ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"649"> be qu'il avoit d'argent, ce qui le force de quitter la partie.

DÉBARCADOUR (Page 4:649)

DÉBARCADOUR, s. m. (Marine.) c'est un lieu établi pour débarquer ce qui est dans un vaisseau, ou pour transporter les marchandises avec plus de facilité du vaisseau à terre. (Z)

DÉBARDAGE (Page 4:649)

DÉBARDAGE, s. m. terme de Riviere; il se dit de la sortie des marchandises hors du bateau lorsqu'on le décharge. Ce mot s'employe plus particulierement pour le bois à brûler qu'on décharge sur le port. (Z)

DÉBARDER (Page 4:649)

DÉBARDER, (OEconom. rustiq.) On dit débarder le bois quand on le sort du taillis, afin d'empêcher les voitures d'y entrer, ce qui pourroit endommager les nouvelles pousses du jeune bois.

Les bois doivent être entierement débardés à la S. Martin ou au plus tard à Noël, suivant les réglemens des eaux & forêts. (K)

Débarder, (Page 4:649)

Débarder, v. act. terme de Riviere; c'est décharger un bateau lorsqu'il est au port (Z)

DÉBARDEUR (Page 4:649)

DÉBARDEUR, s. m. terme de Riviere; c'est celui qui aide à décharger un bateau & en mettre les marchandises à terre. Il y a sur les ports de la ville de Paris des gens dépendans de la jurisdiction du prevôt des marchands & échevins, à qui il appartient seuls de faire le débardage des bois & autres marchandises qui arrivent par riviere. (Z)

DÉBARQUEMENT (Page 4:649)

DÉBARQUEMENT, s. m. (Marine.) c'est la sortie des marchandises hors du vaisseau pour les mettre à terre. Il se dit aussi des équipages ou troupes qu'on met à terre & qu'on débarque, soit pour quelqu'expédition, soit pour rester dans le pays où on les transporte.

Le débarquement des marchandises étant fait sur les quais, les propriétaires sont obligés de les faire enlever à leurs frais & dépens dans l'espace de trois jours, passé lequel tems ils peuvent être condamnés à l'amende; & les maîtres des quais sont obligés d'y veiller & de faire les diligences nécessaires, suivant l'ordonnance de la Marine de 1685, art. 7. du tit. j. du liv. IV. (Z)

DÉBARQUER (Page 4:649)

DÉBARQUER, v. act. & n. (Mar.) c'est ôter du vaisseau les marchandises pour les mettre à terre, ou mettre du monde à terre. C'est au si quitter le navire après la traversée. (Z)

DÉBARRER (Page 4:649)

DÉBARRER, v. act. Au simple, c'est ôter les barres qui fermoient une porte & qui l'empêchoient de s'ouvrir. Au figuré, c'est décider entre plusieurs personnes dont les avis étoient également partagés. Au palais, lorsqu'une chambre se trouve dans ce cas, l'affaire est portée à une autre chambre, qui par son avis débarre la premiere.

DÉBAT (Page 4:649)

DÉBAT, s. m. (Jurispr.) signifie en général une contestation que l'on a avec quelqu'un, ou la discussion par écrit de quelque point contesté. (A)

Débats de compte (Page 4:649)

Débats de compte, sont les contestations que forme l'oyant sur les articles du compte, soit en la recette, dépense ou reprise, qu'il veut faire rayer ou réformer.

On entend aussi par le terme de débats de compte, des écritures intitulées débats, qui contiennent les observations & moyens tendans à débattre le compte: ces sortes d'écritures peuvent être faites par les avocats ou par les procureurs concurremment, suivant le réglement du 17 Juillet 1693.

Les réponses aux débats sont appellées soûtenemens. Voyez Soutenemens & Compte. (A)

Débat de tenure, (Page 4:649)

Débat de tenure, est la contestation qui se meut entre deux seigneurs pour la mouvance d'un héritage, soit en fief ou en censive.

