ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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C'est avec une teinture de cette derniere espece, savoir une dissolution de corail par le suc d'épinevinette, ou par celui de citron, ou même par l'acide distillé de genievre ou de gayac, que Quercetan faisoit son syrop de corail, qu'il célebre comme un remede unique dans tous les flux hépatiques, dissentériques, & lientériques.

Le corail entre dans les confections hiacynthe & alkerme, dans les poudres antispasmodiques, de guttele, de pattes d'écrevisses; dans les poudres absorbantes, astringentes, contre l'avortement; dans les trochisques de Karabé, dans les pilules hypnotiques, astringentes; il entre dans l'opiate dentrifique & dans les tablettes absorbantes & roborantes.

Ce n'est que du corail rouge dont nous avons parlé jusqu'à présent, parce que ce n'est presque que celui - là qui est en usage dans les boutiques; cependant on pourroit lui substituer dans tous les cas le corail blanc, qui n'en differe réellement que par la couleur. (b)

Corail (Page 4:197)

* Corail, (Mythol.) la Mythologie fait naître cette plante du sang de la tête de Méduse, Ce fut la derniere pétrification de ce monstre.

Corail de Jardin (Page 4:197)

Corail de Jardin, (Bot.) est encore appellé piment, poivre d'Inde ou de Guinée: cette plante croît à la hauteur d'un pié, portant des feuilles pointues comme celles de la persicaire, de couleur vertebrune; sa fleur forme une rosette blanche à plusieurs pointes. Le fruit qui lui succede est une capsule longue & assez grosse, qui étant mûre devient rouge ou purpurine, & renferme des semences plates tirant sur le rouge; ce sont ces parties qui l'ont fait nommer corail de jardin.

Cette plante aime les pays chauds, & il en croît beaucoup en Espagne, en Portugal, en Languedoc, & en Provence.

On peut la mettre dans des pots, pour la serrer l'hyver. (K)

CORAISCHITE (Page 4:197)

* CORAISCHITE, s. m. (Hist. mod.) administrateur & gardien du temple de la Mecque. Cette prérogative a été particuliere à une famille ou tribu de cette ville, appellée Coraïschite. On a donné dans la suite ce nom à tous les anciens Arabes compagnons & contemporains de Mahomet, quoique ce faux prophete ait eu ceux de la famille à qui il étoit propre, pour ses plus grands ennemis. Mahomet étoit Coraïschite.

CORALINE (Page 4:197)

CORALINE, s. f. (Marine.) c'est une espece de chaloupe légere, dont on se sert au Levant pour la pêche du corail.

C'est ce que l'on appelle un satteau au Bastion de France, qui est une petite place aux côtes de Barbarie, dépendante du royaume d'Alger, où les François sont établis pour cette pêche. (Z)

CORALLINE (Page 4:197)

CORALLINE, corallina, (Hist. nat. Bot.) genre de plante qui se trouve dans les eaux, & qui est découpée en parties très - fines, jointes les unes aux autres par des sortes d'articulations, ou divisée en rameaux très - fins. Tournefort, inst. rei herb. Voyez Plante.

M. de Tournefort & les botanistes de son tems mettoient toutes les especes de corallines au nombre des plantes; mais depuis que M. Peyssonel a découvert que la plûpart des corps connus sous le nom de plantes marines, au lieu d'être de vraies plantes, sont des productions d'insectes, on a été obligé de distinguer les corallines qui appartiennent au regne animal de celles qui dépendent du regne végétal. C'est dans cette vûe que M. Bernard de Jussieu, de l'Académie royale des Sciences de Paris, &c. a fait un grand nombre d'observations sur les corallines. Voici les résultats qu'il a eu la bonté de me communiquer sous les dénominations des institutions de M. de Tournefort.

Corallines produites par des insectes.

Corallina capillaceo folio seminisera.

Corallina muscosa denticulata, procumbens, caule tenuissimo denticellis ex adverso sitis. Pluk. Phytog. tab. 47. fig. 11.

