ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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Le déférent des monnoies est constant en France, mais celui du directeur & du graveur sont arbitraires.

     Déférens des hótels des monnoies de France.
A, Paris.     H, La Rochelle.    O, Riom.
B, Roüen.     I, Limoges.        P, Dijon.
C, Caen.      K, Bordeaux.       Q, Perpignan.
D, Lyon.      L, Bayonne.        R, Orléans.
E, Tours.     M, Toulouse.       S, Reims.
G, Poitiers.  N, Montpellier.    T, Nantes.

DEFERLER ou DEFRELER LES VOILES (Page 4:743)

DEFERLER ou DEFRELER LES VOILES (Marine); c'est déployer les voiles pour en faire usage & les mettre dehors. (Z)

DEFERMER (Page 4:743)

DEFERMER un bateau (terme de riviere); c'est détacher la corde qui le tient attaché aux anneaux de fer ou ailleurs. Fermer est le contraire. Voyez les anciennes ordonnances.

DEFERRER (Page 4:743)

DEFERRER (se) (Maréchall.) se dit d'un cheval dont le fer quitte le pié sans que personne y touche. Les chevaux qui ont mauvais pié ou qui forgent, se déferrent souvent. Voyez Forger. (V.)

DEFETS (Page 4:743)

DEFETS, s. m. pl. (terme de Librairie & Imprimerie); ce sont les feuilles imprimées d'un Livre qui restent après que les assemblages sont faits. Voyez Assemblages. Comme il est moralement impossible que toutes les feuilles d'un livre soient au même nombre immédiatement après l'impression, soit parce que les rames de papier qui doivent être de cinq cens feuilles, ne sont pas toutes également bien comptées, soit parce que dans le cours de l'impression le nombre des différentes feuilles qui se gâtent ou qui se déchirent, est inégal; il arrive qu'une ou plusieurs feuilles du livre manquent à la fin des assemblages lorsqu'il en reste encore des autres. Ces feuilles qui restent, se nomment défets, du mot latin defectus, parce que réunies elles ne peuvent pas former des exemplaires complets. On a l'attention de les recueillir & de les conserver, pour servir à completter dans la suite les exemplaires du même livre qui peuvent se trouver imparfaits ou défectueux.

DEFI - D'ARMES (Page 4:743)

DEFI - D'ARMES, s. m. (Hist. mod.) se dit proprement du cartel ou provocation au combat, fort en usage dans les siecles précédens, de particuliers à particuliers, pour soûtenir la réputation de bravoure de leur nation.

M. de Sainte - Palaye, dans son ouvrage sur la Chevalerie ancienne & moderne, remarque que la France & l'Angleterre, si long - tems ennemies, ont vû souvent, même dans les tems de treve ou de paix, leurs champions se faire des défis mutuels pour soûtenir la prééminence de valeur, sans cesse disputée entre les deux nations. On lit dans l'histoire de Charles VI. par le moine de S. Denis (liv. XXII. ch. viij.) la substance des lettres de défi du duc d'Orléans, adressées en 1402 au duc de Lancastre, pour le combattre à la tête de cent gentilshommes, sous la condition que les vaincus seroient à la discrétion des vainqueurs. Le cartel fut mal reçu; le héraut qui le porta, renvoyé sans présent contre la noble coûtume, & le combat rejetté comme inégal, depuis que Lancastre étoit monté sur le throne d'Angleterre.

Nos historiens ont décrit quantité de défi - d'armes des Anglois contre les François, outre les défis des Espagnols & des Portugais. Voyez, par exemple, dans Froissard, liv. IV. le détail d'un défi d'armes près de Calais, pendant trente jours consécutifs (à l'exception des vendredis) qui fut proposé par trois chevaliers chambellans du roi, & vous trouverez plusieurs faits curieux sur cette matiere.

On sait que l'amour & les dames figuroient souvent avec honneur dans les cartels envoyés pour ces défi - d'armes. Monstrelet nous a conservé soigneusement les exploits qui se donnerent de part & d'autre pour un pareil défi, en l'année 1400, entre un che<cb-> valier Anglois, demandeur, & Michel Dorris Arragonois, défendeur.

