ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"898"> hors quelque chose de conforme à cette idée, nous nous le représentons toûjours d'une maniere aussi claire, que si nous ne le considérions qu'en l'idée même. Il en est tout autrement des couleurs, des odeurs, des goûts, &c. Tant qu'en réfléchissant sur ces sensations, nous les regardons comme à nous, comme nous étant propres, nous en avons des idées fort claires: mais si nous voulons, pour ainsi dire, les détacher de notre être, & en enrichir les objets, nous faisons une chose dont nous n'avons plus d'idée; nous ne sommes portés à les leur attribuer, que parce que d'un côté nous sommes obligés d'y supposer quelque chose qui les occasionne, & que de l'autre cette cause nous est tout - à - fait cachée. Voyez Locke, le P. Buffier, Chambers, M. Formey.

Connoissances, (Page 3:898)

Connoissances, (Ven.) indices de l'âge & de la forme du cerf, par la tête, le pié, les fumées, &c.

CONNOISSEMENT (Page 3:898)

CONNOISSEMENT, sub. m. (Commerce de mer.) c'est une espece d'acte ou de reconnoissance sous signature privée, que le maitre ou capitaine d'un navire donne à un marchand des marchandises qu'il a fait charger, avec soûmission de les porter à leur destination moyennant un certain prix.

Le mot de connoissement n'est guere en usage que sur l'Océan: sur la Méditerranée on dit police de chargement, qui a la même signification.

Suivant l'ordonnance de la Marine du mois d'Août 1681, les connoissemens doivent être signés par le maître ou l'écrivain du vaisseau, faire mention de la quantité, qualité des marchandises, de leur destination, du prix convenu pour le port ou fret, &c. Chaque connoissement doit être triple; l'un pour le marchand qui fait le chargement, l'autre pour celui à qui les marchandises sont destinées, le troisieme pour le maitre ou capitaine, auquel les marchands sont tenus de les présenter vingt - quatre heures après le chargement du vaisseau pour les signer, & de lui fournir les acquits nécessaires, sous peine de payer les frais du retardement. Voyez dans le dictionnaire du Comm. de Savary, tome II. pag. 582 & suiv. le reste des détails qui concernent les connoissemens, & le modele qu'il donne de ces sortes d'actes. (G)

CONNOISSEUR (Page 3:898)

CONNOISSEUR, s. m. (Littér. Peint. Musiq. &c.) n'est pas la même chose qu'amateur. Exemple. Connoisseur, en fait d'ouvrages de Peinture, ou autres qui ont le dessein pour base, renferme moins l'idée d'un goût décidé pour cet art, qu'un discernement certain pour en juger. L'on n'est jamais parfait connoisseur en Peinture, sans être peintre; il s'en faut même beaucoup que tous les Peintres soient bons connoisseurs. Il y en a d'assez ignorans pour voir la nature comme ils la font, ou pour croire qu'il ne faut pas la rendre comme ils la voyent. On dit: Vous pourriez être flaté des loüanges de tel; c'est un grand connoisseur. Voyez le Dictionn. de Peinture.

Il n'y a point d'art qu'on ne puisse substituer dans cet article à la Peinture, que nous avons prise pour exemple; l'application sera également juste. (R)

CONNOITRE (Page 3:898)

CONNOITRE, v. act. qui désigne l'opération de l'entendement qu'on appelle connoissance. Voyez Connoissance.

Connoître (Page 3:898)

Connoître les éperons, les talons, la bride, &c. en Maréchallerie, c'est de la part du cheval sentir avec justesse ce que le cavalier demande, lorsqu'il approche les éperons, les jambes, ou les talons, & qu'il tire ou rend la bride. (V)

CONNOR (Page 3:898)

CONNOR, (Géog.) ville d'Irlande dans la province d'Ulster, au comté d'Antrim.

