ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"687"> haut, qui est signé en commandement par un sécretaire d'état.

Il y a aussi d'autres dépêches que les secrétaires d'état signent en commandement, telles que les lettres patentes portant reglement général, les lettres de cachet, les brevets & dons du Roi, & les provisions; les princes ont des secrétaires des commandemens, dont les fonctions sont de contre - signer & de sceller leurs ordonnances, mandemens, commissions, provisions d'offices & de bénéfices.

Commandement, (Page 3:687)

Commandement, en terme de Pratique, est un acte extrajudiciaire fait par un huissier ou sergent, en vertu d'un jugement ou d'une obligation en forme exécutoire, par lequel cet officier interpelle quelqu'un de faite, donner ou payer quelque chose. Le commandement differe d'une simple sommation en ce que celle ci peut être faite sans titre exécutoire, & même sans titre; au lieu que le commandement ne peut être fait qu'en vertu d'un titre paré, dont l'huissier doit être porteur. Quoique ce commandement se fasse à la requete d'une partie, il est toûjours dit que c'est de par le Roi & justice, parce qu'il n'y a que le Roi & la justice au nom deiquels on puisse user de contrainte.

Toute exécution que l'on veut faire sur la personne ou sur les biens d'un débiteur doit être précédée d'un commandement de payer, à peine de nullité; il faut qu'il y ait du - moins un jour d'intervalle entre le commandement & la saisie, ou l'emprisonnement.

Dans l'usage commun un simple commandement, non suivi d'assignation, interrompt la prescription pendant 30 ans, parce que ce n'est qu'un acte extrajudiciaire qui ne tombe point en péremption; mais au parlement de Bordeaux le commandement est sujet à la péremption de même que les autres procédures, c'est pourquoi on le renouvelle tous les trois ans, & il n'interrompt point la prescription trentenaire. Lapeyrere, lett. P. n. 87.

C'est aussi une jurisprudence particuliere à ce parlement, qu'un simple commandement fait courir les intérêts, au lieu qu'ailleurs il faut une demande judiciaire. Voyez Bretonmer en son recueil de questions, au mot intérêt.

Itératis commandement, est celui qui a été précedé d'un autre commandement; c'est ordinairement celui qui précede immédiatement la saisie - exécution, saisie - réelle ou emprisonnement: on fait néanmoins quelquefois plusieurs itératifs commandemens, mais deux commandemens suffisent pour en venir aux contraintes; savoir, le premier qui doit préceder de 24 heures, & l'itératif commandement qui se fait lors des contraintes.

Commandement recordé, est celui pour lequel l'huissier ou sergent est assisté de deux records ou témoins qui signent avec lui le commandement. Cette formalité qui s'observoit autrefois dans tous les exploits, a été abrogée par l'ordonnance de 1667; mais elle a été conservée pour certains exploits, du nombre desquels sont les commandemens qui préoedent une saisie - réelle. Voyez la déclaration du 21 Mars 1671, & l'acte de notorieté du châtelet, du 23 Mai 1699. (A)

COMMANDER (Page 3:687)

COMMANDER, (Gramm.) v. act. qui a plusieurs acceptions différentes, qu'on peut voir aux articles Commandemens.

Commander à la route; (Page 3:687)

Commander à la route; (Marine.) c'est donner la route, & prescrire celle que doivent tenir les vaisseaux.

Dans une armée navale c'est l'amiral qui commande la route qu'il faut faire; dans une escadre c'est le commandant; dans un vaisseau de guerre c'est le capitaine; dans un vaisseau marchand c'est le pilote. (Z)

COMMANDERIE (Page 3:687)

COMMANDERIE, s. f. (Hist. mod.) espece de bé<cb-> nésice destiné pour récompenser les services de quelque membre d'un ordre militaire. V. Chevalier.

Il y a des commanderies regulieres obtenues par l'ancienneté & par le mérite; il y en a d'autres de grace accordées par la volonté du grand - maître. V. Commanderie, (Jurisprud.)