Ces sortes de défi avoient leurs lois, mais celle qui exigeoit la permission du roi fut communément négligée. Un seigneur d'Angleterre, nommé Cornouaille, en 1409, étant passé en France sous un sauf - conduit pour le défi - d'armes à outrance, pour l'amour de sa dame, trouva un chevalier tout prêt à lui accomplir le fait d'amour, & ils étoient sur le point de commencer le combat quand ils furent séparés par ordre du roi.

On pourroit ajoûter à ces défis tous ceux qui furent proposés dans diverses factions, qui trop souvent partagerent notre nation & nos princes, comme celle des Armagnacs, des Orléanois, des Bourguignons, des Royalistes. Jean le Fevre de Saint - Remy fait le récit du défi - d'armes qui fut proposé en 1414, pendant le siege d'Arras à Lens en Artois, entre quatre François & quatre Bourguignons.

Enfin, on pourroit inscrire dans la liste de tant de défi - d'armes, celui que Henri IV. en 1590, après la levée du siege de Paris, offrit par un héraut au duc de Mayenne pour vuider leur querelle, afin qu'un combat décisif terminât une fois les calamités de la France. Le chevalier Novenaire fait aussi mention, sous l'an 1591, du défi du comte d'Essex au comte de Villars qui commandoit dans Roüen pour la ligue. Le comte d'Essex offroit de soûtenir à pied ou à cheval, armé ou en pourpoint, que la querelle du roi étoit plus juste que celle de la ligue; que lui comte d'Essex étoit meilleur que Villars, & qu'il avoit une plus belle maîtresse que Villars. Celui - ci répond qu'il ne croit point ce que le Comte d'Essex avançoit de l'excellence de sa maîtresse.

Ces divers exemples que rapporte M. de Saint - Palaye dans l'ouvrage curieux que j'ai déja cité au commencement de cet article, peuvent suffire, j'y renvoie le lecteur, de même qu'au Théatre d'honneur de la Colomblere, & je finis par une remarque importante. Les défi d'armes de particuliers à particulièrs ont pris leur origine dans la pratique de défier son ennemi avant que de l'attaquer à force ouverte; pratique qui, des Grecs & des Romains, a passé dans toutes les nations qui ont connu les lois de la guerre. Nous lisons dans Froissard, tome I. ch. xxxjv. qu'Edoüard roi d'Angleterre ayant été fait vicaire de l'empire, avec un pouvoir très - ample: « Fut - là, dit l'historien, renouvellé un jugement & statut, & affermé qui avoit été fait au tems passé à la cour de l'empereur, qui étoit tel, que qui vouloit autrui grever ou porter dommage, il le devoit défier trois jours devant son fait: qui autrement le faisoit, il devoit être atteint de mauvais & vilain fait ». Confrontez les articles Heraut, Cartel, Combat judiciaire, Combat singulier, Duel, Déclaration de guerre, &c. Cet article est de M. le Chevalier de Jaucourt.

DÉFICIENT (Page 4:743)

DÉFICIENT, adj. (Arithmétique.) Les nombres déficiens sont ceux dont les parties aliquotes ajoûtées ensemble font une somme moindre que le tout dont elles sont parties. Voyez Nombre.

Tel est le nombre 8, dont les parties aliquotes 1, 2, 4, prises ensemble, ne font que 7. Voyez Abondant.

Soit a b un nombre qui est le produit de deux nombres premiers a, b, b étant > a. Pour que a b soit un nombre déficient, il faut que 1 + a + b < a b, c'est - à - dire que [omission: formula; to see, consult fac-similé version] < b. Ainsi, par exemple, 2 5 ou 10 est un nombre déficient.

