ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"826"> mencent du jour que la vacance est connue au saint siége.

Le bénéfice doit être obtenu dans les trois mois, & conferé par le saint siége; mais il faut que la publication soit faite dans les trois mois du jour de la vacance, comme dans le lieu du bénéfice.

L'empereur Maximilien ordonna en 1518, que ce concordat seroit reçù à Liege; & Charles - Quint par édit de Février 1554 en ordonna l'exécution dans l'eglise de Cambrai.

L'égiise de Metz est aussi comprise sous ce concordat, en vertu d'un indult ampliatif.

Il y a eu de semblables indults accordés par differens papes, pour d'autres églises, dont il est fait mention dans le recueil des principales décisions sur les bénéfices, par Drappier, tome Il. ch. xxij. p. 234. Les oeuvres de Cochin tome I. 5. consultation. (A)

Concordat Triangulaire, (Page 3:826)

Concordat Triangulaire, est un accord fait entre trois bénéficiers, par lequel le premier résigne son bénéfice au second; celui - ci résigne un autre bénéfice à un troisiéme bénéficier, lequel en résigne aussi un en faveur du premier des trois résignans: ces cercles de résignations qu'on appelle concordats triangulaires, ne sont point considérés comme des permutations canoniques, parce que chacun des résignans reçoit bien un bénéfice, mais il ne le tient pas de celui auquel il resigne le sien. Il se fait aussi de ces concordats quatriangulaires, c'est - à - dire, entre quatre bénéficiers. Souvent ces concordats ne sont point portés à Rome, mais en conséquence chacun des résignans passe une procuration que l'on se contente de faire admettre en cour de Rome, ce qui ne suffit pas.

En effet, ces sortes de concordats ne sont point licites; c'est une espece de simonie, qu ex pacto oritur, à moins que pour des considérations particulieres ils ne soient admis en cour de Rome. Le concile de Malines tenu au commencement de ce siecle les a réprouvés. Les docteurs les appellent des contrats innomés, & tous les docteurs François, Espagnols, Italiens les condamnent. Gonzales dit que de son tems le pape les rejettoit, & n'en admettoit aucun, ainsi qu'il l'assure sur la regle de mensibus & alternativâ, & il y a des arrêts qui les ont prescrits: ils ne peuvent donc avoir leur effet, à moins qu'ils n'ayent été admis en cour de Rome, & non pas seulement les procurations. Voyez Duperray, de l'état & capacité des ecclesiastiq. tom. II. liv. IV. ch. v. pag. 152. (A)

Concordat Venitien, (Page 3:826)

Concordat Venitien, est un accord fait entre le pape & la république de Venise, pour la nomination des principaux bénéfices de cet état; ce concordat est à peu - pres semblable à celui qui fut fait entre Leon X. & François I. Voyez Thuana, p. 354. (A)

CONCORDE (Page 3:826)

* CONCORDE, s. f. déesse: les grecs l'adoroient sous le nom de I(MO\USIA. Elle avoit un culre à Olimpie; les Romains lui éleverent un temple superbe dans la huitieme région, à la persuasion de Camille, lorsqu'il eut rétabli la tianquillité dans la ville. Ce temple fut brûlé, & le sénat & le peuple le firent réédifier. Tibere l'augmenta & l'orna: on y tenoit quelquefois le conseil ou les assemblées du sénat; il en reste encore des vestiges, entr'autres sept colonnes très - belles avec leurs chapiteaux; on doute cependant qu'elles ayent appartenu à ce temple. La Concorde avoit encore deux autres temples, l'un dans la troisieme région, & l'autre dans la quatrieme. On célebroit sa fête le 16 Janvier, jour auquel on avoit fait la dédicace de son temple. Elle étoit représentée en femme en longue draperie, entre deux étendarts, quand elle étoit militaire; mais la Concorde civile étoit une femme assise, portant dans ses mains une branche d'olivier & un caducée, plus ordinairement une coquille & un sceptre, ou une corne d'abondance dans la main gauche. Son symbole étoit les deux mains unies, ou plus simplement le caducée.

Concorde, (Page 3:826)

Concorde, (le pays de la) Geog. mod. les Hollandois le nomment, t'land van cendracht; c'est un pays sur la côte des terres australes, sous le tropique du capricome, au midi de l'Ile de Java.

CONCORDIA (Page 3:826)

CONCORDIA (Geod. mod.) petite ville d'Italie, au duché de la Mirandole, sur la Sechia. Long. 28. 34. lat. 44. 51.

