ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"661"> moignage. Le Décalogue ne contient donc que les principaux chefs, ou les fondemens du gouvernement politique des Juifs; mais néanmoins ces fondemens (mettant à partce qui regardoit en particulier la nation judaïque) renferment des lois qui sont naturellement imposées à tous les hommes, & à l'observation desquelles ils sont tenus dans l'indépendance de l'état de la nature, comme dans toute fociété civile. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

DÉCALQUER (Page 4:661)

DÉCALQUER, voyez Calquer.

DÉCAMÉRIDE (Page 4:661)

DÉCAMÉRIDE, s. f. est, en Musique, le nom des élémens du système de M. Sauveur, qu'on peut voir dans les Mémoires de l'académie des Sciences, année 1702.

Pour former un système général qui fournisse le meilleur tempérament, & qui se puisse accommoder à tous les systèmes; cet auteur, après avoir divisé l'octave en 43 parties qu'il appelle mérides, & subdivisé chaque méride en 7 parties qu'il appelle eptamérides, divise encore chaque eptaméride en 10 autres parties, auxquelles il donne le nom de décamérides. L'octave se trouve ainsi divisée en 3010 parties aliquotes, par lesquelles on peut exprimer sans erreur sensible les rapports de tous les intervalles de la Musique. Ce mot est formé de DE/XA, dix, & de MERIS2, partie. (S)

DÉCAMERON (Page 4:661)

DÉCAMERON, s. m. (Littérat.) ouvrage contenant des actions qui sont passées, ou des conversations tenues pendant l'espace de dix jours. Le décaméron de Bocace est composé de cent nouvelles, qu'on suppose racontées en dix journées. Ce mot est composé des deux termes grecs, DE/XA, dix, & HME/<-> RA, jour. (G)

DÉCAMPER (Page 4:661)

DÉCAMPER, v.n. c'est, dans I Art milit. quitter un camp pour en aller occuper un autre. Ainsi lorsqu'une armée quitte son camp ou qu'elle level le siége d'une place, on dit qu'elle décampe. On se servoit autrefois du terme de déloger pour dire décamper.

Il est dangereux de décamper devant l'ennemi, parce qu'il peut tomber sur l'arriere - garde, & la mattre en desordre. Lorsqu'on est obligé de le faire, on met toutes les troupes en bataille, & l'on fait marcher la premiere ligne par les intervalles de la seconde: on fait ensorte de lui faire passer diligemment les défilés & les ponts, & de la mettre en situation de protéger & de soûtenir la marche de la seconde ligne qui passe par les intervalles de la premiere. Comme il est difficile d'exécuter sûrement cette manoeuvre lorsqu'on est à portée de l'ennemi, & qu'il en est instruit, on décampe ordinairement la nuit & sans bruit, pour lui en dérober la connoissance.

Quand on veut décamper de jour & dérober ce mouvement aux ennemis, on envoye sur leur camp un gros corps de cavalerie avec les étendards, comme si l'on avoit dessein d'en attaquer quelque partie; & pendant le tems que l'armée ennemie employe à se préparer pour s'opposer aux attaques de ce corps, & qu'elle cherche à pénétrer son dessein, l'armée qui décampe fait son mouvement tranquillement en arriere; elle fait occuper les différens postes qui se trouvent sur sa route les plus propres à arrêter l'ennemi. Lorsqu'il y a des défilés, on en fait garder l'entrée par des corps de troupes, capables de soûtenir l'arriere - garde en cas qu'elle soit poursuivie par l'ennemi.

