ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"567"> nomine culvertagii & perpetuoe servitutis; que chacun ne craignoit rien tant, nihil magis quàm opprobrium culvertagii meluentes. Mathieu de W estmunster dit la même chose sous l'an 1213. Voyez Guillaume Prynnenn, in libert. Angl. tome II. p. 269. Quelques - uns prétendent que ce terme culvért vient de collibertus, qui signifie celui qui a été affranchi avec un autre esclave par un même seigneur ou patron. M. de Lauriere en sa note seconde sur le chap. xcvj. des établissemens de saint Louis, rapporte cette étymologie: d'autres la tirent du latin culum vertere, c'est - à - dire tourner le cul, prendre la fuite. Le glossaire de Ducange rejette cette étymologie, comme étant sans fondement. L'auteur convient que la signification de ce terme est incertaine, & presqu'inconnue aux plus habiles grammairiens des langues françoise & angloise: il fait seulement entendre que ce culvertage étoit une servitude très - ignominieuse; & que s'il est permis de hasarder des conjectures, on peut présumer que ce terme culvertage signifioit confiscation de fiefs, ce qui paroît appuyé sur la coûtume de Sole, tit. x. art. 8. où il est dit couvrir le feu du vassal, pour confisquer son fief. (A)

CUMANA (Page 4:567)

CUMANA, (la) Géog. mod. ville de l'Amérique méridionale dans la Terre - ferme, capitale de la province de même nom. Long. 314. lat. 9. 46.

CUMANIE (Page 4:567)

CUMANIE, (Géog. mod.) pays de la Moldavie & de la Valachie, entre le Danube & la riviere d'Olt, du côté de la Tartarie.

CUMBERLAND (Page 4:567)

CUMBERLAND, (Géog. mod.) province maritime d'Angleterre avec titre de duché; elle est très abondante en pâturages, mines de plomb, de cuivre & de charbon de terre: Carlisle en est la capitale.

CUMIN (Page 4:567)

CUMIN, s. m. (Hist. nat. bot.) cuminum; plante ombellifere dont la tige s'éleve environ d'un pié, & qui a la feuille lasciviée, & la fleur en ombelle, blanche & petite: cette fleur fait place à des semences oblongues, cannelées légerement sur le dos, blanchâtres ou cendrées, & d'une odeur & d'un goût aromatiques. Tournef. Instit. rei herb. (I)

Cumin (Page 4:567)

Cumin, (Matiere medic.) La semence de cette plante, qui est la seule de ses parties que l'on employe en Medecine, aide la digestion & dissipe les vents; c'est pourquoi quelques - uns la mettent dans le pain & dans les fromages: elle est utile dans la colique venteuse, dans la tympanite & le vertige qui vient d'une mauvaise digestion, soit qu'on le prenne intérieurement, soit qu'on l'applique à l'extérieur. Cependant pour l'usage interne on préfere la graine de carvi à celle de cumin: celle - ci est moins agréable & plus forte, mais on employe préférablement la graine de cumin à l'extérieur. (Geoffroy, Mat. med.)

La graine de cumin est fort peu usitée parmi nous dans les préparations magistrales, mais les Allemands l'employent assez communément; ils les font entrer dans leurs especes cordiales, stomachiques, emménagogues, &c.

On employe beaucoup plus cette semence dans nos boutiques; on en tire par la distillation une eau & une huile essentielle.

Les compositions de la Pharmacopée de Paris dans lesquelles elle entre, sont celles - ci: l'eau générale, l'eau hystérique, l'orviétan, l'électuaire de baies de laurier, le caryocostin, le baume oppodeldoc, l'onguent martiatum, l'emplâtre diabotanum.

La semence de cumin est une des quatre grandes semences chaudes. Voyez Semences chaudes.

