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Déclaration, (Page 4:693)
Déclaration signifie encore la même chose que
contre - lettres. Voyez
Déclarátion, (Page 4:693)
Par l'ordonnance des cinq grosses fermes de 1687, les marchands ou voituriers qui veulent faire entrer des marchandises dans le royaume ou en faire sortir, sont obligés d'en faire leur déclaration; ceux qui en sortent, au premier & plus prochain bureau du chargement de leurs marchandises; & ceux qui y entrent, au bureau le plus proche de leur route.
Ces déclarations, soit d'entrée soit de sortie, doivent contenir la qualité, le poids, le nombre & la mesure des marchandises, le nom du marchand ou facteur qui les envoye & de celui à qui elles sont adressées, le lieu du chargement & celui de la destination, enfin les marques & numéros des ballots.
De plus, elles doivent être signées par les marchands ou propriétaires des marchandises ou leurs facteurs, ou même simplement par les conducteurs & voituriers, & être enregistrées par les commis des bureaux où elles se font.
En un mot c'est proprement un double des factures
qui restent entre les mains des visteurs, receveurs
ou contrôleurs, pour leur sùrété, & pour justifier
qu'ils ont fait payer les droits sur le pié porté
par les tarifs. C'est sur ces déclarations fournies au
bureau, que les commis délivrent ce qu'on appelle en
termes de doüane acquit de payement. Voyez
Les capitaines, maîtres, patrons de barques & de vaisseaux, & autres bâtimens marchands qui arrivent dans les ports ou autres lieux où il y a des bureaux, sont tenus de donner pareilles déclarations dans les vingt - quatre heures après leur arrivée, & de présenter leur connoissement: ce n'est qu'ensuite que les marchandises sont visitées, pesées, mesurées & nombrées, & les droits payés.
Les voituriers & conducteurs de marchandises, soit par eau soit par terre, qui n'ont pas en main leurs factures ou déclarations à leur arrivée dans les bureaux, sont tenus de déclarer sur les registres le nombre de leurs balles, ballots, &c. leurs marques & numéros; à la charge de faire ou de rapporter dans quinzaine, si c'est par terre, & dans six semaines si c'est par mer, une déclaration des marchandises en détail; & cependant les balles, ballots, &c. doivent rester en dépôt dans le bureau.
Quand une fois on a donné sa déclaration, on n'y peut plus augmenter ou diminuer, sous prétexte d'omission ou autrement; & la vérité ou la fausseté de la déclaration doit être jugée sur ce qui a été déclaré en premier lieu. Lorsqu'une déclaration se trouve fausse dans la qualité des marchandises, elles doi<cb->
Quoique ces dispositions de l'ordonnance de 1687 semblassent prévenir toutes les contestations qui pourroient survenir entre les marchands & les commis des bureaux, l'expérience ayant appris qu'elles n'étoient encore que trop fréquentes, le roi fit dresser au conseil en 1723 un nouveau reglement sur le même sujet. Il est rédigé en neuf articles, qui expliquent, modifient ou confirment l'ordonnance de 1687. On peut le voir dans le dictionnaire de Comm. de Savary, d'où cet Article est tiré. (G)
DECLARATOIRE (Page 4:693)
DECLARATOIRE, adj. (Jurispr.) On appelle
acte déclaratoire, celui qui ne tend simplement qu'à
faire une déclaration d'un fait ou à expliquer quelque
chose, sans contenir aucune nouvelle obligation
ou disposition. Voyez ci - devant
DECLICQ (Page 4:693)
DECLICQ, s. m. (Art méchan. & Hydraul.) Ce terme désigne toute espece de ressort, tel que celui qu'on attache à un bélier ou mouton d'une pesanteur extraordinaire qu'on éleve bien haut; & par le moyen d'une petite corde qui détache le déclicq, on fait tomber le mouton sur la tête d'un pilot. (K)
DECLIN (Page 4:693)
DECLIN, s. m. (Pathol.) decrementum,
On voit par conséquent que le danger qui se trouve
dans l'état le plus violent des maladies aiguës, est
passé (voyez
C'est sur ce principe que Galien, liv. III. des crises, a prétendu qu'il n'y a plus rien à craindre pour la vie après l'état de la maladie; & que si quelques malades ont péri après ce tems, cela n'est arrivé que par leurs fautes particulieres, ou par celle du medecin; car après que la nature a repris le dessus, dit - il, qu'elle a vaincu en résistant aux plus grands efforts du mal, & qu'elle a détruit les plus grands obstacles qu'elle trouvoit à l'exercice de ses fonctions, il ne peut pas se faire qu'elle succombe ensuite.
