ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"626"> de quelques bénéfices, il y en a où tout le chapitre en corps confere; d'autres où le droit de collation s'exerce par chaque membre du chapitre alternativement, c'est - à - dire que chaque chanoine a son mois ou sa semaine, pendant lequel tems il confere tous les bénéfices qui viennent à vaquer; & s'il n'en vaquoit aucun pendant son tems, son tour ne laisseroit pas d'être rempli.

Pour la collation libre & volontaire, le collateur n'a que six mois pour conférer; ce tems expiré, le droit de collation est dévolu pour cette fois au collateur supérieur de degré en degré, c'est - à - dire de l'abbé ou autre ecclésiastique à l'évêque, de celui - ci à l'archevêque, & de ce dernier au primat.

Dans les collations forcées, comme celles qui se font aux indultaires, gradués, brevetaires de joyeux avenement & de serment de fidélité, l'expectant peut obliger le collateur de lui donner des provisions, même après les six mois du jour de la vacance; il suffit que la requisition ait été faite dans les six mois. Arrêt du 21 Février 1696. Journ. des aud.

Le collateur en conférant le bénéfice ne peut imposer au pourvû la condition de s'en démettre dans un certain tems, ou en cas de certains évenements. Il ne peut pas non plus charger le pourvû de recompenser quelqu'un; ce seroit une clause simoniaque.

Toutes provisions doivent être signées de deux témoins connus, domiciliés, non parens ni alliés jusques & compris le degré du cousin - germain, soit du collateur soit du pourvû, à peine de nullité. Rebuffe, sur le concordat de collat. Voyez aussi l'art. ix. de l'édit de 1646.

L'édit de 1691 ordonne, art. v. que tous collateurs autres que les évêques, donneront leurs provisions devant deux notaires royaux & apostoliques, ou devant un tel notaire & deux témoins. Mais l'édit ne prononce pas la peine de nullité; & c'est apparemment par ce motif qu'une collation faite sous seing privé en présence de deux témoins, fut confirmée par arrêt du grand - conseil du 29 Juillet 1711.

Il n'est pas nécessaire que le collateur garde minute des provisions qu'il donne; cela fut ainsi jugé par arrêt du grand - conseil du 6 Mars 1727. Jurisprud. canon. de Lacombe, p. 148. col. 2.

Pour la validité de l'acte de collation ou provision, il faut que cet acte contienne l'adresse du collateur à celui à qui il confere le bénéfice, le droit en vertu duquel il confere; & si c'est sur la présentation du patron, les provisions doivent en faire mention, & de même si c'est à un gradué, indultaire, ou autre expectant, ou si c'est par droit de dévolution.

Il faut pareillement exprimer dans les provisions les qualités de celui que le collateur pourvoit du bénéfice, le genre de la vacance, la qualité du bénéfice, la collation en faveur de celui auquel le collateur veut donner le bénéfice, la date de l'acte, la signature du collateur & des notaires & témoins sur la minute ou original de l'acte, & le sceau du collateur.

Le collateur ordinaire n'est cependant pas absolument obligé d'exprimer précisement le genre de vacance du bénéfice; & s'il n'en exprime point, tous y sont censés compris. Dumolin, de public. n. 200. Voyez Collateur & Provisions. (A)

Collation, (Page 3:626)

Collation, (OEconomie domestique.) repas très frugal qu'on fait le soir les jours de jeûne, & d'où le poisson & même les légumes cuits sont proscrits.

Le même terme désigne un repas très - différent du précédent; car on est quelquefois servi en viandes froides, en confitures, en pâtisserie, en fruits, & en vins de toute espece. La collation prise dans ce dernier sens peut être moins somptueuse, mais elle n'a point d'heure prescrite. Elle se prend ordinaire<cb-> ment en visite, ou à la fuite de quelque fête, comme danses, bal, assemblée, &c.

