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Coq (Page 4:181)
Coq (Page 4:181)
Il y a des coqs simples, des coqs doubles & triples. Le coq simple est une piece de fer oblongue de la hauteur de la serrure, qui a, à sa partie appliquée à la tête du palâtre, une entaille qui reçoit le pêle ou la gâchette, quand la serrure est fermée. Cette piece est attachée à la tête du palâtre par une patte avec une vis; & au palâtre même, par un pié qui y entre du côté où le coq s'applique au palâtre. Son usage est de servir de guide ou conducteur au pêle ou à la gâchette, qui n'en sort jamais entierement.
Les coqs doubles & triples ont le même usage que
le coq simple; il n'y a de différence qu'en ce qu'ils
forment une espece de boîte, dont les deux grandes
surfaces sont deux coqs paralleles, simples, assemblés,
entre lesquels entre l'aubron, dans lequel le
pêle est reçu, soit simple, soit double, ou triple: il
est posé sous l'ouverture de la tête du palâtre; de
sorte que simple il n'est qu'à fleur d'un côté de l'ouverture,
& que double, son ouverture répond exactement
à celle de la tête du palâtre. Voyez dans nos
COQUARDE (Page 4:181)
COQUARDE, s. f. (Art milit.) est un noeud de rubans ou de la même couleur, ou de couleurs différentes, selon les différens corps, que les soldats portent attaché à leurs chapeaux, à l'aile du bouton. On en donne à tous les nouveaux engagés.
COQUE (Page 4:181)
COQUE, s. f. (Hist. nat. des ins.) pelote de fil & de glu, sous laquelle les vers à soie & certaines chenilles se renferment lorsqu'elles deviennent nymphes. Mais nous prenons ici le mot de coque, avec les Naturalistes, dans un sens plus étendu, pour désigner toute enveloppe ou nid de différente texture & figure, formé par les insectes à divers usages.
Ces petits animaux, après s'être choisis un endroit commode pour se garantir de tout accident, munissent ce lieu par toutes sortes de retranchemens également diversifiés & appropriés à leur nature. Les uns, soit à cause de la délicatesse de leur enveloppe, soit pour transpirer plus lentement, pour se développer dans leur juste saison, soit pour prendre la forme d'insecte parfait, se font des coques très - épaisses, & souvent impénétrables à l'eau & à l'air.
D'autres se filent des coques de soie, & d'autres font sortir dans ce dessein des pores de leurs corps, une espece de coton pour les couvrir. Tel est l'insecte du Kermès. Plusieurs fortifient leurs coques en y faisant entrer leurs poils, dont ils se dépouillent; & ceux qui n'en ont point & qui manquent de soie, rongent le bois & employent les petits fils qu'ils en ont détaché, à affermir l'intérieur & l'extérieur de leur enveloppe. Ils humectent ces fils avec une espece de gomme qui sort de leur corps, & qui est très - propre à durcir leur travail. Si l'on prend une de ces coques séchée, & qu'on la fasse ensuite bouillir dans de l'eau, on la trouvera plus légere qu'elle n'étoit avant cette opération; elle a donc perdu sa gomme dans l'eau bouillante.
Il y a quelques insectes qui se font deux & même trois coques les unes dans les autres, filées toutes avec un art remarquable par le même animal, & non par différens ichneumons: la chose arrive quel<cb->
Les coques ne sont pas moins différenciées par leur figure. La plûpart sont ovales, ou sphéroïdes; d'autres de figure conique, cylindrique, angulaire, &c. Il y a des coques en bateau, d'autres en forme de navette, & d'autres en larme de verre, dont le corps seroit fort renflé, & la pointe recourbée. Un curieux naturaliste, M. Lionnet dit qu'il en connoît même qui sont composées de deux plans ovales convexes, collées l'une à l'opposite de l'autre sur un plan qui leur est perpendiculaire, qui est partout d'égale largeur, & qui suit la courbure de leur contour; ce qui donne à ces coques une forme approchante de nos tabatieres ovales applaties par les côtés.
On feroit un volume, si l'on vouloit entrer dans le détail sur la diversité de figure des coques des insectes, sur les matériaux dont ils les forment, sur l'art & l'industrie qui y est employé; tout en est admirable. Mais il faut ici renvoyer le lecteur aux ouvrages de Malpighi, de Leeuwenhoëk, de Swammerdam, de M. de Reaumur, & de M. Frisch; je me borne à dire en peu de mots d'après l'ingénieux M. Lionnet, le but de la fabrique de ces nids.
