ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

RECHERCHE Accueil Mises en garde Documentation ATILF ARTFL Courriel

Previous page

"856"> aujourd'hui on se sert plus fréquemment de sucre.

Confitures demi - sucrées, sont celles qui sont couvertes seulement d'un peu de sucre, afin qu'elles conservent davantage un goût de fruit.

On réduit toutes les confitures à huit sortes; savoir confitures liquides, marmelades, gélées, pâtes, confitures seches, conserves, fruits candis, & dragées.

Confitures liquides, sont celles dont les fruits, ou tout entiers, ou en morceaux, ou en graines, sont confits dans un sirop fluide, transparent, qui prend sa couleur de celle des fruits qui y ont bouilli; il y a beaucoup d'art à les bien préparer: si elles ne sont pas assez sucrées, elles se tournent; si elles le sont trop, elles se candissent. Les plus estimées des confitures liquides sont les prunes, particulierement celles de mirabelle, l'épine - vinette, les groseilles, les abricots, les cerises, la fleur d'orange, les petits citrons verts de Madere, la casse verte du Levant, les myrobolans, le gingembre, & les clous de girofle, &c.

Les marmelades sont des especes de pâtes à demi-liquides, faites de la pulpe des fruits ou des fleurs, qui ont quelque consistance, comme les abricots, les pommes, les poires, les prunes, les coins, les oranges & le gingembre; la marmelade de gimgembre vient des grandes Indes par la Hollande: on la regarde comme excellente pour ranimer la chaleur naturelle des vieillards. Voyez Marmelade.

Les gélées sont faites de jus de fruits, où l'on a fait dissoudre du sucre, & qu'ensuite on a fait bouillir jusqu'à une consistance une peu épaisse; de sorte qu'en se refroidissant, il ressemble à une espece de glu sine transparente. On fait des gélées d'un grand nombre de fruits, particulierement de groseilles, de pommes & de coins; il y a d'autres gélées que l'on fait de viande, de poisson, de corne de cerf, mais elles ne se gardent pas, étant fort sujettes à se gâter.

Les pâtes sont une sorte de marmelade épaissie par l'ébullition, au point de garder toutes sortes de formes, lorsqu'après les avoir mises dans des moules elles sont séchées au four. Les plus en usage sont celles de groseilles, de coins, de pommes, d'abricots, de fleur d'orange: on estime fort celle de pistaches; il y en a de gingembre qui vient des Indes.

Les confitures seches sont celles dont les fruits, après avoir bouilli dans le sirop, sont tirés, égouttés, & séchés dans un four. Celles - ci se font d'un si grand nombre de fruits, qu'on ne pourroit les nommer tous: les plus estimés sont le citron & l'écorce d'orange, les prunes, les poires, les cerises, les abricots, &c.

Les conserves sont une espece de confiture seche, faite avec du sucre & des pâtes de fleurs ou de fruits; & les plus en usage sont celles de bétoine, de mauve, de romarin, de capillaires, de fleur d'orange, de violette, de jasmin, de pistaches, de citrons & de roses.

Nota, que les Apothicaires entendent sous le titre de conserve, toutes sortes de confitures seches ou liquides, préparées avec du sucre ou du miel pour être conservées, soit de fleurs, de fruits, de graines, de racines, d'écorces, de feuilles, &c. V. Conserve.

Les candis ou plûtôt les fruits candis, sont ordinairement des fruits entiers, qui, après avoir bouilli dans le sirop, restent couverts de sucre candi, ce qui les fait paroître comme des crystaux de différentes couleurs & figures, selon les fruits qu'ils contiennent. Les meilleurs candis viennent d'Italie. V. Candir.

