ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"175"> cription particuliere deviendroit inutile; l'auteur a fait un livre exprès pour l'expliquer. Chambers.

Au reste tous ces instrumens sont en eux - mêmes plus amusans qu'utiles. On ne peut jamais par leurs secours connoítre les mouvemens des corps célestes que d'une maniere grossiere; les observations réelles & les calculs astronomiques sont le seul moyen que les philosophes connoissent d'y parvenir; tout le reste, quoique assez curieux en soi, est bon à amuser le peuple, ou à orner les cabinets des demi - savans. Voyez Planisphere, (O)

COPERNICIEN (Page 4:175)

* COPERNICIEN, s. m. (Phys.) nom par lequel on désigne ceux qui soutiennent le système de Copernic sur le mouvement des corps célestes.

COPHTE ou COPTE (Page 4:175)

* COPHTE ou COPTE, s. m. (Théol.) C'est ainsi que l'on appelle les chrétiens d'Egypte, de la secte des Jacobites, ou Monophysites. Voyez Jacobites. On est très - partagé sur l'origine de ce nom; on le tire de Copte ou Coptas, ville d'Egypte. On lui sait signifier coupé ou circonci; on le dérive d'AEgyptos, en soustrayant la premiere syllabe. On en cherche l'etymologie dans Kibel, nom ancien de l'Egypte; dans Cobtim, autre ancien nom de l'Egypte; dans Copt fils de Mesraim & petit - fils de Noé; & dans Jacobite, en retranchant la premiere syllabe, d'ou l'on a fait Cobite, Cobta, Copta, Cophta. Voyez Jacobites. La langue dans laquelle ils font le service divin, est un mélange de grec & d'égyptien; ils persistent dans l'erreur qu'il n'y a qu'une nature en Jesus - Christ. Leur église est gouvernée par un patriarche, & quelques évêques & archevêques. Le patriarche est élû par les évêques, le clergé & les prenners des laics. Il est obligé à vivre dans la céübat. Inomme seul les évêques & archevêques, qu'il choisit entre les séculiers qui sont veufs. La dixme fait tout le revenu de ces princes de l'église Cophte. Les prétres peuvent être mariés. Il y a sous les prêtres les diacres de l'évangile, les diacres de l'epitre, & les agnostes. Ce clergé est très - méprisable; il ignore même la langue dans laquelie il prie, ce qui n'empêche pas qu'il ne soit très - honoré. L'autorité des évêques est grande. Le patriarche est une especee de despote. Quoiqu'ils n'entendent pas leur breviaire, il n'en est pas moins long. Ils ont des moines & des religieuses qui observent très - rigoureusement le voeu de pauvreté, qu'ils ne font que quand ils n'ont rien, ne concevant pas comment ceux qui ont quelque chose, peuvent y renoncer. Les Mahomérans ont confié la recette des droits publics en Egypte, à des Chrétiens Cophtes. Excepté ces receveurs, le reste est pauvre & vit durement, n'ayant pour toute consolation que la facilité de changer de femmes par le divorce, qui est fréquent, & par un nouveau mariage dont il peut être suivi. Ils admettent sept sacremens, dont ceux à qui il est reservé de les conférer, savent à peine les noms. Ils different le baptême des enfans mâles de 40 jours, & celui des filles de 80. Ce sacrement ne se confere jamais que dans l'église; en cas de péril, on y supplée par des onctions: il se donne par trois immersions, l'une au nom du Pere, la seconde au nom du Fils, & la troisieme au nom du S. Esprit, en disant à chacune: Je te baptise au nom de la Personne dont l'immersion se fait. Ils confirment l'enfant, & le communient aussitôt après l'avoir baptisé; mais ils ne le communient que sous l'espece du vin. La confirmation & le baptême sont accompagnés d'une multitude prodigieuse d'onctions. Les simples prêtres peuvent donner la Confirmation. Ils ont sur l'Eucharistie le même sentiment que les Catholiques. Ils communient les hommes sous les deux especes; ils portent aux femmes l'espece seule du pain humectée de quelques gouttes du sang de J. C. qui ne sort jamais du sanctuaire, où il n'est point permis aux femmes d'entrer. Ils ne conservent point de pain consacré. Quand il faut administrer le Viatique, la messe se dit, à quelque heure & en quelque circonstance que ce soit. Ils pensent bien sur la confession, mais elle est rare parmi eux; un de leurs patriarches a été même jusqu'à l'abolir, parce que les mauvais confesseurs, disoit - il, font du mal, & qu'il est presqu'impossible d'en trouver de bons; & il faut convenir qu'après la peinture que nous avons faite du clergé Cophte, le raisonnement du patriarche peut être approuvé. Dans le cours ordinaire de la vie, les sacremens ne se conferent qu'aux personnes mariées; ils se confessent une ou deux fois par an: leur mariage a tout l'air d'un sacrement. Ils administrent l'Extreme - onction dans les indispositions les plus légeres de corps ou d'esprit; ils oignent de l'huile benite & l'indisposé & tous les assistans, de peur que le diable chassé d'un corps, ne rentre dans un autre. Les Cophtes en sont pour les onctions réitérées; ils oignent les vivans & les morts. Ils ont deux sortes d'huile, l'huile benite & l'huile sacramentale. Leurs jeûnes ne finissent point. Les femmes Turques ont pris la manie du jeûne des femmes Cophtes. Quant aux autres fideles, excepté l'abstinence du carême, qu'ils gardent avec l'exactitude la plus rigoureuse, ils se traitent un peu plus doucement dans les tems moins remarquables; ils prennent le café, fument la pipe, & laissent aux femme, & aux prêtres la gloire d'un jeûne plus stricte. Les Cophtes ont recû des Mahométans la circoncision, qui s'abolit peu - à - peu parmi eux. Leur patriarche prend le titre de patriarche d'Alexandrie; il réside au monastere de S. Macaire; il prétend que sa dignité n'a point souffert d'interruption depuis S. Marc. Il ne faut pas le confondre avec le patriarche grec des Melchites. On a tenté quelquefois de le ramener dans l'Eglise, mais inutilement. On prétend qu'il reconnoit la primauté de l'Eglise Romaine, ce qui n'est pas avoüé par le parti protestant. Voyez Circoncision, Baptême, Confirmation, Confession, Patriarche, Melchites , &c.

