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CROISEE (Page 4:505)
CROISEE, s. f. terme d'Architecture, en latin fenestra, formé du grec
Les croisées sont une des parties de la décoration la plus intéressante; leur multitude, leurs proportions, leurs formes & leurs richesses dépendant absolument de la convenance du bâtiment, on ne peut trop insister sur ces quatre manieres de considérer les croisées dans l'ordonnance d'un édifice: car comme elles se réiterent à l'infini dans les façades, c'est multiplier les erreurs que de négliger aucune des observations dont on va parler.
La trop grande quantité d'ouvertures dans un bâtiment, nuit à la décoration des dehors; cependant cet abus gagne au point, qu'on néglige l'ordonnance des façades pour rendre, disent quelques - uns, les dedans commodes & agréables. Il est vrai que les anciens Architectes sont tombés dans un excès opposé; mais est - il impossible de concilier ces deux systèmes? La mode devroit - elle s'introduire jusque dans les bâtimens? Quel contraste de voir dans une ville où regne une température reglée, un sentiment si opposé d'un siecle à l'autre, concernant la multiplicité des croisées dans des édifices toûjours également destinés à l'habitation des hommes! Cette vicissitude provient sans doute de ce que la plûpart des Architectes ont regardé les beautés de leur art comme arbitraires, d'où est née l'inégalité de leurs productions. Pour prévenir cet abus il est un moyen cer<pb-> [p. 506]
La proportion des croisées consiste à leur donner une largeur relative à leur hauteur, selon la solidité ou l'élégance de la décoration du bâtiment. Plusieurs croient qu'il suffit de leur donner de hauteur le double de la largeur. Il seroit vicieux sans doute de leur en donner moins; mais il faut savoir que cette regle générale ne peut être propre à toutes les ordonnances; & que ces parties si essentielles à un édifice, doivent avoir dans leurs dimensions des proportions plus ou moins élégantes, qui répondent à la diversité des ordres que l'on peut employer ensemble ou séparément dans les bâtimens: ensorte que la hauteur d'une croisée d'ordonnance toscane, puisse être réduite au plus à deux fois la largeur; celle dorique à deux fois un quart; celle ionique à deux fois un quart; & celles corinthienne & composite, à deux fois & demie; & diminuer ces différentes hauteurs à raison de la simplicité qu'on aura crû devoir affecter dans ces diverses ordonnances, c'est - à - dire selon qu'on aura fait parade de colonnes ou de pilastres dans sa décoration, que ces pilastres ou colonnes y seront traités avec une plus ou moins grande richesse; ou enfin selon qu'on les en aura soustraits tout - à - fait, pour n'en retenir dans sa décoration que l'expression, le caractere & la proportion.
La forme des croisées est encore une chose sur laquelle il est indispensable de réfléchir dans la décoration des bátimens; & quoique nous n'en reconnoissions que de trois especes, les droites, les pleinceintres, & les bombées (les surbaissées étant absolument à rejetter), il n'en est pas moins vrai qu'il n'y a que les bombées & les droites, nommées à plates - bandes, dont il faut faire usage; autrement, lorsqu'on les fait à plein - ceintre, elles imitent la forme des portes; & c'est une licence condamnable en Architecture, de donner à ces ouvertures une forme commune, lorsque ces deux genres d'ouvertures doivent s'annoncer différemment, malgré l'exemple de plusieurs édifices de réputation, où l'on voit des fenêtres à plates - bandes ou bombées: preuve incontestable du peu de réflexion qu'on a eue d'assigner à chaque partie du bâtiment des formes qui désignent d'une maniere stable & constante leurs divers usages. De cette imitation résulte le desordre de la décoration, qu'on remarque dans les façades. Celui - ci imite ce qu'il a vû faire à celui - là. La plûpart n'ont aucun principe. On fait un dessein, il plaît au vul<cb->
Par la richesse des croisées on entend les crossettes,
& les chambranles (voyez
Il est des croisées qu'on nomme attiques, parce
qu'elles tiennent de la proportion de cet ordre raccourci
(voyez
Il est encore des croisées appellées atticurgues par Vitruve, parce qu'elles sont moins larges dans leur sommet que dans leur base; genre d'ouverture qu'ont employé fréquemment les anciens dans leurs portes & croisées, parce qu'ils prétendoient qu'elles étoient plus solides que colles dont les piédroits sont paralleles. Néanmoins cette prétendue raison de solidité n'a pas lieu en France, les obliquités dans l'Architecture réguliere étant reconnues comme une licence défectueuse. On donne encore différens noms aux croisées, selon leurs diverses applications dans les bâtimens. Par exemple, on appelle croisée à balcon, celle qui descend jusqu'au niveau du plancher; croisées à banquettes, lorsqu'elles ont un appui de pierre de quatorce pouces, & le reste en fer; enfin croisée en tour ronde, en tour creuse, biaise, &c. selon la forme du plan qui les reçoit. (P)
Croisée d'Ogives (Page 4:506)
Croisée (Page 4:506)
Croisées d'eau (Page 4:506)
Croisée (Page 4:506)
Croisée (Page 4:506)
Croisée (Page 4:506)
Croisée (Page 4:507)
Devant de croisée, dessous d'appui, soubassement de croisée, est la partie de lambris qui remplit depuis la croisée jusques sur le parquet ou quarreau.
Croisee (Page 4:507)
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