ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"271"> sont trop hautes, ils le tendent avec leurs petits bateaux.

Le corre ou corret est un véritable sac de chalut ou rets traversier de la longueur qu'on veut. Voyez l'article Chalut. Le haut de l'ouverture est chargé de flotes de liége, & le bas de plaques de plomb du poids d'environ deux onces pesant; ce qui fait pour la garniture entiere du filet trois à quatre livres. On oppose l'ouverture du corret au courant de la riviere; l'un des côtés du sac est amarré à une ancre qui est au large du bateau; les liéges qui soûlevent le haut du filet le tiennent ouvert d'environ deux brasses, si la marée monte suffisamment dans la riviere. Les mailles de ce filet n'ont que 14 à 15 lignes. Etabli de cette maniere, il ne peut être nuisible, puisqu'il reste où les pêcheurs l'ont placé. Pour faire une meilleure pêche, ils sont obligés de battre l'eau avec des perches ou avec leurs avirons, s'ils sont dans leur bateau, & de faire du bruit afin que le poisson sorte du fond & de la vase où il se tient.

Ils ne peuvent pêcher que de marée baissante, à moins qu'ils ne retournent l'embouchure de leur corret pour pêcher de flot avec des mailles de dix - huit lignes en quarré; cette pêche ne peut être abusive: le sac du corret est le même que celui du chalut ou rets traversier, ou de la dranguelle claire usitée par les pêcheurs de la Seine, à la différence que ces deux instrumens coulent sur le fond, & que le corret est sédentaire.

Les pêcheurs de riviere, à leurs embouchures, prennent avec ce filet des poissons plats, sur - tout des plies & des anguilles. Ils y prennent cependant aussi d'autres sortes de poissons ronds, s'ils remontent: ce qui est rare à cause de la bourbe que les poissons de mer fuient toûjours.

CORREAU (Page 4:271)

CORREAU, (Marine.) voyez Coureau. (Z)

CORRECT (Page 4:271)

* CORRECT, adj. (Littérat.) ce terme désigne une des qualités du style. La correction consiste dans l'observation scrupuleuse des regles de la Grammaire. Un écrivain très - correct est presque nécessairement froid: il me semble du moins qu'il y a un grand nombre d'occasions où l'on n'a de la chaleur qu'aux dépens des regles minutieuses de la syntaxe; regles qu'il faut bien se garder de mépriser par cette raison, car elles sont ordinairement sondées sur une dialectique très - fine & très - solide; & pour un endroit qui seroit gâté par leur observation rigoureuse, & où l'auteur qui a du goût sent bien qu'il faut les négliger, il y en a mille où cette observation distingue celui qui sait écrire & penser, de celui qui croit le savoir. En un mot, on ne doit passer à un auteur de pécher contre la correction du style, que lorsqu'il y a plus à gagner qu'à perdre. L'exactitude tombe sur les faits & les choses; la correction, sur les mots. Ce qui est écrit exactement dans une langue, rendu fidélement, est exact dans toutes les langues. Il n'en est pas de même de ce qui est correct; l'auteur qui a écrit le plus correctement, pourroit être très - incorrect traduit mot à mot de sa langue dans une autre. L'exactitude naît de la vérité, qui est une & absolue; la correction, de regles de convention & variables.

Correct (Page 4:271)

Correct, se dit, en Peinture, d'un dessein, d'un tableau, où tous les objets, & particulierement les figures, sont bien proportionnées, où les parties sont bien arrêtées, & leurs contours exactement semblables à ceux que présente la nature. On dit, ce Peintre est correct. Dict. de Peint. (R)

CORRECTEUR (Page 4:271)

* CORRECTEUR, s. m. (Gramm.) celui qui corrige. Corriger a deux acceptions; c'est, ou infliger une peine pour une faute commise, ou changer de mal en bien la disposition habituelle & vicieuse du coeur & de l'esprit, par quelque voie que ce puisse être.