COLLATIONNER (Page 3:626)

COLLATIONNER, verb. act. terme de Librairie; quand on imprime un livre, & que les feuilles en ont été assemblées ainsi qu'il a été dit au mot assemblage, on les collationne, c'est - à - dire qu'on les leve par des coins pour voir si elles se suivent bien régulierement, s'il n'y a point de feuilles de trop ou de moins. On collationne pareillement un livre entier quand on veut s'assûrer s'il est complet, ce qui se voit par la suite non interrompue des lettres de l'alphabet qui se trouvent au bas de chaque seuille.

Collationner, (Page 3:626)

Collationner, terme d'Imprimerie, c'est voir & vérifier sur une seconde épreuve, si toutes les fautes marquées sur la premiere ont été corrigées exactement par le compositeur; la même vérification se fait ensuite sur la troisieme épreuve, & quelquefois sur une quatrieme, avant d'imprimer.

COLLE (Page 3:626)

* COLLE, s. f. (Art méchan. & Comm.) matiere factice & tenace qui sert, quand elle est molle ou liquide, à joindre plusieurs choses, de maniere qu'on ne puisse point les séparer du tout, ou qu'on ne les separe qu'avec peine quand elle est seche. Il y a différentes sortes de colle, dont nous allons faire mention, après avoir remarqué que M. Musschenbroek dit que la raison pour laquelle la colle unit deux corps entre lesquels elle est étendue, c'est qu'elle s'insinue dans les cavités de leurs surfaces; d'où il arrive que ces surfaces se touchent alors par un plus grand nombre de points; système où l'auteur ne fait point entrer la dessication, condition sans laquelle toutefois les corps collés ne resistent point à leur séparation, quoique leurs surfaces se touchent, selon toute apparence, par un nombre de points plus grand avant la dessication qu'après.

Colle d'Angleterre (Page 3:626)

Colle d'Angleterre ou Colle forte, est celle qui se prépare avec des piés, des peaux, des nerfs, des cartilages de boeuf qu'on fait macerer quelque tems, ensuite bouillir tres - long tems jusqu'à ce que le tout devienne liquide. On le passe à - travers un tamis ou gros linge; on le jette sur des pierres plates ou dans des moules: étant congélé on le coupe par morceaux, & on lui donne la torme que l'on veut; & l'on a une colle qui sert aux Menuifiers pour coller & joindre leur bois, & à d'autres pour les ornemens de carton & autres ouvrages. On la tire d'Hollande ou d'Angleterre. On en fait aussi à Paris, mais elle est bien inférieure & sent mauvais. Ou prenez du fromage pourri, de l'huile d'olive la plus vieille, de la chaux vive en poudre; mêlez bien le tout & collez promptement. Ou prenez de la chaux vive, éteignez - la dans le vin; ajoûtez de la graisse, des figues, du suif, & mêlez le tout.

Colle pour dorer; (Page 3:626)

Colle pour dorer; faites bouillir de la peau d'anguille avec un peu de chaux dans de l'eau; passez l'eau, & ajoûtez - y quelques blancs d'oeufs. Pour l'employer faites - la chausser; passez - en sur le champ une couche; laissez - la sécher; appliquez l'or ensuite.

Colle de farine, (Page 3:626)

Colle de farine, est celle qui se fait avec de la farine & de l'eau, qu'on fait un peu bouillir ensemble sur le feu. Elle sert à plusieurs sortes d'artisans, aux Tisserands, pour en coler les trames de leurs toiles; aux Cartonniers, pour faire leur carton; aux Relieurs, pour coller les couvertures de leurs livres; aux Selliers, pour nerver leurs ouvrages; & à beaucoup d'autres ouvriers.

Cette colle sera plus forte, si au lieu de farine de froment on prend celle de blé noir. On peut aussi la préparer avec la fleur de farine, & y ajoûter du garum.

