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Cette nouvelle opinion n'étoit pas moins révoltante
pour la raison, que la nécessité du mal dans
l'ordre des choses. Car en supposant, comme on y
étoit obligé, un être supérieur dont ces esprits étoient
dépendans, comment cet être leur auroit - il laissé la
liberté de nuire à des créatures qu'il destinoit au bonheur?
c'étoit un abysme pour l'intelligence humaine,
& dans lequel la religion seule a pû porter le
flambeau. Article de M.
Il n'y a rien de plus commun dans la théologie payenne, que ces bons & ces mauvais génies. Cette opinion superstitieuse passa chez les Israëlites par le commerce qu'ils eurent avec les Chaldéens; mais par les démons ils n'entendoient point le diable ou un esprit malin. Ce mot n'a été employé dans ce dernier sens que par les évangélistes & par quelques Juifs modernes.
Un auteur anglois nommé Gale, s'est efforcé de prouver que l'origine & l'établissement des démons étoit une invention d'après l'idée du Messie. Les Phéniciens les appelloient baalim. Ils reconnoissoient un être suprème, qu'ils nommoient Baal & Moloch; mais outre cela ils admettoient sous le nom de baalim quantité de divinités inférieures, dont il est si souvent fait mention dans l'ancien Testament. Le premier démon des Egyptiens fut Mercure ou Theut. L'auteur que nous venons de citer trouve beaucoup de ressemblance entre différentes fonctions attribuées aux démons, & celles du Messie. Chambers. (G)
Démon de Socrate (Page 4:821)
DÉMONA, VAL DE DÉMONE (Page 4:821)
DÉMONA, VAL DE DÉMONE, (Géog. mod.)
Démona (Page 4:821)
DÉMONIAQUE (Page 4:821)
DÉMONIAQUE, s. m. (Théolog.) se dit d'une
personne possédée d'un esprit ou démon. Voyez
Dans l'église romaine il y a des prieres & des formules
particulieres pour exorciser les démoniaques.
Voyez
DÉmoniaques (Page 4:821)
DÉMONOGRAPHE (Page 4:821)
DÉMONOGRAPHE, s. m. (Divinat.) écrivain
qui traite des démons ou génies mal - faisans, de la
magie ou sorcellerie, & des magiciens ou sorciers.
Parmi les plus célebres démonographes on compte
Agrippa, Flud, Bodin, W yer, Delrio, & c. Ce mot
est formé du grec
DÉMONOMANIE (Page 4:821)
DÉMONOMANIE, s. f. (Médecine.) c'est une
espece de maladie spirituelle, qui est une variété de
la mélancholie: le délire dont sont affectés les démoniaques,
consiste à se croire possédés ou obsédés
du démon; d'autres s'imaginent avoir assisté & pouvoir
assister aux assemblées chimériques des malins
esprits, au sabbat; d'autres se persuadent d'être
ensorcelés: on peut joindre à tous ceux - là les fanatiques
& les faux prophetes, qui croyent agir ou
parler par l'inspiration d'un bon génie, être en relation
immédiate avec Dieu, converser avec le S.
Esprit, avoir le don des miracles, &c. Voyez
On peut mettre au nombre des mélancholies démoniaques, celle de certaines folles dont parle Willis, & dont les exemples ne sont pas bien rares, qui ayant l'esprit frappé des vérités de la religion, & de la crainte de l'enfer, desesperent du salut étèrnel, & en conséquence se précipitent, se noyent. Voyez les observations de Schenkius, & la vie de Moliere.
L'illustre Baldus tomba dans une mélancholie fanatique, pour avoir été mordu par son chat, selon le rapport de M. de Sauvages, dans ses classes de maladies.
Le même auteur dit, d'après M. Antoine de Jussieu & Boerhaave, que le stramonium fructu oblongo spinoso flore violaceo, &c. fournit une huile, qui, appliquée aux tempes, cause les visions des sorciers; la semence prise à demi - dragme rend fou.
Hurnius fait mention d'une démonomanie phrénétique. (d)
DÉMONSTRABLE (Page 4:821)
DÉMONSTRABLE, adj. (Métaph.) ce terme
n'est pas fort en usage; il signifie qui peut être démontré.
Voyez
DÉMONSTRATEUR (Page 4:821)
DÉMONSTRATEUR, s. m. (Médecine & Chirurgie.) On donne particulierement ce nom à celui qui donne des leçons d'Anatomie sur le cadavre, dans un amphitéatre public ou particulier.
DÉMONSTRATIF (Page 4:821)
DÉMONSTRATIF, en Grammaire, se dit des pronoms
qui servent à indiquer, marquer, ou faire
connoítre une chose, comme ille, iste, hic, celui - ci,
ce, cette, ce jeune homme, cette ville. Voyez
Démonstratif (Page 4:821)
Le genre démonstratif est celui qui se propose la loüange ou le blâme. Telle est la fin qu'on se propose dans les panégyriques, les oraisons funebres, les discours académiques, les invectives, &c.
