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DESSERTIR (Page 4:893)
DESSERTIR, v. act. (Metteur - en - oeuvre.) c'est avec un burin, couper la sertissure d'une pierre un peu au - dessous du feuilletis, pour pouvoir la tirer de son oeuvre sans danger.
DESSERVANT (Page 4:893)
DESSERVANT, adj. pris subst. (Jurisp.) est celui
qui sans être titulaire ni commendataire d'un bénéfice,
est commis par le supérieur ecclésiastique
pour en faire les fonctions. Voyez ci - dev.
DESSICCATIFS (Page 4:893)
DESSICCATIFS, adj. pl. terme de Chirurgie, concernant
la matiere médicale externe; remedes qui
ont la vertu de dessécher les plaies & les ulceres.
On les appelle aussi cicatrisans. L'exsiccation est la
fin qu'on se propose dans la curation des ulceres; &
l'on ne doit perdre cet objet de vûe dans aucun des
tems de la cure. L'exsiccation en est l'indication constante,
comme nous l'expliquerons au mot
Les remedes dessiccatiss se prennent dans la classe des absorbans, des astringens, & des balsamiques, qu'on employe en poudre: tels sont la colophone, la térébenthine de Chio, la térébenthine ordinaire cuite, les poudres de myrrhe & d'aloes, &c. elles agissent comme astringens, en resserrant l'orifice des vaisseaux ouverts. L'onguent de litharge, l'emplâtre de céruse, de minium, de pierre calaminaire; la poudre de cette pierre, la tutie, la pierre médicamenteuse de Crollius, &c. sont des remedes absorbans & dessiccatifs. L'eau de chaux est un des meilleurs remedes dont on puisse se servir pour l'exsiccation des ulceres. La charpie seche ou trempée dans quelque liqueur astringente ou spiritueuse suivant l'état des choses, est un fort bon dessic>atif.
Il y a des ulceres cacoethes, qu'il ne faut pas dessécher
sans précaution; souvent il convien. d'adoucir
le sang des malades, & de combattre par des remedes
appropriés les différentes acrimonies des humeurs.
Il suffit quelquefois d'établir un bon régime
de vie, & de purger de tems à autre; dans d'autres
cas il seroit dangereux de ne pas ouvrir un cautere
dans une autre partie, pour servir d'égout aux humeurs
qui s'évacuoient par l'ancien ulcere. Toutes
ces considérations exigent beaucoup de lumieres &
de prudence dans un chirurgien, tant pour obtenir
la guérison des ulceres, que pour prévenir les suites
qu'une guérison indis>rete pourroit produire.
Voyez
DESSICCATION (Page 4:893)
DESSICCATION, s. f. (Chimie & Pharmacie.) opération qui consiste à priver, par le secours de J. chaleur, différentes matieres solides, c'est - à - dire consistantes ou non liquides d'une eau étrangere à leur mixtion.
La dessiccation differe de la déphlegmation, en ce
que les sujets de cette derniere opération sont des liqueurs.
Voyez
Les Chimistes dessechent plusieurs corps, qu'ils se
proposent de soûmettre à d'autres opérations, dans
la vûe immédiate d'en dissiper une eau qui seroit
incommode, ou même nuisible dans ces opérations.
Ils dessechent, par exemple, les sels neutres qu'ils
se proposent de distiller, pour avoir des acides plus
concentrés. Voy.
La dessiccation de ces sels s'appelle calcination dans
Les Chimistes dessechent aussi les précipités.
Le manuel de ces deux dessiccations n'est pas le
même. Les sels se dessechent ordinairement au feu,
dans des bassines de fer. Le sel marin mérite à cet
égard une considération particuliere, à cause de la
décrépitation que l'on peut regarder comme lui étant
absolument propre; le tartre vitriolé avec laquelle
elle lui est commune, ne se trouvant jamais dans
le cas d'être séché dans les travaux chimiques ordinaires.
Voyez
La regle unique à observer dans cette dessiccation, c'est de ne pas pousser le feu qu'on y employe à un degré capable d'analyser le corps, ou d'attaquer sa mixtion.
