ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"183"> semence de fenouil, le pavot sauvage, &c. On procure l'évacuation des matieres vicieuses qui séjournent dans les glandes de la gorge, par les pectoraux, & celles des intestins par des purgatifs. Enfin on prescrit tous ces remedes convenables dans la dose & dans l'ordre requis, suivant la nature des symptomes, leur nombre, leur violence, l'âge, le sexe, & le tempérament du malade.

Il ne faut point dire ici après la mort le medecin; car ces sortes de rhûmes épidémiques ne reviennent que trop souvent avec des symptomes plus ou moins graves. Ils dépendent d'une constitution particuliere de l'air, véritablement inconnue, mais dont les causes quelles qu'elles soient, excitent toûjours dans la nature, & produisent sur notre machine des effets dont la méthode curative est assez la même. Article communiqué par M. le Chevalier de Jaucourt.

Coqueluchon, (Page 4:183)

Coqueluchon, s. m. Voyez Capuchon.

COQUEMAR (Page 4:183)

COQUEMAR, s. m. (Chauderonerie ou Orfévrerie) vaisseau de cuivre ou d'argent, à large ventre, étranglé ou retréci au - dessus de ce ventre, & un peu évasé à l'ouverture, fermé d'un couvercle à charniere, auquel on a pratiqué un bec qui dirige l'eau quand on la verse; c'est un ustensile domestique & à l'usage des Barbiers. Il sert à faire chauffer de l'eau pour différens besoins.

COQUERELLE (Page 4:183)

COQUERELLE, s. f. terme de Blason. Le P. Menêtrier dit que ce sont les bourses de l'alkekenge, qui est une espece de morille, qui porte des baies dans des follicules qui ressemblent à des vessies enflées, ce qui l'a fait appeller solanum vesicarum. (V)

COQUERET (Page 4:183)

COQUERET, s. m. (Hist. nat. bot.) alkekengi, genre de plante à fleur monopétale, découpée en rayons; le pistil sort d'un calice fait en forme de cloche; il est attaché à la partie moyenne, & il devient dans la suite un fruit mou, fait comme une cerise; ce fruit renferme des semences ordinairement plates, & enveloppées dans une vessie membraneuse, qui n'est autre chose que le calice dilaté. Tournefort, insi. rei herb. Voyez Plante. (I)

COQUERON (Page 4:183)

COQUERON, sub. m. (Marine.) c'est ainsi que quelques - uns nomment une petite chambre ou retranchement qui est à l'avant des petits bâtimens, sur - tout de ceux qui naviguent dans les eaux internes, parce qu'il y sert de cuisine. Dictionn. de Commerce. (Z)

COQUET (Page 4:183)

COQUET, adj. Voyez Coquetterie.

Coquet, (Page 4:183)

Coquet, s. m. terme de Riviere; c'est une sorte de petit bateau qui vient de Normandie amener des marchandises à Paris. (Z)

COQUETER (Page 4:183)

COQUETER, v. neut. Voyez Coquetterie.

Coqueter, (Page 4:183)

Coqueter, terme de Riviere: on se sert de ce mot pour exprimer l'action d'un homme, qui avec un aviron mene & fait aller un bateau au vent, en remuant son aviron par le derriere. (Z)

COQUETIER (Page 4:183)

COQUETIER, subst. m. (Comm.) voiturier qui transporte à Paris de la volaille, des oeufs, & du beurre des provinces de Normandie, Maine, Brie, & Picardie.

COQUETTERIE (Page 4:183)

* COQUETTERIE, s. f. (Morale.) c'est dans une femme le dessein de paroître aimable à plusieurs hommes; l'art de les engager & de leur faire espérer un bonheur qu'elle n'a pas résolu de leur accorder: d'où l'on voit que la vie d'une coquette est un tissu de faussetés, une espece de profession plus incompatible avec la bonté du caractere & de l'esprit & l'honêteté véritable, que la galanterie; & qu'un homme coquet, car il y en a, a le défaut le plus méprisable qu'on puisse reprocher à une femme. Voyez Courtisane.

