ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"739"> par le compact ou partition, outre leurs six mois d'alternative.

Lorsqu'un siége épiscopal en Bretagne est vacant, le chapitre ne peut pas conférer les bénéfices qui viennent à vaquer per obitum, dans les mois de l'alternative de l'évêque, & qui ne sont pas sujets à larégale; mais il peut conférer ceux dont la collation auroit appartenu à l'évêque par le compact ou partition des mois pendant les quatre mois. (A)

COMPACTE (Page 3:739)

COMPACTE, adj. en Physique, signifie un corps dense, pesant, dont les parties sont fort serrées, & dont les pores sont petits ou en petite quantité, au moins par rapport à un autre corps. Voyez Corps, Pore, Densité, &c.

Les métaux les plus pesans, comme l'or & le plomb, sont les plus compactes, c'est - à - dire sont ceux qui ont le plus de matiere propre.

Le mot compacte n'est proprement qu'un terme relatif; car il n'y a point de corps absolument compacte, puisqu'il n'y en a point qui ne renferme beaucoup plus de pores que de parties solides. Voyez Pore. (O)

COMPAGNE DE LA CYCLOIDE (Page 3:739)

COMPAGNE DE LA CYCLOIDE, (Géom.) Voyez Trochoïde. (O)

COMPAGNIE (Page 3:739)

* COMPAGNIE, s. f. (Gramm.) se dit en général d'une association libre de plusieurs particuliers, qui ont un ou plusieurs objets communs. Il y a des associations de personnes religieuses, militaires, commerçantes, &c. ce qui forme plusieurs sortes de compagnies différentes par leur objet.

Compagnie, (Page 3:739)

Compagnie, c'est dans l'Art militaire un certain nombre de gens de guerre sous la conduite d'un chef appellé capitaine. Les régimens sont composés de compagnies.

Il y a plusieurs compagnies en France qui ne sont point enrégimentées, ou qui ne composent point de régimens, telles sont celle des grenadiers - à - cheval, des gardes - du - corps, des gendarmes & chevaux - legers de la garde, des mousquetaires, des gendarmes, des compagnies d'ordonnance, &c. Voyez toutes ces compagnies aux articles qui leur conviennent, c'est - à - dire, voyez Grenadiers - à - cheval, Gardesdu - corps, &c. (Q)

Compagnies d'ordonnance; (Page 3:739)

Compagnies d'ordonnance; c'étot dans l'origine quinze compagnies de gendarmes créées par Charles VII, de cent hommes d'armes chacune. V. Homme d'armes.

Ces compagnies, dont plusieurs princes & grands seigneurs étoient capitaines, ont subsisté jusques vers le tems de la paix des Pyrenées, sous le regne de Louis XIV. Celles des seigneurs furent alors supprimées: on ne conserva que celles des princes.

Le Roi est aujourd'hui capitaine de toutes les compagnies de gendarmerie, & les commandans de ces compagnies n'ont que le titre de capitaine - lieutenant. Elles sont fort différentes des anciennes compagnies d'ordonnance; cependant pour distinguer les gendarmes qui les composent des gendarmes de la garde du Roi, on les appelle ordinairement gendarmes des compagnies d'onance. Voyez Gendarme & Gendarmerie. ()

Compagnies. (Page 3:739)

Compagnies. On a ainsi appellé autrefois en France des especes de troupes de brigands, que les princes prenoient à leur solde dans le besoin, pour s'en servir dans les armées.

Ces troupes n'étoient ni Angloises ni Françoises, mais mêlées de diverses nations. On leur donne dans l'histoire divers noms, tantôt on les appelle cotteraux, coterelli, tantôt routiers, ruptarii, rutarii, & tantôt Brabançons, Brabantiones. Nos anciens historiens François appelloient ces troupes les routes ou les compagnies.

Cette milice, dont le P. Daniel croit que Philippe Auguste fut le premier qui commença à se servir, subsista jusqu'au regne de Charles V. Ce prince, surnommé le sage, & dont en effet la sagesse fut le principal caractere, trouva le moyen de délivrer la France de ces brigands par l'entremise de Bertrand du Guesclin. Ce seigneur engagea les compagnies & les routes à le suivre en Espagne, pour aller faire la guerre à Pierre le cruel, roi de Castille, en faveur du comte de Transtamare frere bâtard de ce prince. Du Guesclin réussit si bien, qu'il détrôna Pierre le cruel & mit sur le trône Henri de Transtamare. Les compagnies dans les deux expéditions d'Espagne périrent presque toutes ou se dissiperent; & le Roi donna de si bons ordres par - tout, qu'en peu d'années elles furent entierement exterminées en France. Le P. Daniel, histoire de la milice Françoise. (Q)

Compagnie, (Page 3:739)