Cependant les solides & les fluides du corps ont souffert de si grands changemens par la maladie qui a précedé, qu'il en résulte quelquefois de nouvelles maladies auxquelles les malades succombent; mais alors ce n'est pas, à proprement parler, la premiere qui les fait mourir, c'en est une autre qui est une suite de celle - ci.
I.e déclin n'est pas sensible dans toutes les maladies; celles qui se terminent par la mort n'en ont point, parce qu'elle arrive ordinairement pendant que les symptomes sont dans l'état le plus violent. On ne l'observe souvent pas non plus dans certaines maladies, où il se fait des crises si parfaites, qu'il ne reste rien après qui puisse encore faire subsister quelques symptomes, si ce n'est la foiblesse qui suit la maladie, & qui est proportionnée à sa violence. Il n'est pas question de déclin dans ce cas - là, il suffit au [p. 694]
DECLINABLE (Page 4:694)
DECLINABLE, adj. m. & f. terme de Grammaire.
Il y a des langues où l'usage a établi que l'on pût
changer la terminaison des noms, selon les divers
rapports sous lesquels on veut les faire considérer.
On dit alors de ces noms qu'ils sont déclinables, c'est - à - dire qu'ils changent de terminaison selon l'usage
établi dans la langue. Il y a des noms dont la terminaison
ne varie point; on les appelle indéclinables: tels sont en latin veru & cornu, indéclinables
au singulier; fas, nefas, &c. Il y a plusieurs adjectifs
indéclinables, nequam, tot, totidem, quot, aliquot,
&c. Les noms de nombre depuis quatuor jusqu'à centum, sont aussi indéclinables. Voyez
Les noms françois ne reçoivent de changement dans leur terminaison, que du singulier au pluriel; le ciel, les cieux: ainsi ils sont indéclinables. Il en est de même en espagnol, en italien, &c.
On connoît en françois les rapports respectifs des mots entr'eux,
1°. Par l'arrangement dans lequel on les place.
Voyez
2°. Par les prépositions qui mettent les mots en rapport, comme par, pour, sur, dans, en, à, de, &c.
3°. Les prénoms ou prépositifs, ainsi nommés parce qu'on les place au - devant des substantifs, servent aussi à faire connoître si l'on doit prendre la proposition dans un sens universel, ou dans un sens particulier, ou dans un sens singulier, ou dans un sens indéfini, ou dans un sens individuel. Ces prénoms sont tout, chaque, quelque, un, le, la; ainsi on dit, tout homme, un homme, l'homme, &c.
4°. Enfin après que toute la phrase est lûe ou énoncée, l'esprit accoutumé à la langue, se prête à considérer les mots dans l'arrangement convenable au sens total, & même à suppléer par analogie, des mots qui sont quelquefois sous - entendus. (F)
DECLINAISON (Page 4:694)
DECLINAISON, s. f. terme de Grammaire. Pour bien entendre ce que c'est que déclinaison, il faut d'abord se rappeller un grand principe dont les Grammairiens qui raisonnent peuvent tirer bien des lumieres. C'est que si nous considerons notre pensée en elle - même, sans aucun rapport à l'élocution, nous trouverons qu'elle est très - simple; je veux dire que l'exercice de notre faculté de penser se fait en nous par un simple regard de l'esprit, par un point de vûe, par un aspect indivisible: il n'y a alors dans la pensée ni sujet, ni attribut, ni nom, ni verbe, &c. Je voudrois pouvoir ici prendre à témoin les muets de naissance, & les enfans qui commencent à faire usage de leur faculté intellectuelle; mais ni les uns ni les autres ne sont en état de rendre témoignage; & nous en sommes réduits à nous rappeller, autant qu'il est possible, ce qui s'est passé en nous dans les premieres années de notre vie. Nous jugions que le soleil étoit levé, que la lune étoit ronde, blanche & brillante, & nous sentions que le sucre étoit doux, sans unir, comme on dit, l'idée de l'attribut à l'idée du sujet; expressions métaphoriques, sur lesquelles il y a peut - être encore bien des réflexions à faire. En un mot, nous ne faisions pas alors les opérations intellectuelles que l'élocution nous a contraints de faire dans la suite. C'est qu'alors nous ne sentions & nous ne jugions que pour nous; & c'est ce que nous éprouvons encore aujourd'hui, quand il ne s'agit pas d'énoncer notre pensée.