Les Allemands la mangent communément sur du pain mêlée avec du gros sel, pour s'exciter à boire. (b)

CUMINOIDES (Page 4:567)

CUMINOIDES, (Hist. nat. bot.) genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales fran<cb-> gés pour l'ordinaire, disposés en rond, & soûtenus par le calice, qui devient dans la suite une semence le plus souvent oblongue. Tournef. Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

CUMUL (Page 4:567)

CUMUL, s. m. (Jurisprud.) est un droit singulier qui n'a lieu que dans quelques coûtumes qui l'établissent expressément. Il consiste dans la faculté que les héritiers des propres ont lorsque les meubles & acquêts sont considerables, & que les propres sont en petite quantité, de demander que l'on accumule le tout, & qu'on leur en donne le tiers; mais pour cela il faut que les meubles & acquêts excedent des trois quarts la valeur des propres.

Ce droit de cumul n'a lieu qu'en faveur des enfans, & non pour les collatéraux: il n'a pas lieu non plus dans les coûtumes de subrogation, telles qu'Anjou & Maine, attendu qu'elles ont assez pourvû à l'intérêt des héritiers des propres, en subrogeant les acquêts aux propres: enfin il ne s'étend point aux biens qui sont situés dans d'autres coûtumes que celles qui l'établissent. Voyez le Brun, traité des success. liv. II. ch. 4. n. 61. (A)

CUMULER (Page 4:567)

CUMULER, v. act. (Jurisprud.) signifie réunir & joindre ensemble plusieurs objets. On ne peut pas cumuler en sa personne deux causes lucratives; ce n'est pas à dire néanmoins qu'il soit défendu de réunir deux titres pour avoir une même chose: on cumule au contraire tous les jours droit sur droit & différens titres pour avoir une même chose; mais on ne peut pas demander deux fois la même chose en vertu de deux titres différens. Voyez Causes lucratives. (A)

CUNÉIFORME (Page 4:567)

CUNÉIFORME, os du crâne, voyez Sphénoïde.

Cunéïformes (Page 4:567)

Cunéïformes, (Anatom.) os du tarse. C'est le nom qu'on donne aux trois derniers os du tarse, à cause de quelque ressemblance qu'ils ont avec des coins. Dans un foetus de neuf mois, les trois os cunéiformes ne sont tous encore que des cartilages qui s'ossifient dans la suite: ils sont situés entre les trois premiers os du métatarse, le cuboïde & le scaphoïde: leur grosseur & leur grandeur n'est point la même dans tous les trois; car le premier ou le plus intérieur est le plus grand; le troisieme l'est plus que le second, & il a moins de volume que le premier.

Les Anatomistes considerent dans chacun de ces os cinq faces, de même que dans un coin; leur situation est telle, que le second & le troisieme ont leur pointe tournée vers la plante du pié, tandis que le premier a la fienne tournée vers le dessus du pié. Ils sont joints par leur face antérieure aux trois premiers os du métatarse, & par la postérieure avec l'os scaphoïde. On observe que le troisieme est joint aussi par sa face externe au cuboïde.

L'articulation des trois cunéïformes avec l'os cuboïde, celle de ces quatre os avec les os du métatarse, & celle des os du métatarse entr'eux, ont un mouvement très - obscur. C'est au moyen de ces articulations que l'on peut courber ou voûter le pié selon sa longueur, & tant soit peu selon sa largeur: ce dernier mouvement est moins obscur vers les têtes des os du métatarse, que vers leur base, & vers les os du tarse qui sont dans le voisinage.

Ajoûtons un mot des ligamens qui attachent les trois cunéiformes au scaphoïde & au cuboïde. Ils sont joints ensemble dans leur partie supérieure & inférieure, par des plans ligamenteux particuliers qui vont plus ou moins transversalement d'un os à un autre, étant unis à une bande ligamenteuse commune qui les couvre tous, & qui s'étend même sur le cuboïde. Ils sont encore joints dans leur partie supérieure & inférieure, avec les quatre premiers os du métatarse par plusieurs ligamens; mais ceux de la partie supérieure ne sont que des bandes ligamenteuses très<pb-> [p. 568] courtes, qui de la partie antérieure de ces os vont se rendre à la postérieure des quatre derniers du métatarse.

