ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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DACTYLONOMIE (Page 4:611)

DACTYLONOMIE, s. f. (Arith.) ce mot est formé de deux mots grecs, DA/XTULOS2, doigt, & NOMO/S2, loi; l'art de compter par les doigts. Voy. Numération.

En voici tout le secret: on donne 1 au pouce de la main gauche, 2 à l'index, & ainsi de suite jusqu'au pouce de la main droite, qui étant le dixieme, a par conséquent le zéro, o. Voyez Caractere.

Cette façon de compter ne peut être que fort incommode. Comment, en effet, faire commodément les additions & autres opérations de l'Arithmétique par cette méthode? comment peut - on seulement indiquer commodément un nombre donné, par exemple 279? Je sais qu'on l'indiquera en levant les trois doigts de la main qui désiguent ces trois nombres, & en baissant les autres; mais comment distinguerat - on l'ordre dans lequel les chiffres doivent se trouver placés, ensorte que ce soit 279 & non pas, par exemple 297 ou 729, &c. Ce sera apparemment en ne montrant d'abord que 2, & tenant les autres doigts baissés, puis en montrant 7, puis 9: mais une maniere encore plus commode d'indiquer ce nombre par signes seroit de lever d'abord deux doigts, puis sept, puis neuf. Au reste tout cela ne seroit bon qu'entre des muets. L'Arithmétique écrite est bien plus commode.

Il y a apparence que ce sont les dix doigts de la main qui ont donné naissance aux dix caracteres de l'Arithmétique; & ce nombre de caracteres augmenté ou diminué changeroit entierement les calculs. Voyez Binaire. On auroit peut - être mieux fait encore de prendre douze caracteres, parce que 12 a plus de diviseurs que 10; car 12 a quatre diviseurs 2, 3, 4, 6, & 10 n'en a que deux, 2, 5. Au reste il est à remarquer que les Romains n'employoient point l'arithmétique décimale; ils n'avoient que trois caracteres jusqu'à cent, I, V, X: C, étoit pour cent, D, pour cinq cents, M, pour mille: mais comment calculoient - ils? C'est ce que nous ignorons, & qu'il seroit assez curieux de retrouver. (O)

DADES (Page 4:611)

DADES, s. f. (Mythol.) fête qu'on célebroit à Athenes, & qui prenoit son nom des torches, DADE)S2, qu'on y allumoit durant trois jours: le premier, en mémoire des douleurs de Latone lorsqu'elle accoucha d'Apollon; le second, pour honorer la naissance des dieux; & le dernier, en faveur des noces de Podalirnis & d'Olympias mere d'Alexandre. (G)

DADIX (Page 4:611)

DADIX, mesure usitée en Egypte, qui tient, diton, environ douze pintes.

DADUQUE ou DADOUQUE (Page 4:611)

DADUQUE ou DADOUQUE, s. m. (Hist. anc. & Myth.) c'est le nom que donnoient les Athéniens au grand prêtre d'Hercule. Ces daduques furent aussi les prêtres de Cérès; c'est pourquoi dans leurs cérémonies religieuses ils se servoient de flabeaux en mémoire de la recherche que cette prétendue déesse fit de sa fille Proserpine, qui lui avoit été enlevée. (a)

DAFAR ou DOFAR (Page 4:611)

DAFAR ou DOFAR. (Géog.)

DAGHESTAN (Page 4:611)

DAGHESTAN, (Géog. mod.) province d'Asie, bornée à l'orient par la mer Caspienne, à l'occident par le Caucase, au septentrion par la Circassie, & au midi par le Chirvan. Tarki en est la capitale. Les habitans sont des Tartares musulmans. Ils sont gouvernés par des chefs, & protégés par la Perse.

DAGHO ou DAGHOA (Page 4:611)

DAGHO ou DAGHOA, (Géog. mod.) île de la mer Baltique, sur la côte de Livonie, entre le golfe de Finlande & Riga. Long. 40. lat. 59.

DAGNO (Page 4:611)

DAGNO, (Géog. mod.) petite ville d'Albanie, située sur le Drin. Long. 37. 23. lat. 42.

