ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"602"> concentration du coeur ne peut être appliquée à l'absence de la liqueur péricardine, selon M. de Senac.

Le coeur peut se dilater beaucoup, tant à la suite des pleurésies & des fievres violentes, que par les efforts du sang causés par des mouvemens violens, ou par les passions, par la présence des polypes, les anevrismes des grosses arteres. Il n'arrive pas toûjours que les parois du coeur qui se dilate, s'épaississent; cette dilatation appartient aussi souvent, au moins, aux oreillettes qu'aux ventricules: elle a des signes fort équivoques, elle est quelquefois mortelle, & tous les remedes auxquels on puisse avoir recours, sont la saignée, la diete, & les calmans. On ne connoît aucun remede pour le retrécissement ou la diminution du coeur, dont les signes sont aussi fort obscurs.

Quelque bornées que soient nos connoissances à l'égard des maladies du coeur dont nous venons de parler, il en est d'autres qu'on ne sauroit même se flatter de connoître par aucun signe; tels sont les coeurs velus, & ceux dans lesquels il se forme des couches d'une matiere qui se condense, & qui n'est autre chose que de la lymphe. On a aussi trouvé dans le coeur, des pierres, & souvent des concrétions osseuses aux arteres, aux valvules, & aux parois; on y a trouvé des vers, quelques observateurs le prétendent au moins: mais M. de Senac ne reçoit pas de telles observations sans soupçon; & il faut porter le même jugement des poux, qu'on dit avoir trouvé dans le coeur, & peut - être de son hydropisie venteuse. Enfin le coeur change quelquefois de place, &c.

Telle est, dit M. de Senac, l'histoire des faits répandus dans divers ouvrages: si on ne se proposoit que la guérison des maladies auxquelles ce viscere est sujet, on pourroit négliger ces observations; mais on ne conçoit ce qui est soûmis à la Medecine qu'en connoissant ce qui lui résiste; on ne peut distinguer les maux si on les ignore.

Coeur. (Page 3:602)

* Coeur. (Gramm.) La position du coeur, sa fonction dans le corps humain, l'importance de ce viscere, &c. ont fort multiplié les acceptions figurées de ce mot, tant au moral qu'au physique. Voyez les articles suivans.

Coeur. (Page 3:602)

Coeur. (Géométrie.) Quelques Géometres, entre autres M. Varignon, dans les mém. de l'acad. des Sc. ann. 1692. ont donné ce nom au solide que formeroit une demi - ellipse en tournant non autour de son axe, mais autour d'un de ses diametres; & en effet un tel solide auroit assez la figure d'un coeur pointu par le bas, & enfoncé par le haut. M. Varignon a cherché la dimension de ce solide; mais il s'est trompé, comme il seroit aisé de le faire voir. On peut trouver facilement la dimension du coeur par la méthode suivante.

Soit imaginée une demi - ellipse dont les deux axes soient égaux aux deux diametres de l'ellipse donnée; chaque ordonnée sera aussi égale de part & d'autre, excepté que dans l'ellipse formatrice du coeur les ordonnées seront obliques à l'axe, & que dans l'autre elles lui seront perpendiculaires; celles - ci dans la rotation formeront des cercles, & les autres formeront des surfaces coniques qui seront aux cercles dans le rapport du sinus de l'angle des deux diametres à l'angle droit: rien n'est plus facile à démontrer. De plus, dans le coeur les surfaces coniques seront obliquement posées par rapport à l'axe, au lieu que dans le solide formé par l'autre ellipse, les cercles seront perpendiculaires à l'axe: donc l'élément du coeur est encore à l'élément de l'autre solide, envisagé sous ce point de vue, comme le sinus de l'angle des deux diametres est au sinus total. Donc, puisque ce rapport entre deux fois dans le rapport total des deux élémens, il s'ensuit que l'élément du coeur est à l'élément de l'au<cb-> tre solide, comme le quarré du sinus de l'angle des diametres est au quarré du sinus total: donc les deux solides sont aussi entr'eux dans ce rapport. En voilà assez pour mettre sur la voie ceux qui voudront aller plus loin, faire de cette proposition une démonstration en forme, & reconnoître en quoi peche celle de M. Varignon. (O)

