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Les définitions des Mathématiciens regardées comme
définitions de nom, sont absolument arbitraires,
c'est - à - dire qu'on peut donner aux objets des
mathématiques tel nom, & aux mots tel sens qu'on
veut. Cependant il faut autant qu'il est possible se
conformer à l'usage de la langue & des savans; il seroit
ridicule, par exemple, de définir le triangle une
figure ronde, quoiqu'on pût faire à la rigueur des
élémens de Géométrie exacts (mais ridicules) en
appellant triangle ce qu'on appelle ordinairement
cercle. Voyez
Definition (Page 4:749)
Les définitions de l'orateur different beaucoup dans la méthode de celles du dialecticien & du philosophe. Ces derniers expliquent strictement & séchement chaque chose par son genre & sa différence: ainsi ils définissent l'homme un animal raisonnable. L'orateur se donne plus de liberté, & définit d'une maniere plus étendue & plus ornée. Il dira, par exemple: l'homme est un des plus beau> ouvrages du Créateur, qui l'a formé à son image, lui a donné la raison, & l'a destiné à l'immortalité: mais cette définition, à parler exactement, tient plûtôt de la nature d'une description que d'une définition proprement dite.
Il y a différentes sortes de définitions oratoires. La premiere se fait par l'énumération des parties d'une chose; comme lorsqu'on dit, que l'éloquence est un art qui consiste dans l'invention, la disposition, l'élocution, & la prononciation. La seconde définit une chose par ses effets: ainsi l'on peut dire que la guerre est un monstre cruel qui traine sur ses pas l'injustice, la violence, & la fureur; qui se repait du sang des malheureux, se plaît dans les larmes & dans le carnage; & compte parmi ses plaisirs, la desolation des campagnes, l'incendie des villes, le ravage des provinces, &c. La troisieme espece est comme un amas de diverses notions pour en donner une plus magnique de la chose dont on parle, & c'est ce que les rhéteurs nomment definitiones conglobatoe: ainsi Cicéron définit le sénat romain, templum sanctitatis, caput urbis, ara sociorum, portus omnium gentium. La quatrieme consiste dans la négation & l'affirmation, c'est à - dire à désigner d'abord ce qu'une chose n'est pas, pour faire ensuite mieux concevoir ce qu'elle est. Cicéron, par exemple, voulant définir la consulat, dit que cette dignité n'est point caractérisée par les haches, les faisceaux, les licteurs, la robe prétexte, ni tout l'appareil extérieur qui l'accompagne, mais par l'activité, la sagesse, la vigilance, l'amour de la patrie; & il en conclud que Pison qui n'a aucune de ces qualités, n'est point véritablement consul, quoiqu'il en porte le nom & qu'il en occu<cb->
On peut rapporter à cette derniere classe des définitions métaphoriques, cinq définitions de l'homme assez singulieres pour trouver place ici. Les Poëtes feignent que les Sciences s'assemblerent un jour par l'ordre de Minerve pour définir l'homme. La Logique le définit, un court enthymeme, dont la naissance est l'antécédent, & la mort le conséquent: l'Astronomie, une lune changeante, qui ne reste jamais dans le même état: la Géométrie, une figure sphérique, qui commence au même point où elle finit: enfin la Rhétorique le définit, un discours dont l'exorde est la naissance, dont la narration est le trouble, dont la peroraison est la mort, & dont lesfigures sont la tristesse, les larmes, ou une joie pire que la tristesse. Peut - être par cette fiction ont - ils voulu nous donner à entendre que chaque art, chaque science, a ses termes propres & consacrés pour définir ses objets. (G)
A l'égard des définitions philosophiques, elles sont
d'autant plus essentielles dans les choses mêmes les
plus familieres, que les hommes ne sont jamais en
contradiction que pour n'avoir pas défini, ou pour
avoir mal défini. L'erreur n'est guere que dans les
termes. Ce que j'assûre d'un objet, je l'assûre de l'idée
que j'y attache: ce que vous niez de ce même
objet, vous le niez de l'idée que vous y appliquez.