Colle de Flandres. (Page 3:626)

Colle de Flandres. La colle de Flandres est un diminutif de la colle - forte d'Angleterre, parce qu'elle n'a pas la même consistance, & qu'elle ne pourroit servir à coller le bois; elle est plus mince que la pre<pb-> [p. 627] miere & plus transparente; elle se fait aussi avec plus de choix & de proprété. Lorsque les peaux ou nerfs qui la composent ont bien bouilli, on passe le tout à - travers un gros linge ou tamis; on le laisse un peu refroidir; ensuite on le coupe par tranches, & on le met sécher sur des cordes entrelacées comme un filet, afin qu'elle puisse sécher dessus comme dessous. Cette colle sert beaucoup à la Peinture; on en fait aussi de la colle à bouche pour coller le papier, en la faisant refondre, & y ajoûtant un peu d'eau & quatre onces de sucre - candi par livre de colle.

Colle de gant. (Page 3:627)

Colle de gant. La colle de gant se fait avec des rognures de gants blancs bien trempés dans de l'eau & bouillis: on en fait aussi avec les rognures de parchemin. Il faut pour que ces deux colles soient bonnes, qu'elles ayent la consistance de gelée tremblante lorsqu'elles sont refroidies.

Colle a miel, (Page 3:627)

Colle a miel, est une espece de colle en usage parmi les Doreurs. On la fait en mêlant du miel avec de l'eau de colle & un peu de vinaigre qui sert à faire couler le miel. On détrempe le tout ensemble; on en fait une couche qui reste grasse & gluante à cause du miel qui aspire l'or, & s'attache fortement au corps sur lequel on le met.

Ou prenez de la gomme arabique, du miel & du vinaigre; faites dissoudre la gomme dans de l'eau bouillante; ajoûtez les deux autres ingrédiens, & collez.

Colle d'Orléans: (Page 3:627)

Colle d'Orléans: prenez de la colle de poisson blanche; détrempez - la dans de l'eau de chaux bien claire; au bout de vingt - quatre heures d'infusion tirez votre colle, faites - la bouillir dans l'eau commune, & vous en servez.

Colle a pierre: (Page 3:627)

Colle a pierre: prenez du marbre réduit en poudre, de la colle - forte, de la poix; mêlez & ajoûtez quelque couleur qui convienne à l'usage que vous en voulez faire, Cette colle sert à rejoindre les marbres cassés ou écorchés.

Colle de poisson, (Page 3:627)

Colle de poisson, est une espece de colle faite avec les parties mucilagineuses d'un gros poisson qui se trouve très - communément dans les mers de Moscovie. Les Anglois & les Hollandois qui en font seuls le commerce, vont la chercher au port d'Archangel, & c'est d'eux que nous la tirons.

Les auteurs ne sont point d'accord sur la forme ni sur l'espece de ce poisson. Il y en a qui l'appellent huso ou exossis; mais ils conviennent tous que les Moscovites prennent sa peau, ses nageoires, & ses parties nerveuses & mucilagineuses, & qu'après les avoir coupées & fait bouillir à perit - feu jusqu'à consistance de gelée, ils l'étendent de l'épaisseur d'une feuille de papier, & en forment des pains ou cordons tels que nous les recevons de Hollande.

La colle de poisson, pour être bonne, doit être blanche, bien transparente, & sans aucune odeur.

Les Ouvriers en soie, & principalement les Rubaniers, s'en servent pour lustrer leurs ouvrages: on en blanchit les gazes, & les Cabaretiers en font usage pour éclaircir leurs vins.

Il y a encore une autre colle de poisson qu'on tire de Hollande & d'Angleterre en petits livres: mais on prétend que ce n'est que le rebut & la partie la moins pure de la colle de poisson de Moscovie.

La colle de poisson entre dans quelques emplâtres décrits dans des anciens dispensaires. Pour s'en servir, il faut la battre, la laisser amollir dans le vinaigre, y ajoûter de l'eau commune, la faire bouillir, y mêler un peu de chaux d'étain, bien remuer, & s'en servir le plus chaud qu'on pourra.

Pour rendre la colle de poisson très - forte, on la choisira blanche & claire, on l'amincira & défera à coups de marteau, on la coupera en petits morceaux, on mettra ces morceaux dans un vaisseau de fayance à cou étroit, on les couvrira de bonne eau - de - vie, on placera le vaisseau dans un pot de terre plein d'eau, qu'on tiendra sur un feu doux jusqu'à ce que les morceaux soient fondus; on les laissera refroidir, & ils seront préparés. Pour s'en servir, il faudra y ajoûter un peu d'eau - de - vie, faire rechauffer, & coller sur le champ.

