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Diete de Pologne (Page 4:975)
Selon les lois du royaume, la diete générale ne devroit se tenir que tous les deux ans; les circonstances la font quelquefois assembler tous les ans. Le tems de sa durée qui est fixé par les mêmes lois à quinze jours, se prolonge quelquefois à six semaines. Quant au lieu, Varsovie a toûjours été le plus commode, étant au centre du royaume: mais on n'a pas laissé que d'en tenir à Sendomir & en d'autres villes, sur - tout à Grodno, parce que le grand duché de Lithuanie prétend avoir droit de trois dietes d'en voir assembler une dans le grand duché. Le roi seul a droit de la convoquer par ses universaux ou lettres patentes qu'il adresse aux palatinats, qui choisissent des députés qu'on appelle nonces, & qui sont tous tirés du corps de la noblesse. Lorsque ceuxci sont assemblés dans le lieu marqué pour la diete, ils élisent un maréchal ou orateur qui porte la parole, fait les propositions, recueille les voix, & résume les décisions. Le roi y préside; mais souvent sa présence n'empêche pas que ces assemblées ne soient fort tumultueuses, & ne se séparent sans rien conclure. Un nonce seul par une protestation faite, peut suspendre & arrêter l'activité de toute la diete, c'est - à - dire l'empêcher de rien conclure; ce qui bien considéré, est moins un avantage qu'un abus de la liberté.
Comme la couronne est élective, quand le thrône est vacant, c'est à l'archevêque de Gnesne primat & régent du royaume, qu'il appartient de convoquer la diete d'élection & d'y présider. On l'assemble ordinairement en plaine campagne, à une demi-lieue de Varsovie, dans une grande salle construite de bois: la noblesse qui représente la republique, y recoit les ambassadeurs des princes étrangers, & élit à la pluralité des voix un des candidats proposés pour remplir le thrône. Rarement ces dietes se passent - elles sans trouble, sans effusion de sang, & sans scission ou partage pour divers concurrens. Après l'élection, la diete fait jurer au nouveau roi ou à ses ambassadeurs une espece de capitulation qu'on nomme pacta conventa. Mais le couronnement du roi élu se doit faire, & la premiere aiete après le couronnement se doit tenir à Cracovie, selon les pacta conventa. (G)
Diete de Suisse (Page 4:975)
Diete (Page 4:975)
Ainsi la diete ne consiste pas seulement à régler l'usage des alimens & de la boisson, mais encore celui de l'air dans lequel on doit vivre, & de tout ce qui y a rapport, comme la situation des lieux, le climat, les saisons; a prescrire les differens degrés d'exercice & de repos auxquels on doit se livrer, le tems & la durée de la veille & du sommeil; à determiner la qualité & la quantité des matieres qui doivent être naturellement évacuées ou retenues dans le corps, & le bon effet des passions qui comprend la mesure de l'exercice vénérien.
La doctrine que l'on a formée de l'assemblage des
préceptes qui forment la diete, est appelle dietétique,
qui prescrit le régime qu'il est à propos d'observer
par rapport à l'usage des choses mentionnées, dites,
selon l'usage des écoles, non - naturelles. Voyez
Cette doctrine a pour objet de conserver la santé à ceux qui en joüissent, de préserver de maladies ceux qui en sont menacés, & d'en guérir ceux qui en sont atteints. Lesregles qu'elle donne sont différentes, selon la différence des tempéramens, des âges, des sexes, & tems de l'année. Elles tendent toutes à entretenir l'état sain par les mêmes moyens qui l'ont établi, & à opposer le contraire aux vices qui tendent à le détruire, ou qui l'ont en effet detruit.
Les différens objets de la dietétique distinguent la
diete en trois différentes especes; l'une est conservatrice,
l'autre préservatrice, la troisieme curatrice:
les deux premieres appartiennent à la partie de la
Medecine appellée hygiene; la troisieme est une des
trois branches de celle que l'on nomme thérapeutique.
Voyez
Diete, dans le sens usité, signifie particulierement le régime que l'on preserit aux malades par rapport à la nourriture. Les regles de ce régime composoient principalement la dietétique des anciens medecins, & presque toute la medecine de leur tems: car ils employoient très - peu de remedes. Ayant remarqué que tous les secours de la nature & de l'art devenoient ordinairement inutiles, si les malades ne s'abstenoient des alimens dont ils usoient en santé, & s'ils n'avoient recours à une nourriture plus foible & plus légere; ils s'apperçurent de la nécessité d'un art, qui sur les observations & les reflexions qu'on avoit déjà faites, indiquât les alimens qui conviennent aux malades, & en réglât la quantité.
Hippocrate qui faisoit de la diete son remede principal, & souvent unique, a le premier écrit sur le choix du régime: dans ce qu'il nous a laissé sur ce sujet, & particulierement sur la diete qui convient dans les maladies aiguës, on reconnoît autant que dans aucun autre de ses plus excellens ouvrages, le [p. 976]
On entend aussi, & très - communément, par la
diete, l'abstinence qu'on garde en ne prenant point
ou en ne prenant que peu de nourriture: ainsi faire
diete, c'est ne point manger ou manger très - peu, &
se borner à une petite quantité d'alimens le plus souvent
liquides. Voyez
Tout ce qui a rapport à la diete concernant les
alimens sera traité plus au long dans les différens articles
auxquels on a jugé à propos de renvoyer, surtout
dans celui de régime. Voyez
Diete (Page 4:976)
DIETZ (Page 4:976)
DIETZ, (Géog. mod.) ville de la Vétéravie en Allemagne: elle est sitaée sur la Lohn. Long. 25. 35. lat. 50. 22.