Coeur du lion (Page 3:602)

Coeur du lion ou Regulus, (Astron.) étoile de la premiere grandeur, dans la constellation du Lion. Voyez Lion. (O)

Coeur de Charles, (Page 3:602)

Coeur de Charles, en Astronomie, est une étoile de l'hémisphere septentrional, non comprise dans aucune constellation, située entre la chevelure de Bérénice & la grande Ourse, à qui M. Halley a donné ce nom en l'honneur du roi d'Angleterre Charles II. Voyez Etoile & Constellation. (O)

Coeur de l'Hydre, (Page 3:602)

Coeur de l'Hydre, en Astronomie, étoile de la seconde grandeur dans le coeur de la constellation de l'Hydre, la douzieme dans le catalogue de Ptolomée, la onzieme dans celui de Tycho, & la vingt - cinquieme dans celui d'Angleterre. Voyez Etoile & Hydre. (O)

Coeur, (Page 3:602)

Coeur, en termes de Blason; parti en coeur, signifie une ligne courbe de partition en pal au centre de l'écusson, qui ne s'étend que fort peu, très - courte du haut & du bas, & qui est rencontrée par d'autres lignes qui forment une partition irréguliere de l'écu; ainsi qu'il est représenté dans nos Planches de Blason.

Coeur, (Page 3:602)

Coeur, (Horlogerie.) piece qui en a la forme, qui est placée sur la seconde roue d'une horloge, & dont la fonction est de dégager le pié de biche de la détente de la sonnerie.

Coeur, (Page 3:602)

Coeur, cheval de deux coeurs, en termes de Manege, est celui qui ne manie que par contrainte, & n'obéit pas volontairement aux aides du cavalier. Ces chevaux tiennent quelque chose des ramingues. Voyez Ramingue.

COEUVRES (Page 3:602)

COEUVRES, (Géog. mod.) petite ville de France dans le Soissonnois, avec titre de duché pairie.

COEX (Page 3:602)

COEX, s. m. (Jurispr.) on appelle ainsi aux environs de la Rochelle un tuyau de bois que l'on met sous une chaussée, pour conduire l'eau des marais salans. (A)

COFFILA (Page 3:602)

COFFILA, s. m. (Comm.) poids d'usage à Moka; il pese 21/3000 ou 7/1000 de livres. Voyez le Trév, & le dict. de Comm.

COFFINER (Page 3:602)

COFFINER, v. n. (Jard.) se dit des oeillets lorsque les feuilles se frisent au lieu de demeurer étendues: c'est un défaut qui se désigne par le verbe coffiner. Il se dit aussi des fruits, lorsqu'ils changent & deviennent mous.

Coffiner, (Page 3:602)

Coffiner, v. neut. synonyme, en Menuiserie & Charpenterie, à se cambrer, se déjetter, s'envoiler: il se dit d'une piece ou planche de bois qui s'est déformée ou par le sec, ou par l'humidité, ou par la charge.

COFFRE (Page 3:602)

COFFRE, s. m. (Hist. nat. Ichthiol.) poisson qui se trouve vers les Antilles, qui est couvert d'une écaille mince, mais dure & seche, dont on le tire, quand il est cuit, comme un limaçon de sa coque, ou comme une tortue de son écaille; dont la forme est depuis la tête jusqu'à la queue en pyramide à trois faces; qui a la tête jointe au reste du corps, sans qu'on y distingue aucune séparation, & dont la chair est blanche & succulente, au sentiment du pere Labat qui en fait mention au tome II. de ses voyages.

Coffre, (Page 3:602)

* Coffre, (Layetier & Gainier.) espece de caisse de bois, ordinairement couverte de cuir, fermante à clé, & servant à serrer les hardes, linge, &c. Il y a des coffres - forts faits de bois, mais fortifiés de plusieurs bandes & liens de fer. On trouvera dans nos Planches de Serrurerie, des exemples de coffres - [p. 603] forts. Ce sont les Layctiers qui font les coffres de bois simples, qu'on appelle plus exactement caisses. Ce sont les Gainiers qui font les coffres couverts. Ce sont les Serruriers qui font ou qui garnissent les coffres - forts.