CONODIS (Page 3:898)

CONODIS, s. m. (Comm.) petite monnoie de billon très - commun fabriquée, & qui a cours à Goa & dans le royaume de Cochin: elle vaut sept deniers argent de France. Voyez les dict. de Trév. & du Com.

CONOIDE (Page 3:898)

CONOIDE, s. m. (Géom.) nom que l'on donne à un corps solide formé par la révolution d'une cour<cb-> be quelconque autour de son axe, & qu'on donne quelquefois aussi à d'autres solides qui au lieu d'être composés, comme celui - ci, de tranches circulaires perpendiculaires à l'axe, sont composés d'autres especes de tranches. Voyez Axe.

Le conoïde prend le nom de la courbe qui l'a produit par sa révolution. Un conoïde parabolique, qu'on appelle aussi un paraboloïde, est le solide produit par la revolution de la parabole autour de son axe, &c.

Archimede a fait un livre des conoïdes & des sphéroïdes, dans lequel ce grand géometre a donné les dimensions des solides ou conoïdes paraboliques, elliptiques, hyperboliques, &c.

Comme l'ellipse a deux axes, elle produit aussi deux conoïdes, selon qu'on la fait tourner autour de l'un ou l'autre de ces axes. Chacun de ces conoïdes s'appelle sphéroïde. L'hyperbole produit aussi deux conoïdes par sa révolution autour de l'un ou de l'autre de ces axes. Mais Archimede n'a examiné que le conoïde produit par la révolution de l'hyperbole autour de son axe transverse ou premier; & M. Parent (Voyez hist. acad. 1709.) s'est appliqué à considérer le conoïde formé par la révolution de l'hyperbole autour de son second axe. Ce conoïde s'appelle cylindroïde, à cause qu'il ressemble plus à un cylindre qu'à un cone, ne se terminant pas en pointe comme les autres conoïdes. Car quoique le mot de conoïde s'applique assez généralement à tous les solides formés par la révolution des courbes autour de leur axe, cependant ce mot, qui est dérivé de cone, convient encore d'une maniere plus particuliere à ceux qui se terminent en pointe, ou qui, comme le cone, ont un sommet.

Nous donnerons à cette occasion une méthode particuliere pour mesurer la surface courbe d'un conoïde: cette méthode est assez simple; nous la croyons nouvelle, & elle peut être utile en quelques cas.

D'un point quelconque de la courbe qui engendre le conoïde, soit menée une ordonnée perpendiculaire à l'axe de rotation, & une perpendiculaire à la courbe qui aboutisse à l'axe: soit prolongée l'ordonnée hors de la courbe, jusqu'à ce que le prolongement soit égal à l'excès de la perpendiculaire sur i'ordonnée; & imaginant que l'on fasse la même chose à chaque point de la courbe, soit supposée une nouvelle courbe qui passe par les extrémités des ordonnées ainsi prolongées: je dis que la surface courbe du conoïde sera à l'aire de cette nouvelle courbe, comme la circonférence du cercle est au rayon. Cette proposition est fondée sur ces deux - ci: 1°. l'élément de la surface du conoïde est le produit du petit côté de la courbe par la circonférence du cercle dont l'ordonnée est le rayon: 2°. la perpendiculaire est à l'ordonnée, comme l'élément de la courbe est à l'élément de l'abscisse; deux prepositions dont la démonstration est très - facile.

Par le moyen de cette proposition on peut trouver aisément la surface courbe du conoide qu'une section conique quelconque engendre en tournant autour de son axe. Car on trouvera que la courbe formée par les ordonnées prolongées est toùjours une section conique; & par conséquent la mesure de la surface courbe se réduira à la quadrature de quelque section conique, c'est - à - dire à la quadrature de la parabole, qui est connue depuis long - tems, ou à la quadrature du cercle, ou à celle de l'hyperbole. Voyez Cylindroïde. (O)

Conoïde (Page 3:898)

Conoïde ou Conarium, voyez Conarium & Pinéale.