Il y en a aussi pour les religieux des ordres de S. Bernard & de S. Antoine. Les rois de France ont converti plusieurs hôpitaux de lépreux en commanderies de l'ordre de S. Lazare. Voyez Lépreux, S. Lazare.

Je ne compare point les commande ies avec les prieurés, parce que ces derniers se pouvent résigner, à moins que ce ne soient des prieurés de nomination royale; mais de quelque nature que soit une commanderie, elle ne sauroit être résignée. Ce sont donc des biens affectés pour l'entretien du chevalier & pour le service de l'ordre.

Il y a des commanderies dans l'ordre de Malte de différentes especes; les unes pour les chevaliers, les autres pour les chapelains, d'autres enfin pour les freres servans.

Le nom de commandeur donné à ceux qui possedent les bénéfices appellés commanderies, répond assez bien au nom de prapositus, donné à ceux qui avoient inspection sur les meines des lieux éloignés du monastere principal, & dont l'administration étoit appellée obedientia, parce qu'elles dépendoient entierement de l'abbé qui leur avoit donné la commission. Les commanderies simples de Malte sont de même plûtôt des fermes de l'ordre que des bénéfices. Ils payent une rente ou tribut appellé responsion, au trésor commun de l'ordre. Dans l'ordre du S. Esprit, les prélats qui en sont revêtus sont nommés commandeurs de l'ordre du S. Esprit, & les grands officiers sont qualifiés de commandeurs des ordres du Roi, comme les chevaliers sont nommés simplement chevaliers des ordres du Roi: mais ce titre de commandeur n'emporte avec soi nul bénéfice. Henri III. avoit dessein d'assigner un titre de bénéfice ou commanderie à chaque chevalier; mais les affaires dont il fut accablé après l'institution de cet ordre, & sa mort fatale arrivée en 1589, empêcherent la réussite de ce dessein. Par provision il affecta une somme pour chaque chevalier ou commandeur, & aujourd'hui l'on taxe aussi à quelque somme la plûpart des charges du royaume pour le même sujet, & ces sommes particulieres se portent chez les trésoriers du marc d'or, qui font les fonctions de trésoriers pour les ordres du Roi. Il n'en est pas de même dans les ordres militaires en Espagne, où les commandeurs joüissent réellement d'un revenu plus ou moins fort, attaché aux commanderies dont le Roi en qualité de grand - maître les a gratifiés.

Les commanderies des trois ordres d'Espagne sont des conquêtes que les chevaliers de ces ordres ont faites sur les insideles, & ces commanderies sont différentes selon la nature & la valeur du terrein qui fut conquis par ces chevaliers. (G) (a)

Commanderie, (Page 3:687)

Commanderie, (Jurisprudence.) dans l'origine n'étoit qu'une simple administration des revenus d'un bénefice que l'on donnoit en commende ou dépôt.

Présentement il y en a de deux sortes; les unes, qu'on appelle régulieres; d'autres, qu'on appelle séculieres. Les commanderies régulieres sont celles qui sont établies dans certains ordres religieux en faveur, pour être conférées à des religieux du même ordre. Il y en a dans l'ordre régulier & hospitalier du S. Esprit de Montpellier; ces commanderies sont de vrais titres de bénéfices perpétuels & non révocables par le grand-maître ni par les autres supérieurs majeurs; elles ne peuvent être conférées en commende, c'est - à - dire à des séculiers, pas même à des cardinaux, mais doivent être remplies par les religieux profes du même ordre. Arrêt du grand - conseil, du 14 Mat 1720. Ces [p. 688] bénéfices exigent une administration personnelle, une résidence actuelle & un voeu particulier dans la personne du pourvû, qu'on appelle le vau d'hospitalité, & qui est le quatrieme que les religieux de cet ordre sont obligés de professer. Ceux qui sont pourvûs de ces commanderies sont obligés de faire les fonctions curiales dans leurs hôpitaux, & d'administrer le spirituel comme le temporel: ils ne gagnent point tous les fruits comme les autres commandeurs & commendataires, mais ne prennent que victum & vestitum, & appliquent le surplus au soulagement des pauvres.

