.

Lorsque le sultan le juge à - propos, il convoque un conseil général, qui ne differe du galibé divan que par le plus grand nombre des membres qui le composent. Tous les grands de la porte y sont appellés, [p. 1068] l'ulema, les officiers des milices & des différens ordres, même les vieux soldats & les plus expérimentés. Ce divan s'appelle oja divani, le divan des piés, peut - être parce que tout le monde s'y tient debout. Ce tribunal a quelque rapport à nos anciennes assemblées des états, comme le galibé divan au conseil privé du roi, & le divan au premier parlement de l'empire. Guer, moeurs & usages des Turcs, tome II.

Divan - beghi (Page 4:1068)

Divan - beghi, nom d'un ministre d'état en Perse.

Le divan - beghi est le sur - intendant de la justice; il n'a que le dernier rang parmi les six ministres du second ordre, qui sont tous au - dessous de l'athemadoulet, ou premier ministre.

On appelle au tribunal du divan - beghi, des jugemens rendus par les gouverneurs. Il a 50000 écus d'appointemens, afin de rendre la justice gratuitement. Il connoît des causes criminelles des khans, des gouverneurs, & autres grands seigneurs de Perse disgraciés pour quelque faute, & il reçoit les appels du baruga ou lieutenant criminel.

Le divan - beghi rend la justice dans le palais du prince, sans suivre d'autre loi ni d'autre regle que l'alcoran, qu'il interprete à son gré. Il ne connoît que des crimes. Tavernier, voyag. de Perse. Le chevalier de la Magdeleine, qui est resté fort long - tems chez les Tures, en dit quelque chose dans les chap. xljx. & l. de son miroir ottoman. (G)

DIVANDUROU (Page 4:1068)

DIVANDUROU, (Géog. mod.) nom de cinq îles d'Asie, voisines des Maldives.

DIVAR (Page 4:1068)

DIVAR, (Géog. mod.) île de la mer des Indes, au nord de Goa.

DIVE (Page 4:1068)

DIVE (la), Géog. mod. riviere de Normandie en France; elle prend sa source au - dessous de Gassey, & se rend dans la mer à douze lieues de - là.

Il y a au Poitou en France, une autre riviere de même nom, qui se jette dans la Vienne.

DIVERGENT (Page 4:1068)

* DIVERGENT, adject. il se dit de tout ce qui continué, se rencontreroit d'un côté en un point commun, & de l'autre iroit toûjours en s'éloignant de plus en plus: c'est en ce sens que des lignes, des directions, &c. sont divergentes. De l'adjectif divergent on a fait le substantif divergence.

Des lignes sont divergentes du côté où elles vont en s'écartant, & convergentes du côté opposé. Voy. Convergent.

Divergente (Page 4:1068)

Divergente, (série ou suite) est celle dont les termes vont toûjours en augmentant; comme cette progression arithmétique 1, 2, 3, &c. ou cette progression géométrique 1, 2, 4, 8, &c. V. Série, &c.

Divergente (Page 4:1068)

Divergente, (parabole & hyperbole) sont celles dont les branches ont des directions contraires, fig. 34 & 36 coniq. Voy. Courbe, Parabole, Hyperbole , &c.

Divergens (Page 4:1068)

Divergens, en Anatomie, se dit dés muscles qui rencontrent ou rencontreroient obliquement le plan que l'on imagine diviser le corps en deux parties égales & symmétriques, & forment informément avec lui un angle, dont le sommet seroit opposé au plan horisontal. (L)

DIVERSION (Page 4:1068)

DIVERSION, s. f. (Medecine.) est le changement que l'on produit par les secours de l'art dans le cours d'une humeur, qui se porte plus abondamment que dans l'état naturel, vers une partie principale.

On détourne cette humeur vers une autre partie moins essentielle, ou on en procure l'évacuation par les conduits excrétoires, qui sont le plus à portée de la recevoir. Ce changement ne peut s'opérer que par le moyen de la révulsion & de la dérivation, Voyez Dérivation & Révulsion. (d)

Diversion (Page 4:1068)

Diversion, (Art milit.) est l'action de porter la guerre dans un pays où l'ennemi ne croit pas pouvoir être attaqué, pour l'obliger de retirer ses forces d'un pays ou d'un endroit où il a agi par supériorité, & où il est difficile de lui resister.