COQUILLADE (Page 4:183)

COQUILLADE, subst. f. (Hist. nat. Ichtiolog.) poisson de mer, alauda cristata vel galerita, Rond. petit poisson qui ne differe guere du perce - pierre, voyez Perce - pierre, si ce n'est en ce qu'il a une crête transversale sur la tête. Willughby, hist. pisc. Voyez Poisson. (I)

COQUILLAGE (Page 4:183)

COQUILLAGE, s. m. (Hist. nat. Ichtiolog.) on employe souvent ce mot dans la même signification que celui de coquille: mais à proprement parler la coquille n'est qu'une partie du coquillage; un coquillage est un animal revêtu d'une coquille; voyez Coquille. Les animaux de ce genre sont appellés testacées, parce qu'ils sont recouverts d'une matiere si différente de la chair & des os des autres animaux, si compacte & si dure, qu'on l'a comparée à une terre cuite, à un test, testa, d'où vient le mot de testacées.

Aristote, hist. anim. lib. IV. cap. j. a mis ces animaux dans la classe de ceux qui n'ont point de sang, exanguia, voyez Animal. Il distingue les animaux testacées des animaux crustacées, des animaux mous & des insectes, en ce que la partie charnue des testacées est renfermée sous une enveloppe qui est très dure, qui se brise & se casse, mais que l'on ne peut pas froisser & écraser comme les tayes des animaux crustacées.

Le grand naturaliste que nous venons de citer fait mention, dans le chap. jv. du I. liv. de l'hist. des anim. des principales differences qui se trouvent entre les diverses especes de coquillages, tant par rapport à leurs coquilles, que par rapport à la partie charnue qui y est renfermée. Il fait d'abord remarquer qu'il n'y a dans cette partie charnue aucune matiere dure; ensuite il divise les testacées relativement à leurs coquilles en univalves, bivalves, & en turbinées. Les univalves sont ceux dont la coquille est d'une seule piece; les bivalves ont, pour ainsi dire, deux coquilles; celles des turbinées sont ainsi nommées, parce qu'ils ont une figure conique ou approchante de celle d'une poire, ou parce qu'ils sont contournés en spirale.

On a fait beaucoup plus d'observations sur la figure des coquilles, que sur celle des animaux qui y sont renfermés: on a nommé & décrit, on a dessiné & gravé, on a distribué par ordre méthodique toutes les coquilles que l'on a pû trouver; on en a cherché presque dans toutes les parties du monde; on en a fait de nombreuses collections, que l'on conserve avec soin & que l'on admire chaque jour, tandis que l'on jette à peine les yeux sur les animaux qui sont renfermés dans les coquilles que l'on rencontre. Cependant il seroit plus nécessaire de connoître l'animal que la coquille; cet animal est la partie principale du coquillage: la diversité des formes & des couleurs que nous présentent les coquilles, n'est qu'un spectacle vain en comparaison des connoissances réelles que nous pourrions tirer de la conformation des animaux qui les habitent. En développant leurs organes, en les comparant dans les différentes especes, nous prendrions une nouvelle idée des ressources de la Nature & de la souveraine intelligence qui en est l'auteur. Nous ferions par ce moyen des progrès dans la science de l'oe conomie animale, qui de toutes les sciences humaines est la plus intéressante pour l'homme. Les animaux les plus abjects, ceux qui paroissent les plus vils aux yeux du vulgaire, n'en sont pas moins dignes des recherches du naturaliste. Loin de négliger ces êtres vivans qui sont cachés & ignorés dans leurs coquilles couvertes de fange ou enfoncées dans la terre, il faut ouvrir toutes les especes de coquilles bivalves, quoiqu'elles ne renferment que des animaux aussi informes que ceux de l'huître, du pétoncle, & de la moule; il faut pénétrer dans les cavités les plus réculées des coquilles univalves, & suivre tous les mouvemens de leurs animaux, soit qu'ils ne rampent que comme ceux du limaçon de terre, ou qu'ils nagent comme les nautiles; enfin il faudroit faire des descriptions complettes de toutes les especes de coquillages. [p. 184]

