ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"1063"> mus à matines, le kyrie eleïson à la messe, & le premier pseaume des vêpres; ceux qui sont malades, ou ceux qui sont dispensés de résider à cause de quelqu'autre emploi considérable, ne gagnent que les gros fruits, & non pas les distributions manuelles & quotidiennes.

Mais ceux qui sont absens pour les affaires du chapitre, étant réputés présens à tous égards, ne perdent point les distributions manuelles.

Il y a aussi quelques églises dans lesquelles on donne une portion de ces distributions aux jeunes chanoines pendant le tems de leurs études; telle est l'église collegiale de S. Georges de Vendôme: ce qui n'a lieu qu'en vertu de statuts & priviléges particuliers omologués au parlement.

Les distributions manuelles ne sont point saisissables, & ne sont pas comprises dans la restitution des fruits du bénéfice; mais on les compte dans le revenu du bénéfice, lorsqu'il s'agit d'opposer la repletion à un gradué. Voyez la pragmat. sanct. tit. ij. decreta eccles. gall. liv. VI. tit. ij. Bibliot. can. tome I. p. 516. & tome II. p. 368. & les définit. can. p. 217. Selva, part. iij. tract. quoest. xij. n. 8. Rebusse sur le concord. titre de collat. au mot distribut. Chopin, de sacr. polit. lib. III. tit. iij. n. 21. journ. des aud. tome II. arrêt du 20 Décembre 1660. (A)

Distribution des Instances et Procès (Page 4:1063)

Distribution des Instances et Procès, est le partage que le président fait dans chaque chambre entre les conseillers, des instances & procès appointés: il y a un registre sur lequel on inscrit cette distribution. (A)

Distribution du prix des biens saisis (Page 4:1063)

Distribution du prix des biens saisis, est la répartition que l'on en fait entre les créanciers saisissans & opposans.

Dans les pays de droit écrit on entend quelquefois par le terme de distribution des biens, la saisie réelle même: ailleurs ce terme signifie l'ordre du prix; c'est pourquoi on conjoint quelquefois ces termes, ordre & distribution du prix.

La distribution du prix des immeubles se fait par ordre d'hypotheque. V. Hypotheque & Ordre.

Celle du prix des meubles se fait d'abcrd par préférence à certaines personnes privilégiées, savoir pour les frais funéraires, ensuite les propriétaires pour tous les loyers échûs & à échoir; & en cas qu'il n'y ait point de bail, pour trois termes & le courant; les medecins, chirurgiens & apoticaires qui ont servi pendant la derniere maladie; les gages des domestiques pour une année échûe au jour du décès, si tant est dû; les frais de scellé & d'inventaire: le tout par préférence aux autres créanciers, & par contribution au sou la livre, au cas que le prix ne soit pas suffisant pour les payer; & après ces créanciers privilégiés, tous les autres créanciers chirographaires ou hypothéquaires sont payés par contribution, sans aucun privilége. Acte de notoriété du 4 Août 1692; recueil des actes de notoriété, page 86. (A)

Distributions quotidiennes (Page 4:1063)

Distributions quotidiennes, voyez ci - dev. Distributions manuelles. (A)

Distribution (Page 4:1063)

Distribution, en Anatomie, se dit des vaisseaux & des nerfs: la distribution de l'aorte, la distribution de la cinquieme paire, &c. (L)

Distribution (Page 4:1063)

Distribution, dans le Commerce, répartition d'une chose entre plusieurs, suivant les raisons, droits & actions que chacun peut y avoir.

La distribution des profits d'une compagnie de commerce dont les fonds consistent en actions, se fait aux actionnaires à proportion de la quantité d'actions qu'ils y ont; autrement elle se fait suivant la part que chaque intéressé y a, comme pour une moitié, un quart, un dixieme, & c. Dictionn. de Comm. & de Trév. (G)

Distribution (Page 4:1063)

Distribution, (Architecture.) sous ce nom on entend la répartition de tout le terrein sur lequel on érige un édifice, de quelqu'usage qu'il puisse être; car il ne suffit pas que le principal corps de bâtiment soit distribué avantageusement & commodément, il faut aussi que ceux qui en dépendent soient non seulement exposés relativement à leurs usages, mais qu'ils soient aussi situés convenablement suivant leur destination, & le rapport que chacun d'eux a avec le bâtiment & les différentes personnes qui l'habitent, tels que sont les bâtimens des cuisines, des offices, des écuries, des remises, aussi - bien que leurs basses - cours; & dans une maison de campagne, celles des bestiaux, des grains, &c.

Que dans les palais des rois la distribution soit faite de maniere que les avenues, les avant - cours, les cours, les colonnades & portiques réunis avec les ailes de bâtimens destinées pour les princes, les ministres, concourent à former avec le palais un tout qui étonne, & qui annonce en même tems le génie de l'architecte, & la magnificence du monarque qui l'a fait élever.