CONONITES (Page 3:898)

CONONITES, s. m. pl. (Hist. ecclésiast.) hérétiques du vj. siecle qui suivoient les rêveries d'un certain Conon d'Alexandrie: ces rêveries servirent de fondement à celles des Séveriens, Théodosiens, & Trithéites, dont on trouvera les dogmes en leur pla<pb-> [p. 899] ce. V. Séveriens, Théodosiens, Trithéites, Dictionn. de Moréri, & Chambers. (G)

CONQUE - ANATIFERE (Page 3:899)

CONQUE - ANATIFERE, voyez Bernacle.

Conque sphérique (Page 3:899)

* Conque sphérique ou Globosite, globositi, espece de coquille fossile; elle est globuleuse, grosse au milieu, presque point en volute, & ordinairement sphérique comme des noix: la bouche en est grande & large; elle a communément un noeud ou bouton au sommet ou à l'endroit où se terminent les spirales. On l'appelle aussi tonnite, tonniti; tinus maris lapide; bull lapide. Minéral. de Wallerius.

Conque, (Page 3:899)

Conque, en terme d'Anatomie, est le nom qu'on donne à la seconde cavité ou cavité interne de l'oreille externe, qui est au - devant du conduit auditif. Voyez Oreille.

Ce nom lui vient de la ressemblance qu'il a avec une coquille de mer qui se nomme en Latin concha.

Quelques - uns donnent le même nom à la premiere cavité de l'oreille interne, que d'autres appellent la caisse du tambour: d'autres le donnent encore au vestibule du labyrinthe, qui est dans la seconde cavité de l'oreille interne. Voyez Tambour & Vestibule. Chambers.

On donne aussi ce nom aux cornets du nez. Voyez Nez & Cornet. (L)

Conque, (Page 3:899)

* Conque, (Hist. anc.) mesure de liquide; elle tenoit la moitié du ciathus, ou deux mistra, ou pesoit cinq drachmes & un scrupule & vingt grains d'huile.

C'étoit encore un vase à boire, & à mettre des feves apprêtées avec de l'huile sans être écossées, nourriture des pauvres. Dans les églises, la conque en étoit la partie où le maître - autel est placé.

Conque, (Page 3:899)

Conque, (Comm.) mesure de grains dont on se sert à Eayonne & à Saint - Jean.de.Luz.

Trente conques font le tonneau de Nantes, ce qui revient à neuf septiers & demi de Paris. Il faut environ 38 conques pour le tonneau de Vannes & de Bordeaux, c'est - à - dire environ dix pour cent plus que pour celui de Nantes.

On se sert aussi de la conque à Bayonne pour mesurer les sels, & deux conques y composent un sac mesure de Dax. Voyez les dict. de Trév. du Comm. & de Chamb.

CONQUÊT (Page 3:899)

CONQUÊT, s. m. (Jurisp.) dans la signification la plus étendue, est un bien acquis en commun par plusieurs personnes.

Dans quelques pays on confond le terme d'acquêt avec celui de conquêt; mais dans l'usage le plus général les acquêts sont les biens non propres acquis avant la communauté, au lieu que par le terme de conquêts on entend ordinairement ceux qui ont été acquis pendant la communauté par ceux qui sont communs, ou par l'un d'eux pour tous les autres.

Comme c'est principalement entre conjoints par mariage que la communauté de biens a lieu, c'est aussi le plus souvent par rapport à eux que l'on parle des conquéts. Il y a cependant aussi des conquêts entre d'autres personnes qui sont en communauté ou société tacite, dans certaines coùtumes où ces sortes de communautés ont lieu, telles que celles de Nivernois, Poitou, &c.