On entend aussi quelquefois par débat de tenure, un mandement donné au vassal ou censitaire par le juge royal, à l'effet d'assigner les deux seigneurs qui contestent sur la mouvance pour s'accorder entr'eux. (A)

DEBENTUR (Page 4:649)

DEBENTUR, s. m. (Jurisprud.) terme latin qui étoit usité à la chambre des comptes pour exprimer le certificat que chaque officier des cours souveraines donnoit au payeur des gages de la compagnie pour toucher les gages qui lui étoient dûs. On l'appelle ainsi parce que dans le tems qu'on rédigeoit les actes en latin, ce certificat commençoit par ces mots, debentur mihi, &c. Le contrôleur du thrésor vérifioit ces debentur. Ils n'ont plus lieu depuis que l'on a fait des états des gages des officiers. (A)

DÉBT, s. m. (Jurispr.) est ce qui reste dû entre les mains d'un comptable. On dit le debet d'un compte. Les payeurs des rentes sur la ville & autres payeurs publics appellent débets, les anciens arrérages de rentes qui sont dûs outre le payement courant. Voyez Comptable, Compte, & Rente.

Débet de clair (Page 4:649)

Débet de clair à la chambre des comptes, signifie un débet liquide.

Débet de quittance, (Page 4:649)

Débet de quittance, aussi en style de la chambre des comptes, est lorsqu'un comptable doit rapporter une quittance. Ces sortes de parties doivent être mises en souffrance. (A)

DEBILITÉ (Page 4:649)

DEBILITÉ, s. f. (Physiol.) se dit en général des fibres dont le corps humain est composé, qui sont affoiblies par le relâchement de leur tissu, par la trop grande diminution ou le défaut de leur ressort, &c. voyez Fibre. Le même terme s'employe encore parmi les medecins, pour exprimer les mêmes vices dans les vaisseaux, les visceres & autres parties organiques.

Ainsi, comme il faut que la fibre, pour avoir une solidité proportionnée à l'état naturel, puisse soûtenir les mouvemens, les efforts nécessaires pour l'exercice des fonctions dans la santé, sans qu'elle souffre aucune solution de continuité; de même les vaisseaux & toutes les parties vasculeuses qui sont composées de fibres, doivent avoir les mêmes qualités qu'elles, & participent par conséquent aux mêmes dépravations; ainsi ce qui doit être dit des fibres, sera appliquable à tout ce qui en dérive comme de son principe.

Il est démontré par les injections anatomiques, que tous les visceres sont un assemblage de vaisseaux innombrables différemment disposés, selon la différence des organes qu'ils composent. Il est certain aussi que c'est de l'action de ces vaisseaux que dépend l'action du viscere entier, attendu que c'est par leur moyen que les humeurs y sont apportées & diversement préparées. Si ces vaisseaux n'ont pas le degré de force nécessaire pour que ces fonctions se fassent conformément à ce que requiert l'oeconomie animale saine, ils agiront moins sur les fluides qu'ils contiennent; ils ne pourront pas leur faire subir les changemens nécessaires, ou au point qu'il faut.

Ainsi les poumons qui pechent par foiblesse, ne peuvent pas travailler suffisamment le chyle pour le convertir en sang: si le foie est trop relâché, le sang circulera dans les vaisseaux de ce viscere, sans qu'il puisse fournir la matiere de la secrétion de la bile, qui n'est pas assez élaborée pour pénétrer dans ses couloirs; de - là peut suivre l'hydropisie. Lorsque l'estomac est trop languissant, tout l'ouvrage de la chylification reste imparfait.