M. le marquis de Feuquieres prétend que la bataille de Senef ne fut occasionnée que par l'oubli de cette attention de la part du prince d'Orange. « Il voulut, dit ce célebre officier, décamper de Senef & marcher à Binche, en prétant le flanc à l'armée du Roi dans le commencement de sa marche. Il avoit à passer 2 ou 3 petits défilés, séparés les uns des autres par de petites plaines, capables pour<cb-> tant de contenir un corps assez puissant pour recevoir son arriere - garde, en cas qu'elle fût chargée & renversée. Si ce Prince avoit eu la précaution de laisser des troupes dans la premiere petite plaine, pour y recevoir son arriere - garde qui étoit dedans & derriere le village de Senef, il est certain que M. le prince de Condé n'auroit pû entreprendre que sur cette arriere - garde, dans le tems qu'elle se seroit mise en mouvement pour quitter ce village & la petite plaine qui étoit derriere, & qu'il n'auroit pû pousser les troupes que jusqu'aupremier défilé. Mais l'ennemi présomptueux, dit toûjours M. de Feuquieres, à qui M. le prince, à la faveur d'une petite hauteur qui étoit au - dessus du village de Senef, cachoit toute sa disposition pour l'attaquer, méprisant les attentions particulieres & judicieuses sur cette constitution de pays, continua sa marche comme si la colonne n'avoit pas été occupée par ces défilés, & qu'elle n'eût pas à craindre un ennemi voisin de qui on ne pouvoit pas voir les mouvemens: faute dont M. le prince profita sur le champ par le succès que tout le monde a sû qu'avoit eu la bataille de Senef ». Màm. du marq. de Feuquieres.

M. le maréchal de Puysegur prétend, dans son livre de l'Art de la guerre, que c'est une opinion vulgaire de croire que toute armée qui se retire étant campée très - proche d'une autre, soit toûjours en risque d'être attaquée dans sa retraite avec desavantage pour elle, & qu'il y a fort peu d'occasions où l'on se trouve exposé au danger lorsqu'on a étudié cette matiere, & qu'on s'y est formé sur le terrein. Voyez Marche & Retraite. (Q)

DÉCAMYRON (Page 4:661)

DÉCAMYRON, s. m. (Pharm.) c'est le nom d'un cataplasme dont il est parlé dans Oribase, à qui on a donné ce nom, parce qu'il est composé de différens aromats. Chambers & James.

DÉCAN (Page 4:661)

DÉCAN, (Géog. mod.) royaume des Indes dans la presque île en deçà du Gange, au midi du Mogol dont il est une province considérable. Hamenadagor en est la capitale.

DÉCANAT (Page 4:661)

DÉCANAT, s. m. (Jurisp. & Hist.) est la qualité & la fonction de doyen d'une compagnie; dans un chapitre on dit le doyenné; dans les compagnies laïques on dit le décanat. Dans les chapitres, le doyenné est ordinairement une dignité; dans les compagnies laïques, le décanat n'est communément attaché qu'à la qualité de plus ancien. On parvient à son tour au décanat; & quoiqu'il n'y ait point d'autre mérite à être plus ancien que les autres, & qu'en ce sens la qualité de doyen ne soit point du tout flatteuse ni honorable, si ce n'est parce qu'elle peut faire présumer plus d'expérience que dans ceux qui sont moins anciens, cependant comme l'homme tire vanité de tout, celui qui est le plus ancien d'une compagnie ne manque point de prendre la qualité de doyen. Voyez ciaprès Doyen & Doyenné. (A)

DÉCANISER (Page 4:661)

DÉCANISER, v. n. (Jurispr.) signifie remplir la place de doyen, en faire les fonctions. Il n'y a que le doyen d'une compagnie qui ait droit de décaniser; mais en son absence le sous - doyen, ou à défaut de celui - ci, le plus ancien suivant l'ordre du tableau, décanise. Voyez Décanat & Doyen, Doyenné (A)

DÉCANTER (Page 4:661)

DÉCANTER, v. act. & DÉCANTATION, s. f. (Chimie & Pharmacie.) on se sert de ce terme pour exprimer l'action de verser doucement & sans troubler, une liqueur qui s'est clarifiée d'elle - même par le dépôt qui s'est formé au fond du vase où elle est contenue; c'est ce qu'on nomme aussi verser par inclination.

La décantation est employée, soit pour séparer une liqueur dont on a besoin de dessus des feces que l'on veut rejetter; soit qu'on ait le dépôt on [p. 662] vûe, & què la liqueur surnageante soit inutile; soit enfin que l'on se propose de séparer deux matieres que l'on veut ensuite traiter chacune à part.