J'avoue qu'il est difficile de bien observer leur conformation intérieure. Leur consistance est si molle, & les parties si peu sensibles dans la plûpart, qu'on a bien de la peine à les fixer & à les distinguer; mais des observateurs habiles, tels que Swammerdam & Lister, sont déjà parvenus à surmonter ces obstacles, & nous ont frayé la route. La plus grande difficulté seroit par rapport aux especes de coquillages, qui ne se trouvent que dans des pays fort éloignés. Les liqueurs qui pourroient préserver de la corruption les animaux dans leur coquille, les raccourciroient de façon, qu'on ne pourroit plus développer ces parties, que l'animal étend à son gré au - dehors de son corps, & retire successivement au - dedans, comme nous le voyons pour les cornes des limaçons. De plus, la forme du corps de ces animaux varie dans leurs différens mouvemens, à mesure qu'ils s'allongent ou qu'ils se raccourcissent pour ramper. Il seroit donc nécessaire de les voir tous vivans & agissans; un observateur seul ne peut pas y parvenir: mais tous ceux qui travaillent pour l'avancement des sciences, concourent au même but: chacun doit s'occuper par préférence des productions du pays qu'il habite. On n'a encore décrit que quelques especes de coquillages; il en reste beaucoup, même dans ce pays - ci, qui sont à peine connus. J'en ai rassemblé en peu de tems jusqu'à trente - cinq especes différentes dans le petit territoire de la banlieuë de Montbard, & je ne desespere pas d'y en trouver un plus grand nombre; cependant il n'y a que de petits ruisseaux, de petits étangs, & la petite riviere de Brenne: car je compte les coquillages fluviatiles avec les coquillages terrestres. Par tout pays la nature est abondante dans certaines productions, & il y a par - tout beaucoup de recherches & d'observations à faire. Nos côtes fourniroient encore beaucoup pour les coquillages, si on s'appliquoit à rechercher tous ceux qui y sont; les naturalistes n'épuiseront jamais le fonds de richesses qui se trouvent à toute heure sous leurs pas.

Il s'en faut beaucoup que nous ayons assez de connoissances sur la génération, l'accroissement & la description des coquillages, pour en traiter dans un article général; c'est pourquoi nous renvoyons aux articles particuliers, où il est fait mention de ce qui a été dit des coquillages que l'on a observés. Voyez Huitres, Limaçons, Moules, &c. (I)

Coquillage, (Page 4:184)

* Coquillage, (matiere médic.) c'étoit un mets dont les Grecs & les Romains faisoient grand cas. Ils étoient si délicats sur le choix des coquillages, qu'ils distinguoient, à ce qu'on dit, au premier coup de dent, le rivage où ils avoient été pêchés. Voyez les art. Huitres, Moules, Tortues, &c. Le coquillage est plûtôt un irritamentum guloe, qu'un véritable aliment. On prétend qu'il dispose à l'acte vénérien. Il faut quelqu'habitude d'en manger, pour le digérer en grande quantité; il n'est cependant pas indigeste, temoins les huitres, dont quelques personnes ont tant de peine à se rassasier.

Coquillage (Page 4:184)

Coquillage, (Architect.) est un arrangement symmétrique de différentes coquilles dont on fait des compartimens de lambris, voutes, &c. des masques, festons, &c. & dont on décore des grottes, portiques, niches & bassins de fontaines. (P)

COQUILLAN (Page 4:184)

COQUILLAN, s. m. (Carrier.) C'est le quatrieme lit que les Carriers rencontrent communément; il est de quinze pouces ou environ. Il est ainsi appellé des coquillages dont il est parsemé.