Cophte (Page 4:175)

Cophte, voyez Copte.

COPHTIQUE ou COPTIQUE (Page 4:175)

COPHTIQUE ou COPTIQUE, adject. (Hist. ecclésiast.) liturgies Cophtiques, ou suivies par les Cophtes. Il y en a trois, l'une attribuée à S. Basile, l'autre à S. Grégoire le théologien, & la troisieme à S. Cyrille d'Alexandrie; elles ont été traduites en Arabe pour l'usage des prêtres & du peuple. Voyez Liturgie.

COPIAPO (Page 4:175)

COPIAPO, (Géog. mod.) grande riviere de l'Amérique méridionale, avec une ville de même nom au Chily. Long. 309. lat. mérid. 27.

COPIATE (Page 4:175)

COPIATE, s. m. (Hist. eccl.) celui qui faisoit les fosses pour enterrer les morts. Dans les premiers siecles de l'Eglise il y avoit des clercs destinés à ce travail. En 357 Constantin fit une loi en faveur des prêtres Copiates, c'est - à - dire de ceux qui avoient soin des enterremens, par laquelle il les exemptoit de la contribution lustrale que payoient tous les marchands. C'est sous cet empereur qu'on commença à les appeller Copiates, c'est - à - dire des clercs destinés au travail, du grec XO/W=OS2, travail, qui vient de XO/W=W, scindo, cado, ferio; auparavant ils s'appelloient decani & lecticarii, peut - être parce qu'ils étoient divisés par dixaines, dont chacune avoit une biere ou litiere pour porter les corps. On leur donnoit ordinairementrang parmiles clercs, & avant les chantres. Selon Bingham, ils étoient fort nombreux, sur - tout dans les grandes églises; on en comptoit jusqu'à onze cents dans celle de Constantinople du tems de Constantin, & il n'y en eut jamais moins de neuf cents cinquante sous ceux de ses succèsseurs, qui réduisirent les Copiates à un plus petit nombre. On les appella aussi collegiati, parce qu'ils [p. 176] formoient un corps à part; collegium, une société distinguée des autres clercs. Il ne paroît pas qu'ils retirassent aucune rétribution des enterremens, mais sur - tout de ceux des pauvres; l'église les entretenoit sur ses revenus, ou ils faisoient pour subsister quelque commerce; & c'étoit en considération des services qu'ils rendoient dans les funérailles, que Constantin les avoit exemptés du tribut imposé sur tous les autres commercans. Bingham. orig. eccles. tom. II. lib. III. cap. viij. §. 1. 2. 3 & 4. (G)

