ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"689"> peut avoir, & nous indiquent conjointement avec les diagnosties à employer les remedes convenables. Les signes commémoratifs en Medecine reviennent à ce qu'on nomme indices en matiere de Droit; mais avec cette différence qu'ils ne peuvent jamais que porter la lumiere dans l'esprit du medecin, & que les indices peuvent cruellement égarer le juge: témoin en France la triste affaire du sieur d'Anglade & de sa femme; témoin celle du pauvre Lebrun. Article de M. le Chevalier de Jaucourt.

COMMEMORATION (Page 3:689)

COMMEMORATION, s. f. (Hist. eccl. & Théol.) souvenir que l'on a de quelqu'un, ce qu'on fait en l'honneur de sa mémoire. Voyez Monument.

C'est une coutume parmi les Catholiques Romains, que ceux qui meurent font quelquefois dés legs à l'église, à la charge de dire tant de messes, & de faire commémoration d'eux dans les prieres. Voyez Obit, Anniversaire.

Commémoration se dit encore particulierement de la mémoire qu'on fait dans la récitation du breviaire, d'un saint ou quelquefois de la férie, par une antienne, un verset, une oraison aux premieres vêpres, aux laudes, & aux secondes vêpres, & par une collecte, une secrete, & une post - communion à la messe. Voyez Breviaire, Férie, Antienne, Verset, &c.

COMMENCER (Page 3:689)

COMMENCER un cheval, (Manége.) c'est lui apprendre ses premieres leçons de Manege. Pour commencer un cheval fougueux, il faut lui mettre un caveçon & le mettre autour du pilier. Voyez Caveçon, Pilier. On attache le cheval avec une grande corde ou longe qu'on tient autour du pilier, pour le dénouer, le dégourdir, & lui assouplir le corps. Voyez Assouplir. Il faut le troter à l'entour sans personne dessus, pour lui apprendre à fuir la chambriere, & à ne pas galopper à faux ni desuni. Voyez Chambriere, Galopper. On peut le monter ensuite autour du pilier & le faire marcher en avant, sans qu'il puisse se cabrer ni s'arrêter pour faire des contretems; car la peur de la chambriere préviendra tous les desordres, & l'empêchera de s'arrêter. Dans les manéges qui n'ont point de pilier, un homme tient le bout de la longe, & se met au milieu du terrein. On dit cheval commencé, acheminé, achevé, pour marquer un cheval qu'on commence à dresser, celui qui est dejà monté, rompu & dégourdi, & celui qui est dressé & confirmé dans le Manége. (V)

COMMENSAL (Page 3:689)

COMMENSAL, adj. c'est ainsi qu'on désigne ceux des officiers du Roi qui sont de service, & qui ont bouche en cour pendant ce tems.

COMMENSAUX (Page 3:689)

COMMENSAUX de la Maison du Roi, de la Reine, des Enfans & Petits - enfans de France, (Jurisprud.) & autres princes qui ont une maison couchée sur l'état du Roi, jouissent de plusieurs priviléges.

1°. Par l'édit de Juillet 1653, leurs charges ont été exemptées de tous privileges & hypotheques, & de tous partages & rapports dans les successions, ce qui a été confirmé par édit du mois de Janvier 1678, & par deux arrêts du conseil du 13 Août 1665 & 17 Octobre 1679, qui déclarent en outre que les gages & émolumens de ces charges ne sont pas saisissables.

2°. Ces officiers & leurs veuves durant leur viduité, sont exempts de toutes contributions pour vivres, munitions, & conduites de gens de guerre; tailles, aides, gros, quatrieme, huitieme, dixieme, & appétissement de vin; de guet, gardes des portes & murailles, ponts, passages, travers, détroits, fournitures, & contributions; d'étapes, logement de gens de guerre, charrois & chevaux d'artillerie, ban & arriere - ban, souchet, traites foraines, péa<cb-> ges, passages, & de toutes choses de leur crû; srancsiess, & autres subsides, contributions & subventions quelconques.

Mais par un arrêt de la cour des aides du 10 Mai 1607, leur exemption a été restrainte aux impositions qui existoient lors de la concession; on les a declares sujets aux réparations des chemins, fortifications des villes, ponts, chaussées, & autres ouvrages publics; au droit d'appétissement de pinte, traites & impositions foraines pour marchandises qui ne sont de leur crú, & à toutes criées & levées de deniers auxquelles leurs prédécesseurs ont contribué.

3°. Ils sont exempts de tutelle.

4°. Ils peuvent faire valoir par leurs mains une ferme de deux charrues, sans payer de taille.

5°. Pour joüir des exemptions de taille, il faut que les commensaux ayent au moins 60 liv. de gages, & qu'ils servent actuellement; néanmoins les officiers des sept offices de la maison du Roi en jouissent, quoique leurs gages soient moindres de 60 liv. Ceux qui n'ont point de dignité attachée à leur office, peuvent même faire trafic de marchandises, mais non pas tenir ferme d'autrui.