Pour dessécher un précipité, on le met d'abord
à égoutter sur un papier à filtrer, étendu sur une toile
fixée à un carrelet; on le laisse - là jusqu'à ce que la
matiere se soit asiez raffermie pour être réduite en
petites masses, que l'on met sur des tamis recouverts
de papier, & qu'on place au Soleil dans une étuve,
dans un lieu sec & plus ou moins chaud, sur une
poesle, &c. L'or sulminant, qui est un précipité,
doit être desséché par la seule chaleur de l'atmosphere: ce n'est jamais sans risque qu'on l'exposeroit
au seu le plus leger. Voyez
Les Pharmaciens dessechent des substances végétales & animales dans une vûe bien différente: ceuxci se proposent la conservation de ces substances, lorsqu'ils les dessechent.
On a long - tems cru, & ce préjugé subsiste encore
parmi la plûpart des apothicaires, que la méthode
la plus avantageuse de dessécher, étoit celle par
laquelle on y procédoit à l'aide de la moindre chaleur.
Tous les anciens pharmaciens prescrivent de
sécher à l'ombre; &, comme je l'ai déjà observé,
l'ignorance qui a si long - tems soûtenu ce préjugé,
est encore assez généralement répandue. L'expérience & la raison sont d'accord aujourd'hui en faveur
de la manoeuvre directement contraire; ensorte
que la premiere & l'unique regle de l'art de
dessécher, consiste précisément à procurer ce desséchement
le plus rapidement qu'il est possible, & par
conséquent au plus haut degré de chaleur, inférieur
à celui qui attaqueroit la mixtion de la substance à
dessécher. La chaleur du Soleil d'été est tres - propre
dans nos climats à cette opération. Si le tems est humide
ou pluvieux dans le tems de la récolte d'une
plante qu'on veut dessécher, on a recours à la chaleur
d'une étuve, que l'on peut échauffer jusqu'au
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J'ai observé que l'expérience & la raison éroient également favorables à cette méthode. En effet les plantes & les parties des animaux desséchées lentement, sont si inférieures en bonté & en élégance à celles qui sont séchées rapidement, que le simple témoignage des sens peut décider de cette supériorité. Les premieres sont noires, mollasses, à demi - moisies, leur odeur naturelle est absolument altérée: les secondes ont leur couleur naturelle; elles sont saines; elles conservent leur odeur, qui est seulement quelquefois legerement affoiblie, & quelquefois au contraire développée ou augmentée.
La raison dit 1°. que puisqu'on se propose de chasser l'eau, qui est un principe de corruption, il faut se hâter de la chasser le plûtôt qu'il est possible. 2°. Qu'une observation constante prouve que cette espece d'altération spontanée, analogue aux fermentations, qui est sur - tout huisible à la durée des substances fraiches, vertes, humides, est plus efficace<pb-> [p. 894]
Les électuaires & les extraits doivent être séchés
selon l'art, pour être de garde. Voyez
DESSINATEUR (Page 4:894)
DESSINATEUR, s. m. est en général celui qui
sait rendre au craiyon les objets tels que la nature
nous les présente. On donne encore ce nom à celui
qui sait exécuter sur papier, avec les craiyons, des
sujets d'imagination, & les représenter comme on
les auroit vûs dans la nature, s'ils y avoient existé.
Voyez
Dessinateur (Page 4:894)
Pour mériter ce titre, il ne suffit pas de savoir lever un plan & le mettre au net, il est important de bien dessiner non - seulement l'architecture, mais aussi d'avoir une connoissance plus que superficielle de la sculpture, de la peinture, de la perspective, & du clair obscur: ce qui se rencontre rarement. Il est vrai que ces études, qui sont indispensables pour former un bon dessinateur, demandent l'exercice de plusieurs années. Qu'il est rare que les hommes aisés veulent se donner la peine de surmonter les dégoûts que por te après soi l'application d'une étude si longue, & que les hommes d'une fortune médiocre sont souvent retenus par des considérations particulieres à pousser leurs études jusqu'à un certain point! c'est par ces deux raisons que nous avons en France peu d'habiles dessinateurs; presque tous se roidissent contre la figure & l'ornement, s'imaginant que ces deux parties doivent regarder en particulier le peintre & le sculpteur: cependant il est très - probable qu'il est impossible de dessiner seulement un plan dans lequel continuellement il entre des courbes qui émanent du goût, qu'on ne peut gironner des marches, contourner un limon d'escalier, varier les formes d'une piece, enfin varier un profil, si l'on n'a puisé dans l'exercice du dessein la variété des formes que nous présente la nature prise dans chaque degré de ses productions.