Les dragées sont une espece de confiture seche, faite de petits fruits, ou de graines, ou de petits morceaux d'écorce, ou de racines aromatiques & odoriférantes, recouvertes d'un sucre fort dur ordinairement très - blanc. Il y en a de beaucoup de sortes, distinguées toutes par leur nom: les unes sont faites de framboise, d'autres d'épine - vinette, de graine de melon, de pistaches, d'avelines, d'amandes, de cannelle, d'écorce d'orange, de coriandre, d'anis, & de graines de carvi, &c. Chambers.

CONFLAGRATION (Page 3:856)

CONFLAGRATION, s. f. (Physiq.) se dit quelquefois de l'incendie général d'une ville ou de toute autre place considérable.

Cependant ce mot est plus ordinairement restraint à signifier ce grand incendie que la foi nous apprend devoir arriver à la fin des siecles, & dans lequel la terre sera consumée par un déluge de feu.

Les Pythagoriciens, les Platoniciens, les Épicuriens, & les Stoïciens, paroissent avoir eu quelques idées de cet incendie futur: mais il seroit difficile de dire d'où ils les ont tirées, à moins que ce ne soit des livres sacrés, ou des Phéniciens qui eux - mêmes les avoient reçues des Juifs.

Séneque dit expressement: Tempus adveniet quo sidera sideribus incurrent; & omni flagrante materia uno igne, quicquid nunc ex deposito lucet, ardebit. Les Stoïciens appellent cette dissolution générale EXUROSIS2, inflammation. Il en est aussi fait mention dans les ecrits de Sophocle, d'Ovide, de Lucain, &c. Le docteur Burnet, après le pere Tachard & d'autres, rapporte que les Siamois croyent qu'à la fin du monde la terre sera toute desséchée par la chaleur; que les montagnes disparoîtront; que toute la surface de la terre deviendra platte & unie, & qu'alors elle sera toute consumée par le feu. De plus, les bramines Siamois soutiennent que non - seulement toute la terre sera détruite par le feu, mais encore qu'il en renaîtra une autre des cendres de la premiere. Les auteurs ont des sentimens très - partagés non sur la cause premiere de cet incendie, qui est sans contredit la volonté divine, mais sur la cause seconde. Les uns croyent qu'il sera produit par un miracle, comme par le feu du ciel. Les autres disent que Dieu produira cet incendie par des causes naturelles & agissantes selon les lois des Mécaniques. Quelques uns pensent que l'irruption d'un feu central suffira pour le produire; & ils ajoûtent que cette éruption peut arriver de différentes manieres, soit parce que la violence du feu central sera augmentée, soit parce que les parties de la terre seront devenues plus inflammables, soit parce que la résistance des couches terrestres deviendra moindre par la consommation des parties centrales, ou par la diminution de l'adhérence des parties de notre globe. D'autres en cherchent la cause dans l'atmosphere: selon eux une quantité extraordinaire de météores s'y engendrant, & éclatant avec une violence extraordinaire par le concours de différentes circonstances, sera capable de produire ce feu. Les Astrologues l'expliquent par la conjonction de toutes les planetes dans le signe du Cancer, de même que le déluge arriva, selon eux, par la conjonction des planetes dans le figne du Capricorne. Cela ne vaut pas la peine d'être refuté.

Enfin, d'autres ont recours à une cause selon eux plus puissante & plus efficace. Ils pensent qu'une comete s'approchant trop de nous en revenant du Soleil, causera cet incendie. A la vérité on pourroit craindre de la part de ces corps quelques bouleversemens, étant capables par leur mouvement au - travers de l'orbite de la terre, par leur prodigieuse grosseur, & par l'intensité du feu dont ils sont embrasés dans leur retour du périhélie, de produire les plus grands changemen, & les plus grandes révolutions dans notre système. Voyez Comete.