Puisque b est supposé > a, & que b & a sont des nombres premiers, donc b est au moins 3. Or, quel que soit a, on a [omission: formula; to see, consult fac-similé version] = [omission: formula; to see, consult fac-similé version], c'est - à - dire, [p. 744] [omission: formula; to see, consult fac-similé version]. Donc, 1°. si a=2, & que b soit > 3, ab sera un nombre défectif. 2°. Si a > 2, ab sera toûjours défectif. On peut, à l'exemple de ce théorême, en faire une infinité d'autres pareils sur ces sortes de nombres. Voyez Nombre parfait.

Hyperbole déficiente ou défective. Voy. Defectif.

DEFICIT (Page 4:744)

DEFICIT, s. m. (Jurisprudence) terme latin usité au palais pour exprimer quelque chose qui manque. On dit, par exemple, qu'une telle piece on une cote entiere d'un inventaire ou d'une production est en deficit; on dit aussi qu'une telle somme est en deficit dans la caisse d'un trésorier ou receveur public. (A)

DEFIE (Page 4:744)

DEFIE l'ancre du bord, (Marine.) c'est empêcher que l'ancre ne donne contre bord. (Z)

Défie du vent (Page 4:744)

Défie du vent, (Marine.) c'est un avertissement que l'on donne à celui qui gouverne, afin qu'il ne prenne pas vent devant, & qu'il ne mette pas en ralingue, c'est - à - dire, mettre le vaisseau de façon que le vent ne donne point dans les voiles. (Z).

DEFIER (Page 4:744)

DEFIER (se), en termes de Marine, c'est être en garde & prendre ses précautions pour empêcher qu'il n'arrive quelque accident, comme de faire un abordage, de toucher sur des bas fonds, &c. (Z)

DEFILÉ (Page 4:744)

DEFILÉ, en terme de guerre, est un passage ou chemin étroit, à - travers lequel un corps d'infanterie ou de cavalerie ne peut passer qu'en défilant, & en formant un très - petit front, de sorte que l'ennemi peut profiter de cette occasion pour arrêter ce corps dans sa marche, & pour l'attaquer avec avantage; parce que le front & la queue ne peuvent en cet état se secourir réciproquement l'une l'autre. Chambers.

Quand une armée est obligée de lever un siége, ou de s'éloigner de l'ennemi, elle assûre sa retraite, s'il lui est possible, en faisant ensorte que l'ennemi, pour la suivre, soit contraint de passer quelques défilés que l'on fait garder. Ces défilés, en cas d'attaque, peuvent être défendus facilement, parce que l'ennemi ne peut profiter de sa supériorité, ne pouvant attaquer qu'avec un front égal à l'ouverture du défilé. Lorsqu'une armée s'engage dans un défilé, le général doit toûjours en faire garder l'entrée par un corps des troupes de l'arriere - garde jusqu'à ce que l'armée soit entierement passée. Voyez Décamper & Retraite. Les anciens donnoient le nom de portes aux défilés qui avoient peu d'ouvertures, & qui ne pouvoient être franchis ou passés ni à droite ni à gauche, à cause des montagnes escarpées, entre lesquelles le passage ou le défilé se trouvoit; telles sont les portes caspiennes si célebres dans l'histoire d'Alexandre le Grand, dans la retraite des dix mille, &c. Ces sortes de défilés s'appellent cols dans les Pyrénées & dans les Alpes. (Q).

DEFILER, aller par file (Page 4:744)

DEFILER, aller par file; c'est marcher sur un petit front, ou sur très - peu de files. Voyez File. & Defilé .

On dit: l'armée commença à défiler par la gauche, & elle étoit obligée de défiler à chaque instant, à cause des marais & des bois. Chambers.

Toutes les fois qu'une troupe marche sur un moindre front que celui sur lequel elle étoit en bataille, cette manoeuvre s'appelle défiler, quoique ce terme soit plus exact lorsque la troupe marche sur un très petit front.

Il est très - commun, pour la commodité seule de l'infanterie, de la faire marcher sur un moindre front que celui du bataillon. Aussi rien n'est - il si commun que de défiler.

Les manieres de défiler sont fort variées; mais elles se réduisent aux mêmes principes, soit que l'on défile par petites parties du bataillon, c'est - à - dire que peu d'hommes marchent ensemble & de même front, ou que l'on defile peu de grandes parties.

