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On ne chine ordinairement que les étoffès unies & minces. On a chiné des velours, mais on n'y a pas réussi jusqu'à un certain degré de perfection. Après ce que nous avons dit, on connoît que le coupé du velours n'est pas assez juste pour que la distribution du chinage soit exacte; on sait à la vérité que chaque partie du poil exige pour le velours chiné six fois plus de longueur qu'il n'en paroîtra dans l'étoffe; on peut donc établir entre le poil non ourdi & le poil ourdi, tel rapport qu'on jugera convenable; mais l'inégalité de la trame, celle des fers, les variétes qui s'introduisent nécessairement dans l'extension qu'on donne au poil, enfin la main de l'ouvrier qui frappe plus ou moins dans un tems que dans un autre, toutes ces circonstances ne permettent pas à l'anamorphose du dessein de se réduire à ses justes proportions. Cependant nous expliquerons la maniere dont on s'y prend pour cette étoffe. Les taffetas sont les étoffes qu'on chine ordinairement: on chine rarement les satins.
Pour chiner une étoffe, on fait un dessein sur un papier
réglé, comme on le voit
Lorsque la soie est teinte, on la fait devider &
ourdir; quand elle est levée de dessus l'ourdissoir,
on la met sur un tambour semblable à celui dont on
se sert pour plier les étoffes. Voyez ce tambour,
On tire de dessus le tambour 1, la chaîne qu'on va accrocher à l'axe de l'aspe ou devidoir 8, 8, éloigné du tambour de sept à huit aulnes: cela fait, on divise la chaîne par douze fils, dont chaque division est portée dans une dent du rateau 6, placé près de l'aspe. Il faut que ce rateau soit de la largeur de l'étoffe. Douze fils sont juste la quantité de fils qui doit être contenue dans trois dents du peigne. On enverge toutes les branches de douze fils, & on arrête l'envergure en séparant pareillement celle des fils simples qui a été faite en ourdissant>
Si le dessein est répété quatre fois dans la largeur de l'étoffe, on met quatre parties de la division par douze, dans chaque dent du rateau, ce qui donne quarante - huit fils, qu'on aura soin d'enverger & d'attacher de façon qu'on puisse les séparer quand il en sera besoin. On ajuste ensuite l'aspe 8, 8, de maniere qu'il puisse contenir exactement sur sa circonférence, une fois, deux fois, plus ou moins, le dessein, selon que ce dessein court plus ou moins. On met chaque partie séparée & placée par ordre sur le rateau, à chacune des chevilles attachées à l'arbre de l'aspe; on charge le tambour à discrétion, on tourne l'aspe; une personne entendue conduit le rateau, afin de bien dégager les fils; on enroule toute la piece sur l'aspe: chaque partie de quarante - huit fils faisant un écheveau, une chaîne de quatre mille fils donnera quatre - vingts - trois écheveaux, & seize fils qui serviront de lisiere; chaque bout de la partie de quarante - huit est attachée au premier bout de l'écheveau, lorsque la piece est devidée sur l'asple.
Quand toute la chaîne est enroulée sur l'aspe, de
maniere que sa circonférence divise exactement les
écheveaux en un certain nombre de fois juste de la
longueur du dessein, on prend des petites bandes dé
parchemin de trois lignes de largeur ou environ
(Voyez ces bandes,
On prend ensuite une de ces bandes & on la porte sur l'aspe, & l'on examine si la circonférence de l'aspe contient autant de fois la longueur de la bande, qu'elle est présumée contenir de sois la longueur du dessein, afin de voir si les mesures des bandes & des écheveaux coincident.
Cela fait, on prend la premiere bande numérotée 1; on la porte sur la premiere flotte ou le premier écheveau; elle fait le tour de l'aspe sur l'écheveau; on l'y attache des deux bouts avec une épingle, un bout d'un côté d'un fil qui traverse l'aspe sur toute sa longueur, & l'autre bout de l'autre côté de ce fil; ce fil coupant tous les écheveaux per pendiculairement, sert de ligne de direction pour l'application des bandes. On commence par arrêter toutes les bandes sur les écheveaux, le long de ce fil, du côté de la main droite; après quoi on marque avec un pincean & de la couleur, sur le premier écheveau, tous les endroits qui doivent en être colorés, & les espaces que chaque couleur doit occuper, précisément comme il est prescrit par la bande numérotée 1. On passe à la bande numérotée 2, qui est attachée au second écheveau, sur lequel on marque pareillement avec un pinceau & des couleurs, les endroits qui doivent être colorés, & les espaces que chaque couleur doit occuper, précisément comme il est prescrit par cette bande 2. On passe à la troisieme bande, & au troisieme écheveau, faisant la même chose jusqu'au quatre - vingt - troisieme écheveau, & à la quatre - vingt - troisieme bande.
