ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"858"> comme dans tous les mouvemens composés, moindre que la somme des deux vîtesses primitives; & voici comment M. Pitot le prouve. La vîtesse des rivieres dépend uniquement de la pente du terrein où elles coulent; que cette pente immédiatement après la jonction soit la même qu'elle étoit immédiatement auparavant, il y aura égalité entre la somme des deux masses d'eau multipliées chacune par la vitesse particuliere qu'elle avoit avant la jonction, & la somme des mêmes deux masses multipliée par la vîtesse commune qui sera après la jonction. De cette égalité exprimée algébriquement, on tire la valeur de la vîtesse commune, moindre que la somme des deux particulieres & primitives.

Cela paroît bien contraire à ce que M. Guillelmini prétend, que l'union de deux rivieres les fait couler plus vîte (Voy. Fleuve), mais il ne parloit que de causes physiques particulieres, que nous ne considérons pas ici: elles se combinent avec le pur géométrique, & le dérangent beaucoup. Tout ceci est tiré de l'histoire académique 1738.

On peut rapporter à cet article les expériences de MM. Dufay & Varignon sur les mouvemens de deux liquides qui se croisent. Deux tuyaux étant soudés l'un à l'autre, & se croisant, on suppose que l'on pousse une liqueur dans un des tuyaux, & une liqueur différente dans l'autre; M. Varignon a prétendu, apres des expériences qu'il avoit faites, que chaque liqueur sortoit par le tuyau par lequel on l'avoit poussé, & qu'ainsi les deux liqueurs se croisoient. Mais M. Dufay ayant répété cette expérience avec soin, a trouvé que les liqueurs ne se croisoient point, qu'elles se réfléchissoient, pour ainsi dire, au point de concours, pour sortir chacune par le tuyau par lequel elle n'avoit pas été poussée. Voy. mém. acad. des Scienc. 1736. (O)

CONFLUENTE (Page 3:858)

CONFLUENTE, épithete qu'on donne en Medecine à cette espece de petite vérole dont les pustules se confondent les unes dans les autres. Voyez Petite Vérole.

CONFORMATION (Page 3:858)

CONFORMATION, f. f. (Physiq.) se dit de la contexture & consistance particuliere des parties d'un corps quelconque, & de leur disposition pour former un tout. Voyez Configuration.

Les Newtoniens disent que les corps, suivant leur différente conformation, réfléchissent les différentes couleurs de la lumiere. Voyez Couleur. Chambers.

Conformation se dit aussi principalement en parlant du corps humain; ce qui fait que ce mot est principalement d'usage en Medecine & en Anatomie. Une bosse est un défaut de conformation. Voyez Bosse, & l'article suivant. (O)

Conformation, (Page 3:858)

Conformation, (Medecine.) structure, forme, arrangement des diverses parties qui composent le corps humain dans l'un & dans l'autre sexe.

Cette structure est bonne ou mauvaise: elle est bonne quand elle se rapporte à l'ordre général de la nature, & qu'elle ne produit aucun mal; elle est mauvaise quand elle procure quelque fâcheuse difformité, quelqu'inconvénient considérable, quand elle peche en grandeur, eu figure, en nombre, en situation, &c. & c'est ce qu'on appelle vice de conformation.

Ces vices de conformation sont de naissance ou accidentels; quelles que soient leurs causes, ils produisent plusieurs maladies organiques, que les Medecins ont assez commodément divisées en quatre classes.

La premiere classe contient les maladies qui naissent de la grandeur disproportionnée de quelque partie; telles sont les tumeurs contre nature, soit de naissance, soit par accident: ou bien ces maladies émanent de la petitesse disproportionnée d'une partie, qui par cette raison tombe en atrophie; ou enco<cb-> re lorsqu'un bras ou une jambe sont plus courts d'un côté que de l'autre. On voit bien qu'il ne s'agit pas ici d'un vice de proportion arbitraire des parties du corps considérées séparément, & formant par leur structure ce qu'on appelle laideur; mais qu'il s'agit d'un défaut de proportion en grandeur ou en petitesse, tel qu'il en résulte une maladie réelle.

La seconde classe comprend les maladies qui procedent de la mauvaise figure d'une partie. Cette mauvaise figure peut exister de naissance, comme le bec - de - lievre, un doigt fait comme une raie, le crâne extraordinairement allongé, applati, saillant, enfoncé, le sternum creusé en - dedans, & l'épine du dos tortueuse, &c. comme dans le célebre Malebranche; ou être causée par accident, comme par le déplacement des pieces d'une partie fracturée.

La troisieme classe rassemble les maladies qui consistent dans le nombre extraordinaire de certaines parties, comme dans celui de quatre ou cinq lobes de poumon, de quatre ou de six doigts, d'un seul rein, d'une double matrice, &c.

La quatrieme classe renferme les maladies qui ont leur source dans la situation déplacée des parties; telles sont de naissance le nombril qui ne se rencontre pas à sa place ordinaire, le dérangement, la tranl position de quelque viscere; ou accidentellement, les luxations, les hernies, &c.