Corallina muscosa, alterna vice denticulata, ramis in creberrima capillamenta sparsis. Pluk. Phytog. tab. 48. fig. 3.

Corallina muscosa, denticulis bijugis, unum latus spectantibus. Pluk. Almag. Bot.

Corallina muscosa, pennata, ramulis & capillamentis falcatis. Pluk. Phylog.

Corallina seruposa, pennata, cauliculis crassiusculis, rigidis. Pluk. Almag. Bot.

Corallina Astacì corniculorum oemula.

Corallina marina abietis formâ.

Corallines qui sont des vraies plantes

Corallina. J. B. 3. 818.

Corallina rubens millefolii divisura.

Corallina capillaceo multifido folio albido.

Corallina capillaceo multifido folio nigro.

Corallina capillaceo multifido folio viridi.

Corallina rubens valde ramosa capillacea.

Corallina alba valde ramosa capillacea.

M. de Jussieu n'a pû se procurer jusqu'à présent que les corallines dont je viens de faire mention. Il est encore douteux si les autres sont des plantes ou si elles sont produites par des insectes. Voyez Plantes marines, Polypiers . (I)

CORALLODENDRON (Page 4:197)

CORALLODENDRON, s. m. (Hist. nat. Bot.) genre de plante à fleur papilionacée, dont le pétale supérieur est allongé, & ceux des côtés & l'inférieur très - courts. Il sort du calice un pistil cylindrique & environné d'une membrane frangée. Ce pistil devient dans la suite une silique noüeuse, composée de deux valves, & dans laquelle il y a des semences faites en forme de rein. Tournefort, inst. rei herb. app. Voyez Plante. (I)

CORALLOIDE (Page 4:197)

* CORALLOIDE, s. f. (Hist. nat. Bot.) plante dont la substance est seche & sans suc, dure, fragile, ligneuse, & d'une forme assez semblable au corail, dont elle a pris le nom de coralloide. Il se forme à l'extrémité de ses branches des tubercules songueux, qui s'ouvrent en se mûrissant, & d'où s'échappe unc graine petite & menue. On en distingue neuf especes, auxquelles on attribue la propriété astringente & corroborative.

CORASMIN (Page 4:197)

* CORASMIN, subst. m. (Géog. & Hist. mod.) peuples d'Asie, qu'on croit originaires de Carizme, royaume que Ptolomée appelle Chorasmia, d'où ils se répandirent dans quelques provinces de Perse; ils errerent ensuite en différens endroits: mais odieux par - tout & aux Mahométans & aux Chrétiens, qu'ils vexerent également par leurs brigandages, ils ne pûrent s'établir en aucun endroit, & ils disparurent de dessus la surface de la terre, comme il arrivera toûjours à toute race qui contraindra le genre humain à la traiter comme son ennemie.

CORBAN (Page 4:197)

CORBAN, s. m. (Hist. mod.) terme, qui dans l'Ecriture - sainte, signifie une oblation, ou ce qu'on offre à Dieu sur son autel. Voyez Oblation, &c.

Corban (Page 4:197)

Corban, signifie aussi une cérémonie que font les Mahométans tous les ans au pié du mont Arafat en Arabie près de la Mecque: elle consiste à immoler un grand nombre de brebis, dont ils distribuent la chair aux pauvres. Voyez Arafat. (G)

CORBAW ou CORBAVIE (Page 4:197)

CORBAW ou CORBAVIE, (Géog.) petit pays dans la Croatie, dont la moitié appartient aux Turcs, l'autre moitié à la maison d'Autriche.