Il y a même des conquêts en Normandie, où la communauté de biens n'a point lieu: ces conquets sont les biens acquis pendant le mariage. L'art. 329. de cette coûtume donne à la veuve la moitié des conquêts faits hors bourgage, & la moitié de ceux faits en bourgage; en propriété dans le bailliage de Gisors, en usufruit au bailliage de Caux, & le tiers aussi en usufruit dans les autres bailliages & vicomtés, le tout à titre de succession.

On distingue par rapport à la communauté de biens deux sortes de conquêts; savoir les conquêts meubles, & les conquêts immeubles.

Dans les pays où la communauté de biens a lieu, tous les meubles y entrent de plein droit, même ceux que les conjoints possédoient avant le mariage; mais il n'y a de conquêts meubles proprement dits que les meubles acquis pendant le mariage.

Les conquéts immeubles sont toutes les terres, maisons, & autres héritages; les rentes foncieres & constituées, les offices, & autres biens réputés immeubles, acquis, non pas depuis le contrat de mariage, mais seulement depuis le moment de la bénédiction nuptiale jusqu'à la dissolution de la communauté.

Quand on dit que les conquêts immeubles sont les biens acquis en commun pendant la communauté, on entend tout immeuble advenu aux conjoints depuis le mariage, non - seulement par acquisition proprement dite ou contrat de vente, mais aussi par échange ou autre acte contenant aliénation à leur profit, par donation, legs, ou autrement, à l'exception des immeubles échus par succession, soit directe ou collatérale, & de ceux échûs par donation en ligne directe, lesquels sont réputés propres.

L'héritage du côté & ligne de la femme que les conjoints ont retiré pendant le mariage, est réputé conquêt jusqu'à la dissolution de la communauté, tellement que le mari en peut disposer comme d'un conquêt; mais la dissolution de la communauté arrivant, la femme peut retenir ce bien comme propre, à la charge par eile de rembourser le mi - denier.

Tous conquêts acquis aliquo dato, sont présumés faits des deniers de la communauté.

S'il y a des conquêts faits en différentes coûtumes, ils se reglent tous par le contrat de mariage, ou par la loi qui en tient lieu, relativement à la communauté; du reste ils se reglent chacun par la loi de leur situation.

Les conquêts faits en Normandie où la communauté de biens n'a pas lieu, ne laissent pas d'entrer dans une communauté stipulée à Paris ou autre coûtume semblable; ce qui a lieu en vertu de la convention expresse ou tacite, qui ne permet que l'on donne atteinte à la communauté en faisant des acquisitions dans une coûtume qui ne l'admet pas.

Anciennement la femme n'avoit qu'un tiers des conquêts, c'est - à - dire de la communauté en général: sous la troisieme race de nos rois on lui en a accordé la moitié, & tel est l'usage qui s'observe encore présentement.

Le mari & la femme n'ont chacun pas plus de droit sur les conquêts proprement dits, que sur tous les biens meubles & immeubles de la communauté en général. Voyez ce qui est dit ci - devant au mot Communauté (A)

Conquet, (Page 3:899)

Conquet, (le) Géog. mod. petite ville maritime de France en basse Bretagne, au pays de Cornouailles, avec un bon port.

CONQUÊTE (Page 3:899)

CONQUÊTE, s. f. (Droit des gens.) acquisition de la souveraineté par la supériorité des armes d'un prince étranger, qui réduit enfin les vaincus à se soûmettre à son empire.

Il efl très - important d'établir le juste pouvoir du droit de conquête, ses lois, son esprit, ses effets, & les fondemens de la souveraineté acquise de cette maniere. Mais pour ne point m'égarer faute de lumieres dans des chemins obscurs & peu battus, je prendrai des guides éclairés, connus de tout le monde, qui ont nouvellement & attentivement parcouru ces routes épineuses, & qui me tenant par la main m'empêcheront de tomber.

On peut définir le droit de conquête, un droit nécessaire, légitime, & malheureux, qui laisse toûjours à payer une dette immense pour s'acquitter envers la nature humaine.

Du droit de la guerre dérive celui de conquête,

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