ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"273"> & M. Euler, dans les mém. de l'acad. de Petersb. tome VII. Mais leurs méthodes, quoique très - ingénieuses & très - simples, ont cet inconvénient, qu'elles supposent que la correction soit fort petite; ce qui n'a plus lieu dans les pays où la hauteur du pole est fort grande, c'est - à - dire qui sont fort près du pole: car dans ces pays - là le soleil est presque toûjours à la même hauteur sur l'horison; d'où l'on voit qu'une petite différence dans la hauteur doit en produire une fort grande dans l'heure. Il est donc nécessaire de trouver une méthode générale pour avoir la correction du midi à une hauteur quelconque; & j'ai résolu ce problème dans les mém. de l'academ. de Berlin, 1747. Au reste, nous devons remarquer ici que notre méthode, quoique simple & facile à pratiquer, est plus recommandable par sa généralité géométrique, que par le besoin qu'on en a. Car on ne fait guere d'observation dans la zone glacée; & les pays qui seroient très - près du pole nous sont entierement inconnus. Mais en Géométrie & en Astronomie, il est toûjours utile d'avoir des méthodes générales, qui puissent ne pas manquer au besoin. (O)

Correction (Page 4:273)

Correction, (Jurisprud.) Les peres ont droit de correction sur leurs enfans; ils avoient même droit de vie & de mort sur eux par l'ancien droit Romain; mais cela a été réduit à une correction modérée. Ils peuvent néanmoins les faire enfermer jusqu'à l'âge de vingt - cinq ans dans quelque maison de correction, telle que celle de S. Lazare à Paris, à moins que les peres ne soient remariés; auquel cas ils ne le peuvent faire, non plus que les meres tutrices & autres tuteurs, sans une ordonnance du juge, lequel prend ordinairement l'avis des parens paternels & maternels à ce sujet. On peut voir au journal des aud. les arrêts des 9 & 13 Mars 1673, 14 Mars 1678, & 27 Octobre 1690, & celui du 30 Juillet 1699.

Les maris ont aussi droit de correction sur leurs femmes par l'ancien droit Romain: si le mari battoit sa femme à coups de foüet, ce qui étoit une injure pour une femme ingénue, c'étoit une cause de divorce: mais par le dernier droit il est seulement dit que le mari qui le feroit sans cause, seroit obligé de donner dès - lors à sa femme une somme égale au tiers de la donation à cause des noces. leg. viij. cod. de repud. Cette loi n'est point suivie parmi nous; on en a sans doute senti l'inconvénient: bien des femmes se feroient battre pour augmenter leur doüaire ou augment de dot. Le mari doit traiter sa femme avec douceur & avec amitié: cependant si elle s'oublie, il doit la corriger modérément; il peut même, s'il ne trouve point d'autre remede, la faire enfermer dans un couvent; & si elle a eu une mauvaise conduite, la faire mettre dans une maison de correction. Mais s'il la maltraite à tort, soit de coups, soit de paroles, ce qui est plus ou moins grave selon la qualité des personnes, ces mauvais traitemens sont une cause de séparation. Voyez Séparation.

Les maîtres ont aussi droit de correction sur leurs esclaves & domestiques, mais modérément. Le droit de vie & de mort que les Romains avoient anciennement sur leurs esclaves, fut abrogé par le droit du code, liv. IX. tit. xjv. l. 1. L'autentique ad hoc dit que le maître peut châtier ses esclaves plagis mediocribus. Parmi nous l'humanité met encore des bornes plus étroites à ce droit de correction.

Enfin les supérieurs des monasteres ont droit de correction sur leurs religieux ou religieuses: ils n'ont cependant aucune jurisdiction; c'est pourquoi ils ne peuvent infliger que des peines legeres, telles que le jeûne, le foüet, le renfermement dans leur prison privée: il ne leur est pas permis de traiter leurs religieux avec inhumanité; s'ils le font, leurs religieux peuvent s'en plaindre à leurs supérieurs, & même à la justice séculiere, & demander d'être trans<cb-> férés dans une autre monastere. La justice séculiere peut même d'office en prendre connoissance, lorsqu'il se passe quelque chose de grave, &y mettre ordre. (A)

Correction des Comptes (Page 4:273)

Correction des Comptes, voyez au mot Comptes, à l'article des Correcteurs des Comptes. (A)

Correction (Page 4:273)

Correction, figure de Rhétorique qui consiste à corriger ou à expliquer une expression, une pensée qu'on a déjà avancée: elle est très - propre à fixer ou à réveiller l'attention des auditeurs, comme dans cet endroit de Cicéron: Atque hoec cives, cives inquam, si hoc nomine eos appellari fas est, qui hoec de patriâ suâ cogitant. Pro Muren.