Compagnie, (Jurisp.) on appelle compagnies de justice, les tribunaux qui sont composés de plusieurs juges. Ils ne se qualifient pas de compagnie dans les jugemens; les cours souveraines usent du terme de cour, les juges inférieurs usent du terme collectif nous. Mais dans les délibérations qui regardent les affaires particulieres du tribunal, & lorsqu'il s'agit de cérémonies, les tribunaux, soit souverains ou inférieurs, se qualifient de compagnie; ils en usent de même pour certains arrêtés concernant leur discipline ou leur jurisprudence; ces arrêtés portent que la compagnie a arrété, &c. (A)

Compagnies semestres, (Page 3:739)

Compagnies semestres, sont des cours ou autres corps de justice, dont les officiers sont partagés en deux colonnes, qui servent chacune alternativement pendant six mois de l'année. Voyez Semestres. (A)

Compagnies souveraines (Page 3:739)

Compagnies souveraines ou Cours supérieures, sont celles qui sous le nom & l'autorité du Roi, jugent souverainement & sans appel dans tous les cas, de maniere qu'elles ne reconnoissent point de juges supérieurs auxquels elles ressortissent, tels sont les parlemens, le grand - conseil, les chambres des comptes, cours des aides, cours des monnoies, les conseils supérieurs, &c.

Les présidiaux ne sont pas des compagnies souveraines, quoiqu'ils jugent en dernier ressort au premier chef de l'édit, parce que leur pouvoir est limité à certains objets. Voyez Loiseau, des seign. chap. iij. n. 23. (A)

Compagnie de Commerce: (Page 3:739)

Compagnie de Commerce: on entend par ce mot une association formée pour entreprendre, exercer, ou conduire des opérations quelconques de commerce.

Ces compagnies sont de deux sortes, ou particulieres, ou privilégiées.

Les compagnies particulieres sont ordinairement formées entre un petit nombre d'individus, qui fournissent chacun une portion des fonds capitaux, ou simplement leurs conseils & leur tems, quelquefois le tout ensemble, à des conditions dont on convient par le contrat d'association: ces compagnies portent plus communément la dénomination de sociétés. Voy. Société.

L'usage a cependant conservé le nom de compagnie, à des associations ou sociétés particulieres, lorsque les membres sont en grand nombre, les capitaux considérables, & les entreprises relevées soit par leur risque, soit par leur importance. Ces sortes de sociétés - compagnies sont le plus souvent composées de personnes de diverses professions, qui peu entendues dans le commerce, confient la direction des entreprises à des associés ou à des commissionnaires capables, sous un plan général. Quoique les opérations de ces compagnies ne reçoivent aucune préférence publique sur les opérations particulieres, elles sont cependant toûjours regardées d'un oeil mécontent dans les places de commerce, parce que [p. 740] toute concurrence diminue les bénéfices. Mais cette raison même doit les rendre très - agréables à l'état, dont le commerce ne peut être étendu & perfectionné, que par la concurrence des négocians.

Ces compagnies sont utiles aux commerçans, même en général; parce qu'elles étendent les lumieres & l'intérêt d'une nation sur cette partie toûjours enviée & souvent méprisée, quoiqu'elle soit l'unique ressort de toutes les autres.

L'abondance de l'argent, le bas prix de son intérêt, le bon état du crédit public, l'accroissement du luxe, tous signes évidens de la prospérité publique, sont l'époque ordinaire de ces sortes d'établissemens: ils contribuent à leur tour à cette prospérité, en multipliant les divers genres d'occupation pour le peuple, son aisance, ses consommations, & enfin les revenus de l'état.

Il est un cas cependant où ils pourroient être nuisibles; c'est lorsque les intérêts sont partagés en actions, qui se négotient & se transportent sans autre formalité: par ce moyen les étrangers peuvent éluder cette loi si sage, qui dans les états policés défend d'associer les étrangers non - naturalisés ou nondomiciliés dans les armemens. Les peuples qui ont l'intérêt de l'argent à meilleur marché que leurs voisins, peuvent à la faveur des actions s'attirer de loin tout le bénéfice du commerce de ces voisins; quelquefois même le ruiner, si c'est leur intérêt: c'est uniquement alors que les négocians ont droit de se plaindre. Autre regle générale: tout ce qui peut être la matiere d'un agiotage est dangereux dans une nation qui paye l'intérêt de l'argent plus cher que les autres.

L'utilité que ces associations portent aux intéressés est bien plus équivoque, que celle qui en revient à l'état. Cependant il est injuste de se prévenir contre tous les projets, parce que le plus grand nombre de ceux qu'on a vû éclore en divers tems, a échoüé. Les écueils ordinaires sont le défaut d'oeconomie, inséparable des grandes opérations; les dépenses fastueuses en établissemens, avant d'avoir assûré les profits; l'impatience de voir le gain; le dégoût précipité; enfin la mesintelligence.

La crédulité, fille de l'ignorance, est imprudente; mais il est inconséquent d'abandonner une entreprise qu'on savoit risquable, uniquement parce que ses risques se sont déployés. La fortune semble prendre plaisir à faire passer par des épreuves ceux qui la sollicitent; ses largesses ne sont point reservées à ceux que rebutent ses premiers caprices.