6°. Les commensaux ne peuvent être dispensés du service que pour cause de maladie certifiée par les médecins & par le juge & procureur du Roi de leur demeure, par acte signé du greffier qui sera signifié aux habitans du lieu de leur domicile, à l'issue de la grandimesse un jour de fête ou dimanche, & à leur procureur syndic, & encore au substitut du procureur général en l'élection.

7°. Ceux qui, au bout de vingt - cinq ans de service, obtiennent des lettres de vétérance dûment registrées, continuent à joüir de tous les priviléges.

8°. Les commensaux titulaires ou vétérans ne jouissent de l'exemption des tailles qu'au nombre de huit, dans les paroisses où le principal de la taille est de 900 liv. & au - dessus, & quatre seulement dans les lieux où la taille est moindre. Ceux qui sont établis les premiers jouissent des priviléges; les surnuméraires en jouissent à leur tour; les veuves ne sont pas comprises dans ce nombre de huit ou quatre.

9°. Faute de payer leur capitation, ils sont déchûs de tous leurs priviléges.

10°. Ceux qui ont des bénéfices sont dispensés d'y résider pendant qu'ils servent auprès du Prince.

11°. Les commensoux ont la préséance dans les cérémonies sur tous les officiers même royaux, & autres personnes dont l'état est inférieur à celui des commensaux: par exemple, les écuyers ordinaires du Roi ont rang apres les conseillers des bailliages royaux, & avant les officiers des élections & greniers en sel, & autres inférieurs en ordre. Voyez le code des priviléges; le mémorial alphabétique des tailles aux mots Commensaux; le dictionn. des arréts au même article; le traité des matieres bénéficiales de Fuet, liv. III. ch. 4. (A)

Commensaux (Page 3:689)

Commensaux des évêques, (Jurisprud.) suivant la disposition du Droit canonique, sont exempts de la résidence à leurs bénéfices, & gagnent les gros fruits; mais ce privilége ne s'étend qu'à deux chanoines, soit de la cathédrale ou d'une collégiale. cap. ad aud. 15. x. de cleric. non resid. Fuet, des mat. bénéf. liv. III. ch. 4. (A)

COMMENSURABLE (Page 3:689)

COMMENSURABLE, adj. Les quantités commensurables, en Mathémat. sont celles qui ont quelque partie aliquote commune, ou qui peuvent être mesurées par quelque mesure commune, sans laisser aucun reste dans l'une ni dans l'autre. Voyez Mesure & Incommensurable.

Ainsi un pié & un autre sont commensurables, parce qu'il y a une troisieme quantité qui peut les mesurer l'un & l'autre exactement; savoir un pouce, le<pb-> [p. 690] quel pris douze fois fait un pié, & pris quarantequatre fois donne une aune. Voyez Quantité.

Les quantités commensurables sont l'une à l'autre comme l'unité est à un nombre entier rationel, ou comme un nombre entier rationel est à un autre entier rationel. En effet, puisque les quantités commensurables ont une partie commune qui les mesure exactement, elles contiennent donc exactement cette partie: l'une, un certain nombre de fois; l'autre, un autre nombre de fois; donc elles sont entr'elles comme ces deux nombres. Il en est autrement dans les incommensurables. Voy. Incommensurable, Nombre, & Rationel.

Les nombres commensurables sont ceux qui ont quelque autre nombre qui les mesure, ou qui les divise sans aucun reste. Voyez Nombre,

Ainsi 6 & 8 sont l'un par rapport à l'autre, des nombres commensurables, parce que 2 les divise.

Commensurable en puissance. On dit que des lignes droites sont commensurables en puissance, quand leurs quarrés sont mesurés exactement par un même espace ou une même surface; ou, ce qui revient au même, quand les quarrés de ces lignes ont entr'eux un rapport de nombre à nombre. Voyez Ligne & Puissance.

Les nombres sourds commensurables, sont ceux qui, étant réduits à leurs plus petits termes, sont entr'eux comme une quantité rationelle est à une autre quantité rationelle. Voyez Sourd. Ainsi 3 2 & 2 2 sont des nombres sourds commensurables, parce qu'ils sont entr'eux comme 3 à 2.