Il y a une autre sorte de correction par laquelle, loin de rétracter une pensée, on la rappelle de nouveau pour la confirmer davantage, la présenter avec plus de force & de véhémence, comme si on n'en avoit pas d'abord assez dit. Telles sont ces paroles de J. C. touchant son précurseur, Matth. ch. xj. ver. 9. Qu'êtes - vous donc allés voir? un prophete? Oui certe, je vous le dis, & plus que prophete. On l'appelle autrement épanorthose. Voyez Epanorthose. (G)

Correction (Page 4:273)

Correction, (Pharmacie.) voyez Correctif.

Correction (Page 4:273)

Correction, (Peint.) V. Correct (Peinture).

Correction (Page 4:273)

Correction, terme d'Imprimerie qui s'entend de deux façons: on entend par ce mot les fautes corrigées sur une épreuve; & l'on dit, s'il y en a beaucoup, voilà une feuille bien chargée de corrrections. On entend encore par ce mot les lettres nécessaires pour corriger une épreuve; & l'on dit lever sa correction dans une casse avant de corriger; distribuer sa correction après avoir corrigé.

CORREGIDOR (Page 4:273)

CORREGIDOR, s. m. (Hist. mod.) nom d'un officier de justice en Espagne, & dans les contrées qui sont soûmises à l'Espagnol. C'est le premier juge d'une ville, d'une province, d'une jurisdiction; les conseillers & les avocats lui sont inférieurs.

CORREGIO (Page 4:273)

CORREGIO, (Géog. mod.) petite ville d'Italie, capitale d'un petit pays de même nom, au duché de Modene. Long. 28. 20. lat. 44. 145.

CORRELATIF (Page 4:273)

* CORRELATIF, (Gramm. & Logiq.) Ce terme désigne de deux choses qui ont rapport entr'elles & qu'on considere par ce rapport, celle qui n'est pas à l'instant présente à l'esprit, ou dont on ne fait pas premierement & spécialement mention, soit dans le discours, soit dans un écrit. Exemple. Si je pense, je parle ou j'écris de l'homme comme pere, l'homme considéré comme fils, sera son correlatif; si je pense, je parle ou j'écris de l'homme comme fils, l'homme considéré comme pere, sera son correlatif. Cette définition me paroît si juste, que dans la pensée, la conversation & l'écrit, on voit en un instant deux êtres qui ont rapport entr'eux, prendre & perdre alternativement la dénomination de correlatif, selon que l'un est rappellé à l'occasion de l'autre. C'est toûjours celui qui est rappellé, & qui entre, qui prend le nom de correlatif. Mais si ce correlatif devient l'objet principal de la pensée, ou de l'entretien, ou de l'écrit, il cede sur le champ cette dénomination de correlatif, à celui dont on a cessé & dont on recommence de s'occuper. Correlatif se prend aussi en un autre sens; comme quand on dit, vieux & jeune sont des correlatifs, alors correlatif est appliqué aux deux objets de la correlation, & l'on assûre qu'ils ont entr'eux cette espece de rapport, sans avoir l'un plus présent à l'esprit que l'autre: il semble que ce soit seulement dans ce seul sens qu'il faut entendre le terme correlation, voyez le inot Correlation. Au reste ces définitions ne sont pas particulieres à correlatif; elles conviennent aussi à tous les autres termes de la même nature, tels que corrival & corrivaux. Qu'est - ce qu'un corrival? c'est de deux hommes qui se disputent la même maîtresse, le même honneur, &c. celui qui n'a été que le second [p. 274] présent, soit à ma pensée, soit à ma bouche, soit à ma plume. Qu'est - ce que des corrivaux? ce sont deux hommes que je considere indistinctement, par la prétention qu'ils ont tous les deux à un bien qui ne peut appartenir qu'à l'un des deux, sans que l'un soit le premier présent à ma pensée, & l'autre le second, sans que j'institue entr'eux une comparaison dans laquelle l'un seroit présent & l'autre rappellé: c'est sous un point de vûe qui leur est commun que je les envisage; & en tant que ce point de vûe leur est commun.