Lorsque l'ennemi fait le siége d'une ville, & que l'éloignement des armées ou la position des lieux ne permet pas de l'attaquer pour le lui faire lever, on entreprend quelquefois alors le siége d'une de ses places, pour l'engager de venir au secours & de renoncer à son entreprise, ou pour se dédommager par la prise de cette place, de celle que l'ennemi est à portée de réduire. C'est ainsi que les Espagnols pour faire lever le siége de la Fère, formé par Henri IV. firent celui de Calais. Ce prince n'ayant pas voulu se desister de son entreprise, les Espagnols prirent Calais, qu'il auroit été plus avantageux de conserver que de prendre la Fere.

La diversion d'Agathocle est célebre dans l'histoire. « Les Carthaginois assiégeoient Syracuse où il s'étoit enfermé. Se voyant fort pressé & prêt à succomber, il prend une résolution digne d'un guerrier brave & résolu. Il laisse dans la place ce qu'il falloit de troupes pour la défendre; & prenant le reste avec lui, il s'embarque, cingle droit en Afrique, y descend, brûle ses vaisseaux en vrai déterminé, ce qui mit ses soldats dans la nécessité de vaincre. Croyant tout perdu en Sicile, il s'avance jusqu'auprès de Carthage. Les Carthaginois étonnés d'une telle retorsion, levent une puissante armée qu'ils croyent capable de l'engloutir, du moins Hannon leur promettoit de faire le coup. Il engage un combat général, dans une pleine assûrance de remporter la victoire; il la perdit pourtant, & si pleinement, qu'il ne s'est jamais rien vû de semblable. La conduite de Pericles, d'Agathocle, d'Anibal, de Scipion, & de tant d'autres grands hommes, marque visiblement qu'il est souvent & presque toûjours avantageux de porter la guerre chez les autres, & plus encore lorsqu'on se voit attaqué dans son propre pays. C'est alors que la diversion est nécessaire, & un acte de la plus grande prudence. On est toûjours en état au commencement d'une guerre d'agir puissamment & vigoureusement, parce que l'on n'est point épuisé par les longueurs de la guerre. Elle est toûjours courte lorsqu'elle est forte; ainsi en doublant ses préparatifs, on approche plus de sa fin ». Notes de M. de Folard sur Polybe.

Avant de s'engager dans des guerres de diversion, il est important de bien examiner si dans toute sorte d'évenement on pourra se retirer librement; car si la retraite étoit longue, difficile, & peu sûre, il pourroit arriver que l'ennemi auroit le tems d'assembler des troupes pour s'y opposer & pour combattre avec supériorité. « Il n'y a pas à craindre de ne pas avoir une retraite libre, lorsque pour faire diversion vous allez attaquer des ennemis voisins, dont les principales forces sont occupées à une guerre qu'ils ont portée au - delà des mers; parce qu'à compter du moment que vous serez averti par vos espions, que l'armée ennemie commence à s'embarquer pour s'en retourner jusqu à ce qu'elle arrive, il y a assez de tems pour faire retirer les troupes de votre prince, & les mettre en sûreté. Il n'y aura encore rien à craindre pour la retraite, lor<-> que supérieur en vaisseaux vous porterez une guerre de diversion sur des côtes, quand même elles seroient fort éloignées ». Réflex. milit. du marquis de Santa - Crux, tom. X. de la trad. franç. de M. Devergy, pag. 297. & suiv. (Q)

DIVERSITÉ (Page 4:1068)

DIVERSITÉ, (Peinture) c'est cette partie oeconomique de la Peinture qui tient notre esprit attaché, & qui attire notre attention par l'art qu'a le peintre de varier dans les personnages d'un tableau, l'air, l'attitude, & les passions qui sont propres à ces personnages: tout cela demande nécessairement de la diversité dans l'expression, & la chose est pratiquable. Il y a par exemple une infinité de joies & de

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