Le premier usage pour lequel les insectes se construisent des coques, & qui est même le plus fréquent, c'est pour y subir leur transformation. L'insecte s'y renferme, & n'y laisse presque jamais d'ouverture apparente: c'est - là qu'il se change en nymphe ou en chrysalide. Ces coques paroissent servir principalement à trois sins. La premiere est de fournir par leur concavité intérieure à la chrysalide ou à la nymphe, dès qu'elle paroît, & lorsque son enveloppe est encore tendre, un appui commode, & de lui faire prendre l'attitude un peu recourbée en avant, qu'il lui faut pour que ses membres (sur - tout ses ailes) occupent la place où ils doivent demeurer fixés jusqu'à ce que l'insecte se dégage de son enveloppe: elles servent en second lieu à garantir l'animal dans cet état de foiblesse, des injures de l'air, & de la poursuite de ses ennemis; enfin elles empêchent que ces chrysalides ou ces nymphes ne se dessechent par une trop forte évaporation. Les coques qui n'ont presque aucune consistance, n'ont probablement que la premiere de ces fins pour objet; celles qui sont plus fermes, sans être pourtant impénétrables à l'air & à l'eau, paroissent aussi servir pour la seconde; & les autres semblent être destinées à satisfaire à ces trois fins différentes, selon les différens besoins que les insectes paroissent en avoir.
Le second usage des coques des insectes est lorsqu'ils en bâtissent pour y demeurer dans le tems qu'ils sont encore insectes rampans, qu'ils mangent, & qu'ils croissent. Ces coques sont alors ordinairement des étuis ouverts par les deux bouts. L'insecte y loge, il les aggrandit à mesure qu'il croît, ou bien il s'en fait de nouvelles. Ce ne sont pas celles que les insectes font en roulant des feuilles qui sont les plus dignes de notre admiration. M. de Reaumus, qui a donné lui - même un mémoire très - curieux sur ce sujet, convient dans un autre que les fourreaux que se font les teignes aquatiques & terrestres, de différens genres & de différentes especes, l'emportent sur les coques des chenilles. Ce sont en effet des chefs - d'oeuvre, où l'art & l'arrangement paroissent avec bien plus d'éclat.
Le troisieme usage des coques ou des nids que se [p. 182]
Coque, (Page 4:182)
Coque, (Page 4:182)
Coques & Vanons, (Page 4:182)
Voici la maniere d'en faire la pêche ou récolte, relle qu'elle se pratique à Rincheville dans le ressort de l'amirauté de Carentan & à Issigni, &c.
Pour prendre des coques, les pêcheurs attendent que la marée soit presqu'au plus bas de l'eau; ce coquillage se tient à la superficie des sables, dont il ne reste couvert que de l'épaisseur d'un écu au plus. On connoît qu'il y a des coques sur les fonds où l'on est, par les petits trous qu'on remarque au sable, & que les coques font avec la partie que l'on nomme leur langue, qu'elles baissent sur le sable pour paître. On connoît encore qu'il y á des coques, en roulant sur le sable quelque chose de lourd qui fait craquer les coquillages qui sont au - dessous; alors les pêcheurs foulent, piétinent le sable encore mouillé de la marée, l'émeuvent, & les coques viennent alors d'elles - mêmes au - dessus du sable, où l'on les ramasse avec une espece de rateau de bois; on les désable aussi quelquefois avec une petite faucille ou autre semblable instrument de fer.
Les pêcheurs riverains qui font cette pêche, la commencent vers la fin de Février & la continuent jusqu'à la S. Jean; elle ne se pratique aisément que de jour, à cause de la difficulté de connoître les trous que les coques font au sable: lorsque le tems est tempéré, les coques tirées hors de l'eau peuvent vivre jusqu'à sept à huit jours; en été elles ne durent pas seulement trois jours, encore faut - il qu'elles soient mises dans un lieu frais.
COQUELICOT (Page 4:182)
COQUELICOT, s. m. papaver, (Hist. nat. bot.)
est une espece de pavot rouge qu'on appelle sauvage, qui croît dans les blés. Le double & le panaché
sont fort recherchés pour les parterres: ses feuilles
sont découpées, d'un verd foncé, & couvertes d'un
peu de poil; ses tiges, d'environ deux piés de haut,
se partagent en plusieurs rameaux, qui soutiennent
des fleurs doubles à quatre feuilles du plus beau rouge.