DAGON (Page 4:611)

* DAGON, s. m. (Hist. anc. & Théol.) idole des Philistins, représentée sous la figure d'un homme sans cuisses, dont les jambes se réunissoient aux aînes, & formoient une queue de poisson recourbée en arriere, & couverte d'écailles depuis les reins jusqu'au bas du ventre, à l'exception de la partie correspondante aux jambes. Dagon, signifie poisson en hébreu. Quelques modernes l'ont confondu avec Atergatis. Mais Bochart prétend avec les anciens, que Dagon & Atergatis étoient seulement frere & soeur. Les Philistins s'étant emparés de l'arche d'alliance, la placerent dans le temple de Dagon. L'histoire des Hébreux nous raconte que cette idole fut brisée en pieces à sa présence.

DAGUE (Page 4:611)

DAGUE, s. f. (Art milit.) gros poignard dont on se servoit autrefois dans les combats singuliers. (Q)

Dague de Prevôt (Page 4:611)

Dague de Prevôt, (Marine.) c'est un bout de corde dont le prevôt donne des coups aux matelots pour les châtier, lorsqu'ils y ont été condamnés pour s'être mal comportés. (Z)

Dague (Page 4:611)

Dague, (Venerie.) c'est le premier bois du cerf pendant sa seconde année; il forme sa premiere tête; il a six à sept pouces de longueur.

Dague (Page 4:611)

Dague, (Relieur.) c'est un demi - espadon emmanché par les deux bouts d'une poignée de bois; on s'en sert pour racler les veaux, & en enlever tout ce que le taneur y a laissé d'ordure. On dit une dague à ratisser. Voyez la Pl. I. du Relieur, & la fig. P.

DAGUER (Page 4:611)

DAGUER, verb. neut. (Fauconnerie.) on dit que l'oiseau dague, lorsqu'il vole de toute sa force, & travaille diligemment de la pointe des ailes.

DAGUET (Page 4:611)

DAGUET, s. m. (Venerie.) jeune cerf à sa seconde année, poussant son premier bois, appellé dague. Voyez Dague.

DAIL (Page 4:611)

DAIL, s. m. (Hist. nat.) coquillage du genre des pholades. On en trouve deux especes sur les côtes du Poitou & d'Aunis. Leurs coquilles sont composées de trois pieces, dont deux sont semblables & égales, & situées à - peu - près comme les deux pieces des coquilles bivalves; la troisieme piece des dails est fort petite en comparaison des deux autres, & posée sur leur sommet. La coquille entiere est de figure oblongue & irréguliere, plus grosse dans le milieu qu'aux extrémités; la charniere est sur l'un des côtés, plus près de l'une des extrémités que de l'autre; les deux grandes pieces ne sont pas faites de façon à se joindre exactement par les bords. Ces coquilles sont ordinairement des cannelures qui se croisent & qui sont hérissées de petites pointes.

On trouve ces dails dans une pierre assez molle, que l'on appelle banche dans le pays; ils sont logés dans des trous dont la profondeur est du double de la longueur de la coquille; ils ont une direction un peu oblique à l'horison; leur cavité est à - peu - près semblable à celle d'un cone tronqué; ils communiquent au - dehors de la pierre par une petite ouverture qui est à leur extrémité la plus étroite. A mesure que le dail prend de l'accroissement, il creuse son trou & descend un peu plus qu'il n'étoit, ce mouvement est très - lent. Il paroît que le dail perce son trou en frottant la pierre avec une partie de son corps qui est près de l'extrémité inférieure de la coquille; cette partie est faite en forme de losange, & assez grosse à proportion du corps; quoiqu'elle soit molle, elle peut agir sur la pierre à force de frottement & de tems. On a vû des dails tirés de leurs trous & posés sur la glaise, la creuser assez profondément en peu d'heures, en recourbant & en ouvrant successivement cette partie charnue.

Il y a des dails dans la glaise comme dans la banche; cette pierre ne forme pas leur loge en entier, le fond en est creusé dans la glaise. Quoique la banche soit une pierre molle, elle est cependant assez dure en comparaison de la glaise, pour qu'on eût lieu de s'étonner que les dails encore jeunes eussent pû la percer; mais il est à croire que les trous des dails ont été pratiqués d'abord dans de la glaise qui s'est pétrifiée dans la suite; car on ne trouve point de jeunes dails dans la banche, mais seulement dans la glaise; d'ailleurs la banche, quoique pierre, a beaucoup de rapport avec la glaise. Au reste les dails pourroient [p. 612] peut - être bien percer la pierre: on en a trouvé de fort petits dans des corps assez durs.