Il y a aussi des commanderies régulieres dans l'ordre de S. Antoine de Viennois, qui sont électives, confirmatives, & ne sont pas sujettes à la nomination du Roi. Arrêt du conseil du 9 Septembre 1585.

Les commanderies séculieres sont celles qui sont établies en faveur de certains ordres militaires, dont quelques - uns sont en même tems réguliers & hospitaliers, tels que celui de S. Lazare, celui de Malte, & autres; ces commanderies ne sont point de vrais bénéfices, mais seulement le droit de jouir des revenus d'un bénéfice que l'on confere à des laïcs qui sont chevaliers profés du même ordre. Il y a des commanderies de rigueur que les plus anciens chevaliers obtiennent à leur rang; & d'autres de grace, que le grand - maître confere. Dans l'ordre de Malte il y a plusieurs sortes de commanderies; il y en a d'affectées à des religieux du même ordre, d'autres aux chapelains, d'autres aux chevaliers, d'autres aux freres servans.

Dans les ordres du S. Esprit & de S. Louis, les grands officiers appellés commandeurs ne le sont que de nom, n'y ayant aucune commanderie attachée à leur dignité, mais seulement des pensions. (A)

COMMANDEUR (Page 3:688)

COMMANDEUR, s. m. (Hist. mod.) on donne ce nom à celui qui a été pourvû d'une commanderie.

Commandeur, (Page 3:688)

Commandeur, (Comm.) nom que les Hollandois donnent ordinairement aux chefs des comptoirs qu'ils ont dans les Indes, en Perse, & autres lieux de l'Orient où ils ont porté leur commerce. Dictionn. de Comm. & de Trév.

Commandeur, (Page 3:688)

Commandeur, (Comm.) est aussi le nom qu'on donne dans les îles Françoises de l'Amérique, à celui qui a inspection sur le détail d'une habitation en général, ou d'une sucrerie en particulier. Voyez Habitation & Sucre.

Quelques habitans veulent que leur commandeur soit un blanc, d'autres le choisissent parmi les noirs.

Les fonctions du commandeur sont d'être toûjours avec les negres sans les abandonner jamais; de presser le travail & d'avoir l'oeil à ce qu'il soit bien fait; d'empêcher le desordre & les querelles très - fréquentes, sur - tout parmi les négresses; de visiter ceux qui travaillent dans les bois; d'éveiller les negres, de les faire assister à la priere soir & matin & au catéchisme qui s'y fait, de les conduire à la messe fêtes & Dimanches; de voir si leurs maisons sont propres & leurs jardins bien entretenus; d'appaiser les différends qui naissent dans les ménages; de faire conduire les malades à l'infirmerie; d'empêcher les negres étrangers de se retirer dans les cases de l'habitation; enfin de donner avis au maître de tout ce qui se passe. Dict. de Comm.

COMMANDITE (Page 3:688)

COMMANDITE, s. f. (Comm.) c'est une société de commerce, dans laquelle une partie des intéressés n'étant point dénommés dans la raison ou signature, n'est engagée & solidaire avec les autres intéressés que jusqu'à la somme portée par l'acte de société. C'est proprement cette restriction qui forme la commandite; car un particulier peut faire avec un autre une société générale de pertes & de profits, sans que son nom paroisse, voyez Société; cela ne se pratique pas ordinairement, mais aucune loi ne le défend.