CORBEAU (Page 4:197)

CORBEAU, s. m. (Hist. nat. Orn.) corvus, oiseau. Celui qui a servi de sujet pour la description suivante, pesoit deux livres deux onces; il avoit près [p. 198] de deux piés de longueur depuis la pointe du bec jusqu'à l'extrémité de la queue; l"envergure approchoit de quatre piés. Le corbeau a le bec noir, épais, pointu, & fort; la piece supérieure est un peu crochue à l'extrémité, & celle du bas est droite; il a la langue large, fourchue, déchiquetée, & noirâtre par - dessous: la prunelle de l'oeil est entourée d'un double cercle, dont l'extérieur est mêlé de blanc & de cendré, & l'intérieur de roux & de cendré. Il y a sur sa tête des poils roides qui sont dirigés en bas, & qui couvrent les narines. Cet oiseau est entierement de couleur noire mêlée d'un peu de bleu luisant, surtout sur la queue & sur les ailes: la couleur du ventre est plus pâle, & tire un peu sur le roux. Les grandes plumes des épaules recouvrent le milieu du dos, qui n'est garni en - dessous que de duvet, Il y a vingt grandes plumes dans chaque aile; la premiere est plus courte que la seconde, la seconde plus que la troisieme, & la troisieme plus que la quatrieme, qui est la plus longue de toutes. Le tuyau des plumes, à compter depuis la sixieme jusqu'à la dix - huitieme, s'étend plus loin que les barbes, & son extrémité est pointue. La queue a neuf pouces de longueur; elle est composée de douze plumes; celles du milieu sont les plus longues, & les autres diminuent de longueur par degré jusqu'à la premiere de chaque côté, qui est la plus courte. Les ongles sont crochus & grands, sur - tout ceux de derriere. Le doigt extérieur tient au doigt du milieu jusqu'à la premiere articulation. Cet oiseau ne se nourrit pas seulement de fruits & d'insectes, il mange aussi la chair des cadavres de quadrupedes, de poissons, d'oiseaux. Il prend les oiseaux tout vifs, & il les dévore comme les oiseaux de proie. On voit quelquefois des corbeaux blancs, mais ils sont très - rares. On trouve des corbeaux dans tous les pays du monde: ils ne craignent ni le chaud ni le froid; & quoiqu'on dise qu'ils aiment à vivre dans les lieux solitaires, il y en a cependant qui restent au milieu des villes les plus grandes & les plus peuplées, & qui y nichent. Ordinairement les corbeaux placent leur nid au sommet des arbres ou dans de vieilles tours ruinées, au commencement du printems, dès les premiers jours du mois de Mars, & quelquefois plûtôt. La femelle fait d'une seule ponte quatre ou cinq oeufs, & quelquefois six; ils sont parsemés de plusieurs taches & de petites bandes noirâtres, sur un fond bleu - pâle mêlé de verd. Pour ce qui est de la durée de la vie de cet oiseau, il n'y a pas à douter que ce qu'en a dit Hésiode ne soit faux: cependant il est vrai que les oiseaux vivent long - tems; & la vie des corbeaux est peut - être encore plus longue que celle des autres. Willughby, ornith. Voyez Oiseau. (I)

Corbeau (Page 4:198)

Corbeau, (Mat. med.) Les petits corbeaux réduits en cendre sont recommandés pour l'épilepsie & pour la goutte.

La fiente de corbeau est réputée bonne pour la douleur des dents & pour la toux des enfans, appliquée extérieurement, ou même portée en amulette.

Les oeufs de corbeau sont ordonnés dans l'épilepsie par. Arnauld de Villeneuve. Rasès prétend, d'après Pline, que les oeufs de corbeau mêlés avec de l'huile dans un vaisseau de cuivre, sont propres à noircir les cheveux. Quelques auteurs attribuent la même vertu à la graisse de corbeau.

Le cerveau de corbeau pris en substance dans de l'eau de vervenne, passe, selon Gesner, pour un remede éprouvé contre l'épilepsie.

Le coeur du corbeau porté en amulette, est regardé par Fernel comme un remede efficace contre la trop grande pente au sommeil: mais toutes ces vertus ne sont fondées que sur une vaine tradition. (b)

Corbeau (Page 4:198)

* Corbeau, (Mythol.) La fable dit qu'il devint noir pour avoir trop parlé, & que ce fut une vengean<cb-> ce d'Apollon qui sur le rapport que lui fit le corbeau de l'infidélité de Coronis, tua sa maîtresse, s'en repentit, & punit l'oiseau délateur en le privant de sa blancheur.