Nous ne sommes donc opposés de sentimens qu'en
apparence, puisque nous parlons de deux choses distinctes
sous un même nom. Quand vous lirez clairement
dans mon idée, quand je lirai clairement dans
la vôtre, vous affirmerez ce que j'affirme, je nierai
ce que vous niez; & cette communication d'idées
ne s'opere qu'au moyen des définitions. Voyez
DÉFINITOIRE (Page 4:749)
DÉFINITOIRE, (Jurispr.) est l'assemblée des définiteurs,
où se reglent les affaires d'un ordre religieux,
ou d'une province du même ordre. Voyez cidevant
DEFLAND (Page 4:749)
DEFLAND, (Géog. mod.) contrée méridionale de la Hollande; elle est située entre le Rhinland, le Icsselland, la Meuse, & la mer: & elle a pour capitale Delft.
DÉFLEURIR (Page 4:749)
DÉFLEURIR, v. act. (Jard.) on dit qu'une plante est défleurie, quand elle a perdu sa fleur. On le dit encore d'une prune ou d'une pêche, qui en la maniant auroit perdu son velouté. (K)
DÉFLEXION (Page 4:749)
DÉFLEXION, s. f. (Phys.) est l'action par laquelle un corps se détourne de son chemin, en vertu d'une cause étrangere & accidentelle; ou, si l'on aime mieux, déflexion se dit du détour même. Ce mot vient du latin deflectere, detourner.
Déflexion des raiyons de lumiere, est cette propriété des raiyons, que M. Newton a nommée inflexion, & d'autres diffraction. Voyez ces mots. Elle consiste en ce que les raiyons de lumiere qui rasent un corps opaque ne continuent pas leur chemin en ligne droite, mais se détournent en se pliant, & se plient d'autant plus qu'ils sont plus proches du corps. Il paroît que le P. Grimaldi Jésuite, est le premier qui ait remarqué cette propriété. Mais M. Newton l'a examinée beaucoup plus à fond, comme on le peut voir dans son optique. (O)
DÉFLORATION (Page 4:749)
DÉFLORATION, s. f. (Hist. mod.) action par laquelle
on enleve de force la virginité à une fille.
Voyez
Les anciens avoient tant de respect pour les vierges, qu'on ne les faisoit point mourir sans leur avoir auparavant ôté leur virginité. Tacite l'assûre de la fille encore jeune de Sejan, que le bourreau viola dans la prison avant que de la faire mourir. On attribue aux habitans de la côte de Malabar la bisarre coûtume de payer des étrangers pour venir déflorer leurs femmes, c'est - à - dire en prendre la premiere fleur.
Chez les Ecossois, c'étoit un droit de seigneur de déflorer la nouvelle mariée; droit qui leur fut, diton, accordé par leur roi Evenus, qu'on ne trouve pas néanmoins dans la liste que nous en avons. On prétend que ce droit leur fut ôté par Malenne, qui permit qu'on s'en rachetât pour un certain prix qu'on appelloit morcheta, ou un certain nombre de vaches par allusion au mot de marck, qui dans les langues du Nord signifie un cheval. Buchanan dit aussi qu'on s'en rachetoit pour un demi - marc d'argent.
Cette coûtume a eu lieu dans la Flandre, dans la Frise, & en quelques lieux d'Allemagne, si l'on en croit différens auteurs.
Par la coûtume d'Anjou & du Maine, une fille après vingt - cinq ans se peut faire déflorer, sans pouvoir être exhérédée par son pere.
Ducange cite un arrêt du 19 Mars 1409, obtenu par les habitans d'Abbeville contre l'évêque d'Amiens, qui faisoit racheter pour une certaine somme d'argent la défense qu'il avoit faite de consommer le mariage les trois premieres nuits des noces: ce qui étoit fondé sur le quatrieme concile de Carthage, qui l'avoit ordonné pour la révérence de la bénédiction matrimoniale. Chambers. (G)
DÉFONCER (Page 4:750)
DÉFONCER, (Artificier.) ce mot signifie l'effet de l'action du feu sur la composition d'un artifice, lorsque n'étant pas suffisamment retenue par un étranglement, ou du carton bien replié, elle est chassée hors du cartouche avant que d'être consumée. Dict. de Trév.