DIEU (Page 4:976)
DIEU, s. m. (Métaph. & Théol.) Tertullien rapporte
que Thalès étant à la cour de Crésus, ce prince
lui demanda une explication claire & nette de la
Divinité. Après plusieurs réponses vagues, le philosophe
convint qu'il n'avoit rien à dire de satisfaisant.
Cicéron avoit remarqué quelque chose de semblable
du poëte Simonide: Hieron lui demanda
ce que c'est que Dieu, & il promit de répondre en
peu de jours. Ce délai passé, il en demanda un autre,
& puis un autre encore: à la sin, le roi le pressant
vivement, il dit pour toute réponse: Plus
j'examine cette matiere, & plus je la trouve au - dessus
de mon intelligence. On peut conclure de l'embarras
de ces deux philosophes, qu'il n'y a guere de sujet
qui mérite plus de circonspection dans nos jugemens,
que ce qui regarde la Divinité: elle est inaccessible
à nos regards; on ne peut la dévoiler, quelque
soin qu'on prenne.
Il n'y a rien de plus facile que de connoître qu'il y a un Dieu; que ce Dieu a éternellement existé; qu'il est impossible qu'il n'ait pas éminemment l'intelligence, & toutes les bonnes qualités qui se trouvent dans les créatures. L'homme le plus grossier & le plus stupide, pour peu qu'il déploye ses idées & qu'il exerce son esprit, reconnoîtra aisément cette vérité. Tout lui parle hautement en faveur de la Divinité. Il la trouve en lui & hors de lui: en lui, 1°. parce qu'il sent bien qu'il n'est pas l'auteur de lui - même, & que pour comprendre comment il existe, il faut de nécessité recourir à une main souveraine qui l'ait tiré du néant; 2°. au - dehors de lui dans l'univers, qui ressemble à un champ de tableau où l'ouvrier parfait s'est peint lui - même dans son oeuvre, autant qu'elle pouvoit en être l'image; il ne sauroit ouvrir les yeux
L'éternel est son nom, le monde est son ouvrage. Racine.
Voyez
C'est donc en vain que M. Bayle s'efforce de prouver que le peuple n'est pas juge dans la question de l'existence de Dieu.
En effet, comment le prouve - t - il? C'est en disant que la nature de Dieu est un sujet que les plus grands philosophes ont trouvé obscur, & sur lequel ils ont été partagés. Cela lui donne occasion de s'ouvrir un vaste champ de réflexions aux dépens des anciens philosophes, dont il tourne en ridicule les sentimens. Après avoir fait toutes ces incursions, il revient à demander s'il est bien facile à l'homme de connoître clairement ce qui convient ou ce qui ne convient pas à une nature infinie; agit - elle nécessairement ou avec une souveraine liberté d'indifférence? connoîtelle? aime - t - elle? hait - elle par un acte pur, simple, le présent, le passé & l'avenir, le bien & le mal, un même homme successivement juste & pécheur? est - elle infiniment bonne? elle le doit être; mais d'où vient donc le mal? est - elle immuable, ou change - t - elle ses résolutions sléchie par nos prieres? est - elle étendue, ou un point indivisible? si elle n'est point etendue, d'où vient donc l'étendue? si elle l'est, comment est - elle donc immense? Voyez l'article. Simonide, dans le dictionnaire dont il s'agit.
Parmi les Chrétiens même, ajoûte - til, combien se forment des notions basses & grossieres de la Divinité? Le sujet en question n'est donc pas si aisé, qu'il ne faille qu'ouvrir les yeux pour le connoître. De très - grands philosophes ont contemplé toute leur vie le ciel & les astres, sans cesser de croire que le Diev qu'ils reconnoissoient n'avoit point créé le monde, & ne le gouvernoit point.
Il est aisé de voir que tout cela ne prouve rien. Il y a une grande différence entre connoître qu'il y a un Dieu, & entre connoître sa nature. J'avoue que cette derniere connoissance est inaccessible à nos foibles lumieres; mais je ne vois pas qu'on puisse toucher à l'autre. Il est vrai que l'éternité d'un premier être, qui est l'infinité par rapport à la durée, ne se peut comprendre dans tout ce qu'elle est; mais tous peuvent & doivent comprendre qu'il a existé quelqu'être dans l'éternité; autrement un être auroit commencé sans avoir de principe d'existence, ni dans lui ni hors de lui, & ce seroit un premier effet sans cause. C'est donc la nature de l'homme d'être forcé par sa raison d'admettre l'existence de quelque chose qu'il ne comprend pas: il comprend bien la nécessité de cette existence éternelle; mais il ne comprend pas la nature de cet être existant nécessairement, ni la nature de son éternité; il comprend qu'elle est, & non pas quelle elle est.
Je dis donc & je soûtiens que l'existence de Dieu est une vérité que la nature a mise dans l'esprit de tous les hommes, qui ne se sont point étudiés à en démentir les sentimens. On peut bien dire ici que la voix du peuple est la voix de Dieu.
M. Bayle a attaqué de toutes ses forces ce consentement
unanime des nations, & a voulu prouver
qu'il n'étoit point une preuve démonstrative de l'existence
de Dieu. Il réduit la question à ces trois
principes: le premier, qu'il y a dans l'ame de tous
les hommes une idée de la divinité: le second, que
c'est une idée préconnue, anticipée, & communiquée
par la nature, & non pas par l'éducation: le
troisieme, que le consentement de toutes les nations
est un caractere infaillible de la vérité. De ces trois
principes il n'y a que le dernier qui se rapporte aux
questions de droit; les deux autres sont une matiere
de fait: car puisque l'on prouve le second par le
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