Que les édifices sacrés soient grands & spacieux, selon le nombre de paroissiens qu'ils doivent contenir, accompagnés de bas côtés, & distribués de chapelles publiques & particulieres, de sacristies, de charniers, &c. au contraire que ceux destinés pour des abbayes ou communautés d'hommes ou de femmes, soient moins considérables pour ce qui regarde le sanctuaire, mais pourvûs de bâtimens adjacens, relatifs au nombre de personnes qui doivent y habiter.

Que les bâtimens publics, tels que les hôtels - deville, les jurisdictions, les bourses & autres, soient distribués de sorte que les citoyens puissent y être à couvert, conférer & attendre commodément les heures où ils doivent recevoir leurs audiences, leur argent, & c.

Que les bâtimens pour les commercans ayent leurs magasins proche de leur comptoir, & soient exposés suivant la nature des marchandises qu'ils doivent contenir; de même les bâtimens particuliers destinés aux artisans, doivent être distribués d'une maniere convenable à leur état: on doit préférer à la magnificence, la situation de leurs boutiques, leurs atteliers, chantiers, &c.

Après ces considérations générales, il en est autant de particulieres que la diversité des terreins, qui est infinie; & quoi que l'on puisse dire, en faisant l'éloge des Architectes françois, que la distribution en France est poussée au plus haut degré de perfection, il n'en est pas moins vrai qu'il est difficile de donner des préceptes précis sur cette partie de l'architecture: aussi presque tous nos auteurs modernes qui ont traité de cet art, & qui en ont voulu parler, nous ont plûtôt donné la description de leurs bâtimens, que des regles qui puissent nous instruire. Ajoûtons à cela que malgré le nombre de beaux bâtimens qui embellissent Paris & ses environs, il est moins aisé d'acquérir l'art de distribuer les bâtimens, que de les décorer, l'intérieur de ces édifices étant presque toûjours impénétrable, ce qui n'arrive pas dans les dehors. D'ailleurs cette partie de l'art de bâtir est sujette, aussi - bien que la décoration, à la vicissitude & au déréglement de l'imagination; de - là vient que nos jeunes architectes, accoûtumés à imiter indistinctement le beau ainsi que le médiocre dans leur art, ne composent qu'un tout assez mal entendu, & croyent qu'à la faveur de quelques formes ingénieuses, les commodités, les dégagemens, les enfilades & la symmétrie peuvent être sacrifiés: d'autres se croyant pourvûs d'imagination, se roidissent contre les regles de convenance, l'esprit, disent - ils, n'agissant jamais mieux ni plus heureusement, que lorsqu'il est affranchi de toute servitu<pb-> [p. 1064] des. Ce raisonnement, qui n'est que trop commun chez la plûpart de ces prétendus grands génies, nous fait sentir la différence de ceux qui se rendent raison de ce qu'ils entreprennent, à ceux qui dans leurs travaux se croyent au contraire guidés par un génie fécond & hardi; car pour un ou deux génies extraordinaires qu'un siecle voit à peine naître, qui par leurs dispositions naturelles se forment un goût reglé sans les secours de la théorie & des préceptes, on en voit mille qui par leur présomption hazardant dans leurs distributions des formes vicieuses, autorisent les moins habiles encore à les imiter. Tout esprit raisonnable doit sentir cependant que ces génies rares & singuliers, si peu communs, ne réussissent que parce qu'ils affectent, sans trop y prendre garde, une disposition & un rapport harmonique entre les parties & le tout, qui a seul droit d'être appellé beauté, & sans lequel ils n'auroient pas réussi; & que si ces mêmes génies eussent été aidés par la doctrine & les préceptes de leur art, ils auroient encore surpassé leurs productions.

Pour parvenir donc à distribuer avec convenance, il est des lois générales dont on ne peut s'écarter, & qui seules peuvent conduire à la théorie de la distribution des bâtimens à l'usage de la demeure des maîtres. A l'égard de ceux destinés pour les domestiques, tels que sont les cuisines, offices, remises, &c. nous en parlerons en son lieu. Ces lois générales concernent l'arrangement, la forme & l'usage des pieces de nécessité, de commodité & de bienséance.

Celles de nécessité semblent avoir un fondement certain & réel dans la nature, parce qu'il est essentiel qu'un édifice élevé pour la conservation des hommes, soit pourvû des pieces nécessaires non seulement à l'état du maître qui le fait ériger, mais aussi avec le nombre de ses domestiques & celui des étrangers qui composent sa société ou sa famille. De ce principe naît la diversité des bâtimens, quoiqu'élevés pour la même fin, & les différens étages que l'on pratique les uns sur les autres, quand la convenance de l'état ou des intérêts de famille oblige à bâtir dans un lieu serré, soit par rapport à son commerce, soit à la faveur de la proximité de la demeure des grands avec lesquels on est en relation. C'est dans cette occasion où le savoir de l'architecte a toûjours de nouveaux motifs de se manifester, en cherchant à donner de l'harmonie à ces choses de nécessité, & en rapport direct avec celles qui sont du ressort de la construction & de la décoration, ces trois parties devant toûjours marcher ensemble.