CONCOURANTES (Page 3:826)

CONCOURANTES, (Puissances) Mechaniq. sont celles dont les directions concourent, c'est - à - dire ne sont point paralleles, soit que les directions de ces puissances concourent effectivement, soit qu'elles tendent seulement à concourir, & ne concourent en effet qu'étant prolongées. On appelle aussi puissances concourantes celles qui concourent à produire un effet, pour les distinguer des puissances opposées, qui tendent à produire des effets contraires. Voyez Puissances conspirantes. (O)

CONCOURIR (Page 3:826)

CONCOURIR. On dit en Géométrie que deux lignes, deux plans concourent, lorsqu'ils se rencontrent & se coupent, ou du moins lorsqu'ils sont teltellement disposés qu'ils se rencontreroient étant prolongés. Voyez Concours. (O)

CONCOURS (Page 3:826)

CONCOURS, terme de Géométrie. Point de concours de plusieurs lignes, est le point dans lequel elles se rencontrent, ou dans lequel elles se rencontreroient, si elles étoient prolongées. Point de concours de plusieurs rayons, Voyez Foyer. (O)

Concours, (Page 3:826)

Concours, s. m. (Metaphysiq.) Le concours est l'action réciproque de differentes personnes, ou choses, agissant ensemble pour un même effet & pour une même fin. Les scholastiques distinguent deux sortes de concours, le médiat, & l'immédiat; le premier qui consiste à donner le pouvoir, ou la faculté d'agir; le second qui est l'influence contemporaine de deux causes pour produire un effet; ainsi l'ayeul concourt médiatement à la production du petit - fils, parce - qu'il a donné au pere la puissance d'engendrer: mais le pere concourt immédiatement avec la mere pour le produire. On convient généralement que Dieu concourt médiatement avec toutes les créatures, pour les rendre capables d'agir: nous ne pensons, nous ne parlons, & nous n'agissons que parce - que Dieu nous en a donné la faculté; & sans cette providence contre laquelle les impies s'élevent, ils seroient encore dans le néant, & la terre ne seroit pas chargée du poids de ces ingrats. Mais on dispute dans les écoles, si le concours médiat est suffisant, & s'il n'est pas de plus nécessaire qu'elle concoure immédiatement avec les créatures par une nouvelle influence, pour la production de chaque acte, de la même maniere que le pere concourt avec la mere pour la production de l'enfant. Le torrent des scholastiques est pour l'affirmative. Durand de S. Portien évêque de Meaux, assez hardi pour le tems où il écrivoit, & d'autant plus hardi que tous les esprits étoient subjugués, se déclara pour le concours médiat; voici les raisons sur lesquelles il appuie son sentiment. Si Dieu concouroit immédiatement avec les créatures, ou ce seroit par la même action numérique, ou ce seroit par une action différente; on ne peut dire ni l'un ni l'autre. 1°. Ce n'est point par la même action numérique que Dieu concourt avec les créatures, parce - que la même action numérique ne peut émaner de deux agens, à moins qu'elles n'ayent la même faculté numérique, telle qu'elle est dans le pere & dans le fils qui produisent le Saint Esprit par la même aspiration numérique. En second lieu, Dieu ne concourt point par une action qui lui seroit personnelle; car ou l'action de Dieu précéderoit l'action de la créature, ou elle en seroit précédée, [p. 827] ou ces deux actions seroient simultanées. Si l'action de Dieu précede l'action de la créature, il ne reste donc rien à faire pour la créature; de même si c'est l'action de la créature qui précede celle de Dieu, l'influence de Dieu est inutile, parce que l'effet est produit par l'action qui précede, soit que cette action vienne de Dieu, soit qu'elle appartienne à la créature. Enfin si deux actions sont simultanées, l'une des deux devient inutile, parce qu'une seule suffit pour produire l'effet. Voilà apparemment ce que nieront les auteurs qui soutiennent le concours immédiat: ils en fondent la nécessité sur le souverain domaine que Dieu a sur toutes les créatures, & plus encore sur la conservation qui selon eux est une création continuée: voici comme ils raisonnent. La conservation étant une création continuée, Dieu est obligé de produire des substances dans tous les instans: or Dieu ne peut pas produire des substances qu'il ne les produise revêtues de leur modification; il ne les produit pas sans doute comme des êtres sans formes, & comme des especes, ou quelqu'autre des universaux de Logique: or parmi les modifications dont les substances sont doüées, on y doit comprendre tous les actes par lesquels elles se modifient: donc Dieu les produit immédiatement avec les créatures: donc il faut admettre le concours immédiat. Mais ce sentiment paroît blesser la liberté, c'est du moins la conséquence que tire M. Bayle; jugez s'il est conséquent dans son raisonnement. Il me semble, dit cet auteur, qu'il en faut conclure que Dieu a fait tout ce qui n'avoit point dans toutes les créatures, des causes premieres, secondes, & même occasionnelles, comme il est aisé de le prouver; car en ce moment où je parle, je suis tel que je suis avec mes circonstances, avec telle pensée, avec telle action, assis ou debout: que si Dieu m'a créé au commencement tel que je suis, comme on doit nécessairement le dire dans ce systême, il ma créé, avec telle pensée, telle action, tel mouvement, & telle détermination; on ne peut dire que Dieu m'a créé éxistant, qu'il ne produise avec moi mes mouvemens & mes déterminations. Cela est mcontestable pour deux raisons: la premiere est, que quand il me crée & me conserve à cet instant, il ne me conserve pas comme un être sans forme, comme une espece, ou quelqu'autre des universaux de Logique; je suis un individu, il me crée & me conserve comme tel, étant tout ce que je suis dans cet instant. M. Bayle pousse encore davantage cette objection. Quoi, dit - il, rejetterons - nous la subsistance continue des créatures à cause des fâcheuses conséquences? Sont - elles à comparer avec celles dont nous venons de pârler ci - dessus? L'hypothese de ces genslà est une pure imagination inconcevable.

