ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"585"> dont les fleurs sont composées de demi - fleurons rangés autour d'un disque faits en forme de tuyaux & stériles, & de fleurons proprement dits rassemblés sur le disque en forme de tête écailleuse & inégale. La semence est nue & mûrit entre les poils qui sont sur la couche. Pontedera, diss. nova. V. Plante. (I)

CYATHE (Page 4:585)

CYATHE, s. m. (Hist. anc.) en latin cyathus, en grec KU/AQOS2, de KU/EN, verser: c'étoit un très - petit gobelet avec lequel on mesuroit le vin ou l'eau que l'on versoit dans les tasses, & cette mesure étoit la douzieme partie du septier; ainsi le septier (sextarius) étoit une mesure composée de douze cyathes. Auguste bûvoit à la fois deux cyathes de vin, & sa plus grande mesure pour tout un repas étoit le septier. On ne dit pas combien il y mettoit d'eau.

Le cyathe étoit par rapport au septier ce que l'once étoit par rapport à l'as ou à la livre; c'est pourquoi on donnoit aux parties du septier les mêmes noms qu'aux parties de l'as. La douzieme partie du septier étoit donc un cyathus ou uncia, & ainsi de suite.

Le cyathe étoit fait pour verser le vin & l'eau dans des tasses. L'usage de ce petit gobelet avoit son incommodité. Celui qui versoit à boire étoit obligé pour remplir une seule tasse, poculum, de puiser à plusieurs reprises, & jusqu'à neuf ou dix fois dans le crater qui étoit un grand vaisseau plein de vin. Le bû veur s'impatientoit; le vin même versé de ce grand vaisseau dans le cyathe, reversé du cyathe dans la tasse, pouvoit s'éventer. Pour remédier à tous ces petits inconvéniens, on inventa l'usage des tasses inégales. On en fit faire de petites, de moyennes, & de grandes: les petites étoient le sextans, qui tenoit deux cyathes; le quadrans, trois cyathes; le triens, quatre cyathes: les moyennes étoient le quincunx, qui tenoit cinq cyathes; le semis ou l'hémine, six cyathes; le septunx, sept cyathes; le bes, huit cyathes: les grandes étoient le dodrans, qui contenoit neuf cyathes; le dextans, dix cyathes; le deunx, onze cyathes.

Les Grecs aussi bien que les Romains ont fait usage & du cyathe & de tasses inégales. Athenée introduit un homme qui se fait verser dix cyathes de vin dans une seule tasse; & voici comme il le fait parler: « Echanson, apporte une grande tasse; verses - y les cyathes qui se boivent à ce que l'on aime; quatre pour les personnes qui sont ici à table, trois pour l'amour; ajoûte encore un cyathe pour la victoire du roi Antigonus. Holà, encore un pour le jeune Démétrius. Verse présentement le dixieme en l'honneur de l'aimable Vénus ». Voilà dix cyathes versés dans une seule tasse pour être bûs en un seul coup.

Chez les Romains, du tems de Martial, lorsqu'on vouloit boire à un ami ou à sa maîtresse, on demandoit autant de cyathes qu'il y avoit de lettres au nom de la personne à qui l'on alloit boire. Voilà pourquoi Horace a dit:

Qui musas amat impares, Ternos ter cyathos attonitus petet Vates, &c. Od. XIX. lib. iij. « Un poëte qui fait sa cour aux muses, ne se fera point prier dans son enthoufiasme pour boire en un seul coup un verre de neuf cyathes». Il ne dit pas boire neuf fois, mais boire neuf cyathes en une seule fois. Voyez Sanadon sur Horace, & la dissert. de M. Boivin le cadet, dans les Mém. de l'académie des Inscript. tom. I.