CORRELATION (Page 4:274)

* CORRELATION, s. f. (Logiq. & Gramm.) terme par lequel je désigne qu'il y a rapport entre deux objets A & B; & je le désigne d'une maniere indéterminée, sans marquer que c'est A que je compare à B, ni que c'est B que je compare à A: l'un ne m'est pas plus présent à l'esprit que l'autre, du moins au moment où j'assûre qu'il y a correlation entr'eux; quoique ce jugement ait été précédé d'un autre où je comparois ces objets, & où l'un étoit le premier terme de la comparaison, & l'autre le second; quant à la nature de la correlation, elle consiste dans le rapport de deux qualités dont l'une ne peut se concevoir sans l'autre.

CORRESE (Page 4:274)

CORRESE, (Géog. mod.) petite riviere d'Italie dans la Sabine, dans l'état de l'Eglise, qui se jette dans le Tibre.

CORRESPONDANCE, RELATION (Page 4:274)

CORRESPONDANCE, RELATION, s. f. commerce réciproque qu'ont ensemble deux personnes. Il se dit, en termes de Commerce, de la relation qu'un marchand entretient avec un autre marchand; un banquier avec un banquier, ou même tous deux avec de simples commissionnaires établis dans diverses villes d'un même état ou de pays étrangers, pour le fait de leur banque ou négoce. On dit de l'un & de l'autre qu'ils ont de grandes correspondances, quand ils ont affaire avec quantité d'autres négocians ou banquiers. Dictionn. de Comm. (G)

Correspondance, Correspondant, (Page 4:274)

* Correspondance, Correspondant, & Correspondre, ont encore une signification prise des rapports que les êtres peuvent avoir entr'eux: aussi on dit: voilà deux idées, deux mots, deux objets, deux choses qui se correspondent, lorsqu'elles ont même rapport ou de sens, ou de place, ou d'effet, ou de forme, &c. avec une troisieme à laquelle on les rapporte, ou dans laquelle on les considere.

CORRESPONDANT (Page 4:274)

CORRESPONDANT, s. m. en termes de Comm. personne domiciliée dans un lieu, & avec laquelle une autre personne résidante dans une autre ville ou pays, est en commerce de banque ou de marchandise.

S'il y a quelque différence entre correspondant & commissionnaire, elle est bien légere, & leurs fonctions sont à - peu - près les mêmes. Voyez Commissionnaire. Dictionn. de Comm. (G)

CORRESPONDRE (Page 4:274)

CORRESPONDRE, v. n. avoir relation avec quelqu'un, l'avoir correspondant ou être le sien. (G)

CORRIDOR (Page 4:274)

CORRIDOR, s. m. terme d'Architecture. On entend par ce mot une piece fort longue & assez étroite, servant de dégagement & de piece commune à divers appartemens, en usage à la campagne. Ils ont cela de commode, qu'ils évitent les antichambres, qui occupent beaucoup de terrein dans un lieu serré, & dont on ne peut se passer pour précéder une chambre à coucher, lorsqu'on ne pratique pas de corridor; néanmoins on ne peut disconvenir que ces derniers ont l'incommodité d'occasionner beaucoup de bruit dans les pieces voisines, à cause de leur communication avec tout le bâtiment; de maniere qu'ils ne sont plus guere d'usage que dans les étages en galetas & dans les communautés religieuses, où ils sont absolument indispensables.

La proportion de ces corridors, c'est - à - dire le rapport de leur largeur avec leur longueur, est arbitraire; en quoi ils different des galeries, qui doi<cb-> vent avoir des dimensions relatives à leur usage. Voyez Galerie. (P)

Corridor (Page 4:274)

Corridor, en Fortification, signifie le chemin qui regne tout autour de la place, sur le pord du fossé en dehors. Ce mot vient de l'italien coridore, ou de l'espagnol coridor.