Correcteurs des Comptes (Page 4:271)

Correcteurs des Comptes, (Jurisp.) Voyez sous le mot Comptes, à l'article Chambre des Comptes, § Correcteur des comptes.

Correcteur d'Imprimerie (Page 4:271)

* Correcteur d'Imprimerie, est celui qui lit les épreuves, pour marquer à la marge, avec différens signes usités dans l'Imprimerie, les fautes que le compositeur a faites dans l'arrangement des caracteres. Le correcteur doit être attentif à placer ses corrections par ordre, &, autant qu'il le peut, à côté de la ligne où elles doivent être placées. Voy. Epreuve. Rien n'est si rare qu'un bon correcteur: il faut qu'il connoisse très - bien la langue au moins dans laquelle l'ouvrage est composé; ce que le bon sens suggere dans une matiere, quelle qu'elle soit; qu'il sache se méfier de ses lumieres; qu'il entende très - bien l'ortographe & la ponctuation, &c.

CORRECTIF (Page 4:271)

* CORRECTIF, s. m. (Gramm.) ce qui réduit un mot à son sens précis, une pensée à son sens vrai, une action à l'équité ou à l'honnêteté, une substance à un effet plus modéré; d'où l'on voit que tout a son correctif. On ôte de la force aux mots par d'autres qu'on leur assecie; & ceux - ci sont ou des prépositions ou des adverbes, ou des épithetes qui modifient & temperent l'acception: on ramene à la vérité scrupuleuse les pensées ou les propositions, le plus souvent en en restreignant l'étendue; on rend une action juste ou décente, par quelque compensation; on ôte à une substance sa violence, en la mêlant avec une substance d'une nature opposée. Celui donc qui ignore entierement l'art des correctifs, est exposé en une infinité d'occasions à pécher contre la langue, la Logique, la Morale, & la Physique.

Correctif (Page 4:271)

Correctif, adj. & Correction, sub. (Pharmacie.) On appelle correctifs, certains ingrédiens des medicamens composés, soit officinaux, soit magistraux, qui sont destinés à détruire les qualités nuisibles ou desagréables des autres ingrédiens de la même composition, sans diminuer leurs vertus ou qualités utiles.

On peut distinguer très naturellement ces correctifs en deux classes; en correctifs d'activité, & en correctifs des qualités desagréables.

Les anciens employoient beaucoup les premiers; ils n'ordonnoient jamais leurs émétiques, leurs purgatifs forts, & leurs narcotiques, sans les mêler avec des prétendus correctifs. C'étoit une certaine acrimonie, ou une qualité plus occulte encore, capable d'affoiblir l'estomac & les intestins, & d'y engendrer des vents, qu'ils redoutoient dans les purgatifs, & une qualité vénéneuse froide dans les narcotiques.

C'est dans la vûe de prévenir ces inconvéniens, qu'ils mêloient toûjours aux purgatifs différens aromatiques, comme le santal, le stoechas, la canelle, &c. & sur - tout les semences carminatives, comme l'anis, le fenouil, la coriandre, &c. & même quelques toniques plus actifs, le gingembre, la pyretre, &c. La nécessité de ces correctifs passoit même pour si incontestable parmi eux, que leurs purgatifs ordinaires avoient chacun un correctif approprié. C'est ainsi qu'ils ordonnoient le sené avec l'anis ou la coriandre, la rhubarbe avec le santal, l'agaric & le jalap avec le gingembre, &c. C'est sur cette opinion qu'est fondée la dispensation des compositions officinales purgatives qui nous viennent des anciens; compositions qui contiennent toûjours une quantité considérable de différens aromates.

Ce sont presque les mêmes drogues, c'est - à - dire les aromatiques vifs, qu'ils ont employés dans les compositions opiatiques.