COPIE (Page 4:176)

* COPIE, f. f. (Gramm.) C'est un double d'un écrit, d'un ouvrage, d'un tableau, &c. Une copie pour être bonne, en qualité pure & simple de copie, doit avoir & les beautés & les défauts de l'original, si c'est un tableau. Voyez Copie (Peinture). Elle doit rendre les fautes de l'écriture & du sens, si c'est d'un écrit.

Copie (Page 4:176)

Copie, (Jurispr.) est la transcription d'un acte. Le terme de copie est quelquefois opposé à celui d'original; par exemple, on dit l'original d'un exploit qui reste au demandeur, & la copie que l'on laisse au défendeur. Ce même terme de copie est quelquefois opposé à celui de minute, lorsque la copie est tirée sur l'original d'un acte que l'on qualifie de minute, tel que la minute d'un acte passé devant notaire, la minute d'une consultation, ou autre écriture du ministere d'avocat. Le terme de copie est aussi quelquefois opposé à celui de grosse; par exemple, l'original d'une requête s'appelle la grosse, & le double que l'on en fait, est la copie. En Bretagne, au lieu de copie on dit un autant, parce qu'en effet celui qui a la copie d'un acte, en a autant qu'il y en a dans l'original. On distingue dans certains actes la copie de la grosse & de l'expédition. La grosse d'un acte devant notaire, ou d'un jugement, est bien une copie tirée sur la minute; mais c'est une copie revêtue de plus de formalités: elle est en forme exécutoire; & pour la distinguer des autres copies, on l'appelle grosse. L'expédition est aussi une copie de l'acte, mais distinguée de la simple copie, parce qu'elle est ordinairement en parchemin. Il y a cependant aussi des expéditions en papier, mais elles sont encore distinguées des simples copies, soit parce qu'elles sont sur du papier différent, soit parce qu'elles sont tirées sur la minute; au lieu qu'une simple copie d'un acte devant notaire, n'est ordinairement tirée que sur une expédition: il y a pourtant des copies collationnées à la minute.

Copies collationnées en général, est celle qui après avoir été tirée sur un acte, a été relûe & reconnue conforme à cet acte. Les notaires délivrent des copies collationnées des actes dont ils ont la minute, ou qui leur sont présentés. Les secrétaires du Roi ont aussi le droit de collationner des copies de toutes sortes d'actes. Les huissiers & sergens, lorsqu'ils compulsent des pieces, en tirent aussi des copies, soit entieres ou par extrait, collationnées à l'original. L'ordonnance de Charles V. alors régent du royaume, du mois de Février 1356, veut qu'on ajoûte la même foi aux copies de cette ordonnance collationnées sous le scel royal, que si c'étoit l'original même.

Copie correcte & lisible, est celle où il n'y a point de faute, qui n'est point tronquée, & qui est aisée à lire. Lorsqu'une partie affecte de donner des copies de pieces tronquées ou indéchiffrables, l'autre partie demande qu'on lui donne d'autres copies correctes & lisibles; & si on le refusoit mal - à - propos, le juge ne manqueroit pas de l'ordonner.

Copie entiere, ne signifie pas celle qui est entiere & finie en elle - même, mais celle qui contient la transcription d'un acte en entier.