D'où on peut conclure aisément que la débilité en général peut produire bien des maladies, telles que la dilatation trop facile des vaisseaux, conséquemment leur engorgement par les humeurs qu'ils contiennent; les tumeurs; la compression de leurs parois par la moindre cause, attendu le défaut de résistance; l'oblitération de leurs cavités, l'obstacle au cours des liquides, la trop grande résistance que trouve le coeur à les mouvoir; leur corruption, parce qu'elles crou<pb-> [p. 650] pissent: d'où toutes les fonctions naturelles, vitales & animales sont lésées dans leur exercice: d'où s'ensuivent une infinité de maux qui naissent les uns des autres, & qui sont très - difficiles à guérir, sur - tout la cachexie, la cacochymie, qui en sont presque toûjours les suites inévitables.

La débilité générale qui produit de si mauvais effets, est elle - même causée par celle des fibres, des petits vaisseaux; par l'inertie des fluides dans les grands vaisseaux, où ils ne sont pas en suffisante quantité après de trop grandes évacuations; qui ont trop de fluidité, parce qu'ils sont trop aqueux; qui ne sont pas assez mis en mouvement par l'action musculaire; par le trop grand nombre de petits vaisseaux, qui tendent trop à se convertir en fibres solides, &c.

La débilité est un vice dominant qu'il faut observer soigneusement, pour bien connoître les maladies qui en dépendent & bien juger de leurs évenemens, & pour discerner les remedes qu'il convient d'employer pour en obtenir sûrement guérison.

On doit sur toutes - choses avoir attention de ne pas se hâter de produire des changemens dans l'état de débilité, parce qu'il n'est point de cas dans lesquels il soit si dangereux d'en procurer de prompts: il convient donc de procéder lentement & avec prudence, & d'avancer par degrés dans l'administration & l'usage des secours convenables, proportionnement toûjours au degré de force des vaisseaux.

Les principaux remedes que l'on peut employer contre la débilité, sont principalement le bon regime, les alimens, les médicamens propres à fortifier, l'exercice reglé: on les trouvera indiqués plus particulierement dans la partie de l'article Fibre, où il est question de la curation des fibres débiles; celui - ci est extrait de Boerhaave & de Wanswieten. Voyez aussi Cachexie, Cacochymie. (d)

Débilité (Page 4:650)

Débilité, (Medec.) foiblesse du corps en général, défaut de forces, symptome de maladie, & surtout de fievre. C'est l'impuissance d'exercer les mouvemens musculaires, qui dépendent de la volonté; comme lorsqu'un malade alité par la fievre, peut à peine remuer & lever les membres, quoiqu'il en ait le dessein, & qu'il fasse ses efforts pour l'exécuter, sans cependant qu'aucune douleur l'en empêche.

Car on n'appelle pas foiblesse la cause qui empêche quelqu'un de se mouvoir, qui souffre des douleurs violentes de rhumatisme ou de goutte. On distingue aussi la débilité de la paralysie, en ce que dans celle - ci il y a impuissance totale & invincible; au lieu que dans la premiere, quelque grande qu'elle soit, on peut par un grand effort de la volonté parvenir à remuer quelque partie du corps, quoique très - difficilement & pour peu de tems. D'ailleurs la paralysie ne supprime pas en même tems le mouvement de tous les muscles sans exception, & dans la débilité ils sont tous également affectés; & il y a autant de difficulté à mettre en mouvement les uns que les autres, à proportion des forces qui doivent être employées pour chacun d'eux: ainsi un homme très - foible peut encore remuer les levres, la langue, les yeux, les doigts sans beaucoup de peine, qui ne peut pas étendre le bras, se lever ni se tourner, parce qu'il faut pour ces effets mettre en jeu un grand nombre de muscles considérables en même tems.

Comme l'Anatomie n'a pas laissé de doute sur la structure du cerveau, & qu'il est bien établi qu'il est composé de vaisseaux qui, quoique très - déliés, ne laissent pas d'avoir une cavité, & de contenir un fluide très - subtil; il y a donc lieu de penser que la débilité dont il s'agit ici, est un effet des obstacles que trouve le fluide nerveux à être distribué par la détermination de la volonté dans les nerfs, qui doi<cb-> vent le porter aux muscles qui lui sont soûmis, ou du défaut de ce même fluide.