On ne se servoit pas seulement chez les Grecs & les Romains de cyathes pour mesurer l'eau & le vin à table, mais en général pour mesurer toutes les substances liquides, & même les seches. La Medecine en faisoit un grand usage; aussi les anciens medecins en parlent très - souvent. Galien qui a écrit des mesures des liquides, en marquant leur proportion entre elles par la quantité d'huile ou de vin que chacune contenoit, dit (de pond. & mens. ch. jv.) que le cyathe tenoit douze dragmes d'huile, treize dragmes & un scrupule de vin, d'eau, de vinaigre, & dix - huit dragmes de miel. Nos medecins font aujourd'hui le cyathe d'une once & demie. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

CYATHOIDES (Page 4:585)

CYATHOIDES, (Hist. nat. bot.) genre de plante qui a la forme d'une tasse, d'un creuset, ou d'un petit plat. Sa substance est mince & dure, tandis qu'elle prend son accroissement; son orifice est fermé par une pellicule très - mince, & sa cavité est remplie de fruits faits en forme de lentilles, qui tiennent aux parois intérieures par un pédicule fort court. Ces fruits renferment une sorte de colle fort épaisse qui est mêlée avec des semences ovoides très - petitites. Micheli, nov. plant. gen. Voyez Plante. (I)

CYBELE (Page 4:585)

* CYBELE, s. f. (Myth.) divinité du Paganisme. On l'adora sous les noms d'Ops, Rhée, Vesta, la Bonne - déesse, la mere des Dieux, Dyndimene, la mere Idée, Bérécinthe, &c. Elle étoit fille du ciel & de la terre, & femme de Saturne. Elle fut appellée Cybele du mont Cybelus en Phrigie, où l'on racontoit qu'elle avoit été exposée après sa naissance, nourrie par des bêtes sauvages, & épousée par un patre, & où elle avoit un culte particulier. On la représentoit sur un char traîné par des lions, avec une tour sur la tête, une clé à la main, & un habit parsemé de fleurs. Elle aima Atys, qui eut tant de mépris pour cette bonne fortune, qu'il aima mieux se priver de ce dont il auroit eu besoin pour en bien profiter, que de céder à la poursuite de la bonne déesse. Il se fit cette belle opération sous un pin où il mourut, & qui lui fut consacré. La mere Idée fut envoyée de Pessinunte à Rome sous la forme d'une pierre brute, où elle fut introduite par Scipion Nasica, pour satisfaire aux livres sibyllins où les Romains avoient lû que l'expulsion des Carthaginois dépendoit de l'établissement de son culte en Italie; ils ordonnoient encore que Cybele fût reçue à son arrivée par le plus honnête homme; ce qui fixa le choix sur Nasica. Ses prêtres s'appellerent galli, dactyles, curetes, corybantes; ils promenoient sa statue dans les rues, chantant, dansant, faisant des contorsions, se déchiquetant le corps & escamotant des aumônes. C'étoit à son honneur qu'on célébroit la taurobolie. Voyez Taurobolie; voyez aussi Corybantes, Dactyles, Curetes , &c. On lui sacrifioit tous les ans à Rome une truie, au nom des préteurs, par la main d'un de ses prêtres & d'une prêtresse de Vénus. On a prétendu que ses lions désignoient son empire sur les animaux qu'elle produit & nourrit; sa couronne, les lieux habités dont la terre est couverte; sa clé, les greniers où l'on renferme les semences après la récolte; sa robe, les fleurs dont la terre s'émaille; son mariage avec Saturne, la nécessité du tems pour la génération de toute chose. A la bonne heure.

CYBERNÉSIES (Page 4:585)

CYBERNÉSIES, s. f. (Myth.) fêtes instituées par Thésée, en l'honneur des pilotes qui le servirent dans son expédition de Crete. Cybernésie vient de KUBERNU/W, je gouverne.

CYCEON (Page 4:585)

CYCEON, (Diete.) Le cyceon (KUKEW/N) des anciens Grecs est une espece de potion, qui tenoit lieu en même tems de nourriture & de boisson. Il paroît qu'ils en avoient de deux especes principales; le plus commun n'étoit autre chose que de la farine délayée dans de l'eau; l'autre plus délicat, & dont la composition étoit plus recherchée, étoit préparé avec le vin, différentes farines, le miel, & quelquefois même du fromage.

Hippocrate fait souvent mention des différens cy<pb-> [p. 586] ceons, & sur - tout dans son second livre de dietâ, où il expose assez au long les différentes qualités de ces préparations.