Mais dès que nous voulons faire passer notre pensée dans l'esprit des autres, nous ne pouvons produire en eux cet effet que par l'entremise de leurs sens. Les signes naturels qui affectent les sens, tels sont le rire, les soupirs, les larmes, les cris, les regards, certains mouvemens de la tête, des piés &
Mais chaque tout, tant partiel que complet, ne forme de sens ou d'ensemble, & ne devient tout que par les rapports que l'esprit met entre les mots qui le composent; sans quoi on auroit beau assembler des mots, on ne formeroit aucun sens. C'est ainsi qu'un monceau de matériaux & de pierres n'est pas un édifice; il faut des matériaux, mais il faut encore que ces matériaux soient dans l'arrangement & dans la forme que l'architecte veut leur donner, afin qu'il en résulte tel ou tel édifice: de même il faut des mots; mais il faut que ces mots soient mis en rapport, si l'on veut qu'ils énoncent des pensées.
Il y a donc deux observations importantes à faire, d'abord sur les mots.
Premierement on doit connoître leur valeur, c'est - à - dire ce que chaque mot signifie.
Ensuite on doit étudier les signes établis en chaque langue, pour indiquer les rapports que celui qui parle met entre les mots dont il se sert; sans quoi il ne seroit pas possible d'entendre le sens d'aucune phrase. C'est uniquement la connoissance de ces rapports qui donne l'intelligence de chaque sens partiel & du sens total: sunt declinati casus, ut is qui de altero diceret, distinguere posset cùm vocaret, cùm daret, cùm accusaret, sic alia quidem discrimina quoe nos & Groecos ad declinandum duxerunt. Varr. de ling. lat. lib. VII. Par exemple,
Frigidus, agricolam, si quando continet imber. Virg. Géorg. l. I. v. 259.
Quand on entend la langue, on voit par la terminaison de frigidus, que ce mot est adjectif d'imber; & on connoît par la terminaison de ces deux mots, imber frigidus, que leur union, qui n'est qu'une partie du tout, fait le sujet de la proposition. On voit aussi par le même moyen, que continet est le verbe de imber frigidus, & que agricolam est le déterminant, ou, comme on dit, le régime de continet. Ainsi quand on a lû toute la proposition, l'esprit rétablit les mots dans l'ordre de leurs rapports successifs: si quando (aliquando) imber frigidus continet agricolam, &c. Les terminaisons & les mots considérés dans cet arrangement, font entendre le sens total de la phrase.
Il paroît par ce que nous venons d'observer, qu'en
latin les noms & les verbes changent de terminaison,
& que chaque terminaison a son usage propre,
& indique le correlatif du mot. Il en est de même en
grec & en quelques autres langues. Or la liste ou
suite de ces diverses terminaisons rangées selon un
certain ordre, tant celles des noms que celles des
verbes; cette liste, dis - je, ou suite, a été appellée
déclinaison par les anciens Grammairiens: legi, dit
Varron, declinatum est à lego Varr de ling. lat. l. VII.
Mais dans la suite on a restreint le nom de conjugaison à la liste ou arrangement des terminaisons des
verbes, & on a gardé le nom de déclinaison pour les
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