La coquille des dails n'occupe que la moitié inférieure de leur trou; il y a dans l'autre moitié une partie charnue de figure conique, qui s'étend jusqu'à l'orifice du trou, & rarement au - delà: l'extrémité de cette partie est frangée; le dedans est creux & partagé en deux tuyaux par une cloison; l'animal attire l'eau par le moyen de ces tuyaux, & la rejette par jet. Mém. de l'acad. roy. des Scienc. année 1712.

Les dails, dactyli Plinii, ont la propriété d'être lumineux dans les ténebres, sans qu'il y ait d'autre lumiere que celle qu'ils répandent, qui est d'autant plus brillante que le coquillage renferme plus de liqueur: cette lumiere paroît jusques dans la bouche de ceux qui mangent des dails pendant la nuit, sur leurs mains, sur leurs habits, & sur la terre dès que la liqueur de ce coquillage se répand, n'y en eût - il qu'une goutte; ce qui prouve que cette liqueur a la même propriété que le corps de l'animal. Hist. nat. Plin. lib. IX. cap. lxj.

Ces faits ont été vérifiés nouvellement sur les côtes de Poitou, & se sont trouvés vrais dans tous les détails. On n'a vû sur ces côtes aucune autre espece de coquillage, qui fût comme les dails lumineux dans l'obscurité; il n'y a même aucun poisson ni aucune sorte de chair d'annaux qui ait cette propriété avant d'être pourris, tandis que les dails n'en répandent jamais plus que lorsqu'ils sont plus frais, & ils ne jettent plus aucune lumiere lorsqu'ils sont corrompus à un certain point. L'animal dépouillé de la coquille est lumineux dans toutes les parties de son corps, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur; car si on le coupe, il sort de la lumiere du dedans comme du dehors. Ces coquillages en se desséchant perdent la propriété d'être lumineux. Si on les humecte, il reparoît une nouvelle lumiere, mais elle est beaucoup plus foible que la premiere; de même celle que jette la liqueur qui sort de ce coquillage s'étend peu - à - peu à mesure que cette liqueur s'évapore. Cependant on peut la faire reparoître par le moyen de l'eau, par exemple, lorsqu'on a vû cette lumiere s'éteindre sur un corps étranger qui avoit été mouillé de la liqueur du coquillage, on fait reparoître la même lumiere en trempant ce corps dans l'eau. Mém. de l'acad. roy. des Scienc. année 1723. (I)

D'AILLEURS, DE PLUS, OUTRE CELA (Page 4:612)

D'AILLEURS, DE PLUS, OUTRE CELA, (Gramm. Synon.) Ces mots désignent en général le surcroît ou l'augmentation. Voici une phrase où l'on verra leurs différens emplois. M. un tel vient d'acquérir par la succession d'un de ses parens dix mille livres de rente de plus qu'il n'avoit; outre cela, il a encore hérité d'ailleurs d'une fort belle terre. (O)

DAILLOTS ou ANDAILLOTS (Page 4:612)

DAILLOTS ou ANDAILLOTS, s. m. pl. (Marine.) ce sont des anneaux avec lesquels on amarre la voile, qu'on met dans le beau tems sur les étais. Ces anneaux font le même effet sur l'étai, que font les garcettes sur la vergue. Dict. de Trév. (Z)

DAIM (Page 4:612)

DAIM, s. m. (Hist. nat. Zoolog.) dama recentiorum, cervus platyceros; animal quadrupede, différent de celui que les anciens appelloient dama, & qui étoit une espece de bouc; il avoit les cornes dirigées en avant, & la queue s'étendoit jusqu'au jarret.

L'animal auquel nous donnons le nom de daim, ressemble beaucoup au cerf, mais il est plus petit, & il en differe sur - tout en ce que ses cornes sont larges & plates par le bout. On a comparé cette partie a la paume de la main, parce qu'elle est entourée de petits andouillers en forme de doigts, c'est pourquoi on appelle ces cornes cornua palmata. Voyez Cerf.