Le mot coffre s'employe de différentes manieres, tant au simple qu'au figuré. On dit, de la cavité du corps la plus grande qui contient le coeur, les poumons, le foie, les intestins, &c. le coffre du corps humain. On dit aussi, les coffres du roi, le coffre d'un clavecin, &c.

Coffre. (Page 3:603)

Coffre. (Jurisprud.) Le don de coffre, hardes, trousseau, & joyaux, est un gain nuptial & de survie, que l'on stipule ordinairement en Provence dans les contrats de mariage, en faveur du survivant des futurs conjoints. La femme se fait reconnoître par le contrat ses coffres, hardes, &c. que l'on apprétie à une certaine somme, par exemple 1000 liv. Après cette reconnoissance & la constitution de dot, dans laquelle on comprend ces coffres, & après la donation de survie en argent que l'on stipule en faveur du survivant, on ajoûte que les coffres, hardes, &c. ensemble le prix & reconnu d'iceux, appartiendront au survivant. Cette clause, ensemble le prix & reconnu d'iceux, opere que la femme en cas de survie, reprend en entier sa dot & ses coffres en nature, & encore 1000 livres en argent pour ses coffres: au contraire, si c'est le mari qui survit, il garde les coffres & hardes en nature; il est dispensé de payer aux héritiers de sa femme les 1000 livres qu'elle s'étoit fait reconnoître pour ses coffres, & ne leur rend que le surplus de la dot. Voyez le traité des gains nuptiaux & de survie, ch. viij. pag. 82. (A)

Coffre, (Page 3:603)

Coffre, terme de Fortification, logement creusé dans un fossé sec, de 15 ou 20 piés de large & de 6 à 8 piés de profondeur, couvert de soliveaux, qui étant élevés de deux piés au - dessus du plan du fossé, cette petite élevation sert de parapet; elle a des embrasures pour y placer des pieces d'artillerie, qui défendent la face du bastion opposé & empêchent le passage du fossé. Voyez Fossé.

Le coffre differe encore de la traverse & de la galerie, en ce que celle - ci sert aux assiégeans & l'autre aux assiégés. Voyez Galerie & Traverse.

Les assiégés se servoient autrefois de ces sortes de coffres pour repousser les assiégears au passage du fossé; mais ils no sont plus en usage à présent: la caponiere du fossé répond exactement à l'objet de ces sortes de travaux, qui se plaçoient ordinairement non vers le milieu de la courtine comme la caponiere, mais à peu de distance des flancs. Voyez Caponiere.

On appelle quelquefois coffre, dans l'Artillerie, la chambre ou le fourneau de la mine. Voy. Chambre & Fourneau. (Q)

Coffre de bord, (Page 3:603)

Coffre de bord, (Marine.) c'est un coffre de bois dont l'assiette ou le fond est plus large que le haut, & où les gens de marine mettent ce qu'ils portent à la mer pour leur usage.

Coffres à gargousses, ce sont des retranchemens de planches faits dans les soutes aux poudres, où l'on met les gargousses après qu'on les a remplies.

Coffres à feu; ce sont des coffres que l'on remplit de feux d'artifice & de matieres combustibles, qu'on tient en quelque endroit, & dont on fait usage lorsque les ennemis ont sauté à l'abordage, pour les repousser & faire périr ceux qui sont exposés à leur effet. Dict. de Trévoux. (Z)

Coffre, (Page 3:603)

Coffre, en terme de blanchisserie de cire, c'est une machine de cuivre, longue de quatre piés, plus large en - haut qu'en - bas, couverte d'une passoire au milieu, & de deux portes ou plateaux de fer - blanc à chaque bout; le devant & le derriere sont garnis de deux réchaux postiches, & sur un des bouts du coffre est un robinet d'où la cire tombe dans des éculons pour être versée sur les planches - à - pain. Voy. Planche - à - pain & Eculons. Le coffre sert à contenir la matiere fondue pour la troisieme fois dans une chaleur convenable pour être coulée en pains. Voy. la fig. 7, Pl. de la Blanchisserie des cires.