De petits fruits qui renferment leur semence succedent
à ces belles fleurs qu'on voit paroître en été.
Leur culture est celle des pavots. V.
COQUELOURDE (Page 4:182)
COQUELOURDE, s. f. (Bot.) pulsatilla, genre
de plante à fleur en rose; il sort du milieu un pistil
qui est environné d'étamines, & qui vient dans la
suite un fruit dans lequel les semences sont rassemblées
en un bouquet, & terminées par un petit filet.
Ajoutez au caractere de ce genre, qu'il y a de petites
feuilles qui environnent la tige au - dessous de la
fleur comme dans l'anémone, dont la coquelourde
differe en ce que les semences sont nues & terminées
par une queue. Tournefort, inst. rei herb. V.
Coquelourde, (Page 4:182)
COQUELUCHE ENDÉMIQUE (Page 4:182)
COQUELUCHE ENDÉMIQUE, en latin cucullaris morbus, (Medecine.) maladie épidémique & maligne qui regne de tems en tems en Europe, & qui y fait quelquefois de grands ravages.
Cette maladie qui paroît communément l'automne ou l'hyver, & dont les causes sont aussi inconnues qu'imprévûes, est une espece de fiévre catarrheuse, accompagnée de mal de tête, de foiblesse, d'oppression ou de difficulté de respiration, de toux, de douleur dans l'épine du dos, & autres symptomes plus ou moins graves ou variés suivant les tems, les lieux, & les personnes.
M. de Thou croit que le nom de coqueluche donné à cette maladie, est né en 1510, sous le regne heureux de Louis XII. mais il se trompe; car Mézeray dit qu'il parut en France sous Charles VI. en 1414, un étrange rhûme, qu'on nomma coqueluche, lequel tourmenta toute sorte de personnes, & leur rendit la voix si enroüée, que le barreau & les colléges en furent muets.
Valeriola, dans l'appendice de ses lieux communs, prétend que le nom de coqueluche fut donné par le peuple à cette maladie, de ce que ceux qui en étoient attaqués portoient une coqueluche ou capuchon de moine pour se tenir chaudement. Ménage & Monet sont du même avis. En effet, coqueluche signifie proprement un capuchon. Cependant un medecin François appellé le Bon, a écrit que cette maladie a été nommée coqueluche à cause du remede qu'on y apportoit, qui étoit du loch de codion fait avec la tête de pavot ou tête de coquelicot, qui est appellée codion en grec.
Quoi qu'il en soit de l'étymologie du nom, ce mal épidemique paroît de tems en tems en Europe pour en moissonner les habitans. L'histoire nous apprend qu'il regna avec violence en France en 1414, en 1510, en 1558, & en 1580. L'année 1580, cette maladie qui s'étoit fait sentir d'abord en Orient, passa en Italie, où on la nomma la maladie des moutons; de - là elle vint en Espagne, où elle emporta Anne d'Autriche femme de Philippe II. elle se répandit ensuite en France, en Angleterre, & finalement vint s'éteindre dans le Nord.
C'est cette même maladie, qui en 1732 & 1733 parcourut non - seulement l'Europe, mais encore la Jamaïque, le Pérou, le Mexique, &c. & à Iaquelle les François, toûjours portés à badiner les objets les plus sérieux, donnerent les noms d'allure, de folette, quoiqu'elle fît périr beaucoup de petit peuple dans la capitale & dans les provinces.
On soupçonne avec raison que la cause de cette maladie épidémique consiste dans une matiere extrèmement subtile & caustique, qui se trouve répandue dans l'air, & qui s'insinuant par le moyen de l'inspiration par tout le corps, en infecte les humeurs. D'où il résulte qu'un bon medecin doit se proposer trois choses principales pour opérer la guérison du malade, 1°. de corriger & d'émousser l'acrimonie de la lymphe: 2°. de rétablir la transpiration troublée par la congestion des sérosités qui se sont formées dans les parties intérieures: 3°. d'évacuer ces sérosités vicieuses.
On corrige l'acrimonie de la lymphe par les émulsions des substances huileuses, crome d'amandes,
graine de pavot blanc, l'eau de gruau, les décoctions
de navets, d'orge, le bouillon de poulet & de
chapon, &c. On hâte les excrétions par les infusions
chaudes de racine de réglisse & fleurs de sureau, la
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