Copie par extrait; c'est proprement un extrait d'un acte que l'on donne au lieu d'une copie entiere, lors<cb-> que l'acte est trop long, ou qu'il n'y a qu'une partie de l'acte qui intéresse celui auquel on donne cette copie par extrait.

Copie figurée, est celle qui non - seulement contient la transcription d'un acte en entier, mais qui le représente dans la même forme qu'il est, c'est - à - dire, copie sur du papier de même grandeur, page pour page, ligne pour ligne, où l'on représente en leur lieu jusqu'aux points & aux virgules, les renvois & apostilles, les ratures, interlignes, & les signatures. Ces sortes de copies sont ordinairement demandées & ordonnées, & lorsque l'original est soupçonné d'être faux, ou d'avoir été altéré après coup.

Copie sur papier commun; ces sortes de copies ne sont point reçûes en justice dans tous les pays où le papier timbré est en usage.

Copie signifiée, est celle que l'huissier laisse à la partie ou à son procureur, en signifiant un acte.

Copie tronquée, est celle dans laquelle l'acte n'est point transcrit exactement, & où l'on a affecté de passer quelque partie de l'acte. Voyez Copie correcte.

Copie vidimée, se disoit anciennement, & se dit encore en certains pays, pour copie collationnée. Ce terme vient de vidimus, par lequel on commençoit autrefois toutes les collations & confirmations de lettres de chancellerie. (A)

Copie (Page 4:176)

Copie, (Com.) On appelle livre de copie de lettres, un registre sur lequel les marchands font transcrire les lettres qu'ils reçoivent de leurs commissionnaires & correspondans. Ce livre est un de ceux qu'il est le plus nécessaire de tenir dans un gros négoce. Voyez Livre, Lettres, les Dict. du Comm. & de Trév. & Chambers.

Copie (Page 4:176)

* Copie, (Peinture.) C'est en général tout ce qui est fait d'imitation, excepté de la nature; ce qui est fait d'après nature, s'appelle original. On dit copier la nature d'après nature, mais on ne dit pas une copie d'après nature.

Il y a des peintres qui imitent la maniere d'un autre peintre; on dit d'eux qu'ils savent la maniere de tel ou tel, sans que pour cela leurs tableaux soient regardés comme des copies. On distingue aussi les estampes en copies & en originales; celles qui sont faites d'après les tableaux, sont appellées originales; & celles qui sont faites d'après d'autres estampes, copies.

Il y a des peintres qui copient si parfaitement les tableaux d'un ou plusieurs maîtres, que les plus éclairés sont souvent embarrassés à distinguer la copie de l'original, lorsqu'ils n'ont pas un oeil extrèmement expérimenté, une grande connoissance de l'art, ou, ce qui supplée l'un & l'autre, le tableau pour les confronter; ce qui doitrendre les amateurs de tableaux très - circonspects, soit dans leurs jugemens, soit dans leurs achats, sur - tout lorsqu'il s'agit des productions des grands maîtres de l'école d'Italie, parce qu'on en a fait une infinité de copies, parmi lesquelles il s'en trouve plusieurs d'une beauté & d'une hardiesse surprenante. On dit qu'un éleve d'un peintre habile copia si parfaitement un tableau de son maître, que celui - ci s'y trompa. J'ai entendu nier la possibilité du fait par un peintre qui vit aujourd'hui, & qui se fait admirer par la vérité & l'originalité de ses ouvrages. M. Chardin prétendoit que quelle que fût la copie qu'on feroit d'un de ses tableaux, il ne s'y méprendroit jamais, & que cette copie seroit ou plus belle (ce qui seroit difficile), ou moins belle que l'original. On lui objecta des autorités, il n'en fut point ébranlé; il opposa la raison & le bon sens aux témoignages & aux faits prétendus, ajoûtant qu'il n'y avoit point d'absurdités, en quelque genre que ce fût, dans lesquelles on ne fût précipité, lorsqu'on sacrifieroit ses lumieres à des noms & à des passages. Il faut,

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