ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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ceons, & sur - tout dans son second livre de dietâ, où il expose assez au long les différentes qualités de ces préparations.

Il paroît par ce passage même, que par le mot de cyceon on n'entendoit quelquefois autre chose que la farine ordinaire de différens grains, comme froment, orge, &c. ou celle qui étoit appellée polenta, A)/LFITON, qui étoit tirée des mêmes grains torrefiés. Tous les cyceons nourrissent bien dans du lait. Hippoc. 2 de dieta, §. IX. Cornarius & Vandus - Linden, après ces mots, tous les cyceons, omnes cyceones, ajoûtent, id est farinoe.

Le cinnus des Latins paroît être une potion fort analogue au cyceon des Grecs. Nonn. de re cibaria. Voyez Rieger, introd. Castel, lexic. &c. (b)

CYCINNIS

CYCINNIS, s. f. danse des Grecs. Elle avoit retenu le nom de son inventeur, qui étoit un des satyres suivans de Bacchus: elle étoit moitié grave, moitié gaie, & réunissoit ces deux caracteres; telles sont à - peu - près nos chaconnes, dont le majeur a pour l'ordinaire des couplets legers, forts & fiers, & le mineur des couplets tendres, doux, & voluptueux. Voyez Chaconne. Bonnet, dans son hist. de la danse, croit qu'elle étoit du caractere de nos bourrées, de nos branles, &c. Ce n'est pas la seule erreur dans laquelle cet auteur est tombé; son ouvrage en est plein. Le branle & la bourrée sont en entier d'un genre vif, leger, & gai. La cycinnis ne pouvoit donc pas être d'un pareil genre, puisqu'elle étoit moitié grave, moitié gaie. Voyez Danse. (B)

CYCLADE

* CYCLADE, s. f. (Hist. anc.) habillement de femme, arrondi par le bas & bordé d'un galon de pourpre. C'étoit aussi l'étoffe de la robe; on y brodoit quelquefois des fleurs en or. Les femmes la portoient sous le pallium; & des hommes l'empruntoient pour se travestir en bouffons.

Cyclades

Cyclades, (Géog. mod.) c'est le nom de plusieurs îles de l'Archipel, qui paroissent rangées les unes près des autres en forme de cercle. Voy. Archipel.

CYCLAMEN ou PAIN DEPOURCEAU

CYCLAMEN ou PAIN DEPOURCEAU, (Bot. & Jard.) est une plante vivace qu'on appelle pain de pourceau, à cause que ces animaux s'en nourrissent dans les champs. Elle jette des feuilles larges, presque rondes, d'un verd brun, marquetées par - dessus, & purpurines par - dessous. Il sort de leur milieu des pédicules longs, dont la sommité est chargée de fleurs rouges, blanches, ou jaunes, à une seule feuille divisée en cinq parties repliées sur elles - mêmes. Un pistil s'éleve de son calice, lequel dans la suite devient un fruit rond s'ouvrant en différentes parties, qui contiennent des semences qui en perpétuent l'espece.

Il y a deux cyclamen, le printannier qui veut le Soleil, & l'automnal qui aime l'ombre, & qui sent fort bon. Comme cette plante est vivace, on détalle des cayeux en les coupant de la mere, ensorte qu'il reste un oeil à chaque, & on recouvre ces plaies de terebenthine ou de cire d'Espagne avant de les mettre en terre. On ne les arrose que quand ils commencent à pousser. (K)

CYCLAMOR

CYCLAMOR, s. m. (Blason.) espece de bordure que d'autres appellent orlerond.

Barbaro de Venise porte d'argent à un cercle ou cyclamor de gueules.

CYCLE

CYCLE, s. m. terme de Chronologie, qui signifie une certaine période ou suite de nombres qui procedent par ordre jusqu'à un certain terme, & qui reviennent ensuite les mêmes sans interruption. Voyez Periode.