Il seroit inutile d'entrer dans de plus grands détails; les figures même ne les rendroient pas sensibles. Pour comprendre l'arrangement de tous ces os en place, leurs articulations, les divers ligamens qui les attachent, il faut avoir devant les yeux un squelete frais préparé, & un démonstrateur pour guide. Cet art. est de M. le Chevalier de Jaucourt.

CUNETTE ou CUVETTE (Page 4:568)

CUNETTE ou CUVETTE, s. f. en terme de Fortification, est une profondeur de dix - huit à vingt piés de large, pratiquée dans le milieu d'un fossé sec, pour en faire écouler l'eau, ou pour en mieux disputer le passage à l'ennemi. Voyez Fossé.

Cet ouvrage doit être construit de maniere à ne pas donner de couvert à l'ennemi lorsqu'il veut passer le fossé; c'est pourquoi il est nécessaire qu'il y ait des caponieres dans le fossé, pour flanquer la cunette. Voyez Caponiere, & Pl. I. de Fortif. fig. 11 une cunette marquée par les lettres a, a. (Q)

CUNEUS (Page 4:568)

CUNEUS, est le nom latin d'une des puissances méchaniques, appellée plus communément coin. Voyez Coin.

CUNINA (Page 4:568)

* CUNINA, s. f. (Myth.) divinité sous la protection de qui on mettoit ou l'on supposoit les petits enfans; si elle présidoit à leurs premiers cris, c'étoit un dieu, & elle s'appelloit vaticanus deus; si elle les disposoit à faire les premiers pas, elle devenoit déesse, & elle prenoit le nom de dea levana; si elle veilloit pour eux dans le berceau, on la nommoit cunina ou cunaria. Voyez l'art. Cuba.

CUNNINGHAM (Page 4:568)

CUNNINGHAM, (Géograph. mod.) province de l'Ecosse méridionale, bornée par celles de Kye, de Cluydesdale, de Lenox, & par la mer: elle est une des plus abondantes de l'Ecosse.

CUNGEHANG (Page 4:568)

CUNGEHANG, (Géogr. mod.) ville forte de la Chine dans la province de Chiensi. Lat. 26. 51.

CUNTUR, CONTOUR, ou CONDOR (Page 4:568)

CUNTUR, CONTOUR, ou CONDOR, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) très - grand oiseau; il a quinze piés d'envergure; ses ongles ressemblent plûtôt à ceux des poules qu'aux griffes des oiseaux de proie, cependant son bec est assez fort pour ouvrir le ventre à un boeuf. Il a sur la tête une crête qui n'est pas découpée comme celle du coq; son plumage est noir & blanc, comme celui d'une pie. Les cunturs font un tres - grand bruit en s'abattant sur terre; aussi les Indiens du Péou où il y a de ces oiseaux, & même les Espagnols, en ont - ils grand'peur. On en a tué un sur la côte de Chily, qui avoit seize piés d'envergure. La longueur de l'une de ses plumes étoit de deux piés quatre pouces; le tuyau avoit cinq pouces trois quarts de longueur, & un pouce & demi de largeur à l'endroit le plus gros; la plume entiere pesoit trois gros & dix - sept grains & demi; sa couleur étoit d'un brun - obscur.

Les cunturs restent sur les montagnes, ils n'en descendent que dans les tems de pluie & de froid; ils vivent alors de quelques gros poissons que la tempête jette assez souvent sur les côtes: on dit qu'ils ont quelquefois dévoré des enfans de dix à douze ans. On prétend, dit M. de la Condamine, que les Indiens présentent à ces oiseaux pour appas une figure d'enfant d'une argille très - visqueuse; ils fondent dessus, & y engagent leurs serres de façon qu'ils ne peuvent plus s'en dépétrer. M. de la Condamine a vû des cunturs dans plusieurs endroits des montagnes de Quito, & on lui a rapporté qu'il s'en trouvoit aussi dans les pays - bas des bords du Marannon. Voyage de la riviere des Amazones, & hist. des Incas, &c.

