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AGARIC (Page 1:166)
AGARIC, minéral (Hist. nat.) matiere de la nature
des pierres à chaux, qui se trouve dans les carrieres
de ces pierres. L'agaric minéral est mieux nommé
moelle de pierre. Voyez
Agaric (Page 1:166)
Mais M. Micheli prétend avoir vû des fleurs dans
l'agaric; & conséquemment voici comment il décrit
> genre.
* M. Bouldtic, continuant l'histoire des purgatifs répandue dans les Mémoires de l'Académie, en est venu à l'agaric, & il lui paroît (Mém. 1714. p. 27.) que ce purgatif a été fort estimé des Anciens, quoiqu'il le soit peu aujourd'hui & avec raison; car il est très - lent dans son opération, & par le long séjour qu'il fait dans l'estomac, il excite des vomissemens, ou tout au moins des nausées insupportables, suivies de sueurs, de syncopes, & de langueurs qui durent beaucoup; il laisse aussi un long dégoût pour les alimens. Les Anciens qui n'avoient pas tant de purgatifs à choisir que nous, n'y étoient apparemment pas si délicats; ou bien, auroit pû ajoûter M. Boulduc, l'agaric n'a plus les mêmes propriétés qu'il avoit.
C'est, dit cet Académicien, une espece de champignon qui vient sur le larix ou melese. Quelques-uns croyent que c'est une excroissance, une tumeur produite par une maladie de l'arbre: mais M. Tournefort le range sans difficulté parmi les plantes & avec les autres champignons. On croit que celui qui nous est apporté du Levant, vient de la Tartarie, & qu'il est le meilleur. Il en vient aussi des Alpes & des montagnes du Dauphiné & de Trentin. Il y a un mauvais agaric qui ne croît pas sur le larix, mais sur les vieux chênes, les hêtres, &c. dont l'usage seroit très pernicieux.
On divise l'agaric en mâle & femelle; le premier a la superficie rude & raboteuse, & la substance intérieure fibreuse, ligneuse, difficile à diviser, de diverses couleurs, hormis la blanche; il est pesant. Le second au contraire à la superficie fine, lisse, brune; il est intérieurement blanc, friable, & se met aisément en farine, & par conséquent il est léger: tous deux se font d'abord sentir au goût sur la langue, & ensuite ils sont amers & acres; mais le mâle a plus d'amertume & d'acreté. Celui - ci ne s'emploie point en Medecine, & peut - être est - ce le même que celui qui ne croît pas sur le larix.
M. Boulduc a employé sur l'agaric les deux grandes especes de dissolvans, les sulphureux & les aqueux. Il a tiré par l'esprit de vin une teinture résineuse d'un goût & d'une odeur insupportable: une goutte mise sur la la langue faisoit vomir, & donnoit un dégout de tout pour la journée entiere. De deux onces d'agaric, il est venu six dragmes & demie de teinture: le marc qui ne pesoit plus que neuf dragmes, ne contenoit plus rien, & n'étoit qu'un mucilage ou une espece de boue.
Sur cela, M. Boulduc soupçonna que ce mucilage inutile qui étoit en si grande quantité, pouvoit venir de la partie farineuse de l'agaric, détrempée & amollie; & la teinture résineuse, de la seule partie superficielle ou corticale. Il s'en assûra par l'expérience; car ayant séparé les deux parties, il ne tira de la teinture que de l'extérieur, & presque point de l'intérieur; ce qui fait voir que la premiere est la seule purgative, & la seule à employer, si cependant on l'emploie; car elle est toûjours très - desagréable, & cause beaucoup de nausées & de dégoût. Pour diminuer ses mauvais effets, il faudroit la mêler avec d'autres purgatifs.
Les dissolvants aqueux n'ont pas non plus trop bien réussi sur l'agaric; l'eau seule n'en tire rien: on n'a par son moyen qu'un mucilage épais, une boue, & nul extrait. L'eau aidée du sel de tartre, parce que les sels alkalis des plantes dissolvent ordinairement les parties résineuses, donne encore un mucilage, dont, après quelques jours de repos, la partie supérieure est transparente, en forme de gelée, & fort différente du fond, qui est très - épais. De cette partie supérieure séparée de l'autre, M. Boulduc a tiré par évaporation à chaleur lente un extrait d'assez bonne [p. 167]
M. Boulduc ayant employé le vinaigre distillé au lieu de sel de tartre, & de la même maniere, il a eu un extrait tout pareil à l'autre, & de la même vertu, mais en moindre quantité.
La distillation de l'agaric a donné à M. Boulduc assez de sel volatil, & un peu de sel essentiel: il y a très peu de sel fixe dans la terre morte.
L'agaric mâle, que M. Boulduc appelle faux agaric, & qu'il n'a travaillé que pour ne rien oublier sur cette matiere, a peu de parties résineuses, & moins encore de sel volatil ou de sel essentiel. Aussi ne vientil que sur de vieux arbres pourris, dans lesquels il s'est fait une rêsolution ou une dissipation des principes actifs. L'infusion de cet agaric faite dans l'eau, devient noire comme de l'encre, lorsqu'on la mêle avec la solution de vitriol: aussi l'agaric mâle est - il employé pour teindre en noir. On voit par - là qu'il a beaucoup de conformité avec la noix de galle, qui est une excroissance d'arbres.
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