Cette classe de correctifs est absolument proscrite de la Pharmacie moderne: nous n'avons plus aujourd'hui la moindre confiance en leur efficacité; nous ne connoissons d'autres ressources pour prévenir les [p. 272] inconvéniens des purgatifs forts, que de les bien choisir & les préparer exactement, de les donner à propos & en une dose convenable.

Quant à la qualité froide des narcotiques, nous avons appris à ne pas la craindre dans ceux que nous retirons des pavots, qui sont les seuls que nous mettions aujourd'hui en usage. L'expérience nous a appris qu'une décoction d'une tête de pavot, ou l'opium sans préparation, étoient tout aussi efficaces & aussi peu dangereux, que les opiatiques corrigés des anciens, & même que le fameux laudanum liquide de Sydenham, qui paroît être fait d'après les mêmes principes, ou plûtôt d'après les mêmes préjugés.

Il est une autre espece de correctifs d'activité, aussi réels que ceux dont nous venons de parler paroissent imaginaires: ce sont les différens corps doux ou muqueux, tels que les pulpes de pruneaux, de tamarin, de casse; les décoctions de fruits doux, le sucre, le miel, la manne, &c. que l'on mêle avec les purgatifs les plus forts dans certains électuaires dont l'usage est encore assez ordinaire, sur - tout dans les hôpitaux. Ces correctifs masquent la violence de ces purgatifs au point que les électuaires dont nous parlons sont des purgatits assez doux, à une dose qui contient une quantité de ces purgatifs, fort capables de produire les effets les plus violens, s'ils étoient donnés sans mêlange. C'est ainsi que dans le diaprun solutif, p. ex. l'activité de la scammonée est assez tempérée par la pulpe des pruneaux & par le sucre, pour qu'une once de cet électuaire qui contient un scrupule de scammonée, ne soit pas un purgatif si dangereux à beaucoup près, que le seroit la même dose de scammonée donnée sans mêlange. Le sucre qui donne la consistance aux syrops purgatifs, tempere aussi jusqu'à un certain point l'activité des remedes qui en font la vertu. La décoction des fruits doux & de certaines autres substances végétales, comme les racines de réglisse, de polipode, la scolopendre, & les autres capillaires, diminuent un peu l'énergie de certains purgatifs, comme du sené; ensorte qu'une infusion de ses feuilles ou de ses follicules mêlée à une décoction de fruits pectoraux, tels que les raisins, les dattes, & les figues, fournit un purgatif des plus benins. C'est comme un correctif de cette espece qu'on donne la manne avec le tartre émétique, dont clle affoiblit considérablement l'action dans la plûpart des cas, & dans le plus grand nombre des sujets.

Il ne seroit pas assez exact de regarder le sucre & le jaune d'oeuf comme de simples correctifs des résines purgatives, parce que c'est par une véritable combinaison qu'ils châtrent l'activité de ces corps, qu'ils les dénaturent, qu'ils en font un être nouveau dans lequel on ne doit plus considérer ces principes de composition, de même qu'on ne s'avise pas d'avoir égard aux qualités particulieres de l'acide nitreux & de l'alkali fixe, lorsqu'il s'agit des vertus du nitre, &c. Voyez Résine & Purgatif.

Les qualités desagréables que nous cherchons à corriger dans les medicamens, sont la mauvaise odeur & le mauvais goût. La premiere correction est connue sous le nom d'aromatisation: elle consiste à ajoûter au medicament quelqu'eau, quelqu'esprit, ou quelque poudre aromatique, pour couvrir autant qu'il est possible, sa mauvaise odeur: sur quoi il faut se souvenir qu'il est certains malades à qui les odeurs douces peuvent être funestes, & qu'en général toutes les odeurs ne sont pas également agréables à tout le monde; que l'ambre affecte bien diversement les différens sujets, &c.

