ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"199"> firme cette vérité, en disant: lorsqu'on fut à l'abordage, que les vaisseaux furent accrochés les uns aux autres par les corbeaux, les Romains entrerent au - travers de cette machine dans les vaisseaux ennemis, & ils se battirent sur leurs ponts. Ce qui démontre clairement que ce corbeau ne consistoit que dans un pont.

La description que fait M. de Folard de ce corbeau, dans son commentaire sur Polybe, est fort différente: il le représente en forme de grue (machine qui n'étoit pas inconnue à Polybe) posée sur un mât élevé sur le château de proue; ce qui ne convient pas avec la poutre de Polybe. Sur ce mât M. de Folard établit le rancher d'une grue, au bout duquel étoit un cone de fer, piece de fonte, dit - il, des plus pesantes, laquelle tombant de son propre poids, perçoit le pont de proue; voilà ce que M. de Folard appelle corbeau. Il est difficile de concilier cette machine avec celle que décrit Polybe.

M. de Folard parle, dans son savant commentaire, de plusieurs especes de corbeaux: il y en avoit, dit - il, tant de diverses sortes, & ils étoient si différens entr'eux, qu'il ne sait comment les anciens n'ont pas inventé différens noms pour empêcher qu'on ne les confondît les uns avec les autres. M. de Folard donne la description de ces différens corbeaux, savoir du dauphin, du corbeau démolisseur, du loup, & du corbeau à griffes.

Le premier n'étoit, selon cet auteur, qu'une masse de fer fondu suspendu au bout des antennes des vaisseaux: on le suspendoit à un des bouts des vergues pour le laisser tomber sur les vaisseaux ennemis, qu'il perçoit depuis le pont jusqu'au fond - de - cale.

A l'egard du corbeau démolisseur, Vitruve en fait mention; mais on ne peut guere comprendre ce que c'est que cette machine. « Ne seroit - ce point, dit M. de Folard, celle dont parle Vegece, qu'il appelle tortue, au - dedans de laquelle il v avoit une ou deux pieces de bois arrondies & fort longues, pour pouvoir atteindre de loin, & au bout desquels il y avoit des crocs de fer? elles étoient suspendues en équilibre comme les béliers, & on les poussoit contre les créneaux pour les accrocher & les tirer à bas, ou les pierres ébranlées par les béliers ». Voyez Belier.

Cependant Végece en parlant de ce croc suspendu & branlant, ne se sert pas du terme de corbeau, mais de celui de faux. Voici le passage de cet auteur.

« On construit la tortue avec des membrures & des madriers, & on la garantit du feu en la revêtissant de cuirs cruds, de couvertures de poil, ou de pieces de laine. Elle couvre une poutre armée à l'un de ses bouts d'un fer crochu pour arracher les pierres de la muraille: alors on donne le nom de faulx à cette poutre, à cause de la figure de son fer ». Nouv. traduct. de Végece.

Pour le loup, M. de Folard prétend que la machine à laquelle Végece donne ce nom, n'étoit qu'un corbeau à tenailles ou à griffes, qui consistoit dans une espece de ciseaux dentelés & recourbés en maniere de tenailles, ou de deux faucilles opposées l'une à l'autre.

Outre les différens corbeaux dont on vient de parler, le savant commentateur de Polybe traite encore du corbeau à lacs - courans & à pinces, de celui à cage, appellé aussi le tollenon ou tellenon, & du polisparte ou corbeau d'Archimede.

Le corbeau à lacs - courans n'étoit autre chose qu'une espece de levier placé sur les murailles des villes, de maniere qu'une partie sailloit en - dehors, & que l'autre plus grande étoit sur le terre - plein: à la partie extérieure étoit attachée une chaîne ou une corde qui avoit un lac avec lequel on essayoit de saisir la tête du bélier, pour le tirer en - haut & empêcher son effet.

