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Découvrir (Page 4:707)
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DECRASSER (Page 4:707)
DECRASSER. Décrasser un cuir, terme de Corroyeur; c'est une façon que ces ouvriers donnent aux
cuirs, lorsqu'ils en ôtent, tant du côté de chair que
du côté de fleur, ce qu'il peut y avoir de trop de
suif, d'huile, & autres matieres qu'on a employées
pour les préparer. Cette opération se fait avec une
pontelle de bois ou de liége, selon la qualité de la
peau ou de l'ouvrage. Voyez
Décrasser (Page 4:707)
Pour l'or, l'adoucissement au borax est le plus sûr moyen de rendre le lingot sain.
Il signifie 2°. l'action de bien nettoyer, décrasser les ouvrages destinés à être soudés aux endroits que doit couvrir la soudure, & où la crasse pourroit empêcher la fusion, ou du moins la rendre imparfaite; & l'attention à ne pas ménager les lotions sur les bijoux d'or qu'on est obligé de mettre en couleur, à cause du mat; dans ce cas les saletés occasionnent des taches, & obligent souvent de recommencer l'opération.
DECREDITÉ (Page 4:707)
DECREDITÉ, qui n'a plus de crédit. Un négociant décrédité est un homme qui ne trouve pas à emprunter la moindre somme. Une boutique décréditée est une boutique où l'on ne voit plus de chalands. Une étoffe décréditée est celle qui n'est plus de mode. Dictionn. du Comm. & de Trév. (G)
DECREDITER (Page 4:707)
DECREDITER, ôter le crédit à quelqu'un, lui faire perdre sa réputation; cette expression a lieu dans le Commerce: par exemple, les envieux de ce négociant le décréditent par - tout par leurs calomnies.
Décréditer (Page 4:707)
DECREPITATION (Page 4:707)
DECREPITATION, s. f. (Chimie.) on entend par ce mot l'espece d'explosion successive ou par coups secs & souvent repétés, de certains sels exposés au feu. Jusqu'ici on ne connoît communément que deux sels qui ayent cette propriété; savoir le sel marin & le tartre vitriolé.
Dans la décrépitation ces sels perdent l'eau de leur crystallisation, & la symmétrie de leurs crystaux se dérange totalement.
L'opération par laquelle on fait décrépiter un sel, s'appelle aussi décrépitation dans les laboratoires; & le sel privé de l'eau de sa crystallisation, & réduit en poudre ou en petits éclats, s'appelle sel décrepité.
Cette opération n'est usitée que pour le sel marin;
en voici le manuel:
Le but de la décrépitation du sel marin est de lui
faire perdre l'eau de sa cry stallisation, mais sur - tout
de lui ôter cette propriété même de décrépiter, qui
deviendroit incommode dans la plûpart des opérations
chimiques où ce sel est employé. Voyez
DECREPITUDE (Page 4:707)
DECREPITUDE, s. f. (Medecine.) suite du décroissement
de l'âge, qui se fait par degrés; terme
de la vieillesse, est l'état de desséchement de tout le
corps, effet inévitable de la vie saine même, en conséquence
de laquelle tous les vaisseaux acquierent
un tel degré de solidité, de rigidité, qu'ils font une
résistance presqu'invincible aux fluides qui sont poussés
dans leurs cavités, ensorte qu'ils se contractent,
& se resserrent pour la plûpart au point, que tout le
corps devient aride, sans suc; presque toute la graisse
se consume, ce qui faisoit auparavant une grande
partie du volume du corps; d'où il résulte que l'on
voit sur le dos de la main & au poignet des vieillards,
les tendons saillans & recouverts de la seule
peau rude, écailleuse: les cartilages intervertébraux
se raccornissent, s'amincissent jusqu'à devenir presque
nuls, & laisser les corps des vertebres se toucher
entr'eux, ce qui diminue considérablement la
hauteur du corps, fait courber en - avant l'épine du
dos, rend les vieillards comme bossus, en fait des
squeletes vivans par un vrai marasme dont la cause
est naturelle, & dont la vie dure, laborieuse, &
trop exercée peut hâter les progrès, qui se terminent
par la mort; effet naturel de la constitution du
corps, dont les parties ayant perdu la flexibilité requise
pour entretenir le mouvement qui fait la vie,
cessent d'agir, & restent dans l'état de repos: d'où
l'on peut conclure que les promesses de ceux qui se
flattent d'avoir des moyens de prolonger la vie presque
jusqu'à l'immortalité, ne sont que jactance &
dupperie. Voyez
DECRET (Page 4:707)
DECRET, s. m. (Jurisprud. canoniq.) on appelle ainsi plusieurs compilations d'anciens canons; tels sont le decret de Bouchard de Wormes, ceux d'Yves de Chartres, & de Gratien: nous allons donner une idée de chacune de ces collections.