Il est quelques regles générales, dont les gens qui ne sont point au fait du commerce, & qui veulent s'y intéresser, peuvent se prémunir. 1°. Dans un tems où les capitaux d'une nation sont augmentés dans toutes les classes du peuple, quoiqu'avec quelque disproportion entre elles, les genres de commerce qui ont élevé de grandes fortunes, & qui soûtiennent une grande concurrence de négocians, ne procurent jamais des profits bien considérables; plus cette concurrence augmente, plus le desavantage devient sensible. 2°. Il est imprudent d'employer dans des commerces éloignés & risquables, les capitaux dont les revenus ne sont point superflus à la subsistance: car si les intéressés retirent annuellement ou leurs bénéfices, ou simplement leurs intérêts à un taux un peu considérable, les pertes qui peuvent survenir retombent immédiatement sur le capital; ce capital lui - même se trouve quelquefois déjà diminué par les dépenses extraordinaires des premieres années; les opérations languissent, ou sont timides; le plan projetté ne peut être rempli, & les bénéfices seront certainement médiocres, même avec du bonheur. 3°. Tout projet qui ne présente que des profits, est dressé par un homme ou peu sa<cb-> ge, ou peu sincere. 4°. Une excellente opération de commerce est celle où, suivant le cours ordinaire des évenemens, les capitaux ne courent point de risque. 5°. Le gain d'un commerce est presque toûjours proportionné à l'incertitude du succes; & l'opération est bonne, si cette proportion est bien claire. 6°. Le choix des sujets qui doivent être chargés de la conduite d'une entreprise, est le point le plus essentiel à son succès. Tel est capable d'embrasser la totalité des vûes, & de diriger celles de chaque opération particuliere à l'avantage commun, qui réussira très - mal dans les détails: l'aptitude à ceux - ci marque du talent, mais souvent ne marque que cela. On peut sans savoir le commerce, s'être enrichi par son moyen; si les lois n'étoient point chargées de formalités, un habile négociant seroit sûrement un bon juge; il seroit dans tous les cas un grand financier: mais parce qu'un homme sait les lois, parce qu'il a bien administré les revenus publics, ou qu'il a beaucoup gagné dans un genre de négoce, il ne s'ensuit pas que son jugement doive prévaloir dans toutes les délibérations de commerce.

On n'a jamais vû tant de plans & de projets de cette espece, que depuis le renouvellement de la paix; & il est remarquable que presque tous ont tourné leurs vûes vers Cadix, la Martinique, & Saint - Domingue. Cela n'exigeoit pas une grande habileté; & pour peu qu'on eût voulu raisonner, il étoit facile de prévoir le sort qu'ont éprouvé les intéressés. Il en a résulté que beaucoup plus de capitaux sont sortis de ces commerces, qu'il n'en étoit entré d'excédens.

Si l'on s'étoit occupé à découvrir de nouvelles mines, qu'on eût établi de solides factories dans des villes moins connues, comme à Naples, à Hambourg; si des compagnies avoient employé de grands capitaux, sagement conduits dans le commerce de la Loüisiane ou du Nord; si elles avoient formé des entreprises dans nos Antilles qui en sont susceptibles comme à la Guadeloupe, à Cayenne, on eût bientôt reconnu qu'il y a encore plus de grandes fortunes solides à faire dans les branches de commerce qui ne sont pas ouvertes, qu'il n'en a été fait jusqu'à présent. Les moyens de subsistance pour le peuple & les ressources des familles, eussent doublé en moins de dix ans.

Ces détails ne seroient peut - être pas faits pour un dictionnaire ordinaire; mais le but de l'Encyclopédie est d'instruire, & il est important de disculper le commerce des fautes de ceux qui l'ont entrepris.

Les compagnies, ou communautés privilégiées, sont celles qui ont reçu de l'état un droit ou des faveurs particulieres pour certaines entreprises, à l'exclusion des autres sujets. Elles ont commencé dans des tems de barbarie & d'ignorance, où les mers étoient couvertes de pirates, l'art de la navigation grossier & incertain, & où l'usage des assûrances n'étoit pas bien connu. Alors il étoit nécessaire à ceux qui tentoient la fortune au milieu de tant de périls, de les diminuer en les partageant, de se soûtenir mutuellement, & de se réunir en corps politiques. L'avantage que les états en retiroient, firent accorder des encouragemens & une protection spéciale à ces corps; ensuite les besoins de ces états & l'avidité des marchands, perpétuerent insensiblement ces priviléges, sous prétexte que le commerce ne se pouvoit faire autrement.

Ce préjugé ne se dissipa point entierement à mesure que les peuples se poliçoient, & que les connoissances humaines se perfectionnoient; parce qu'il est plus commode d'imiter que de raisonner: & encore aujourd'hui bien des gens pensent que dans certains cas il est utile de resraindre la concurrence.

Un de ces cas particuliers que l'on cite, est celui

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