Or si un homme destiné à piquer des plans doit
avoir quelques connoissances de la figure & de l'ornement,
quelle profondeur de talent ne doit - on pas
exiger de celui qui doit rendre les pensées d'un habile
architecte, sous lequel il est dessinateur? comment
lui confier la conduite d'une décoration? quels seront
les rapports & les comptes qu'il pourra rendre
de l'exécution de la menuiserie, de la sculpture, serrurerie,
dorure, & c? comment enfin se rendra - t - il
digne d'un emploi plus éminent, s'il n'a occupé plusieurs
années de sa jeunesse à un travail sans relâche
sous la conduite d'habiles maîtres, & qu'il ne joigne
continuellement à cela la théorie à la pratique, &
qu'il soit aidé de dispositions naturelles, qui lui fassent
mettre du feu, du génie, & de l'invention dans
ce qu'il produira? Voyez
Dessinateur (Page 4:894)
DESSINER (Page 4:894)
DESSINER, c'est rendre au craiyon les objets
qu'on voit ou qu'on imagine, ou en général imiter
par des traits les formes de ces objets. V.
Dessiner (Page 4:894)
Dessiner (Page 4:894)
DESSOLER (Page 4:894)
DESSOLER les terres, (Jurisprud.) c'est changer leur état, & l'arrangement des soles & saisons pour leur culture. Ceterme vient du latin solum: en effet, dessoler, c'est changer le sol, c'est - à - dire la superfieie de la terre; par exemple, mettre en terre ce qui étoit en vigne ou en bois. On appelle aussi soles & saisons, la distribution qui est faite des terres labourables en trois parties, qui rapportent chacune alternativement pendant une année du blé, l'année suivante de l'avoine ou autres menus grains, & la troisieme année se reposent, afin de ne point épuiser la terre. Il est d'usage dans les baux des biens de campagne, que le fermier s'oblige de labourer les terres par soles & saisons convenables, & de ne les point dessoler ni dessaisonner; au moyen de quoi il ne peut mettre en blé toutes les terres à la fois, ni mettre en blé ce qui ne doit être qu'en avoine, ou qui doit se reposer; ni faire aucuns autres changemens de cette nature, tendans à déranger l'ordre des soles, & à épuiser ou fatiguer la terre. Si le fermier contrevient à cet égard à son bail, le propriétaire peut obtenir contre lui des dommages & intérêts, parce que le defsolement des terres peut dans la suite en diminuer le prix. (A)
Dessoler (Page 4:894)
On fera voir au mot enclouüre, combien la méthode de dessoler un cheval pour le clou de rue, est abusive & pernicieuse, par le délabrement que cette opération cause à toutes les parties organiques contenues en cette extrémité; accident qu'on ne peut éviter, par la complication de maux qu'elle occasionne dans ce genre de maladie.
Un Maréchal, pour bien dessoler, doit savoir l'anatomie de la partie; il opérera plus sûrement.
Préparation. Avant de dessoler, il faut prendre toutes les précautions possibles pour éviter les accidens qui pourroient non - seulement rendre la maladie rebelle, mais encore incurable, & quelquefois mortelle. Ces inconvéniens ne rempliroient point l'intention de l'opérateur, qui est de rétablir la partie dans son état d'intégrité; il ne peut y parvenir qu'en observant les regles prescrites par l'art & les lois de l'oeconomie animale: ces préceptes sont,
1°. De mettre le cheval à la diete, c'est - à - dire à la paille & au son mouillé, trois ou quatre jours auparavant, ce que l'on pratique jusqu'à parfaite guérison; & pour rendre l'opération moins laborieuse pour le maréchal & pour le cheval, il faut, après lui avoir bien paré le pié, tenir la sole humectée, en y mettant de deux jours l'un une emmiellure quelques jours avant; donner au cheval deux lavemens la veille du jour de l'opération: l'on peut de même, après l'opération, donner des lavemens (l'état du cheval en doit décider), & lui préparer la sole.
Cette préparation consiste à lui rendre la sole la
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