Mais il y a plusieurs maladies particulieres de conformation, qu'on ne peut guere rapporter à aucune des classes précédentes: telles sont, par exemple, 1°. les maladies qui tirent leur origine d'un défaut d'articulation, ou d'un manque de quelqu'organe, comme du manque des yeux, de la langue, &c. ou de l'obstruction naturelle de quelqu'autre organe, comme du nez, des oreilles, &c. 2°. Les maladies qui de naissance ou par accident proviennent de la cohérence des parties qui doivent Être séparées; par exemple, des doigts, des paupieres, des levres unies, du conduit de la pudeur, &c. 3°. On connoît des maladies de conformation qui résultent de l'imperforation d'un canal destiné à être ouvert, d'une ouverture de ce canal percée ailleurs que dans l'endroit ordinaire, ou de deux ouvertures au lieu d'une; le rectum & l'urethre fournissent quelquefois ces trois exemples. 4°. Des maladies qui dérivent de constriction ou d'allongement contre nature d'une partie membraneuse; le prépuce présente quelquefois ces deux cas. 5°. On apporte encore en naissant des vices de conformation, qui consistent en excroissances de diverse figure, couleur, grandeur, consistance, & qui paroissent sur plusieurs parties du corps: ce sont - là ces maladies de premiere formation, dont les uns pensent qu'on doit entreprendre la cure, & d'autres qu'il n'y faut pas songer: opinions également fausses, puisque s'il y a de ces sortes d'indispositions qu'on ne peut détruire sans récidive & sans péril, l'expérience prouve qu'il y en a d'autres qu'on traite sans retour avec le plus grand succès. 6°. Enfin on a vû des maladies compliquées avoir pour principe plusieurs vices de conformation réunis dans un même sujet, à divers égards, tant intérieurement qu'extérieurement.

La cure palliative ou radicale de ce grand nombre de maladies mentionnées jusqu'ici, requiert les lumieres combinées les plus étendues de la Medecine, de la Chirurgie, & de l'Anatomie: tout nous apprend que l'art est long, la vie courte, le corps sujet à mille infirmités, même dès sa premiere origine; & que pour comble de maux, l'esprit partage souvent sans remede les vices de conformation du corps. Cet article est de M. le Chevalier de Jaucourt.

Conformation, (Page 3:858)

Conformation, (Chirurg.) l'art de rapprocher dans les fractures les bouts des os rompus, en embrassant le membre avec les mains, & en cas d'es<pb-> [p. 859] quilles adhérentes aux autres parties, & qui ne nuisent point à la cure, en les poussant doucement dans leur place avec les doigts.

Les Chirurgiens apres avoir fait l'extension & la contre - extension nécessaire pour remettre en place les os fracturés, doivent procéder à la conformation. On peut la faire, soit avec la paume des mains, le gras des pouces, ou les doigts; soit même dans certains cas avec les instrumens, comme le tire - fond, l'élevatoire, & autres. De quelque façon qu'on fasse cette conformation, il faut, autant qu'il est possible, que la force qui tend à replacer les pieces fracturées soit dirigée de maniere à ne point pousser les chairs contre des pointes d'os ou des esquilles; on évitera par cette précaution des solutions de continuité, & des divulsions qui pourroient causer de fâcheux accidens.

A l'égard du degré de force qu'on employe pour ageneer & replacer les os, il doit être proportionné 1°. à la solidité & à l'épaisseur des os, qui résistent d'autant plus qu'ils sont plus épais & plus solides: 2°. à l'épaisseur des chairs, puisque cette épaisseur diminue l'effet de la pression sur les es: enfin la force de cette pression doit etre proportionnée à la quantité du déplacement suivant l'épaisseur. Pour la cure, quand la conformation est faite, on mai l'os par l'appareil & la situation. Tout cela s'ecrit & se conçoit a ; mais on ne fait pas assez combien l'ex requiert quequefois, le succes, de d'adresse, & d'habitude. Art. M. le Ch de Jaucourt.

CO) [car on ne dit point ] entend en Ang de un Anglican, tels que les Presbytériens & les Quakers.

CONFORMITE (Page 3:859)

* CONFORMITE f. f. (Gramm.) terme qui designe des mêmes qualites dans plutieurs sujets différens: voilà ce qu'il a de commun avec ressemblance. Mais ressemblance se dit des intel<-> & les corporels: par exemple, il y a beaucoup de lance entre ces pensees, entre ces , entre deux visages, entre leurs façons ; au lieu que conformite ne que qu'aux objets intellectuels, & même plus sou ent aux puissances qu'aux actes; il semble qu'il ne saille que la présence d'une seule & même qualit dans deux sujets pour faire de la ressemblance, au lieu qu'il faut la présence de plusieurs qualités pour faire conformité. Ainsi on dit, il y a conformité en re ces deux projets; il y a conformité entre leur m d'agir & de penser, il y a conform dans leurs . Ainsi re<-> ce peut employer presque par - tout où l'on peut se servir de conformite; mais il est pas de même de celu - ci.