On tire les loüanges de la patrie, des parens, de l'éducation, des qualités du coeur & de l'esprit, des biens extérieurs, du bon usage que l'on a fait du crédit, des richesses, des emplois, des charges. Au contraire la bassesse de l'extraction, la mauvaise éducation, les défauts de l'esprit & les vices du coeur, l'abus du crédit, de l'autorité, des richesses, &c. fournissent matiere à l'invective. Les catilinaires de Ciceron & les philippiques sont de ce dernier genre, mais non pas uniquement; car à d'autres égards, elles rentrent dans le genre délibératif & dans le judiciaire. (G)
Parmi les sources de la loüange & de l'invective
dont on vient de faire l'énumération, il en est
où la justice & la raison nous défendent de puiser:
on peut en loüant un homme recommandable rappeller
la gloire & les vertus de ses ayeux; mais il
est ridicule d'en tirer pour lui un éloge. L'on peut
& l'on doit démasquer l'artifice & la scélératesse
des méchans, lorsqu'on est chargé par état de défendre
contre eux la foiblesse & l'innocence; mais
c'est eux - mêmes, non leurs ancêtres que l'on est en
droit d'attaquer, & il est absurde & barbare de reprocher
aux enfans les malheurs, les vices, ou les
crimes des peres. Le reproche d'une naissance obscure
ne prouve que la bassesse de celui qui le fait.
L'éloge tiré des richesses, ou le blâme fondé sur la
pauvreté, sont également faux & lâches. Les noms,
le crédit, les dignités exigent le mérite & ne le
donnent pas. En un mot, pour loüer ou blâmer justement
quelqu'un, il faut le prendre en lui - même,
& le dépouiller de tout ce qui n'est pas lui. Article
de M.
Le genre démonstratif comporte toutes les richesses & toute la magnificence de l'art oratoire. Ciceron dit à cet égard que l'orateur, loin de cacher l'art, peut en faire parade, & en étaler toute la pompe; mais il ajoute en même tems qu'on doit user de réserve & de retenue; que les ornemens qui sont comme les fleurs & les brillans de la raison, ne doivent pas se montrer par - tout, mais seulement de distance en distance. Je veux, dit - il, que l'orate>r place des jours & des lumieres dans son tableau; mais j'exige aussi qu'il y mette des ombres & des enfoncemens, afin que les couleurs vives en fortent avec plus d'éclat. Habeat igitur illa in dicendo admiratio ac summa laus, umbram aliquam ac recessum, quo magis, id quod erit illuminatum, extare atque eminere videatur. Orat. n°. 38. (G)
Démonstratif (Page 4:822)
On dit un assignat démonstratif, un legs démonstratif, une disposition démonstrative.
Ce qui est simplement démonstratif, est fort différent de ce qui est limitatif; par exemple, un assignat est démonstratif, lorsqu'en constituant une rente à prix d'argent, on dit à prendre sur un tel héritage, cela n'empêche pas le créancier de se pourvoir sur les autres biens du débiteur; au lieu que si un homme legue une rente à prendre sur un tel fonds, cet assignat est limitatif.
Les principes en fait de démonstration & de clauses démonstratives, sont qu'une fausse démonstration ne vitie pas la disposition lorsque l'objet de celle - ci est d'ailleurs certain; par exemple, si le testateur dit, je legue ma maison de Paris que j'ai achetée, le legs de la maison est valable, quoique la maison
DÉMONSTRATION, TEMOIGNAGE (Page 4:822)
DÉMONSTRATION, TEMOIGNAGE
DÉMONSTRATION (Page 4:822)
DÉMONSTRATION, s. f. (Philos.) est un raisonnement
qui contient la preuve claire & invincible
de la vérité d'une proposition. Voyez
Une démonstration est un argument convainquant,
par lequel on prouve que les deux premieres propositions
d'un syllogisme sont certaines; d'où résulte
nécessairement la certitude de la conclusion qu'on
veut en tirer. Voyez
Une démonstration est ordinairement composée de trois parties: l'explication, la préparation, & la conclusion.
Dans l'explication, on expose & on fait connoître les choses qui sont données ou accordées, & dont on se servira pour arriver à la démonstration.
Dans la préparation, on fait quelques remarques
ou opérations préliminaires, nécessaires à la démonstration. Voyez
Enfin dans la conclusion on établit par des argumens
invincibles, la vérité de la proposition qu'on
s'est proposé de prouver. Voyez
La méthode de démontrer des Mathématiciens,
est la même que celle des Logiciens, pour tirer des
conclusions des principes. En effet, les démonstrations des Mathématiques ne sont autre chose que
des suites d'enthymèmes, ou de syllogismes dont on
omet les prémisses, soit en les sous - entendant, soit
en les rappellant par des citations. Pour qu'une démonstration soit parfaite, il faut que les prémisses
de chaque syllogisme soient prouvées par de nouveaux
syllogismes, jusqu'à ce qu'enfin on arrive en
remontant à un syllogisme dont les prémisses soient
ou des définitions, ou des axiomes. Voyez
En effet, on pourroit prouver qu'on ne sauroit
faire une bonne démonstration, à moins qu'on ne
suive exactement les regles des syllogifines. Cla<pb->
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