Il paroît par ce passage même, que par le mot de cyceon on n'entendoit quelquefois autre chose que la farine ordinaire de différens grains, comme froment, orge, &c. ou celle qui étoit appellée polenta, A)/LFITON, qui étoit tirée des mêmes grains torrefiés. Tous les cyceons nourrissent bien dans du lait. Hippoc. 2 de dieta, §. IX. Cornarius & Vandus - Linden, après ces mots, tous les cyceons, omnes cyceones, ajoûtent, id est farinoe.

Le cinnus des Latins paroît être une potion fort analogue au cyceon des Grecs. Nonn. de re cibaria. Voyez Rieger, introd. Castel, lexic. &c. (b)

CYCINNIS (Page 4:586)

CYCINNIS, s. f. danse des Grecs. Elle avoit retenu le nom de son inventeur, qui étoit un des satyres suivans de Bacchus: elle étoit moitié grave, moitié gaie, & réunissoit ces deux caracteres; telles sont à - peu - près nos chaconnes, dont le majeur a pour l'ordinaire des couplets legers, forts & fiers, & le mineur des couplets tendres, doux, & voluptueux. Voyez Chaconne. Bonnet, dans son hist. de la danse, croit qu'elle étoit du caractere de nos bourrées, de nos branles, &c. Ce n'est pas la seule erreur dans laquelle cet auteur est tombé; son ouvrage en est plein. Le branle & la bourrée sont en entier d'un genre vif, leger, & gai. La cycinnis ne pouvoit donc pas être d'un pareil genre, puisqu'elle étoit moitié grave, moitié gaie. Voyez Danse. (B)

CYCLADE (Page 4:586)

* CYCLADE, s. f. (Hist. anc.) habillement de femme, arrondi par le bas & bordé d'un galon de pourpre. C'étoit aussi l'étoffe de la robe; on y brodoit quelquefois des fleurs en or. Les femmes la portoient sous le pallium; & des hommes l'empruntoient pour se travestir en bouffons.

Cyclades (Page 4:586)

Cyclades, (Géog. mod.) c'est le nom de plusieurs îles de l'Archipel, qui paroissent rangées les unes près des autres en forme de cercle. Voy. Archipel.

CYCLAMEN ou PAIN DEPOURCEAU (Page 4:586)

CYCLAMEN ou PAIN DEPOURCEAU, (Bot. & Jard.) est une plante vivace qu'on appelle pain de pourceau, à cause que ces animaux s'en nourrissent dans les champs. Elle jette des feuilles larges, presque rondes, d'un verd brun, marquetées par - dessus, & purpurines par - dessous. Il sort de leur milieu des pédicules longs, dont la sommité est chargée de fleurs rouges, blanches, ou jaunes, à une seule feuille divisée en cinq parties repliées sur elles - mêmes. Un pistil s'éleve de son calice, lequel dans la suite devient un fruit rond s'ouvrant en différentes parties, qui contiennent des semences qui en perpétuent l'espece.

Il y a deux cyclamen, le printannier qui veut le Soleil, & l'automnal qui aime l'ombre, & qui sent fort bon. Comme cette plante est vivace, on détalle des cayeux en les coupant de la mere, ensorte qu'il reste un oeil à chaque, & on recouvre ces plaies de terebenthine ou de cire d'Espagne avant de les mettre en terre. On ne les arrose que quand ils commencent à pousser. (K)

CYCLAMOR (Page 4:586)

CYCLAMOR, s. m. (Blason.) espece de bordure que d'autres appellent orlerond.

Barbaro de Venise porte d'argent à un cercle ou cyclamor de gueules.

CYCLE (Page 4:586)

CYCLE, s. m. terme de Chronologie, qui signifie une certaine période ou suite de nombres qui procedent par ordre jusqu'à un certain terme, & qui reviennent ensuite les mêmes sans interruption. Voyez Periode.

