ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"570"> rondes; elles produisent différens rameaux revêtus d'une écorce noirâtre qui couvre un bois blanchâtre, portant des feuilles de différente grandeur, placées deux à deux, opposées, portées sur une petite queue; oblongues en forme de lance, pointues, unies, ayant des nervures, d'un beau verd des deux côtés, répandant un suc laiteux.

Il sort du sommet des tiges des fleurs monopétales en tuyaux, partagées en cinq quartiers, avec cinq étamines ramassées en un cone pointu, très blanches; d'une odeur agréable, & fort belles. Le calice qui soûtient les fleurs est étoilé, partagé en cinq quartiers, appuyé sur un pédicule assez long, mince, différemment multiplié, & qui subsiste toûjours; car lorsque les fleurs sont seches, il s'éleve d'un de ces calices deux petites gousses droites, très longues, unies d'une maniere surprenante à leur sommet par la pointe, qui est très - aiguë & roulée: ces gousses sont remplies d'un duvet très - blanc, qui couronne plusieurs graines longues, étroites, cannelées, de couleur de cendre, & attachées à un duvet comme le cordon ombilical l'est au placenta.

On recommande l'écorce de codaga - pâle pilée & prise dans une décoction stomachique, pour le flux de ventre. On loue aussi l'écorce de la racine prise de la même maniere, pour toute sorte de flux de ventre, soit dyssentérique, soit lientérique: elle sert encore en qualité de desobstruant, prise en infusion ou en décoction.

La racine pilée & bouillie dans de l'eau dans laquelle on a cuit de l'orge ou du ris, est utile pour l'angine aqueuse ou pituiteuse; on en fait une lotion: elle sert encore pour dissiper les tumeurs, étant employée de la même maniere: elle appaise quelquefois la douleur des dents; on en retient la décoction dans la bouche. Les graines bouillies sont utiles contre les vers.

Mais de toutes les vertus attribuées au codaga - pâ - le, celle de son efficace contre la diarrhée nous est présentée avec trop d'éloges dans les mémoires d'Edimbourg, tome III. p. 32. pour en passer l'article sous silence.

L'auteur recommande l'écorce des petites & jeunes branches d'un codage - pâle, qui ne soit point couvert de mousse, ni d'une écorce extérieure seche & insipide, qu'il faut ôter entierement lorsqu'elle s'y trouve.

L'écorce ainsi mondée doit être réduite en poudre fine, dont on fait un électuaire avec une quantité suffisante de syrop d'orange. On donne un demi - gros ou davantage de cet électuaire quatre fois dans la journée, de quatre heures en quatre heures: le premier jour les déjections deviennent plus fréquentes & plus abondantes; le lendemain la couleur des excrémens devient meilleure; le troisieme & quatrieme jour il leur donne une consistance approchante de l'état naturel, & il opere alors la guérison.

Il est rare, dit - on encore, que ce remede manque dans les diarrhées qui sont récentes, qui viennent d'un dereglement dans le boire & le manger, pourvû qu'il n'y ait pas de fievre, & qu'on ait fait prendre auparavant au malade une dose d'ipécacuanha. On prescrit avec le même succès & de la même maniere cet électuaire à ceux qui étant d'une constitution relâchée, ont aisément des diarrhées lorsque le tems est pluvieux ou humide; & même il faut en continuer l'usage pendant quelques jours soir & matin, après que la diarrhée est guérie, prenant de l'eau de ris pour boisson ordinaire, ou des émulsions avec les semences froides & le sel de prunelle, s'il est nécessaire.

Si la fievre accompagne la diarrhée, on sent bien qu'il faut attaquer la fievre par la saignée, les émullions rafraîchissantes, ou la décoction blanche avec le sel de prunelle, avant que d'employer l'écorce du codaga - pâle.