Les causes de cet empêchement du mouvement musculaire, sont principalement les suivantes; savoir,

1°. Le défaut des fluides dans les vaisseaux en général, à la suite de quelque grande évacuation. Ceux - ci n'étant pas pleins, les liquides qu'ils contiennent n'offrent point de résistance aux mouvemens de contraction du coeur; ils ne sont par conséquent pas dilatés: ils ne se contractent pas non plus. Le sang ne reçoit pas son mouvement progressif vers les extrémités des vaisseaux; il n'en est pas distribué suffisamment au cerveau, pour fournir la matiere du fluide nerveux qui manquera pour être distribué aux muscles; d'où suivra nécessairement la débilité: ce qui est prouvé journellement par ce qui arrive aux hommes ou aux animaux les plus robustes, qui après une grande perte de sang qui diminue considérablement la plénitude des vaisseaux, tombent dans la langueur & dans la foiblesse.

2°. L'imméabilité des fluides & l'obstruction des conduits. De - là vient que dans les maladies inflammatoires, lorsque le sang privé de son véhicule, passe difficilement par les extrémités de ses vaisseaux, il arrive souvent une si grande foiblesse, sur - tout si l'effort de la maladie se porte vers la tête, & que les vaisseaux du cerveau soient plus particulierement engorgés. C'est aussi ce qui arrive dans les corps cacochymes, froids, remplis d'humeurs lentes, visqueuses, qui ne peuvent pas pénétrer dans les vaisseaux du cerveau, & qui s'y arrêtent: il en résulte un engourdissement, une stupidité, & une impuissance à l'exercice des mouvemens musculaires.

3°. La compression des nerfs, sur - tout vers son origine, dans le cerveau. C'est souvent la cause d'une grande foiblesse dans les hommes pléthoriques, dont les humeurs ne pechent que par l'abondance du bon sang, qui venant à remplir les vaisseaux dans l'intérieur du cràne, qui ne peut pas céder, se porte à comprimer toute la substance pulpeuse du cerveau: ce qui empêche le libre cours du fluide contenu dans les nerts. Ces personnes pléthoriques sont souvent guéries de cette débilité par une saignée, qui fait cesser la compression en diminuant le volume du sang qui la causoit. La raréfaction du sang qui excite la chaleur de la fievre, peut produire les mêmes effets, qui peuvent aussi cesser par le même remede. L'épanchement d'humeurs quelconques, qui pesent sur le cerveau, empêche aussi le cours des esprits d'une maniere plus constante & presqu'incurable.

4°. La foiblesse du coeur, dont les fibres se trouvent distendues, relâchées, qui ne peuvent plus vaincre la résistance des fluides; qui souffrent toûjours par leurs propres efforts de plus grandes distractions, & s'affoiblissent toûjours davantage, jusqu'à se rompre, comme il conste par plusieurs observations. Mais comme c'est de l'impulsion du coeur que dépend l'abord du sang au cerveau, pour y fournir de la secrétion du fluide nerveux; si ce muscle, le plus essentiel de tous, n'agit que foiblement, les nerfs seront mal servis, & la foiblesse de tout le corps s'ensuivra.

5°. Elle est aussi quelquefois occasionnée par une espece de matiere venéneuse qui se ramasse autour du coeur, comme on croit le sentir, c'est - à - dire dans l'épigastre; de maniere que l'abattement des forces, qui survient en conséquence, sans qu'il paroisse d'autres symptomes fâcheux, & aucun qui affecte le cerveau, peut cependant quelquefois cesser tout de suite, par l'effet d'un vomissement qui emporte cette humeur d'un caractere si pernicieux. Wepffer observe aussi que certains poisons produi<pb->

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