Corbeau de Bois (Page 4:198)

Corbeau de Bois, voyez Corneille de Mer.

Corbeau d'Eau (Page 4:198)

Corbeau d'Eau, voyez Cormoran.

Corbeau gallerant (Page 4:198)

Corbeau gallerant ou Corgallerant, voyez Fruit.

Corbeau de Mer (Page 4:198)

Corbeau de Mer, (Hist. nat. Ichtyol.) ce nom a été donné, soit en latin soit en françois, à différens poissons, tels que le corp, l'hirondelle de mer, & la dorée ou poisson de saint - Pierre.

Corbeau de nuit (Page 4:198)

Corbeau de nuit, voyez Bihoreau.

Corbeau (Page 4:198)

Corbeau, (petit) voyez Bihoreau.

Corbeau (Page 4:198)

Corbeau, en Astronomie, constellation de l'hémispere méridionale dont les étoiles sont au nombre de sept dans le catalogue de Ptolomée & dans celui de Tycho, & au nombre de dix dans le catalogue britannique. (O)

Corbeau (Page 4:198)

Corbeau, en Architecture, est une grosse console qui a plus de saillie que de hauteur, comme la derniere pierre d'une jambe sous poutre, qui sert à soulager la portée d'une poutre, ou à soûtenir par encorbellement un arc doubleau de voûte qui n'a pas de dosserets de fonds, comme à la grande écurie du Roi aux Tuileries. Il y en a en consoles, avec des canaux, gouttes, & même des aigles, que Pausanias appelle aquilegioe, comme il s'en voit au portique de Septime Sévere à Rome, & au grand salon de Marly, où ils portent des balcons. (P)

Corbeau (Page 4:198)

Corbeau, (Art milit.) c'étoit une machine de guerre dont les Romains, selon Polybe, se servirent dans le combat naval de Myle entre le consul Duillius & Annibal. Voici la description qu'en donne cet auteur.

« Une piece de bois ronde, longue de quatre aulnes, grosse de trois palmes de diametre, étoit plantée sur la proue du navire; au haut de la poutre étoit une poulie, & autour une échelle cloüée à des planches de 4 piés de largeur sur 6 aulnes de longueur, dont on avoit fait un plancher percé au milieu d'un trou oblong qui embrassoit la poutre à 2 aulnes de l'échelle. Des deux côtés de l'échelle sur la longueur, on avoit attaché un garde - fou qui couvroit jusqu'au genou. Il y avoit au bout du mât une espece de pilon de fer pointu, au haut duquel étoit un anneau; de sorte que toute cette machine paroissoit semblable à celle dont on se sert pour faire la farine. Dans cet anneau passoit une corde avec laquelle, par le moyen de la poulie qui étoit au haut de la poutre, on élevoit les corbeaux lorsque les vaisseaux s'approchoient; & on les jettoit sur les vaisseaux ennemis, tantôt du côté de la proue, tantôt sur les côtés, suivant les différentes rencontres. Quand les corbeaux accrochoient un navire, si les deux étoient joints par leurs côtés, les Romains sautoient dans le vaisseau ennemi d'un bout à l'autre; s'ils n'étoient joints que par les deux proues, ils avançoient deux à deux au - travers du corbeau: les premiers se défendoient avec leurs boucliers des coups qu'on leur portoit en - devant; & les suivans, pour parer les coups portés de côté, appuyoient leurs boucliers sur le gardefou ». Traduct. de Polybe par D. Thuillíer.

Il paroît par cette description, que ce corbeau n'étoit autre chose qu'un pont mobile à l'entour de la poutre, dont le bout élevé étoit garni de griffes propres à accrocher; que ce pilon de fer & son anneau étoit attaché au haut du mât du navire; & que cette corde passant par cet anneau & par la poulie de la poutre, ne servoit qu'à hausser & baisser ce pont mobile, pour le laisser tomber sur les vaisseaux ennemis & servir de passage aux Romains. Polybe con<pb->

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