N'oublions pas d'observer que cette écorce doit être nouvellement mise en poudre, & qu'il faut faire l'électuaire tous les jours, ou de deux jours l'un; parce qu'autrement cette drogue perd son goût astringent, qui est mêlé d'une amertume agréable au palais, & par cette perte son action sur les intestins diminue. M. Monro, célebre par son savoir & ses talens, témoigne qu'il a guéri une dyssenterie très invétérée, & qui avoit résisté à un grand nombre de remedes, par le moyen de l'écorce du codagapâle donnée suivant la méthode dont on vient de parler.

Quoi qu'il en soit, cette écorce paroît avoir toutes les qualités requises pour être très - utile dans la diarrhée, en fortifiant l'estomac par son amertume qui d'ailleurs n'est pas rebutante, en stimulant les intestins, & en appaisant les tranchées par des parties balsamiques & onctueuses. Il paroît donc qu'elle mérite qu'on réitere dans d'autres pays les expériences avantageuses qu'on a faites en Ecosse de ses vertus. Art. de M. le Chevalier de Jaucourt.

CODE (Page 3:570)

CODE, s. m. (Jurisprud.) signifie en général recueil de droit; mais on donne ce nom à plusieurs sortes de recueils fort différens les uns des autres.

Les premiers auxquels on a donné ce nom sont des compilations des lois Romaines, telles que les codes Papyrien, Grégorien, Hermogénien, Théodosien, & Justinien; on a aussi donné le titre de code à différentes collections & compilations des canons, & autres lois de l'Eglise. Ce même titre a été donné à plu. sieurs collections de lois anciennes & nouvelles rassemblées en un même volume, sans en faire de compilation, comme le code des lois antiques, le code Néron; on a même appellé & intitulé code, le texte détaché de certaines ordonnances, comme le code civil, le code eriminel, le code marchand, & plusieurs autres semblables: enfin on a eintitulé code certains traités de droit qui rasses maximes & les réglemens sur une certaine e, tels que le code des curés, le code des chasses, & plusieurs autres. Nous allons donner l'explication de chacun de ces différens codes séparément.

Code des aides, (Page 3:570)

Code des aides, est un titre ou surnom que l'on donne quelquefois à l'ordonnance de Louis XIV. du mois de Juin 1680, sur le fait des aides; mais ce nom se donne moins à l'ordonnance même qu'au volume qui la renferme, lorsqu'elle y est seule, ou qu'il ne contient que des réglemens sur la même matiere; car du reste, en parlant de cette ordonnance, & sur - tout en la citant à l'audience, on ne dit point le code des aides, mais l'ordonnance des aides: il faut appliquer la même observation à pluseurs autres ordonnances dont il sera parlé ci - après, qui forment chacune séparément de petits volumes que les libraires & relieurs intitulent code, comme code des gabelles, code de la marine, &c. Voyez Aides & Ordonnances des aides.

Code d'Alaric, (Page 3:570)

Code d'Alaric, est une compilation dudroit Romain qu'Alaric II. roi des Visigoths en Espagne, fit faire en 508, tirée tant des trois codes Grégorien, Hermogénien & Théodosien, que des livres des jurisconsultes. Ce fut Anian chancelier d'Alaric qui fut chargé de faire cette compilation: il y ajoûta quelques interprétations comme une espece de glose; on n'est pas certain qu'il l'ait lui - même composée, mais du moins il la souscrivit pour lui donner autorité. Cette compilation fut aussi autorisée par le consentement des évêques & des nobles, & publiée en la ville d'Aire en Gascogne le 2 Février 506, sous le nom de code Théodosien. On fit dans la suite un autre extrait de ce code, qui ne contenoit que les interprétations d'Anian, & qui fut appellée scintilla, Ce [p. 571] code d'Alaric ou Théodosien fut long - tems en usage, & formoit tout le droit Romain qui s'observoit alors en France, principalement dans les provinces les plus voisines de l'Espagne; mais cette loi n'étoit que pour les Romains ou Gaulois; les Visigoths avoient leur loi particuliere, laquelle fut ensuite mêlée avec le droit Romain. Voyez Code d'Evarix.