Le corbeau à pinces étoit à - peu - près la même chose, à l'exception qu'au lieu de lacs il y avoit des pinces pour saisir le bélier. Cette machine ne differe guere de celle que M. de Folard appelle corbeau à tenaille, & à laquelle Vegece donne le nom de loup. « Plusieurs, dit cet auteur, attachent à des cordes un fer dentelé fait en maniere de pince, qu'on appelle loup, avec lequel ils accrochent le bélier, le renversent, ou le suspendent de facon qu'il ne peut plus agir ».

Le corbeau à cage ou tollenon est ainsi décrit par Végece. « Le tollenon est une bascule faite avec deux grandes pieces de bois, l'une plantée bien avant en terre; & l'autre qui est plus longue, attachée en - travers au sommet de la premiere, & dans un tel point d'équilibre, qu'en abaissant une de ses extrémités l'autre s'éleve. On attache donc à l'un des bouts de cette poutre une espece de caisse d'osier ou de bois, où l'on met une poignée de soldats, & en abaissant l'autre bout on les éleve & on les porte sur les murailles ». Nouvelle traduct. de Végece.

Reste à parler du polysparte ou corbeau d'Archimede. « C'étoit - sans doute, dit M. de Folard, une poutre ou un mât prodigieusement long & de plusieurs pieces, c'est - à - dire fait de plusieurs mâts joints ensemble, pour le rendre plus fort & moins flexible, renforcé encore au milieu par de fortes semelles, le tout rassuré avec des cercles de fer & d'une lieure de cordes de distance en distance, comme le mât d'un vaisseau composé de plusieurs autres mâts. Cette furieuse poutre devoit être encore allongée d'une autre à - peu - près d'égale force. Ce levier énorme & de la premiere espece, devoit être suspendu à un grand arbre assemblé sur sa sole, avec sa fourchette, son échelier, ses moises, enfin à - peu - près semblable à un gruau. Il devoit être appliqué & collé contre l'intérieur de la muraille dela ville, arrêté & assûré par de forts liens ou des anneaux de fer où l'on passoit des cordages qui embrassoient l'arbre au bout duquel le corbeau étoit suspendu. Ce levier énorme ainsi suspendu à un gros cable ou à une chaîne, & accolé contre son arbre, pouvoit produire des effets d'autant plus grands, que la puissance ou la ligne de direction se trouvoit plus éloignée de son point fixe, ou du centre du mouvement, en ajoútant encore d'autres puissances qui tirent de haut en bas par des lignes de direction. Il y avoit à l'extrémité plusieurs grapins ou pattes d'ancres suspendues à des chaînes qu'on jettoit sur les vaisseaux lorsqu'ils approchoient à portée. Plusieurs hommes abaissoient cette bascule par le moyen de deux cordes en trelingage; & dès qu'on s'appercevoit que les griffes de fer s'étoient cramponées, on faisoit un signal, & tout aussi - tôt on baissoit une des extrémités de la bascule, pendant que l'autre se relevoit & enlevoit le vaisseau à une certaine hauteur, qu'on laissoit ensuite tomber dans la mer en coupant le gros cable qui tenoit le vaisseau suspendu ». Comm. sur Polybe.

Quelques critiques se sont exercés sur cette description du corbeau d'Archimede, & sur la figure qu'en donne M. de Folard, p. 86, du prem. vol. de son commen. sur Polybe, édit. de Paris Voyez une lettre insérée sur ce sujet dans le cinq. vol. de la bibliot, raisonn. Mais malgré les difficultés dont peuvent être susceptibles quelques unes des descriptions des machines de guerre des anciens par M. le chevalier Folard, il faut convenir qu'il falloit la sagacité & la science de cet habile officier pour éclaircir ce que les auteurs de l'antiquité nous ont laissé sur cette matiere. Le commentaire sur Polybe tiendra toûjours un rang di<pb-> [p. 200] stingué parmi les bons ouvrages de notre siecle, & la lecture en sera toûjours très - utile à ceux qui voudront étudier à fond l'art de la guerre. Un auteur très - connu, M. Pluche, borne la bibliotheque d'un militaire en campagne, à un nouveau - Testament, un Euclide, & les commentaires de César. Il est à souhaiter que le commentaire sur Polybe puisse être réduit à un volume assez portatif pour être joint à cette bibliotheque, de même que l'art de la guerre par M. le maréchal de Puységur. (Q)

Corbeaux (Page 4:200)

* Corbeaux, (Serr. & Charpent.) sont des morceaux de bois ou de fer scellés dans les murs: ils servent à porter les lambourdes sur lesquelles pose le bout des solives des planchers, lorsqu'on ne les fait point porter dans les murs. Voyez nos Planc. de Serrurerie.