La décantation est mise en oeuvre dans toutes les défécations pour la premiere vûe (Voyez Défécation): au contraire dans la pulvérisation, par le moyen de l'eau, c'est la poudre subtile déposée par le repos que l'on se propose de retenir, & c'est l'eau que l'on doit rejetter. Dans les édulcorations des précipités vrais, l'eau éclaircie par le repos & séparée par décantation, est ordinairement inutile.

Le lavage des mines est une décantation continuelle de cette seconde espece. Voyez Lavage. Dans le lavage de la chaux d'or départie par l'eauforte, & dans la décantation de la dissolution de l'argent de dessus cette chaux, la liqueur & le dépôt sont fort précieux, & l'artiste doit les ménager également.

DECANUS (Page 4:662)

DECANUS, s. m. (Hist. anc.) étoit chez les Romains un officier qui avoit sous lui dix autres officiers ou personnes subalternes; de - là est venu notre mot doyen, qui s'exprime en latin par le mot decanus. Il a été approprié à bien des offices. On l'attribue au chef d'un chapitre de chanoine; dans la regle il doit y avoir dix chanoines sous sa direction. Et comme le doyen se prenoit ordinairement parmi les plus anciens chanoines, le titre de doyen a été attribué au plus ancien de chaque compagnie, soit ecclésiastique, soit séculiere. Le doyen de la faculté de Théologie, le doyen du conseil, le doyen de chaque chambre du parlement. Voyez ci - apr. au mot Doyen quelques autres significations. (a)

DÉCAPER (Page 4:662)

DÉCAPER, v. act. (Chimie.) c'est enlever le verd - de - gris avec de l'eau - forte.

DECAPITÉ (Page 4:662)

DECAPITÉ, adj. (Jurisprud) terme de Blason. Voyez l'article suivant.

DÉCAPITER (Page 4:662)

DÉCAPITER, v. act. (Jurispr.) en France c'est la peine des nobles que l'on condamne à mort, lorsque le crime n'est pas affez atroce pour les dégrader de noblesse. Ce supplice ne déroge point: mais il ne fait pas une preuve suffisante de noblesse pour attribuer la noblesse aux descendans de celui qui a été décapité. Voyez la Roque, tr. de la noblesse. (A)

DÉCAPOLIS (Page 4:662)

DÉCAPOLIS, (Géog. anc.) petite province de Caelésyrie, appellée Décapolis des dix villes principales qui la composoient. Les savans ne sont point d'accord sur ces villes. On prétend que le pays de Décapolis étoit situé à l'orient du Jourdain, & s'étendoit du nord au midi, depuis l'Antiliban jusqu'à la mer de Galilée.

DECAPROTI (Page 4:662)

DECAPROTI ou DECEMPRIMI, s. m. plur. (Hist. anc.) étoient chez les anciens des officiers qui recevoient les tributs ou recueilloient les taxes.

Ce mot vient de DE/KA, dix, & WRW=TOS2, premier; vraissemblablement parce que les personnes qui faisoient ces levées étoient prises parmi les dix premieres personnes de chaque communauté.

Les decaproti étoient obligés de payer pour les morts, ou de répondre à l'empereur sur leurs propres biens pour la quote - part de ceux qui étoient morts. Cicéron, dans son oraison pour Roscius, les appelle decemprimi.

Et même, sans avoir égard à la finance, c'étoient les dix principaux magistrats d'une ville, ou les dix principaux seigneurs d'une province. Chambers. (G)

DECARGYRE (Page 4:662)

* DECARGYRE, s. m. (Hist. anc.) monnoie qu'on appelle aussi majorina. Elle valoit dix argentei, ce qu'on évalue à environ 11 liv. 5 s. de notre monnoie actuelle.

DECASYLLABIQUE (Page 4:662)

* DECASYLLABIQUE, adj. (Belles - Lett.) de dix syllabes: c'est certainement le nom qu'il faudroit donner à nos vers de dix syllabes, & non celui de dissyllabique, qui signifie de deux syllabes. Il me semble cependant que l'usage a prévalu contre la raison, & qu'on les appelle toûjours vers dissyllabiques. Ceux qui sont pour cet usage devroient au moins écrire & prononcer dixsyllabe & dixsyllabique; alors ce terme seroit un composé de deux mots françois. La prononciation en seroit un peu dure, mais il signifieroit oe qu'on lui fait signifier.