On croit qu'il y a aussi de ces oiseaux dans la région de Sophala, des Caffres & de Monomotapa, jusqu'au royaume d'Angola, & on soupçonne qu'ils ne different pas de ceux que les Arabes ont appellés rouh. (I)

CUPANIE (Page 4:568)

CUPANIE, s. f. (Hist. nat. bot.) cupania, genre de plante dont le nom a été dérivé de pere François Cupani de Sicile, religieux du tiers ordre de saint François. La fleur des plantes de ce genre est en rose composée de plusieurs pétales disposés en rond: il s'éleve du fond du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit dur comme du cuir, fait en forme de poire, qui s'ouvre d'un bout à l'autre en trois parties, & qui renferme des semences rondes, dont chacune est attachée à une petite coeffe charnue. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

CUPIDITÉ (Page 4:568)

CUPIDITÉ, s. f. (Morale.) Voyez Concupiscence.

CUPIDON (Page 4:568)

CUPIDON, s. m. (Myth.) voyez l'art. Amour.

CUPOLO (Page 4:568)

CUPOLO, (Métallurg.) Les Anglois donnent ce nom à un fourneau à reverbere dont on se sert pour faire fondre les mines de plomb. On emploie le charbon de terre dans ces fourneaux; on s'en sert aussi à Kunsberg en Norwege pour traiter des mines de cuivre. Voici comme ce fourneau est construit. Le minerais se met sur un plan couvert d'une voûte ovale, oblongue: le foyer où se mettent les charbons, est à l'un des bouts de cette voute avec qui il communique par une ouverture: le métal fondu va se rendre dans un creux qui est à côté. On peut en voir une description dans la Métallurgie de Schlutter, ch. xiij. ( - )

CURA (Page 4:568)

* CURA, s. f. (Myth.) l'inquiétude, déesse qui a formé l'homme, & qui depuis ce tems n'a jamais perdu de vûe son ouvrage: post equitem sedet.

CURAÇAO ou COROSSOL (Page 4:568)

CURAÇAO ou COROSSOL, (Géog. mod.) île de l'Amérique à seize lieues de la terre - ferme, sur la côte de Venezuela. Longit. 31. latit. 12. 40. Elle appartient aux Hollandois, qui dans la partie méridionale de cette île ont construit une jolie ville & une citadelle, laquelle défend l'entrée d'un port très - commode pour les gros vaisseaux, qui y mouillent fort près de terre à différentes profondeurs.

Quoique ce lieu ne produise que du gingembre & des citrons, il passe cependant pour un des plus commerçans de l'Amérique équinoxiale, servant d'entrepôt aux nations qui trafiquent le long de la côte. Par M. le Romain.

CURATAY (Page 4:568)

CURATAY, (Géog. mod.) riviere de l'Amérique méridionale dans la province de Quixos: elle se jette dans la riviere des Amazones.

CURATELLE (Page 4:568)

CURATELLE, s. f. (Jurispr.) c'est la charge & fonction de curateur, c'est - à - dire la commission donnée à quelqu'un d'administrer les biens d'un autre, qui, par rapport à la foiblesse de son âge ou par quelqu'autre empêchement, ne peut le faire par lui - même. La curatelle a quelquefois seulement pour objet d'assister quelqu'un en jugement, ou de l'autoriser à passer quelqu'acte important & de stipuler ses intérêts dans quelqu'affaire, soit judiciaire ou extrajudiciaire. Voyez ci - après Curateur. (A)

CURATEUR (Page 4:568)

CURATEUR, s. m. (Jurisprud.) est celui qui est établi pour veiller aux intérêts de quelqu'un qui ne peut y veiller par soi - même. Voyez ci - devant la définition de la Curatelle.

La fonction de curateur a quelque rapport avec celle de tuteur; mais elles different en un point essentiel; c'est que le tuteur est donné principalement pour prendre soin de la personne du mineur; l'administration des biens n'est à son égard qu'un objet subordonné, au lieu que le curateur est donné principalement pour prendre soin des biens; de sorte qu'un mineur sans biens n'auroit pas besoin d'un curateur comptable. Mais on donne aussi un curateur pour d'autres objets.

Le cas le plus ordinaire de la curatelle, c'est lors<pb->

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