Bouchard évêque de Wormes, s'est rendu célebre, non - seulement par le zele avec lequel il remplissoit tous les devoirs de l'épiscopat, mais encore par le recueil de canons qu'il composa vers l'an 1008, & qu'il nous a laissé. Plusieurs savans avec lesquels il étoit lié, l'aiderent dans ce travail. Les anciens exemplaires de cet ouvrage ne portent aucun titre; néanmoins divers passages de Sigebert, chronicon. circa annum 1008, & de scriptor. eccles. donnent lieu de croire qu'il eut celui de magnum decretorum volumen, comme faisant un volume plus considérable que la collection de Réginon & autres précédentes. Mais par la suite on se contenta de l'appeller decret, [p. 708]
A la tête de la collection de Bouchard, on trouve une énumération des principales sources où il a puisé. Ces sources sont le recueil des canons, vulgairement appellé le corps des canons, les canons des apôtres, les conciles d'outremer, par lesquels il entend ceux qui ont été tenus en Grece, en Afrique, & en Italie, les conciles d'Allemagne, des Gaules, & d'Espagne, les constitutions des souverains pontifes, les évangiles, & les écrits des apôtres, l'ancien testament, les écrits de S. Gregoire, de S. Jérome, de S. Augustin, de S. Ambroise, de S. Benoît, de S. Basile, de S. Isidore, le pénitentiel romain, ceux de Théodore archevêque de Cantorbery, & de Bede prêtre, dit le vénérable. Bouchard divise son ouvrage en 20 livres. Il traite d'abord de l'autorité du pape, de l'ordination des évêques, de leurs devoirs, & de de la maniere de les juger. Il passe ensuite aux autres ordres du clergé, aux églises, à leurs biens temporels, & aux sacremens. Dans le sixieme livre & les suivans, il traite des crimes & des pénitences qu'on doit imposer pour leur expiation. Il entre à cet égard dans le plus grand détail: il explique la maniere d'imposer & d'observer la pénitence, & les moyens de la racheter, lorsqu'on se trouve dans l'impossibilité de l'accomplir. Tout ceci compose la plus grande partie du decret de Bouchard, & conduit jusqu'au dixseptieme livre. Dans le dix - huitieme, il est parlé de la visite, de la pénitence, & de la réconciliation des malades. Le dix - neuvieme, surnommé le correcteur, traite des mortifications corporelles, & des remedes pour l'ame que le prêtre doit prescrire à chacun, soit clerc, soit laïc, pauvre ou riche, sain ou malade; en un mot aux personnes de tout âge, & de l'un ou de l'autre sexe. Enfin dans le vingtieme, qu'on appelle le livre des spéculations, il est question de la providence, de la prédestination, de l'avenement de l'antechrist, de ses oeuvres, de la résurrection, du jour du jugement, des peines de l'enfer, & de la béatitude éternelle.
Cette collection de Bouchard est extrèmement défectueuse. Premierement, l'auteur n'a pas consulté les originaux des pieces dont il l'a composée, mais il s'est fié aux compilations antérieures; de - là vient qu'ayant fait usage, sur - tout de celle de Reginon, connue sous le titre de disciplinis ecclesiasticis & religione christianâ, d'où il a tiré, suivant la remarque de M. Baluze, 670 articles, il en a copié toutes les fautes. Il lui est même arrivé d'en ajoûter qui lui sont propres, parce qu'il n'a pas entendu son original, & c'est ce que nous allons rendre sensible. Le recueil de Reginon est partagé en deux livres; chacun d'eux commence par divers chefs d'information, auxquels l'évêque doit avoir égard dans l'examen qu'il fait de la conduite des clercs & des laïcs de son diocèse. Ces différens chefs sont appuyés sur l'autorité des canons que Reginon a soin de rapporter. S'il se fonde sur plusieurs canons, après en avoir cité un, il ajoûte souvent dans l'article qui suit ces paroles unde suprà, pour marquer qu'il s'agit en cet endroit du même chef d'information dont il étoit question à l'article précédent. Mais Bouchard s'est imaginé que par ces paroles, unde suprà, Reginon vouloit indiquer la source d'où l'article étoit tiré, & qu'ainsi elle étoit la même pour lors que celle du précédent. Cela est cause que les inscriptions de ces articles sont souvent fausses: par exemple, Reginon, lib. II. cap. ccclxiij. cite un canon du concile d'Ancyre, & dans l'article suivant il cite un autre canon avec l'inscription unde suprà. Bouchard rapportant ce dernier canon, lib. X. cap. j. l'attribue, dans l'idée dont nous
L'importance & la multiplicité de ces imperfections n'ont point empêché Sigebert, ch. cxlj. de scriptor. eccles. de prodiguer à cet ouvrage les éloges les plus outrés, comme si en effet Bouchard n'eût jamais employé que des monumens authentiques, & qu'il eût apporté à cet égard la plus scrupuleuse exactitude. Mais telle étoit l'ignorance de ces tems - là, qu'on recevoit sans aucun examen tout ce qui étoit recueilli par des auteurs de quelque réputation. Il n'est donc pas étonnant si ceux qui ont fait après lui de nouveaux recueils de canons, ont négligé de remonter aux véritables sources, & ont par cette raison conservé les mêmes erreurs dans leurs compilations. Passons maintenant au decret d'Yves de Chartres.
Yves de Chartres, né au diocèse de Beauvais d'une
famille illustre, entra dans sa jeunesse dans l'abbaye
du Bec, & y fit de tels progrès dans l'étude de
la Théologie sous le célebre Lanfranc, qu'il fut bientôt
en état de l'enseigner. Guy évêque de Beauvais,
ayant rassemblé des chanoines dans un monastere
qu'il avoit fait bâtir en l'honneur de S. Quentin,
il mit Yves à leur tête: cet abbé renouvella avec
zele les pratiques austeres de la vie canoniale, qui
étoit tombée dans le relâchement. Dans la suite Urbain II. après avoir déposé Geoffroi évêque de Chartres, nomma. Yves à sa place, & le sacra évêque:
plusieurs prélats, surtout l'archevêque de Sens, s'opposerent
d'abord à cette entreprise du pape, & chasserent
Yves de son siége; mais il y fut rétabli. Dans
le tems qu'il gouvernoit l'église de saint Quentin à
Beauvais, & qu'il y enseignoit la théologie, il composa,
vers l'an 1110, son grand recueil des canons
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