On appelle défiler par rangs, lorsque tous les hommes d'un même rang marchent les premiers, ensuite ceux d'un autte rang, & ainsi des autres.

On appelle défiler par file, lorsqu'un nombre de files marchent ensemble, puis un autre nombre pareil, & ainsi de suite.

Défiler de suite, c'est faire marcher une troupe pour occuper le terrein qui est à un de ses flancs. Ce terme n'est guere en usage dans notre Tactique moderne; mais il est employé par les anciens tacticiens, & il n'y en a point d'autre substitué à sa place. Défiler par marche ou quart de marche, voyez Division. (Q)

Défiler (Page 4:744)

Défiler, v. a. (terme de Chandelier.); c'est lever de dessus les baguettes les chandelles quand elles sont finies, & qu'il ne s'agit plus que de les encaisser. V. l'article Chandelle.

DÉFINI (Page 4:744)

DÉFINI, adj. (terme de Grammaire.) qui se dit de l'article le, la, les, soit qu'il soit simple ou qu'il soit composé de la préposition de. Ainsi du, au, des, aux, sont des articles définis; car du est pour de le, au pour à le, des pour de les, & aux pour à les. On les appelle définis, parce que ce sont des prénoms ou prépositifs qui ne se mettent que devant un nom pris dans un sens précis, circonscrit, déterminé & individuel. Ce, cet, cette, est aussi un prépositif défini: mais de plus il est démonstratif.

Les autres prépositifs, tels que tout, nul, aucun, chaque, quelque, un, dans le sens de quidam, ont chacun leur service particulier.

Quand un nom est pris dans un sens indéfini, on ne met point l'article le, la, les; on se contente de mettre la préposition de ou la préposition a, que les grammairiens appellent alors mal - à - propos articles indéfinis; ainsi le palais du roi pour de le roi, c'est le sens défini ou individuel: un palais de roi, c'est un sens indéfini, indéterminé ou d'espece, parce qu'il n'est dit d'aucun roi en particulier. Voyez Article.

Défini & indéfini se disent aussi du prétérit des verbes françois. En Latin un verbe n'a qu'un prétérit parfait, feci; mais en François, ce prétérit est rendu par j'ai fait, ou par je fis. L'un est appellé prétérit défini ou absolu, & l'autre indéfini ou relatif; sur quoi les grammairiens ne sont pas bien d'accord, les uns appellant défini ce que les autres nomment indéfini: pour moi je crois que j'ai fait est le defini & l'absolu, & que je fis est indéfini & relatif; je fis alors, je fis l'année passée. Mais après tout l'essentiel est de bien entendre la valeur de ces prétérits & la différence qu'il y a de l'un à l'autre, sans s'arrêter à des minuties. (F)

DEFINITEUR (Page 4:744)

DEFINITEUR, s. m. (Jurisprudence.) définitor seu consultor, est le titre que l'on donne dans certains ordres religieux à ceux qui sont choisis dans le nombre des supérieurs & religieux du même ordre, assemblés pour le chapitre général ou provincial, à l'effet de régler les affaires de l'ordre ou de la province ou congrégation. Pendant la tenue du chapitre, toute l'autorité est commise aux définiteurs pour faire les réglemens, définitions, statuts, decrets qu'ils jugeront convenables au bien du corps: ce sont eux aussi qui font les élections des supérieurs pour les maisons de leur ordre.

Le lieu où s'assemblent les définiteurs s'appelle le définitoire; on donne aussi quelquefois ce nom à l'assemblée des définiteurs; c'est proprement le tribunal de l'ordre par lequel toutes les affaires purement régulieres sont jugées.

Il y a deux sortes de définiteurs; savoir, les définiteurs généraux, & les définiteurs particuliers. Les définiteurs généraux sont ceux que chaque chapitre provincial députe au chapitre général pour régler les affaires de tout l'ordre; l'assemblée de ces définiteurs s'appelle le définitoire général. Les définiteurs particu<pb->

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