M. Newton a calculé que la comete de 1680 a dû éprouver dans son périhélie, une chaleur 2000 fois plus grande qu'un fer rouge: si lorsque cette comete a traversé l'orbite de la terre, la terre se fût trouvée proche du point de cette orbite où la comete a passé, il ne paroît pas douteux qu'elle n'eût pû cau<pb-> [p. 857] ser sur la masse de notre globe de grandes altérations. Whiston a prétendu que cette comete, dont la période paroît être d'environ 575 ans, avoit dû paroître l'année du déluge, & qu'elle en a peut - être été la cause. Quoi qu'il en soit de tous ces systèmes physiques, il faut toûjours y reconnoître la volonté divine comme cause premiere: Dieu saura bien réduire notre terre en cendres quand il lui plaira; il n'aura besoin pour cela, ni de feu central, ni de comete; sa seule volonté suffira. Et pourquoi ne pas vouloir que la fin du monde & sa destruction soit un miracle? la création en est bien un: il n'est pas plus difficile de détruire que de construire. Dieu même, suivant plusieurs Théologiens, ne fait que créer continuellement quand il conserve. Il n'a qu'à cesser de créer pour que tout soit anéanti. (O)

CONFLANS - EN - JARNISY (Page 3:857)

CONFLANS - EN - JARNISY, (Géog.) petite ville de France, en Lorraine, sur les frontieres de la Franche - Comté, au consluent des rivieres d'Iron & d'Orn. Long. 23. 50. lat. 47. 45.

CONFLIT (Page 3:857)

CONFLIT de jurisdiction, (Jurisp.) c'est la contestation qui s'éleve entre les officiers de différentes jurisdictions, qui prétendent respectivement que la connoissance d'une affaire leur appartient.

Lorsque le conflit est formé entre deux jurisdictions inférieures, indépendantes l'une de l'autre, mais ressortissantes toutes deux devant un même juge, on peut se pourvoir devant ce juge supérieur, pour faire regler dans laquelle des deux jurisdictions inférieures on doit procéder. Si ces deux jurisdictions ne ressortissent pas l'une & l'autre en une même cour, il faut se pourvoir en reglement de juge au conseil; c'est ce que l'ordonnance de 1681, titre commun pour toutes les fermes, artic. 37. ordonne pour les conflits qui surviennent entre les juges ordinaires & les élûs.

Les conflits qui surviennent entre les deux chambres des requêtes du palais, sont jugés par les doyens des deux chambres, auxquels on remet les pieces.

Si c'est entre la grand'chambre & une chambre des enquêtes, ou entre deux chambres des enquêtes, le conflit se plaide au parquet devant les trois avocats généraux.

A l'égard des conflits formés entre deux cours, comme entre le parlement & la cour des aides, les avocats généraux de la cour des aides viennent au parquet du parlement, où la cause se rapporte par le ministere d'un substitut du procureur général du parlement, & les avocats généraux des deux cours décident; s'ils se trouvent partagés, on se pourvoit au conseil en reglement de juges. Voyez l'ordonnance de 1669. tit. 2. art. j. (A)

CONFLUENT (Page 3:857)

CONFLUENT, s. m. (Géog.) lieu où deux rivieres se joignent & mêlent leurs eaux. Voyez Riviere.

Le village nommé Conflans, proche de Paris, est ainsi nommé parce que c'est proche de ce village que se fait la réunion de la Seine & de la Marne.

Quand deux rivieres se rencontrent, il faut qu'elles se joignent pour aller desormais ensemble avec une direction commune, qui ne sera ni l'une ni l'autre des deux différentes qu'elles avoient auparavant. L'angle du confluent, c'est - à - dire celui sous lequel les deux rivieres se rencontrent, étant posé, il est clair que si elles se rencontrent avec des forces parfaitement égales, la direction commune qu'elles prendront divisera cet angle exactement en deux moitiés égales; mais hors de ce cas - là, qui est unique & extrèmement rare, l'angle ne sera point divisé également, parce que la direction commune formée ou résultante des deux particulieres, tiendra plus de celle qui aura appartenu à la riviere plus forte que de l'autre; & cela d'autant plus que l'inégalité de forces sera plus grande. Donc la direction commune s'approchera plus de l'une des deux par<cb-> ticulieres que de l'autre; donc elle ne coupera pas en deux également l'angle du confluent formé par ces deux directions. Il s'agit ici de déterminer en général quelle sera la division de cet angle, ou, ce qui est le même, la position de la direction commune. Voici, selon M. Pitot, comment on la détermine.