Il vient au concours immédiat, qui est une suite de la création sans cesse renouvellée, & dit, que si on veut que Dieu soit l'auteur immédiat de toutes les déterminaisons & de toutes les actions, il sera vrai aussi que nous serons de purs automates, de simples sujets purement passifs, & incapables d'aucun penchant, ni d'aucune détermination; & si cela est, que deviendra le péché? Car enfin qu'il soit néant tant qu'il voudra, l'homme ne sera néant que par son inaction qui lui est essentielle, & Dieu ne lui peut demander compte du mauvais usage d'une faculté qu'il ne lui a jamais donnée; ainsi ce sentiment n'est pas compatible avec l'idée la plus saine qu'on puisse avoir du péché.

Telles sont les objections de M. Bayle contre le concours immédiat: il est certain que quelque système qu'on suive sur cet article, il restera toûjours de l'obscurité; mais il est encore plus certain que la Toute - puissance de Dieu & la liberté de l'homme sont deux vérités incontestables.

Le système qui attribue aux ames le pouvoir de remuer les corps, outre qu'il n'est pas chargé de fâcheuses conséquences, est un sentiment si naturel & si général, qu'on ne devroit point s'y opposer, à moins qu'il ne fût combattu par des raisons convaincantes, ou prises de la question en elle - même, ou prises de la gloire de Dieu. Mais, dira - t - on, nous ne pouvons concevoir comment une ame qui est intelligente peut remuer la matiere qui est une substance étendue. Mais conçoit - on mieux le concours? D'ailleurs, est - ce une raison suffisante pour nier une chose, de dire je ne la conçois pas? Savez - vous comment l'ame forme ses volitions? Vous ne la dépouillerez pas sans doute de ce pouvoir, à moins que vous n'en fassiez une simple machine.

Les anges sont appellés dans l'Ecriture les exécuteurs de la loi divine. Quand Dieu envoya l'ange exterminateur qui fit mourir tous les premiers nés d'Egypte, dans la supposition que Dieu est le principe de l'activité des intelligences & du mouvement du corps, que faisoit cet ange? son dessein étoit de tuer tous les premiers nés, il venoit de l'ordre de Dieu immédiatement, l'action physique qui fit mourir les premiers nés n'en venoit pas moins; c'étoit donc Dieu qui agissoit alors immédiatement: encore un coup, qu'y faisoit la présence de l'ange? Saint Paul nous dit que la loi a été donnée par le ministere des anges; si les intelligences n'ont aucun pouvoir de remuer la matiere, ce fut Dieu lui - même qui immédiatement fit paroître ces éclairs, ces tonnerres, cette voix éclatante qui a prononcé la loi; les démons même sont représentés comme ayant le pouvoir de remuer la matiere: ferez - vous intervenir Dieu dans toutes les actions machinales du démon? sera - ce Dieu qui, à l'occasion des possédés, les obligera à se jetter sur les passans? Si cela est, lorsque le diable par des prestiges tente tous les hommes, ce sera par le ministere de Dieu même, puisque c'est le prestige qui séduit les hommes. Voici toutes les conséquences que je tire de tout ce que je viens de dire. Si les intelligences qui ne sont pas réunies à la matiere ont le pouvoir de la remuer, pourquoi le refuser à l'ame? Une autre conséquence qui suit de ce principe, est que le concours immédiat, la prémotion physique, & la création renouvellée, tombent par - là, se détruisent, & renversent deux partis, qui ne sachant pas garder un juste milieu, tombent dans ces excès sous prétexte de mieux combattre les propositions de leurs adversaires. On peut encore presser ainsi les défenseurs du concours immédiat: votre concours immédiat est ou simultané, ou prévenant; il n'y a point là de milieu: or il ne peut être ni l'un ni l'autre. 1°. Il ne peut être simultané; car en quoi consiste le concours simultané? n'est - ce pas dans deux causes paralleles, qui ne tirant leur force & leur activité que d'elles - mêmes, agissent de concert pour produire le même effet, de maniere pourtant que l'effet soit divisé & partagé entr'elles? Or ceci ne peut avoir lieu dans l'hypothese du concours immédiat: 1°. parce que les créatures étant subordonnées à Dieu, tirent de lui toutes leurs forces & toute leur activité: 2°. parce que les actions des créatures étant spirituelles, & par - là simples & indivisibles, si Dieu les produit par l'influence qu'il verse dans les créatures, il faut nécessairement qu'il les produise toutes entieres; deux conséquences qui renversent absolument le concours immédiat. Il reste donc que le concours immédiat soit prévenant ou déterminant: or ce concours se confond avec la prémotion physique, & par conséquent il doit être enveloppé dans ses ruines. Voyez l'article Prémotion.

Concours, (Page 3:827)

Concours, (Jurispr.) en matiere civile, se dit lorsque plusieurs personnes prétendent chacune avoir droit au même objet.

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