CORBEIL (Page 4:200)

CORBEIL, (Géog. mod.) ville de France dans l'île de France sur la Seine. Long. 20. 6. lat. 28. 38.

CORBEILLE (Page 4:200)

* CORBEILLE, s. f. (OEcon. domestiq. & Gramm.) petit ouvrage de Vanier fait avec de l'osier rond ou fendu, destiné à porter des fruits ou à contenir d'autres choses d'une nature toute différente. Il y a des corbeilles d'une infinité de capacités, de grandeurs, & de formes: elles sont la plûpart comme natées, circulaires, & terminées en - haut par un cerceau ou gros bâton d'osier, recourbé & recouvert par l'osier fendu.

Corbeille (Page 4:200)

Corbeille, en Architecture, est un morceau de sculpture en forme de panier rempli de fleurs ou de fruits, qui sert à terminer quelque décoration, comme sont celles des piliers de pierre de clôture de l'orangerie de Versailles; on en fait aussi en bas - relief, comme celles du portail de Val - de - Grace à Paris, au - dessus des niches de S. Benoît & de Sainte Scholastique. (P)

Corbeilles (Page 4:200)

Corbeilles, en termes de Fortification, sont de petits paniers d'environ un pié & demi de haut sur huit pouces de large au fond, & douze au sommet, pleins de terre, que l'on place souvent les uns près des autres sur le parapet de la place, en laissant assez d'espace pour pouvoir faire seu sur l'ennemi sans être vû. Voyez Parapet. Chambers. (Q)

CORBEILLER (Page 4:200)

* CORBEILLER, s. m. (Hist. eccl.) officier du chapitre de l'église d'Angers. Il y a quatre corbeillers. Leur fonction étoit autrefois de distribuer le pain de chapitre. Aujourd'hui ils officient aux fêtes doubles. Leur chef s'appelle le grand - corbeiller; il est le curé du chapitre, & le premier du bas - choeur. Le breviaire des chanoines décédés leur appartient. Ils n'ont que rang de prébendier; mais ils arrivent assez ordinairement au canonicat.

CORBEILLON ou CORBILLON (Page 4:200)

CORBEILLON ou CORBILLON, s. m. (Mar.) c'est une espece de demi - barrillet qui a plus de largeur par le haut que par le bas, & où l'on tient le biscuit qu'on donne à chaque repas pour un plat de l'équipage, c'est - à - dire pour sept rations; sept matelots qui mangent ensemble formant ce qu'on appelle un plat. (Z)

CORBIE (Page 4:200)

CORBIE, (Géog. mod.) ville de France en Picardie sur la Somme, avec une Abbaye célebre. Long. 20d. 10'. 28". lat. 49d. 54'. 32".

CORBIGNY - SAINT - LÉONARD (Page 4:200)

CORBIGNY - SAINT - LÉONARD, (Géog. mod.) petite ville de France dans le Nivernois, près de l'Yonne.

CORBIN (Page 4:200)

CORBIN, s. m. (Hist. mod.) Bec de corbin, vieille arme hors d'usage: c'étoit une espece de hallebarde. Voyez Bec.

Bec de corbin est synonyme à bec de corbeau. Les instrumens de Chirurgie, dont l'extrémité a cette courbure, sont dits être à bec de corbin. Voyez Bec. Nous avons aussi des cannes qui, selon la même étymologie, sont appellées cannes à bec de corbin, de leurs pommes ou d'or, ou d'ivoire, ou d'écaille, ou de porcelaine, qui ont cette figure.

Corbin (Page 4:200)

Corbin, (bec de) s. m. ustensile de Sucrerie, servant à transporter le sirop qui a acquis le degré de cuisson convenable, pour être mis dans les formes où il doit se condenser.