Les deux rivieres ne prennent une direction commune, qu'après avoir en quelque sorte combattu, & s'être mises en équilibre; de maniere qu'il n'y aura plus de combat, & qu'elles suivront paisiblement le même cours: la ligne de la direction commune est l'axe de cet équilibre, puisqu'il se fait à ses deux côtés & sur lui, comme sur une suite continue de points d'appui. Les deux forces des deux rivieres sont donc égales aux deux côtés de la ligne de direction commune, & il ne faut plus que les exprimer algébriquement. Ce sont l'une & l'autre les produits de trois quantités: 1°. la masse d'eau de l'une ou de l'autre riviere; 2°. sa vitesse; 3°. sa distance à l'axe de l'équilibre; car cette distance est à considérer toutes les fois qu'il s'agit d'équilibre: or ici l'axe d'équilibre est la même ligne que la direction commune.

De ces trois quantites les deux premieres sont connues, ou supposées connues: reste la troisieme, que l'on tirera assément d'une équation algébrique.

La distance de l'une des rivieres, ou plûtôt celle de son action sur l'axe d'équilibre, étant perpendiculaire à cet axe ou à la ligne de la direction commune, ce sera aussi le sinus de l'angle que fait avec cette direction la direction primitive de la riviere. On aura denc l'une des deux parties de l'angle du confluent divisé par la direction commune, & l'on aura en même tems l'autre partie.

Si les forces que les deux rivieres ont par elles - mêmes, c'est - à - dire les produits des masses par les vitesses, sont des quantités égales, il est évident que la direction commune divise en deux moitiés égales l'angle du consluent.

Pour prendre de tout ceci une idée encore plus nette, il sera bon de voir quelle sera la position de la direction commune par rapport aux directions particulieres ou primitives, toûjours dans la supposition de cette égalité de force des rivieres, mais en y ajoûtant celle de différens angles du confluent.

Si cet angle est infiniment petit ou aigu, la direction commune sera infiniment inclinée, ou, ce qui est le meme, parallele aux deux directions particulieres, ou même confondue avec elles.

Si l'angle du confluent est droit, la direction commune fait un angle de 45 degrés avec chacune des deux particulieres.

Si l'angle du confluent est infiniment obtus, c'est - à - dire si les directions des deux rivieres ne font qu'une même ligne droite, si elles se rencontrent de front, on concevra, ou qu'il ne se forme point de direction commune, ou que s'il y en a une, elle traversera les deux rivieres perpendiculairement à l'une & à l'autre des deux directions particulieres.

Donc la direction ayant commencé par le premier des deux cas extrèmes par avoir la même position que les directions particulieres, & finissant dans le second cas par en avoir une la plus opposée à la leur qui soit possible, il faut que dans tous les cas moyens, à commencer par le premier extrème, elle en ait une toûjours plus différente, & en un mot d'autant plus différente, que l'angle du confluent sera plus grand.

Si l'on ne suppose plus l'égalité des forces naturelles des deux rivieres, il est clair en général que la direction commune n'aura plus la même position à l'égard des deux particulieres, mais qu'elle se portera vers ie côté le plus fort.

La direction commune des deux rivieres étant déterminée & connue, la vîtesse commune qu'elles prendront ne l'est pas encore: cette vîtesse sera,

Next page


The Project for American and French Research on the Treasury of the French Language (ARTFL) is a cooperative enterprise of Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française (ATILF) of the Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), the Division of the Humanities, the Division of the Social Sciences, and Electronic Text Services (ETS) of the University of Chicago.

PhiloLogic Software, Copyright © 2001 The University of Chicago.