ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS
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un point quelconque de la menée l'action du pignon
étoit différente de celle qui se feroit dans un autre
point, l'action contraire de la roue le seroit aussi:
donc elle n'agiroit pas toûjours uniformément; ce
qui est contre la supposition.
Dans le cas où le pignon P I G meneroit la roue R
E V (fig. 102), il est clair que l'aile rencontreroit
la dent avant la ligne des centres, & la meneroit jusqu'à cette ligne; d'où il est facile de conclure qu'une
roue dont la dent rencontre l'aile avant la ligne des
centres, & la mene jusqu'à cette ligne, est précisément
dans le même cas. Mais on vient de voir que
le pignon menoit la roue uniformément lorsque les
faces des ailes étoient des lignes tendantes au centre,
& celles des dents des portions d'épicycloïdes engendrées
par un point d'un cercle ayant pour diametre
le raiyon du pignon, & roulant extérieurement
sur la circonférence de la roue. Il faut donc
pour qu'il y ait uniformité de mouvemens dans ce
cas - ci, que les faces des dents de la roue soient des
lignes droites tendantes à son centre, & celles des
ailes du pignon des portions d'épicycloïde engendrées
par un cercle dont le diametre seroit le raiyon
de la roue, & qui rouleroit extérieurement sur la
circonférence du pignon. De même encore lorsque
(fig. 99) la dent mene l'aile avant & après la ligne
des centres, il faut qu'elle soit composée de deux
lignes, l'une droite G K tendante au centre de la roue
qui mene l'aile avant la ligne des centres, & l'autre
courbe G E qui la mene après; & l'aile du pignon
de deux autres lignes, l'une courbe G S par laquelle
la dent mene avant cette ligne, & l'autre droite D
G tendante au centre du pignon par laquelle elle
mene après. La courbe de la dent doit être une épicycloïde décrite par un cercle qui a pour diametre
le raiyon du pignon, & qui roule extérieurement sur
la circonference de la roue; & la courbe du pignon
doit être une épicycloïde décrite par un cercle qui a
pour diametre le raiyon de la roue, & qui roule extérieurement
sur la circonférence du pignon.
Nous venons de faire voir les courbes que doivent
avoir les dents de la roue & les ailes du pignon,
dans les trois différens cas où la dent peut rencontrer
l'aile; il n'est plus question que de choisir lequel de
ces cas est le plus avantageux. Il est clair que c'est
celui où la dent rencontre l'aile dans la ligne des centres;
parce que 1°. le frottement de la dent sur l'aile
est bien moindre, ne s'y faisant point en arc - boutant comme dans les deux autres; & 2°. que les ordures
au lieu d'être poussées au - dedans, comme dans
les autres cas, sont poussées en - dehors. Il n'y a qu'une
circonstance où l'on doit préférer la menée avant
& après la ligne des centres; c'est lorsque le pignon
est d'un trop petit nombre, comme 6, 7, &c. jusqu'à
10 exclusivement; parce que dans des pignons d'un
si petit nombre, en supposant que la dent rencontre
l'aile dans la ligne des centres, l'engrenage ne peut
avoir lieu, comme il est facile de le voir, l'intervalle
entre les deux pointes des deux dents étant plus
grand que celui qui est entre les deux ailes au même
point. Si on veut s'en assûrer par le calcul, on remarquera
que dans le triangle R I G, (fig 102) en
connoissant les deux côtés & l'angle compris, il est
facile de connoître le troisieme, qui donnera la
quantité de l'engrenage, & en même tems l'angle I
R G, qui pour que l'engrenage ait lieu dans la ligne
des centres, doit être plus petit & au moins de deux
degrés, que la moitié de l'angle compris entre deux
pointes de dents voisines l'une de l'autre.
Quant à la courbe que doivent avoir les dents des
roues qui menent des pignons dans un autre plan,
comme par exemple celle d'une roue de champ, ce
doit être une portion de cycloïde; & supposant que
la face de l'aile du pignon soit une ligne droite ten<cb->
dante au centre, cette cycloïde doit être engendrée
par un cercle dont le diametre soit le raiyon du pignon.
On en comprendra facilement la raison, pour
peu qu'on ait bien entendu ce qui a précédé.
Il y auroit encore beaucoup de choses à ajoûter
sur cette matiere, qui a été fort negligée, & qui s'étend
cependant beaucoup plus loin qu'on ne l'imagine
ordinairement; mais cela allongeroit encore cet
article, qui est déjà assez long. On trouvera à l'artic.