CONFORTE - MAIN (Page 3:859)

CONFORTE - MAIN, s. m. (Jurispr.) Lettres de conf - , sont une commi du Roi obtenue en chan par un se qui n'a point droit de just attaché à son sief, à l effet de pouvoir de ces lettres, faire ou conso, c'est - à - dire coboter la dejà faite par le sur le sief de son vastal, ou sur un hérita el.

Quelques - uns prétendoient autr que le seigneu avoit une justice fonciere, en vertu de laquelle il pouvoit sur son seul mandement faire saisir par le ministere d'un huiser: mais pour tifier ce mandement, quelques seigneurs obtenoient des lettres de confor - main, & l'huissier tant en vertu du mandement du seigneur, qu'en vertu de ces lettres, proced à la saisie; ou bien la saisie ant faite en vertu du mandement du seigneur, on apposoit la main du Roi en des lettres de con main. C'est ainsi que l'explique Bacquet, tr. des d. de just. chap. jv. n. 23. Il en est aussi paile dans la coûtume d'Angoumois, art. 11. & dans celle d'Auvergue, ch. xxij. art. 2. Berri, tit. v. art. 26. Blois, art. 39. & dans du Tillet, pag. 21. On trouve la forme de ces lettres dans des anciens protocoles de chancellerie.

Imbert dans sa pratique, liv. 1. chap. ij. dit qu'on avoit coûtume, & principalement en Saintonge, d'user d'une clause dans les conforte - mains, que les seigneurs féodaux obtenoient de la chancellerie ou du sénéchal de Saintonge: ce qui nous fait voir en passant, que les sénéchaux donnoient des lettres de consorte - main aussi bien que la chancellerie. Il étoit mandé par cette clause, de conforter la main mise du seigneur, d'ajourner les opposans ou refusans, pour dire les causes de leur resus & opposition, l'exploit & la saisie tenant nonobstant opposition ou appellation quelconques, & sans prejudice d'ice: surquoi lmbert remarque que cela n'etoit pas raisonnable; 1° parce que c'étoit commencer l'exécution, 2° que c'etoit procéder nonobstant l'appel dans un cas ou cela n'est pas permis par les ordonnances: qu'aussi par un arrêt du 10 Mai 1526, rendu sur l'appel de l'exécution de lettres royaux qui contenoient une telle clause, il sut dit qu'il avoit été mal procédé & exécuté par le sergent, & défendu de plus user de telles clauses.

Au surplus la forme de prendre des lettres de conforte - main qui étoit vicieuse & inutile, n'est plus usitée présentement. Le seigneur qui n'a point de justice & qui veut saisir, doit s'adresser au juge ordinaire du lieu où est situé le sief servant ou l'heritage qu'il veut faire saisir, & obtenir de ce juge commission à cet effet: cela suffit pour la validite d'une telle saisie, & le seigneur n'a pas b de lettres de con<-> - main. Voyez la co de Ribemont, art. 20. Duplessis, titre des , liv. V. ch. iij. (A)

CONFOULENS (Page 3:859)

CONFOULENS, ( mod.) petite ville de France aux conss de la Marche & du Poit. Long. 18. 2 lat. 46. 55.

CONFRAIRIE (Page 3:859)

CONFRAIRIE, f. f. (Hist .) contion ou société de plusieurs pieuses, dans quelque église en l'honneur d'un my ou d'un faint, que ces personnes honorent ment. Il y a des confrairies du Saint , de la sainte Vierge, de saint Roch, &c. dont qu<-> unes sont établies par des bulles du pape, & des indulgences. Dans les de France, sur - tout en Lan, il y a des <-> ries de pénitens, de la pa, &c. V. (G)

Confrairies, (Page 3:859)

Confrairies, (Ju) elles ne peuvent etre établies sans le consentement de l'; il faut en ou re des lettres patentes du Roi bien & d<-> ment vérisiées.

Les biens des confrairies sont sujets aux mêmes regles que ceux des autres communautés pour leur administration; mais ces biens ne forment pas des bé<-> : c'est pourquoi le juge al a droit d'en <-> noître, de même que des questions de preéance entre deux consiairies.

Chacun de ceux qui sont membres d'une confrairie, doit porter sa part des charges commanes, à moins qu'il ne soit exempt de quelques - unes, comme d'être margaillier: au reste on peut en tout tems se retirer d'une confrairie, & par ce moyen on est quitte des charges pour l'avenir. Tr. de la pol. t. I. liv. II. tit. xij. (A)

CONFRERES (Page 3:859)

CONFRERES, f. m. pl. nom qu'on donne aux hommes qui sont d'une confraitie. Les confreres ont entre eux des officiers qu'ils se choisissent, comme un administrateur pour regir les deniers provenans des receptions, quêtes, &c.

CONFRONTATION (Page 3:859)

CONFRONTATION, f. f. (Jurispr.) est la représentation d'une personne ou d'une vis - à - vis d'une autre. Dans le Languedoc & quelques autres provinces, on l'appelle acarement ou

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