Coffres, (Page 3:603)

Coffres, (Hydr.) sont faits de bois, de tole ou de fer en forme de boîtes quarrées pour renfermer les soupapes. Voyez Crapaudines. (K)

Coffre, (Page 3:603)

Coffre, se dit quelquefois en parlant du ventre du cheval: on dit ce cheval a un grand coffre, pour dire qu'il a bien du ventre, ou qu'il mange beaucoup: on dit d'un cheval qui a peu de force, que c'est un vrai coffre à avoine.

Le coffre à avoine dans une écurie est un coffre de bois qui ferme à clé, & qui est ordinairement séparé en - dedans par une cloison, afin de mettre l'avoine d'un côté & le son de l'autre. Le délivreur a la clé du coffre à avoine. Voyez Délivreur.

COFFRET (Page 3:603)

COFFRET, diminutif de coffre. Voyez Coffre. Les Confiseurs donnent ce nom à des boîtes de bois de différentes grandeurs, dans lesquelles ils serrent leurs confitures: les Cordonniers, à un rond de bois sur lequel ils coupent les empeignes. Voyez Souliers. Il en est des coffres ainsi que des coffres; l'usage en est prodigieux, & il y a peu d'artistes ou même de maisons où l'on ne s'en serve à serrer différentes choses qu'on ne veut pas laisser exposées sous la main du premier venu.

COFFRETIER (Page 3:603)

COFFRETIER, s. m. (Art. méch.) on donne ce nom à deux sortes d'artisans, les Malletiers & les Bahutiers. Les Coffretiers - Malletiers ce sont ceux qui en qualité de membres d'une communauté de ce nom ont droit de faire & de vendre des coffres d'armée, malles, valises, &c. Les Bahutiers sont ceux qui en qualité de membres d'une communauté de ce nom, sont autorisés à faire & vendre bahuts, caisses, cassettes, coffres de ménage, &c. Voyez l'art. Bahutier. Les premiers ne paroissent point avoir formé de communauté avant 1596. Ils ont quatre jurés, dont deux sortent de charge tous les ans. Il faut avoir cinq ans d'apprentissage & cinq de compagnonage pour parvenir à la maîtrise. On ne peut faire qu'un apprenti à la fois. Ces artisans sont si bruyans, que la police, qui veille au repos des citoyens, a voulu qu'ils n'ouvrissent qu'à cinq heures & qu'ils fermassent à huit.

COFIDEJUSSEUR (Page 3:603)

COFIDEJUSSEUR, s. m. (Jurisprud.) est celui qui a répondu solidairement avec quelqu'autre de la dette du principal obligé.

Suivant le droit Romain un des cofidejusseurs qui a payé seul toute la dette au créancier, sans prendre de lui cession de ses droits & actions, ne peut agir contre ses cofidejusseurs, quoiqu'il n'ait pas besoin de subrogation pour répeter du principal obligé ce qu'il a payé pour lui. Instit. liv. III. tit. xxj. 4.

Cette maxime du droit Romain s'observe encore en quelques provinces du droit écrit, comme l'observe Catelan, liv. V. ch. lix.

Mais l'usage commun est que celui des cofidejusseurs qui a payé sans s'être fait subroger par le créancier, peut néanmoins agir contre ses cofidejusseurs pour repeter de chacun d'eux leur part & portion. Voyez Caution & Fidfjusseur. (A)

COGMORIA (Page 3:603)

COGMORIA, s. f. mousseline que les Anglois apportent des Indes orientales. Voyez le dictionn. du Comm.

COGNAC (Page 3:603)

COGNAC, (Géog. mod.) ville de France dans l'Angoumois, sur la Charente, fameuse par ses eauxde - vie. Long. 17d. 19'. 54". lat. 45d. 41'. 49".

COGNAT (Page 3:603)

COGNAT, (Jurisprud.) signifie en général celui qui est joint à quelqu'un par les liens de parenté; quelquefois il signifie singulierement celui qui est

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