Défoncer un cuir (Page 4:750)
Défoncer (Page 4:750)
DÉFOUETTER (Page 4:750)
DÉFOUETTER, (Reliure.) quand les livres sont
foüettés (voyez
DÉFOURNER (Page 4:750)
DÉFOURNER, v. act. en général tirer d'un four.
Défourner (Page 4:750)
DÉFRICHER (Page 4:750)
DÉFRICHER, v. act. (Jard.) défricher une terre, c'est en ôter les mauvaises herbes par des labours, lorsqu'elle a été long - tems abandonnée. (K)
DEFTARDAR ou DEFTERDAR (Page 4:750)
DEFTARDAR ou DEFTERDAR, s. m. (Hist.
mod.) surintendant des finances ou grand - thrésorier
de l'empire Ottoman. Ce nom est composé du mot
defter, qui signifie dans langue turque cahier, mémoire,
&c. & qui selon la conjecture très - vraissemblable du
très - savant Mesgnien Meninski, est originairement
un nom grec que les Turcs ont pris des peuples qu'ils
ont conquis; car
Meninski l'appelle supremus thesaurarius, grandthrésorier, proeses cameroe, comme qui diroit président de l'échiquier ou surintendant des finances. Castel le fait gardien & contrôleur des finances de l'empire.
Le defterdar, ou comme Vigenere l'appelle dephterderi, est celui qui tient les rôles & les états de la
milice & des finances, qui reçoit tous les revenus
du grand - seigneur, qui paye les troupes, & qui
fournit toute la dépense nécessaire pour les affaires
publiques; & par - là cette charge est différente de
celle du chasnadar, qui est seulement thrésorier du
serrail, au lieu que le defterdar l'est de l'état. Voyez
Il y a, suivant Ricant, un defterdar dans chaque beglerbeglio ou gouvernement. Vigenere assure qu'il n'y en a que deux; l'un pour l'Europe & l'autre pour l'Asie. Le premier réside à Constantinople, & a sous lui deux commis généraux ou intendans; l'un pour la Hongrie, Valachie, Transylvanie, Croatie, Bulgarie, Servie, Bosnie, &c. l'autre pour la Grece, la Morée, & les îles de l'archipel.
Chacun d'eux a autant d'agens qu'il y a de sangiackats dans sa province; & chacun de ceux - ci, autant de commis subalternes qu'il y a de sabassifs dans leur sangiackat, pour tenir un registre de simariots dans leur district. Le defterdar d'Asie a sous lui deux députés ou intendans généraux, l'un pour la Natolie & l'autre pour la Syrie, l'Arabie, & l'Egypte, qui ont pareillement plusieurs commis ou clercs comme ceux d'Europe. Chambers.
Autrefois le defterdar n'étoit point du nombre des grands de la porte, & ne prenoit que le titre d'effendi, c'est - à - dire révérend. Mais depuis que quelques defterdars se sont distingués par leur habileté dans le maniement des finances, & se sont rendus nécessaires à l'état & au grand - seigneur, on a illustré cet officier de la qualité de pacha. Il a séance au divan, & en tient un particulier dans son serrail pour ce qui concerne les finances. Cette place est ordinairement remplie par une créature du grand - visir. Sa charge est des plus considérables de l'état. Cutre le détail de toutes les finances, il a encore soin des armées, des siéges, & des travaux. Ses ordres sont par - tout exécutés comme ceux du sultan même; & il'est ordinairement en bonne intelligence avec le grand - visir, qui procure souvent cette charge à un de ses amis. La suite de ses officiers & domestiques n'est guere moins grande que celle du grand - visir. (G) (a)
DEFUNER les mats (Page 4:750)
DEFUNER
DEGAGEMENT (Page 4:750)
DEGAGEMENT, s. m. en Architecture, s'entend de tout petit passage ou corridor pratiqué derriere un appartement, par lequel on peut s'echapper sans passer par les grandes pieces. (P)
DEGAGEMENT forcé (Page 4:750)
DEGAGEMENT
Pour exécuter le premier dégagement forcé, il faut
dans l'instant que l'ennemi force votre épée, dégager
comme il est enseigné au dégagement volontaire;
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