Il est du bon ordre que cette espece de société soit enregistrée au greffe du consulat comme la ciété collective; l'édit de 1673, art. jv. le prescrit; cependant l'inexécution de cette formalité n'annulle point l'acte en lui - même, relativement aux associés ou à leurs ayans cause. Il seroit sans doute à souaiter pour la confiance publique, que toutes les sociétés quelconques fussent enregistrées, mais le moyen de nullité seroit trop violent & rendroit les propriétés trop incertaines. Cette société, non plus que les autres, n'est point censée continuée si elle ne l'est par écrit.

Cette forme est fort usitée en Italic & dans les pays abondans en argent: c'est communément celle dont on se sert pour établir des facteurs dans un pay, étranger.

Un négociant prudent s'informe exactement des changemens qui surviennent dans les associations de ses correspondans; car il arrive souvent qu'un riche commanditaire retire ses fonds tout - à - coup, & qu'il est suivi d'un autre qui n'est pas en état de soutenir les mêmes entreprises. Voyez le parfait négotiant, & le dictionn. du Comm. Art. de M. V. D. F.

COMMANDO (Page 3:688)

COMMANDO, (Comm.) terme originairement Italien, mais usité dans les provinces de France les plus voisines de l'Italie. On s'en sert dans les écritures mercantiles pour signifier ordre ou commande, c'est - à - dire la commission qu'un négociant donne à son commissionnaire. Voyez Ordre, Commande, Commission, &c. Dict. de Comm.

COMMANI (Page 3:688)

COMMANI, (Géog. mod.) petit royaume d'Afrique, sur la côte de Guinée.

COMMASSE (Page 3:688)

COMMASSE, s. m. (Commerce.) petite monnoie qui se fabrique, & qui a cours à Mocha. Elle vaut environ trois sols deux deniers, argent de France.

COMMEAT (Page 3:688)

* COMMEAT, s. m. (Hist. anc.) permission à un soldat de s'absenter de sa légion pendant un certain tems. Elle étoit accordée par le tribun ou son vice - gérent, ou par l'empereur. On donnoit aussi le même nom de comméat, commeatus ou de cataplus, aux vivres de l'armée, à la flote qui les portoit, sur - tout d'Egypte & d'Afrique; il désignoit aussi une compagnie de voyageurs.

COMMELINA (Page 3:688)

COMMELINA, (Hist. nat. Bot.) genre de plante dont le nom a été dérivé de celui de Jean Commelin sénateur d'Amsterdam, & de Gaspar Commelin médecin de la même ville. La fleur des plantes de ce genre est composée de deux pétales situés d'un même côté, & posés sur un calice à quatre feuilles; il s'éleve du milieu de ce calice un pistil qui devient dans la faite un fruit membraneux à trois coques, ou divité en trois loges qui renferment chacune une semence ronde. On peut ajoûter aux caracteres de ce genre, que plusieurs fleurs sont rassemblées dans un même endroit en forme de conque. Plumier, nova plant. Amer. gener. Voyez Plante. (I)

COMMEMORAISON (Page 3:688)

COMMEMORAISON, est le nom d'une fête que nous appellons le jour des morts, & qui se célebre le 2 Novembre en mémoire de tous les fideles trépassés. Elle fut instituée dans le onzieme siecle par saint Odilon abbé de Cluny. Voyez Fete. (G)

COMMEMORATIF (Page 3:688)

COMMEMORATIF, adj. signe. (Med.) Les signes commémoratifs ou anamnestiques nous apprennent ce qui s'est passé avant la maladie, & se tirent de tout ce qui l'a précédé: savoir, de la maniere de vivre du malade, du pays qu'il a habité, de la constitution de ses pere & mere, des maladies auxquelles il a été sujet, ou de celles qu'il a contractées; & s'il s'agit d'une plaie, de la position du blessé au tems de sa blessure, de la situation de la personne ou de la chose qui l'a blessée, de la grosseur & de la figure de l'instrument qui a fait la plaie, qu'on a soin de comparer avec la plaie même, &c.

Ces signes conduisent à une connoissance plus sûre de la maladie, de ses causes, de l'issue qu'elle

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