Colle (Page 3:627)

Colle à verre: prenez des limaçons, exposez - les au soleil, recevez dans un vaisseau la liqueur qui en distillera, extrayez le lait du tithymale; mélez celait & le suc de limaçon, collez, & exposez au soleil les verres collés.

Les Relieurs, les Chapeliers, & d'autres ouvriers ont leur colle. Voyez - en les compositions aux articles Chapeau, & autres.

Colle, (Page 3:627)

Colle, (Géog. mod.) petite ville d'Italie au grand duché de Toscane, dans le Florentin. Long. 28. 45. lat. 43. 24.

Colle, (Page 3:627)

Colle, (Géog. mod.) ville d'Italie en Toscane dans le Florentin, sur les confins du Siennois, près de la riviere d'Elsa.

Colle, (Page 3:627)

Colle, (la) Géog. riviere de France en Champagne, qui se jette dans la Marne près de Châlons.

Collé (Page 3:627)

Collé à cheval, (Manege.) c'est la même chose que cloué. Voyez Cloué.

COLLECTE (Page 3:627)

COLLECTE, s. f. en Latin collecta, (Jurisprud.) dans les anciens titres & auteurs signifie tantôt la perception & recouvrement qui se fait des tributs & impositions qui se levent sur certaines personnes, tantôt l'imposition même qui se leve sur ces personnes: c'est en ce dernier sens qu'il en est parlé dans Othon de Frisinge, lib. II. de gest. Friderici imper. cap. xj. Rex à toto exercitu collectam fieri jussit. Matthieu Paris, à l'an 1245, dit aussi en parlant de saint Louis: jussit quasdam collectas & tallias, tam in clero quam in populo, fieri graviores. On en trouvera encore d'autres exemples dans le glossaire de Ducange, au mot collecta. Chez les Romains, la collecte des tributs ou impositions n'étoit point considérée comme un emploi ignoble: c'est ce qui résulte de la loi x. au code de excusat. mun. laquelle ayant oétaillé tous les emplois qui étoient réputés bas & sordides, n'y a point compris la collecte des tributs; elle étoit même déférée aux décurions, qui étoient les principaux des villes, comme on voit en la l. xvij. . exigendi ff. ad municip. & l. vij. cod. de sacros. eccles. Il n'en est pas de même parmi nous. Quoique la collecte des tailles & autres impositions n'ait rien de deshonorant, elle est mise au nombre des emplois inférieurs dont les nobles & privilégiés sont exempts, comme nous le dirons ci - après à l'article de la Collecte du sel & des tailles, qui sont présentement les seuls impôts dont la collecte ou recouvrement se fasse par le ministere de collecteurs proprement dits. Voyez ci - après les subdivisions des différentes sortes de Collectes, & de Collecteurs. (A)

Collecte des Amendes, Restitutions, (Page 3:627)

Collecte des Amendes, Restitutions, &c. est le recouvrement qui se fait des amendes & autres peines pécuniaires prononcées contre les délinquans. En matiere d'eaux & forêts, cette collecte se fait par des sergens des eaux & forêts, appellés sergens - collecteurs. L'ordonnance de 1669, titre des chasses, art. xl. di que la collecte des amendes adjugées ès capitaineries des chasses, sera faite par les sergens - collecteurs des amendes des lieux, lesquels fourniront chaque année un état de leur recette & dépense au grand - maître. L'article dernier du titre de la pêche, porte que toutes les amendes jugées pour raison des rivieres navigables & flottables, & pour toutes les eaux du Roi, seront reçûes à son profit par le sergent - collecteur des amendes dans chaque maîtrise ou département; qu'il en sera usé comme pour celles des forêts du Roi, & que ce qui lui en reviendra, sera payé ès mains du receveur, & par celui - ci au receveur général. Le titre suivant,

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