I)ÉCASTYLE, s. m. signifioit dans l'ancienne Architecture, un bâtiment dont le front étoit orné de dix colonnes. Le temple de Jupiter olympien étoit décastyle. Ce temple a été bâti à Athenes par Cossutius, architecte romain, & s'appelloit Hypoethre, c'est - à - dire découvert & exposé aux injures du ciel, & étoit pycnostyle, c'est - à - dire à colonnes serrées. Voyez Hypoethre & Pycnostyle.

Le mot décastyle est formé de DE/KA, dix, & STU/LOS2, colonne. (P)

DECEINTRER (Page 4:662)

DECEINTRER, v. act. terme d'Architecture, c'est démonter un ceintre de charpente après qu'une voûte ou un arc est bandé, & que les joints en sont bien fichés. Voyez Cintre. (P)

DÉCEINTROIR (Page 4:662)

DÉCEINTROIR, s. m. (Maçonnerie.) espece de marteau à deux taillans tournés diversement, dont les Maçons se servent soit pour équarriser les trous commencés avec le têtu, soit pour écarter les joints des pierres dans les démolitions.

DÉCELER (Page 4:662)

DÉCELER, DÉCOUVRIR, MANIFESTER, RÉVÉLER, synonymes. (Gramm.) ces mots désignent en général l'action de faire connoître ce qui est caché. Voici les nuances qui les distinguent. On découvre son secret, on révele celui des autres, on manifeste ses vertus, on décele ses vices. (O)

DÉcembre (Page 4:662)

DÉcembre, s. m. (Chron.) c'étoit le dixieme mois de l'année romaine, comme son nom le désigne assez: & c'est le douzieme de la nôtre, depuis que nous commençons l'année en Janvier, c'est - à - dire depuis l'édit de Charles IX. en 1564.

A la fin de ce mois le Soleil entre au signe du Capricorne, ou plûtôt la terre entre réellement au signe du Cancer, opposé au Capricorne; ou, pour parler encore plus juste, la terre entre dans la constellation des Gemeaux, & le Soleil dans celle du Sagittaire, qui à cause de la précession des équinoxes (voyez ce mot) occupent aujourd'hui les places que paroissoient occuper autrefois le Cancer & le Capricorne. Voyez Zodiaque. (O)

DECEMPEDA (Page 4:662)

DECEMPEDA, s. m. (Hist. anc.) verge de dix piés; étoit un instrument dont les anciens se servoient pour mesurer. Voyez Mesure & Verge.

Le decempeda étoit une verge ou regle divisée en 10 piés, c'est de là que lui est venu son nom, qui est dérivé de decem, dix, & pes, pedis, pié. Le pié étoit subdivisé en 12 pouces, & chaque pouce en 10 doigts. Voyez Pié.

On se servoit de cet instrument pour la mesure des terres, comme on se sert aujourd'hui de la chaîne, de la toise, ou de la verge. Les Architectes s'en servoient aussi pour donner à leurs bâtimens les proportions & les dimensions convenables aux regles de l'art.

Horace, liv. II. od. 15. se plaignant de la magnificence & de la délicatesse excessive des bâtimens de son tems, dit qu'ils n'étoient pas ainsi du tems de Romulus & de Caton; qu'on ne voyoit point alors dans les maisons des particuliers, des portiques mesurés avec le decempeda, & tournés au nord pour y prendre le frais. Chambers. (G)

DÉCEMVIR (Page 4:662)

DÉCEMVIR, s. m. (Hist. rom.) magistrat des Romains qui fut créé avec autorité souveraine pour faire des lois dans l'état. On le nomma décemvir, parce que ce grand pouvoir ne fut attribué qu'à dix personnes ensemble, & seulement pendant le cours d'une année. Mais à peine eurent - ils joüi de cet état de souveraineté, qu'ils convinrent par serment de ne rien négliger pour le retenir toute leur vie.

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