Les nombres commensurables sont proprement les seuls & vrais nombres. En effet tout nombre enferme l'idée d'un rapport, voyez Nombre; & tout rapport réel entre deux quantités suppose une partie aliquote qui leur soit commune; c'est ce qui sera plus détaillé à l'art. Incommensurable. 2 n'est point un nombre, proprement dit, c'est une quantité qui n'existe point, & qu'il est impossible de trouver. Les fractions même ne sont des nombres commensurables, que parce que ces fractions représentent proprement des nombres entiers. En effet qu'estce que cette fraction 3/4? c'est trois fois le quart d'un tout, & ce quart est ici pris pour l'unité: il est vrai que ce quart lui même est partie d'une autre unité dans laquelle il est contenu quatre fois. Mais cela n'empêche pas ce quart d'être regardé comme une seconde unité dans la fraction 3/4; cela est si vrai, qu'on en trouve la preuve dans la définition même des fractions; le dénominateur, dit - on, compte le nombre des parties dans lesquelles le tout est divisé, & le numérateur compte combien on prend de ces parties; ou ce qui est la même chose, combiende fois on en prend une. Cette partie est donc ici une véritable unité. Après cela, on ne doit pas être surpris que pour comparer entr'elles les fractions, on change leur rapport en celui de nombres entiers commensurables. Par exemple, pour avoir le rapport de 3/4 à 2/3, on trouve par les regles ordinaires que ce rapport est celui de 9 à 8: cela est évident. Qu'est - ce que 3/4? c'est la même chose que 9/12, ou 9 fois le douzieme de l'unité. Qu'est - ce que 2/3? c'est la même chose que 8/12, ou 8 fois le douzieme de l'unité: donc les deux fractions comparées à la même unité (savoir 1/12), la contiennent 9 & 8 fois; donc elles sont entr'elles comme 9 à 8; c'est - à - dire que la partie aliquote commune qui mesure, par exemple, les 3/4 & les 2/3 d'un pié, est la douzieme partie du pié, & que cette douzieme partie est contenue 9 fois dans la premiere & 8 dans la seconde.

De - là on peut conclure que non - seulement les nombres commensurables sont proprement les seuls & vrais nombres, mais que les nombres entiers sont proprement les seuls vrais nombres commensurables, puisque tous les nombres sont proprement des nombres entiers. Voyez Nombre, Fraction, &c. (O)

COMMENTAIRE (Page 3:690)

* COMMENTAIRE, s. m. (Hist. anc.) livret sur lequel on jettoit tout ce qu'on craignoit d'oublier. On appelloit aussi de'ce nom les registres des commentarienses. Voyez Commentariensis.

Commentaire, (Page 3:690)

* Commentaire, (Littér.) éclaircissement sur les endroits obscurs d'un auteur.

On donne encore le même nom à des ouvrages historiques où les faits sont rapportés avec rapidite, & qui sont écrits par ceux qui ont eu le plus de part à ce qu'on y raconte.

COMMENTARIENSIS (Page 3:690)

* COMMENTARIENSIS, (Hist. anc.) secrétaite de l'empereur chargé d'inscrire sur un registre tous les noms de ceux qui occupoient quelques dignités dans l'Empire. On donnoit le même nom à celui qui tenoit le journal des audiences; à celui qui notoit l'ordre des gardes montées & descendues, & la distribution des vivres; aux concierges des prisons, &c.

COMMENTATEURS (Page 3:690)

* COMMENTATEURS, s. m. pl. gens très - utiles dans la république des Lettres, s'ils y faisoient bien leur métier, qui est d'expliquer les endroits obscurs des auteurs anciens, & de ne pas obscurcir les endroits clairs par un fairas de verbiage.

COMMEQUIERS (Page 3:690)

COMMEQUIERS, (Géog. mod.) petite ville de France dans le Poitou, dans les Sables d'Olonne.

COMMERÇANT (Page 3:690)

COMMERÇANT, s. m. celui qui commerce, qui négocie, qui trafique. Voyez Commerce.

COMMERCE (Page 3:690)

COMMERCE, s. m. On entend par ce mot, dans le sens général, une communication réciproque. Il s'applique plus particulierement à la communication que les hommes se font entr'eux des productions de leurs terres & de leur industrie.

La Providence infinie, dont la nature est l'ouvrage, a voulu, par la variété qu'elle y répand, mettre les hommes dans la dépendance les uns des autres: l'Être suprème en a formé les liens, afin de porter les peuples à conserver la paix entr'eux & à s'aimer, & afin de réunir le tribut de leurs loüanges, en leur manifestant son amour & sa grandeur par la connoissance des merveilles dont il a rempli l'univers. C'est ainsi que les vûes & les passions humaines rentrent dans l'ordre inaltérable des decrets éternels.

Cette dépendance réciproque des hommes, par la variété des denrées qu'ils peuvent se fournir, s'étend sur des besoins réels ou sur des besoins d'opinion.

Les denrées d'un pays en général, sont les productions naturelles de ses terres, de ses rivieres, de ses mers, & de son industrie.

Les productions de la terre, telles que nous les recevons des mains de la nature, appartiennent à l'Agriculture. Voyez Agriculture.

Les productions de l'industrie se varient à l'infini; mais on peut les ranger sous deux classes.

Lorsque l'industrie s'applique à perfectionner les productions de la terre, ou à changer leur forme, elle s'appelle manufacture. Voyez Manufacture.

Les matieres qui servent aux manufactures s'appellent matieres premieres. Voyez Matieres premieres.

Lorsque l'industrie crée de son propre fond, sans autre matiere que l'étude de la nature, elle appartient aux Arts libéraux. Voyez Art.

Les productions des rivieres ou des mers appartiennent à la Pêche. Voyez Pêche.

La nourriture & le vêtement sont nos seuls besoins réels: l'idée de la commodité n'est dans les hommes qu'une suite de ce premier sentiment, comme le luxe à son tour est une suite de la comparaison des commodités superflues dont joüissent quelques particuliers.

Le Commerce doit son origine à ces trois sortes de

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