COQUILLE (Page 4:184)

COQUILLE, s. f. (Ord. encyclop. Entend. Mémoire. Histoire. Hist. nat. Ichtiolog.) partie dure qui recouvre les animaux testacées. Cette partie a étê comparée à un test à cause de sa dureté, & en porte le nom, testa; nous l'exprimons par celui de coquille: ainsi la coquille est, par rapport au coquil<cb-> lage, ce qu'est le test relativement à l'animal testacée. Cependant on étend quelquefois la signification du mot coquille, qui n'est qu'une partie du coquillage, au coquillage entier. Voyez Coquillage. Mais c'est improprement, car les Naturalistes ne confondent jamais la coquille avec l'animal qui y est renfermé.

Quoique la coquille ne soit qu'une matiere brute en comparaison de l'animal qu'elle contient, cependant elle a toûjours été plus recherchée & considerée avec plus d'attention que l'animal même, Il est vrai que les animaux de ce genre se refusent pour la plûpart à nos observations, soit par la mollesse & les mouvemens des parties de leur corps, soit par la difficulté de se procurer ceux des pays éloignés; tandis que l'on peut transporter les coquilles d'un bout du monde à l'autre, sans y causer aucune altération, & que l'on peut les observer à son gré dans tous les tems & dans tous les pays où il s'en trouve des collections. Les coquilles ont de plus un mérite réel, qui n'éclate pas moins par la variété & par l'élégance de leurs formes, que par la beauté & la vivacité de leurs couleurs. On est frappé d'admiration à l'aspect d'une nombreuse collection de différentes especes de coquilles; on s'étonne que de si belles productions ayent été formées par de vils animaux. Mais le naturaliste, sans se laisser ébloüir par le brillant de ces belles enveloppes, desire de connoître l'organisation de tous les animaux qui s'en revêtissent; il ne verroit les coquilles qu'avec une sorte de dédain, si elles ne lui fournissoient pas elles - mêmes un sujet de méditation, qui est, pour ainsi dire, indépendant des animaux auxquels elles ont appartenu.

Les coquilles sont une des matieres les plus abondantes que nous appercevions sur la surface de la terre & dans son sein, jusqu'aux plus grandes profondeurs où il à été ouvert. De toutes les parties des animaux qui peuplent la terre, l'air & les eaux, si on en excepte l'émail des dents, les coquilles sont celles qui se conservent le plus long - tems après la mort de l'animal; lorsqu'elles en sont séparées, elles acquierent souvent un nouveau degré de solidité, en s'alliant avec la pierre ou le caillou, de sorte que leur dureté doit égaler celle des rochers dont elles sont partie, & dont les blocs semblent être à l'abri de l'injure des tems. Cependant les montagnes s'abaissent peu - à - peu, & disparoissent dans la suite des siecles; le roc le plus dur est altéré peu - à - peu, & dispersé au gré des vents. Mais quoique ces masses de pierre paroissent anéanties, les fragmens des coquilles se retrouvent dans leurs débris, & sont encore reconnoissables dans les substances dont ils font partie.

La plûpart des coquilles qui ont existé depuis le commencement du monde, existent encore aujourd'hui à peu - près sous la même forme. Non - seulement cette matiere a la propriété de se maintenir sous la même apparence, sans que les générations des hommes puissent la voir changer de nature, mais elle se multiplie chaque jour, & la quantité des coquilles augmente excessivement, par le nombre prodigieux des individus que produisent la plûpart des especes de coquillages, & par leur accroissement, qui se fait en peu de tems: aussi toutes les mers en sont peuplées; elles s'y amoncelent par tas énormes, les côtes en sont jonchées. On trouve des coquilles dans tous les pays du monde; on les voit disperfées dans les plaines, sur la surface de la terre, ou réunies dans plusieurs endroits en assez grande quantité pour former des terreins très - étendus & fort profonds. Ailleurs elles sont mêlées dans les graviers, les craies, les marnes, les argiles, &c. à toutes les profondeurs où ces différentes matieres ont été creusées. On rencontre aussi des coquilles qui

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