La seconde de ces corrections s'effectue 1°. par l'édulcoration (Voyez Edulcoration); 2°. en enveloppant les remedes solides, comme boles, pilules, opiates, &c. dans différentes matieres qui les empê<cb-> chent de faire aucune impression sur l'organe du goût; ces enveloppes les plus ordinaires sont le pain - à - chanter, les feuilles d'or ou d'argent, la poudre de réglisse, de sucre, &c. 3°. on corrige ou plûtôt on prévient le mauvais goût de certains remedes, par certaines circonstances de leur préparation; c'est ainsi que la manne fondue à froid, ou à une très - legere chaleur, est bien moins desagréable que celle qu'on a fait fondre dans l'eau bouillante.

Une autre espece de correction pharmaceutique qui a été long - tems en usage, & que nous avons enfin abandonnée, étoit celle qui consistoit à faire macérer dans différentes liqueurs, & principalement dans le vinaigre, certaines drogues prétendues dangereuses, comme l'azarum, l'ésule, l'ellébore; à en exposer d'autres, comme la scammonée, à la vapeur du soufre, &c. cette correction remplissoit fort mal sans doute la vûe qu'on se proposoit; car elle affoiblissoit ou châtroit la vertu médicamenteuse, au lieu de l'épargner, comme on le prétendoit, en ne détruisant qu'une vertu vénéneuse supposée dans la drogue. Or comme cet affoiblissement est toûjours inexact ou impossible à évaluer avec quelque justesse, il est plus sûr d'avoir recours à des remedes qui possedent la même vertu en un degré moins actif, ou d'employer les premiers non - corrigés en moindre dose, que d'avoir recours à ces remedes ainsi corrigés, qui sont toûjours infideles.

La lotion de l'aloès que l'on faisoit aussi en vûe de le corriger, est une opération plus mal - entendue encore; car par son moyen on rejettoit les parties résineuses de l'aloès, pour ne conserver que ses parties extractives: or quand même la séparation de ces deux parties pourroit être regardée comme avantageuse, en ce qu'elle fourniroit deux différens remedes chacun très - utile, on ne pourroit jamais regarder cette séparation comme une correction. Mais il conste d'ailleurs par l'observation, que l'aloès entier fournit un fort bon remede à la Medecine; au lieu que son extrait seul ne possede qu'en un degré très inférieur les vertus de l'aloès entier, tandis que sa résine est absolument inusitée. (b)

CORRECTION (Page 4:272)

CORRECTION, s. f. (Gramm.) voyez l'article Correct.

Correction du Midi (Page 4:272)

Correction du Midi, en Astronomie: voici en quoi elle consiste. Les Astronomes, pour déterminer l'heure de midi, employent les observations qu'ils appellent de hauteurs correspondantes, c'est - à - dire qu'ils observent avant midi le soleil à une certaine hauteur, & qu'ils attendent ensuite l'heure où ils observeront le soleil à la même hauteur après midi. L'instant milieu entre les deux observations détermine l'instant du midi. Cette méthode est analogue à celle dont on se sert pour déterminer la ligne méridienne sur un plan horisontal, en marquant deux points où l'ombre du style soit égale avant & après midi, & prenant le milieu entre ces deux points. Voyez Ligne meridienne. Mais ces méthodes supposent que le soleil décrit chaque jour, par son mouvement apparent, un cercle exactement parallele à l'équateur; ce qui n'est pas rigoureusement vrai: car comme l'écliptique est oblique à l'équateur, & que le soleil avance chaque jour par son mouvement apparent d'environ un degré sur l'écliptique, il a chaque jour un petit mouvement en déclinaison; d'où il est aisé de voir que dans deux instans également éloignés de l'instant de midi, l'un avant, l'autre après, il ne doit pas être exactement à la même hauteur; qu'ainsi après avoir observé le soleil à deux hauteurs égales, & pris le milieu du tems écoulé, on n'a pas encore le vrai instant du midi, & qu'il faut une petite correction. Plusieurs astronomes ont résolu ce problème par des méthodes fort simples; entr'autres M. de Maupertuis, dans son astronomie nautique,

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