Ce qui regarde la commodité est aussi important, ayant pour objet l'exposition générale du bâtiment, sa situation & sa disposition, & sur - tout ses dégagemens; de maniere que les pieces de société, de parade, celles qui sont destinées au repos, à l'étude, soient suffisamment dégagées, ensorte que les domestiques puissent faire leur service sans troubler leurs maîtres. C'est par cet arrangement que l'on trouve les commodités de la vie, qui naturellement nous porte à chérir ce qui nous est propre, & éviter tout ce qui peut nous nuire.

A l'égard de l'objet de bienséance, il paroît plus difficile à réduire en principes, y ayant plus de difficulté à s'appercevoir si ce qui nous plaît dans cette partie du bâtiment, procede de quelque chose de réel qui tire son origine de la nature plûtôt que de la prévention ou de l'habitude; pour s'en éclaircir il faudroit approfondir si les productions des arts peuvent faire naître en nous des principes qui par la suite nous paroissent relatifs à la nature, ou bien si toutes les choses qui nous plaisent dans les ouvrages faits par l'art, ne partent que de la fécondité de notre imagination, ou par un usage reçu depuis longtems parmi nous; car nous regardons souvent en France comme principes de bienséance dans la distribution, ce que d'autres peuples envisagent sous d'autres formes, eu égard aux différens usages que la différence du climat fait varier, & auxquels on est obligé de se soûmettre pour se conformer aux différentes moeurs & usages. Sans contredit c'est cet objet de bienséance qui fait toute la difficulté & tout le mérite de l'Architecture; c'est lui qui assujettit non - seulement la convenance de la décoration intérieure des pieces, mais qui soûmet cette même décoration à celle qui est extérieure: c'est elle encore qui exige de la symmétrie dans les écoinçons, dans la situation des cheminées, dans la proportion des pieces, tant par rapport à leur hauteur qu'à leurs diametres, à celles des croisées; le tout relatif à la construction: considérations qui doivent être toutes réunies ensemble, & qui à beaucoup près ne sont pas si importantes dans ce qui regarde les pieces de nécessité & de commodité.

Après ces lois générales, pour parvenir à connoître celles qui concernent chaque piece en particulier, voyez la définition, l'usage & la propriété de chaque piece qui compose les plans exprimés dans les Planches. (P)

Distribution des eaux (Page 4:1064)

Distribution des eaux, (Hydraul.) La distribution des eaux se fait différemment dans une ville & dans un jardin.

Dans une ville les tuyaux de plomb résistent plus que tous les autres au fardeau des voitures qui passent dans les rues.

La dépense considérable des machines des bâtimens où sont les châteaux d'eau, des conduites dans les rues, & les entretiens continuels des fontaines, ont obligé de vendre l'eau à Paris sur le pié de 200 liv. par ligne circulaire. Cette somme multipliée par 144 lignes, contenu du pouce, le fait valoir 28800 liv. On distribue l'eau au particulier qui l'achete, appellé concessionnaire, au pié de la fontaine, à condition de faire la dépense de la conduire chez soi, & de faire rétablir le pavé.

A Londres on oblige chaque maison d'acheter de l'eau; elle passe dans de gros tuyaux de bois des deux côtés des rues & le long des maisons, on n'a qu'à tirer une branche de plomb d'un diametre proportionné à l'eau qui doit être fournie, & la recevoir dans son reservoir: il est vrai que c'est de l'eau salée de la Tamise, & qu'on ne la donne que deux fois la semaine.

Voici la maniere de partager à six particuliers une fontaine ou une source fournissant deux pouces d'eau.

L'eau courante tombant dans une premiere cuvette dont une cloison arrête le flot, coule par deux ouvertures d'un pouce chacune dans la cuvette de distribution, où il y a pareillement une cloison de calme: on y pratique en - dedans, le long du bord extérieur, six bassinets, pour distribuer à chaque particulier la quantité d'eau qu'il doit avoir: par exemple, un pouce au premier, un demi - pouce au second, un quart au troisieme, vingt - cinq lignes au quatrieme, neuf lignes au cinquieme, & deux lignes au dernier. L'eau tombera de la cuvette dans les bassinets, par des jauges percées en rond tout - autour avec une ligne horisontale pour en regler le niveau. La jauge d'un pouce aura douze lignes de diametre; celle d'un demi - pouce, huit lignes & demie; du quart de pouce, six lignes: la quatrieme jauge qui donne vingt - cinq lignes d'eau, aura cinq lignes de diametre; celle de neuf lignes aura trois lignes; & la derniere, qui ne doit fournir que deux lignes, aura une ligne & demie: ce qui compose en tout la dépense des deux pouces qu'apporte la source. L'eau descendra des bassinets par six conduites ou tuyaux séparés, pour se rendre à sa destination.

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