Le bec de corbin est un vaisseau de cuivre ou une espece de chauderon creux ayant deux anses pour le pouvoir prendre, & un bec en forme de grande gouttiere fort large, au moyen de laquelle on verse le sirop tout chaud dans les formes, sans craindre de le repandre. Article de M. le Romain.

CORBINAGE (Page 4:200)

CORBINAGE, s. m. (Jurispr.) est un droit singulier, en vertu duquel les curés d'un canton situé vers Mesle en Poitou, prétendent avoir droit de prendre le lit des gentislhommes décédés dans leur paroisse. Il en est parlé dans Boerius, en son commentaire sur la coûtume de Berri, tit. des coûtumes concernant les mariages, art. 4. vers la fin, fol. 62. col. 1. & dans Constant, sur l'art. 99. de la coûtume de Poitou, page 111. & dans le glossaire de M. de Lauriere. (A)

CORBULO (Page 4:200)

* CORBULO, Chanoines réguliers de Monte - Corbulo, (Hist. ecclés.) ils ont eu pour instituteur Pierre de Reggio. Ils étoient habillés d'une tunique grise; ils avoient sur cette - tunique un rochet, & sur le rochet un capuce. Il n'est pas certain, sur ce qu'en dit le P. Bonanni, qu'ils soient éteints. Ils ont été appellés de Monte - Corbulo, du Corbulo montagne de la Toscane à douze milles de Sienne, où ils ont eu leur premiere maison.

CORCANG ou ALJORJANIYAH (Page 4:200)

CORCANG ou ALJORJANIYAH, (Géog. mod.) ville d'Asie, capitale de la Corasmie sur le Gihon. Lat. 42. 17. long. 74. 30.

CORCEL (Page 4:200)

CORCEL, (Géog. mod.) ville d'Asie dans les Indes orientales, dans l'ile de Manar.

CORCELET (Page 4:200)

CORCELET, s. m. (Hist. nat. des ins.) partie antérieure du corps des insectes.

Après la tête des insectes suit le cou, ensuite le corcelet, & enfin le corps. Le corcelet est plus ou moins dur, à proportion que le genre de vie des insectes les expose à des frottemens plus ou moins violens. Ceux qui se güssent dans les fentes, comme les punaises des arbres, ont cette partie du corps assez plate, afin qu'ils puissent pénétrer aisément. Elle est plus arrondie dans d'autres; & quelques - uns, comme les punaises du fumier, l'ont revêtue de bords élevés, qui forment dans l'intervalle des profondeurs assez sensibles.

Le corcelet des uns se termine en pointe par - derriere; & celui des autres se mousse & s'arrondit: c'est cette derniere figure qu'il a dans les sauterelles vertes. Plusieurs l'ont couvert de poils, & d'autres de petites élévations qui les garantissent d'un frottement trop fort. Il est surmonté chez quelques - uns d'un bourrelet, ou de deux coins, comme dans le scarabée vert qu'on trouve dans les bois; dans d'autres, c'est un bord, une raie, des figures pyramidales, & même des rhomboïdes.

A l'occasion de cette partie du corps des insectes, je ne puis m'empêcher de remarquer que quoique les insectes ailés n'ayent ordinairement qu'un corcelet, cependant le cas de deux corcelets dans le même insecte n'est pas sans exemple: M. de Reaumur nous en donne un dans la demoiselle qui naît du fourmi - lion; & M. Lyonnet, qui sait si bien observer les raretés de la nature, nous fournit un autre exemple de ce fait dans une mouche d'un genre singulier. Il est vrai qu'il semble presque aussi étrange qu'un animal ait deux corcelets, que si on lui voyoit deux têtes ou deux corps; mais c'est que nous ne sommes pas assez éclairés sur la différence & l'usage des parties. Il y a mille choses qui sortent des regles, que nous supposons gratuitement devoir être invariables. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

CORCHORUS (Page 4:200)

* CORCHORUS, s. m. (Bot. exotiq.) plante originaire d'Egypte dont la tige est unie, qui s'éleve à

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