Voici quelle a été l'origine des cycles. La révolution apparente du soleil autour de la terre, fut d'abord divisée arbitrairement en 24 heures; & cette division devint la base & le fondement de toutes les mesures du tems. Dans l'usage civil on ne connoît que les heures; ou plûtôt des multiples d'heures, comme les jours, les années, &c. Mais ni le mouvement annuel du soleil, ni celui d'aucun autre corps céleste, ne peut - être mesuré & divisé exactement par le moyen des heures ou de leurs multiples. Par exemple, la révolution annuelle du soleil est de 365 jours & 5 heures, 49 minutes, à très - peu de chose près; celle de la lune de 29 jours, 12 heures, 44 minutes. Voyez Année & Mois.

C'est pour faire évanoüir ces fractions & pour les changer en des nombres entiers, qui ne renfermassent que des jours & des années, que l'on a inventé les cycles; ces cycles comprennent plusieurs révolutions du même astre, & par ce moyen l'astre se trouve après un certain nombre d'années au même endroit du ciel, d'où on a supposé qu'il étoit parti; ou ce qui est la même chose, il se trouve à la même place dans le calendrier civil. Voyez Calendrier. Tel est le fameux cycle de 19 ans.

Ce cycle est aussi nommé cycle de la lune ou cycle lunaire; c'est une période de 19 années solaires équivalente à 19 années lunaires, & 7 mois intercalaires; au bout de ces 19 ans, les pleines & les nouvelles lunes retombent au même jour de l'année Julienne. Voyez Lune. Wolf, élém. d'Astron. & Chambers.

On appelle aussi cette période période Méthonienne, du nom de son inventeur Methon Athénien; on la nomme encore nombre d'or; cependant le nombre d'or se dit plus proprement du nombre qui indique l'année du cycle lunaire pour une année quelconque donnée. Voyez Nombre d'or.

Ainsi à quelque jour que ce soit que les nouvelles & les pleines lunes arrivent dans une certaine année, on peut être assûré qu'après 19 ans écoulés, ces nouvelles & pleines lunes tomberont encore aux mêmes jours du mois; & même selon l'opinion de Methon, qui a été adoptée par les peres de la primitive Eglise, mais qui n'est pas tout - à - fait juste, comme nous le dirons plus bas, elles répondront aux mêmes heures & aux mêmes minutes des jours correspondans. Les anciens avoient une si grande idée de - la commodité & de l'excellence de ce cycle, qu'ils le firent graver en lettres d'or; & c'est pour cela qu'on a donné le nom de nombre d'or au nombre du cycle de Methon, qui répond à chaque année proposée. Voici donc de quelle maniere les nombres de ce cycle répondoient aux jours du calendrier, ou du moins de quelle maniere ils auroient dû y répondre: ayant pris une année quelconque pour le commencement du cycle, & faisant ensorte que le nombre 1 du cycle lui répondît, il ne s'agissoit plus que de trouver par observation les jours de chaque mois auxquels arrivoient les nouvelles lunes, & marquer vis - à - vis des jours de cette même année le caractere I; or supposant que les nouvelles lunes fussent arrivées, par exemple, le 23 Janvier, 21 Février, 23 Mars, 21 Avril, 21 Mai, 19 Juin, &c. & ainsi de suite, on auroit donc mis dans la colomne du cycle lunaire, vis - à - vis ces jours - là, le nombre I; mais l'année suivante, observant de même les nouvelles lunes, il falloit mettre encore, ainsi que le pratiquoient les anciens, le nombre II dans la colomne du cycle lunaire vis - à - vis les jours de chaque observation, c'est - à - dire vis - à - vis le 12 Janvier, le 10 Février, le 12 Mars, le 10 Avril, & ainsi de suite. Car l'année lunaire est composée de 12 lunaisons ou mois lunaires, qui font 354 jours; elle est donc plus courte de 11 jours que l'année civile commune qui est de 365 jours; ainsi les nouvelles lunes d'une année quelconque doivent arriver environ 11 jours plûtôt que celles de l'année précédente. De même la troisieme année il a fallu mettre le caractere III vis - à - vis des jours auxquels les nouvelles lunes ont été observées, & ainsi de suite

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