Code d'Anian, (Page 3:571)

Code d'Anian, est le même que le code Alaric, les uns donnant à ce code le nom du prince par ordre duquel il fut rédigé, les autres lui donnant le nom d'Anian qui en fut le compilateur; mais on l'appelle plus communément code Alaric.

Code (Page 3:571)

Code d'Arragon & de Castille ou corps des lois observées dans ces royaumes, fut commencé sous le regne de Ferdinand III. & achevé sous celui d'Alfonse X. son fils. C'est sans doute ce qui a fait dire à Ridderus ministre de Rotterdam (de erud. cap. 3.), qu'Alfonse étoit très - versé dans la jurisprudence, & qu'il avoit rédigé un code de lois divisé en sept livres, dans lequel étoit rassemblé tout ce qui concerne le cultc divin & ce qui regarde les hommes. Mais M. Bayle en son dictionnaire à l'article de Castille, observe que ce seroit se tromper grossierement, que de prétendre qu'Alfonse a été lui - même le compilateur de ces lois; qu'il a fait en cela le même personnage que Théodose, Justinien & Louis XIV. par rapport aux codes qui portent leur nom.

Code (Page 3:571)

Code canonique ou code des canons, ou corps de droit canonique, codex seu corpus canonum, est le nom que l'on donne à différentes collections qui ont été faites des canons des apôtres & de ceux des conciles. Il y a eu plusieurs de ces collections faites en différens tems. La premiere fut faite en Orient; selon Usserius, ce fut avant l'an 380, d'autres disent en 385; les Crecs réunirent les canons des conciles, & en firent un code ou corps de lois ecclésiastiques, que l'on appella le code des Grecs ou code canonique de l'église Greque ou de l'église d'Orient. Les Grecs y ajoùterent ensui canons des apôtres au nombre de cinquant concile de Sardique tenu en 347, ceux du d'Ephese, qui est le troisieme concile général tenu en 431, & ceux du quatrieme concile général tenu à Chalcédoine en 451. Ce code fut approuvé par six cents trente évêes dans ce concile, & autorisé par Justinien en sc. novelle 131. Ce code des Grecs étoit en si grande. vénération, que dans toutes les assemblées, soit universelles ou nationales, on mettoit sur deux pupitres l'évangile d'un côté, & le code canonique de l'autre. Pour ce qui est de i'église Romaine ou d'Occident, elle n'adopta pas d'abord les canons de tous les conciles d'Orient insérés dans le code des Grecs: elle avoit son code particulier, appellé code de l'église Romaine, qui étoit composé des canons des conciles d'Occident; mais depuis les fréquentes relations que l'affaire des Pélagiens occasionna entre l'eglise de Rome & celle d'Afrique, l'église de Rome ayant connu les canons des conciles d'Afrique, & en ayant admiré la sagesse, elle les adopta. Le pape Zozyme Grec d'origine fit traduire les canons d'Ancyre, de Néocésarée, & de Gangres. On se servit quelque tems dans l'église d'Occident de cette traduction consuse de l'ancien code canonique des Grecs. On y inséra dans la suite les decrets contre les Pélagiens, ceux d'Innocent I. & de quelques autres papes; on y joignit encore depuis les canons de plusieurs conciles & différentes lettres des papes. Nous avons plusieurs de ces anciens codes des canons à l'usage des égliss d'Occident, les uns imprimés, d'autres manuserits, lesquels different peu entr'eux, & l'on ne fait pas précisément quel toit clui de l'église Romaine. Quoi qu'il en soit, comme on trouva qu'il y avoit de la confusion dans le code des canons dont on se servoit à Rome, on engagea Denis, surnommé le Petit ou l'Abbé, sur la fin du cinquieme siecle, à en faire une compilation plus méthodique, dans laquelle il inséra les cinquante canons des apôtres reçus par l'église, & les canons des conciles, tant Grecs que Latins, & quelques decrétales des papes depuis Siricius jusqu'à Hormisdas. Cette compilation fut si bien reçûe, qu'on l'appella le code des canons de l'église Romaine ou corps des canons; il ne fut pas néanmoins d'abord adopté dans toutes les églises d'Occident. En France on se servoit de l'ancienne collection ou de quelque autre nouvelle que l'on appelloit le code des canons de l'église Gallicane, ce qui demeura dans cet érat jusqu'àce que le pape Adrien ayant envoyé à Charlemagne le code compilé par Denis le Petit, il fùt reçû dans tout le royaume. Cette collection a été suivie de plusieurs autres, & notamment de celle du moine Gratian en 1151; mais son ouvrage est intitulé, concordance des canons: on l'appelle cependant quelquefois le code canonique de Gratian. Le code des canons de l'église d'Orient ayant été reçû dans celle d'Occident, on l'a appellé code de l'Eglise universelle. Dans tous ces codes du droit canonique, on a suivi à peu - près l'ordre & la méthode du droit civil. Voyez le traité de l'abus par Fevret, tome I. p. 32; la préface des lois ecclésiastiques de M. de Hericourt; & ci - devant Canon, & ci - après Droit canonique.