Pignon à lanterne ce qui regarde la figure des
dents des roues qui engrennent dans cette espece de
pignon. Voyez
Engrenage, Roue, Pignon, Lanterne, Aile, Menée, Epicycloïde, Cycloïde
&c. (T)
Dent de loup
(Page 4:843)
Dent de loup, (Jardinage.) ornement de parterre;
c'est une espece de palmette tronquée dans
son milieu, & échancrée en fer à cheval: on s'en
sert dans la broderie, pour varier d'avec les autres
figures. (K)
Dent
(Page 4:843)
Dent, (Reliure.) instrument de Relieur & d'autres
ouvriers. Il sert aux premiers à brunir l'or de
dessus la tranche. Cette dent doit être une dent des
plus grosses, non émoussée, & emmanchée dans un
manche de bois, où il faut qu'elle soit bien mastiquée.
Au défaut d'une dent de loup on peut se servir
d'une dent de chien, en prenant les plus aigues & les
plus fortes. On se servira sort bien au même usage,
d'un morceau d'acier travaillé en forme de dent,
limé, bien uni; car la moindre inégalité suffit pour
écorcher l'or. Voyez la Pl. II. fig. 1. de Reliure.
Dent de rat
(Page 4:843)
Dent de rat, (Ruban.) petit ornement qui se
forme sur les lisieres de plusieurs ouvrages: il ressemble
assez à la denture d'une scie; mais l'usage est
de le nommer dent de rat. Voici comment on l'exécute.
Il y a sur les deux extrémités des ouvrages à
dent de rat, de chaque côté, un fer ou un bout de
fil de laiton, droit, fixé au bout d'une ficelle, qui
elle - même est arrêtée aux bouts en - dedans des potenceaux.
Ces fers viennent passer à travers le peigne.
dont on a ôté une dent de chaque côté, pour
leur donner le passage; ils aboutissent ainsi à la poitriniere.
J'ai dit plus haut qu'il falloit qu'ils fussent
droits, pour pouvoir facilement sortir de l'ouvrage
apres avoir fait leur effet, qui consiste à lever sur
certaines marches, & à recevoir par ces levées la
trame: d'autres marches ensuite ne levant pas ces
fers, la lisiere se travaille à l'ordinaire, & ainsi de
même alternativement. Chaque fois que l'ouvrier
tire sa tirée, les fers qui sont fixés, ainsi qu'il a été
dit, glissent dans l'ouvrage, ou plûtôt sortent de
l'ouvrage où ils sont comme engainés; & cedant à
cet effort, l'ouvrage s'en trouve dégagé, & la dent
de rat faite.
Dent
(Page 4:843)
* Dent, (Serrur.) ce sont ces divisions ou refentes
qu'on voit en plus ou moins grand nombre sur
le museau du panneton de la clé. Les parties de la
serrure dans laquelle passent les dents, s'appellent le
ratzau; ainsi il y a toûjours une dent de plus à la clé
qu'au rateau. Voyez Rateau & Serrure.
Dent de loup
(Page 4:843)
* Dent de loup, (Serrur.) espece de clou fait
en coin, ou plûtôt en clavette, car il est extrèmement
plat; & si on suppose la clavette pointue, elle
représentera très - bien le clou à dent de loup. On s'en
sert ordinairement dans la charpente, pour arrêter
les piés des chevrons, & autres pieces de bois qui
ne sont point assemblées à tenons & à mortoises; &
l'on pourroit s'en servir dans la maçonnerie, pour
arrêter les plâtres sur le bois, lorsque l'épaisseur des
plâtres exige cette précaution.
Dents
(Page 4:843)
Dents, (Faire les) en terme de Tabletier - Cornetier;
c'est proprement les tracer ou les marquer, avant
de les percer tout - à - fait.
Dent de peigne
(Page 4:843)
Dent de peigne, chez les Tisserands & tous les
ouvriers qui travaillent de la navette; ce sont les
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petites cloisons ou de roseau ou de fer, qui forment
les espaces dans lesquels passent les fils de la chaîne
d'une étoffe ou d'une toile: on les appelle aussi dents
de rot, parce que le peigne de ces métiers, & principalement
de celui des Tisserands en toile, se nomme
rot. Voyez Peigne.
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