Voici quelle a été l'origine des cycles. La révolution apparente du soleil autour de la terre, fut d'abord divisée arbitrairement en 24 heures; & cette division devint la base & le fondement de toutes les mesures du tems. Dans l'usage civil on ne connoît que les heures; ou plûtôt des multiples d'heures, comme les jours, les années, &c. Mais ni le mouvement annuel du soleil, ni celui d'aucun autre corps céleste, ne peut - être mesuré & divisé exactement par le moyen des heures ou de leurs multiples. Par exemple, la révolution annuelle du soleil est de 365 jours & 5 heures, 49 minutes, à très - peu de chose près; celle de la lune de 29 jours, 12 heures, 44 minutes. Voyez Année & Mois.

C'est pour faire évanoüir ces fractions & pour les changer en des nombres entiers, qui ne renfermassent que des jours & des années, que l'on a inventé les cycles; ces cycles comprennent plusieurs révolutions du même astre, & par ce moyen l'astre se trouve après un certain nombre d'années au même endroit du ciel, d'où on a supposé qu'il étoit parti; ou ce qui est la même chose, il se trouve à la même place dans le calendrier civil. Voyez Calendrier. Tel est le fameux cycle de 19 ans.

Ce cycle est aussi nommé cycle de la lune ou cycle lunaire; c'est une période de 19 années solaires équivalente à 19 années lunaires, & 7 mois intercalaires; au bout de ces 19 ans, les pleines & les nouvelles lunes retombent au même jour de l'année Julienne. Voyez Lune. Wolf, élém. d'Astron. & Chambers.

On appelle aussi cette période période Méthonienne, du nom de son inventeur Methon Athénien; on la nomme encore nombre d'or; cependant le nombre d'or se dit plus proprement du nombre qui indique l'année du cycle lunaire pour une année quelconque donnée. Voyez Nombre d'or.

Ainsi à quelque jour que ce soit que les nouvelles & les pleines lunes arrivent dans une certaine année, on peut être assûré qu'après 19 ans écoulés, ces nouvelles & pleines lunes tomberont encore aux mêmes jours du mois; & même selon l'opinion de Methon, qui a été adoptée par les peres de la primitive Eglise, mais qui n'est pas tout - à - fait juste, comme nous le dirons plus bas, elles répondront aux mêmes heures & aux mêmes minutes des jours correspondans. Les anciens avoient une si grande idée de - la commodité & de l'excellence de ce cycle, qu'ils le firent graver en lettres d'or; & c'est pour cela qu'on a donné le nom de nombre d'or au nombre du cycle de Methon, qui répond à chaque année proposée. Voici donc de quelle maniere les nombres de ce cycle répondoient aux jours du calendrier, ou du moins de quelle maniere ils auroient dû y répondre: ayant pris une année quelconque pour le commencement du cycle, & faisant ensorte que le nombre 1 du cycle lui répondît, il ne s'agissoit plus que de trouver par observation les jours de chaque mois auxquels arrivoient les nouvelles lunes, & marquer vis - à - vis des jours de cette même année le caractere I; or supposant que les nouvelles lunes fussent arrivées, par exemple, le 23 Janvier, 21 Février, 23 Mars, 21 Avril, 21 Mai, 19 Juin, &c. & ainsi de suite, on auroit donc mis dans la colomne du cycle lunaire, vis - à - vis ces jours - là, le nombre I; mais l'année suivante, observant de même les nouvelles lunes, il falloit mettre encore, ainsi que le pratiquoient les anciens, le nombre II dans la colomne du cycle lunaire vis - à - vis les jours de chaque observation, c'est - à - dire vis - à - vis le 12 Janvier, le 10 Février, le 12 Mars, le 10 Avril, & ainsi de suite. Car l'année lunaire est composée de 12 lunaisons ou mois lunaires, qui font 354 jours; elle est donc plus courte de 11 jours que l'année civile commune qui est de 365 jours; ainsi les nouvelles lunes d'une année quelconque doivent arriver environ 11 jours plûtôt que celles de l'année précédente. De même la troisieme année il a fallu mettre le caractere III vis - à - vis des jours auxquels les nouvelles lunes ont été observées, & ainsi de suite

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