Code Carolin, (Page 3:571)

Code Carolin, est un réglement général fait en 1752, par dom Carlos roi des Deux - Siciles, pour l'abréviation des procès. On assûre qu'il est dressé sur le modele du code Frédéric. Nous ne pouvons quant à présent en dire davantage de ce code Carolin, ne l'ayant point encore vû. Voyez Code Frederic.

Code (Page 3:571)

Code de Castille, voyez Code d'Arragon.

Code (Page 3:571)

Code des chasses, est un traité du droit de chasse suivant la jurisprudence de l'ordonnance de Louis XIV. du mois d'Août 1669, conférée avec les anciennes & nouvelles ordonnances, édits, déclarations, arrêts & réglemens, & autres jugemens rendus sur le fait des chasses. Cet ouvrage qui est en deux volumes in - 12. contient d'abord un traité du droit de chasse, ensuite une conférence du titre 30 des chasses de l'ordonnance de 1669: cette conférence est divisée en autant de chapitres, que le titre des chasses contient d'articles. On a rapporté sous chaque article les autres ordonnances & réglemens qui y ont rapport; on y a aussi joint des notes pour faciliter l'intelligence du texte.

Code Civil. (Page 3:571)

Code Civil. On entend sous ce nom l'ordonnance de 1667, qui regle la procédure civile; on l'appelle aussi code Louis, parce qu'il fait partie du recueil des ordonnance de Louis XIV. Voyez Code Louis xiv. & Code criminel.

Code (Page 3:571)

Code des commensaux, est un volume in - 12. contenant un recueil des ordonnances, édits & déclarations rendus en faveur des officiers, domestiques & commensaux de la maison du Roi, de la Reine, des Enfans de France, & des princes qui sont sur l'état de la maison du Roi. Ce recueil est en deux volumes in - 12.

Code (Page 3:571)

Code des committimus; on entend sous ce nom l'ordonnance de 1669, concernant les évocations & & les committimus.

Code (Page 3:571)

Code criminel; on entend sous ce nom l'ordonnance de 1670, qui regle la procédure en matiere criminelle. Le code criminel & le code civil sont différentes portions du code Louis ou recueil des ordonnances de Louis XIV. Voyez Code civil & Code Louis.

Il y a aussi un code criminel de l'empereur Charles Quint, ou ordonnance appellée vulgairement la Caroline.

Code des Curés, (Page 3:571)

Code des Curés, est un recueil de maximes & de réglemens à l'usage des curés par rapport à leurs

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