Willughby a distingué des daims de quatre especes, qui étoient en Angleterre dans une ménagerie: 1°. des daims d'Espagne; ils étoient aussi grands que des cerfs, mais ils avoient le cou plus mince & une couleur plus brune; leur queue étoit plus longue que celle des daims ordinaires, & de couleur noirâtre, sans qu'il y eût de blanc en - dessous: 2°. des daims qui avoient différentes couleurs, telles que le blanc, le noir, & une couleur d'arene: 3°. des daims de Virginie, qui étoient plus grands & plus forts que les daims ordinaires; ils avoient le cou plus grand, & leur couleur approchoit plus de la couleur cendrée que de celle de l'arene; leurs membres & leurs testicules étoient plus gros que ceux des autres: 4°. enfin il y avoit des daims dont les sabots des piés de derriere étoient marqués d'une tache blanche; ils avoient les oreilles grandes, la queue longue, les cornes branchues, & l'enfoncement qui se trouvoit entre les yeux peu profond; on les nourrissoit avec du pain, des pommes, des poires, & d'autres fruits. Ray, Synop. anim. quad. (I)

Daim (Page 4:612)

Daim, (Venerie.) lorsque cet animal se sent poursuivi des chiens, il ne fait pas si longue suite que le cerf: il recherche toûjours son pays; il fuit les voies autant qu'il peut, & prend sur - tout le change des eaux où il se laisse forcer.

Quand on veut quêter un daim, on va volontiers le chercher dans le pays sec où il se met en hardes avec les autres, à la réserve du mois de Mai jusqu'à la fin d'Août; pendant ce tems il se retire dans des buissons pour se garantir de l'importunité des moucherons qui le piquent dans cette saison.

Il faut quêter le daim comme le cerf; & à la réserve du limier & de la suite, on pratique la même chose à l'égard du daim.

On remarque seulement que pour y réussir, il suffit de prendre cinq ou six chiens des plus sages pour lui donner en chasse; & si l'on rencontre par hasard l'endroit où le daim aura fait son viandis le matin, ou bien de relevée, ou celui de nuit, on laissera pour lors faire les chiens, observant seulement qu'ils prennent le droit pié, car autrement ce seroit en vain qu'on chercheroit cet animal. Voyez l'article Cerf. On appelle ses petits danneaux.

Daim (Page 4:612)

Daim, (Art méchaniq. Chamoiseur.) le daim fournit dans le commerce les mêmes marchandises que le cerf. Sa peau est assez estimée après qu'elle a été passée en huile chez les Chamoiseurs, ou en mégie chez les Mégissiers. On en fait des gants, des culotes, & autres ouvrages semblables. Voyez l'article Chamoiseur.

DAINTIERS (Page 4:612)

DAINTIERS, s. m. pl. (Venerie.) ce sont les testicules du cerf. On dit aussi dintier.

DAIRI ou DAIRO (Page 4:612)

DAIRI ou DAIRO (le), s. m. Hist. du Jap. c'est aujourd'hui le souverain pontife des Japonois, ou comme Koempfer l'appelle, le monarque héréditaire ecclésiastique du Japon. En effet, l'empire du Japon a présentement deux chefs; savoir, l'ecclésiastique qu'on nomme dairo, & le séculier qui porte le nom de kubo. Ce dernier est l'empereur du Japon, & le premier l'oracle de la religion du pays.

Les grands prêtres sous le nom de dairi, ont été long tems les monarques de tout le Japon, tant pour le spirituel que pour le temporel. Ils en usurperent le throne par les intrigues d'un ordre de bonzes venus de la Corée, dont ils étoient les chefs. Ces bonzes faciliterent à leur dairi le moyen de soûmettre toutes les puissances de ce grand empire. Avant cette révolution il n'y avoit que les princes du sang ou les enfans des rois, qui pussent succéder à la monarchie: mais après la mort d'un des empereurs, les bonzes ambitieux éleverent à cette grande dignité un de leurs grands - prêtres, qui étoit dans tout le pays en odeur de sainteté. Les peuples qui le croyoient descendu du soleil, le prirent pour leur souverain. La religion de ces peuples est tout ce qu'on peut imaginer de plus fou & de plus déplorable. Ils rendirent à cet homme des hommages idolatres: ils se persuaderent

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