On l'appelle aussi chemin couvert; & même ce dernier est à présent le seul usité, parce qu'il est couvert du glacis ou de l'esplanade, qui lui sert comme de parapet. Voyez Chemin couvert. Le corridor est large d'environ six toises. Chambers. (Q)

CORRIGER (Page 4:274)

CORRIGER, v. act. voyez les différentes acceptions de l'adjectif Correct & Correctif, & du substantif Correction.

Corriger (Page 4:274)

Corriger, terme d'Imprimerie; c'est une des fonctions principales que le compositeur est obligé de faire. Après avoir levé la correction dans son composteur, il couche sa forme sur le marbre, & la desserre; ensuite il corrige, par le moyen d'un petit instrument appellé pointe, les fautes qui ont été marquées par le correcteur en marge de l'épreuve. Voy. Compositeur, Forme, Marbre, Pointe

Corriger (Page 4:274)

Corriger un cheval, voyez Chatier.

CORRIVAL (Page 4:274)

* CORRIVAL, s. m. un autre qui avoit avec celui - ci un ruisseau commun. Voyez a l'article Correlatif, la raison de cette définition, qui n'est bisarre qu'en apparence; & pourquoi elle seroit inexacte, si j'avois dit un corrival est celui qui a un ruisseau commun avec un autre. Le corrival n'est pas celui, c'est l'autre.

CORROBORATIF (Page 4:274)

CORROBORATIF, (Médec. Thérapeut.) voyez Fortifiant & Tonique.

CORRODE (Page 4:274)

CORRODE, adject. CORROSION, subst. Ces mots ne sont d'usage qu'en Physique, & sur - tout en Medecine, pour dire rongé & action de ronger; ainsi on dit une pierre dont la surface a été corrodée (c'est - à - dire rongée) par les eaux & par l'action de l'air. On dit aussi la corrosion des chairs par un ulcere. Au reste le substantif corrosion n'ayant point d'équivalent, est plus en usage que corrodé. (O)

CORROI (Page 4:274)

CORROI, s. m. (Architect. Mass. Hydraul.) est un massif de terre franche ou de glaise que l'on pétrit entre les deux murs d'un canal ou d'un bassin, pour retenir l'eau à une certaine hauteur; ou entre le contre - mur d'une fosse d'aisance ou un puits, pour empêcher qu'elle ne le corrompe: il doit se lier avec ce ui du plafond, qui doit regner de la même épaisseur dans toute son étendue.

On ne dit point un corroi de ciment, mais un massif ou une chemise de ciment. (K)

CORROIER (Page 4:274)

CORROIER, en Architect. est bien pétrir la chaux & le sable par le moyen du rabot, pour en faire du mortier. C'est aussi pétrir & battre au pilon de la terre glaise, pour en faire un corroi. (P)

CORROMPRE (Page 4:274)

* CORROMPRE, v. act. (Morale.) expression empruntée de ce qui se passe dans la gangrene du corps, & transportée à l'état de l'ame; ainsi un coeur corrompu est un homme dont les moeurs sont aussi malsaines en elles - mêmes, qu'une substance qui tombe en pourriture; & aussi choquantes pour ceux qui les ont innocentes & pures, que le spectacle de cette substance, & la vapeur qui s'en exhale, le seroient pour ceux qui ont les sens délicats.

Corrompre (Page 4:274)

Corrompre, (Physiq.) voyez Corruption.

Corrompre (Page 4:274)

Corrompre, (Art méch.) c'est altérer la forme. Le pannier de mon habit est corrompu. Les hérétiques ont souvent corrompu les textes sacrés.

Corrompre un cuir (Page 4:274)

Corrompre un cuir, terme de Corroyeur, qui signifie le ployer; ainsi ces artisans disent corrompre un cuir des quatre quartiers, c'est - à - dire le plier de patte en patte pour lui couper le grain. Voyez Corroyer, & la fig. Pl. du Corroyeur.

Corrompre (Page 4:274)

* Corrompre, (Manuf. en soie) c'est mettre plus ou moins de fils dans la premiere maille de corps,

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