Lorsque le dessein est pour ainsi dire tracé sur les écheveaux, on les leve de dessus l'aspe, & on les met [p. 341]
Quand tous les écheveaux sont liés, on les fait teindre de la couleur indiquée par le dessein; & avant qu'ils soient secs, on délie le parchemin, qu'on enleveroit trop difficilement si on le laissoit durcir en séchant; on les laisse sécher ensuite, après quoi on ôte le papier, excepté celui qui porte le numéro de l'écheveau.
On remet par ordre, & selon leurs numéros, les flottes ou les écheveaux sur l'aspe, comme ils y étoient auparavant; le bout de chacune se remet aux chevilles, l'autre bout est passé dans un rateau de la largeur de l'étoffe ou du dessein répeté. Quand on a tous les bouts qui ne sont pas aux chevilles, on les attache à une corde qui vient de dessus le tambour; & après avoir ajusté le dessein distribué sur tous les écheveaux, de maniere qu'aucune partie n'avance nine recule plus qu'elle ne doit, on tire deux ou trois aunes de chaque écheveau de dessus l'aspe, & l'on reporte la chaîne sur le tambour, observant de la lier de trois aunes en trois aunes, asin que le dessein ne se dérange pas.
Quand on a tiré toute la chaîne sur le tambour, on change de rateau; on en prend un plus grand; on y distribue chaque branche à autant de distance les unes des autres, qu'il y en a entre les chevilles auxquelles elles sont arrêtées. Il faut se ressouvenir que chaque bout d'écheveau est composé de 48 fils, & que ces 48 fils sont divisés en quatre parties de 12 fils, séparées chacune par une envergure, sans compter l'envergure de la chaîne ou de l'ourdissage, qui sépare encore chacun des douze fils. On se sert de l'envergure pour séparer chaque partie de douze fils, qui forment le nombre de quarante - huit. On prend la premiere partie de douze fils, & on y passe une verge; on prend la seconde partie de douze fils, des trente - six qui restent, & on y passe une seconde verge, & ainsi de la troisieme & de la quatrieme.
Quand on a séparé tous les écheveaux de la même façon, & qu'on a mis chaque partie sur une verge par ordre de numéros, on reporte toute la chaîne de dessus le tambour sur l'aspe, en laissant les verges passées dans les quatre parties de chaque écheveau séparé, ayant soin de conduite les verges qui séparent les fils, & qui sont bien différentes de celles qui tiennent les quatre parties séparées, jusqu'à ce que la chaîne soit toute sur l'aspe, après quoi on la remet toute sur le tambour, rangeant les parties de façon qu'on ne fait de toute la piece ou chaîne qu'une envergure; on la plie dans cet état sur l'ensuple, & elle est prête à être travaillée.
Voilà la maniere de disposer une chaîne pour un taffetas chiné, à une seule couleur, avec le fond.
S'il s'agissoit d'un velours, on ne chineroit que le
poil; c'est lui qui en exécuteroit tout le dessein:
mais comme le poil s'emboit par le travail des fers
six fois autant que la chaîne, après qu'on a tracé son
dessein, comme on le voit
C'est sur cette projection qu'on prendra les mesures avec les bandes de parchemin. Si le dessein n'est répeté que deux fois dans la largeur de l'étoffe, on ne prendra que vingt - quatre fils par echeveau; s'il ne l'est qu'une, on n'en prendra que douze. Il s'agit ici de taffetas; mais si c'est un velours, on n'en prendra que la moitié, parce que le poil ne contient que la moitié des fils des chuines de taffetas. Enfin on ne doit prendre & séparer des fils pour chaque branche, qu'autant que trois dents du peigne en peuvent contenir.
Quand il y a plusieurs couleurs dans un dessein,
on les distingue par des marques différentes; on les
couvre & on les découvre selon la nécessité; on fait
prendre ces couleurs à la chaîne qu'on prépare, les
unes après les autres. Le fond en est toûjours couvert: du reste l'ouvrage s'acheve comme nous venons
de l'expliquer. Quant à la maniere de travailler
le taffetas (voyez l'art.
CHINGAN (Page 3:341)
CHINGAN, (Géog.) ville considérable de la Chine, capitale de la province de Quangsi.
CHINGOU (Page 3:341)
CHINGOU, voyez
CHINGTU (Page 3:341)
CHINGTU, (Géog.) ville considérable de la Chine dans la province de Suchuen. Long. 130. 47. lat. 21. 30.
CHING - YANG (Page 3:341)
CHING - YANG, (Géog.) ville de la Chine, capitale de la province Huquang.
CHINOIS (Page 3:341)
* CHINOIS, (
Si l'on en croit ces auteurs, les Chinois ont eu des
sages dès les premiers âges du monde. Ils avoient
des cités érudites; des philosophes leur avoient prescrit
des plans sublimes de philosophie morale, darts
un tems où la terre n'étoit pas encore bien essu yée
des eaux du déluge: témoins Isaac Vossius, Spizelius, & cette multitude innombrable de missionnaires
de la compagnie de Jesus, que le des> d'ét endre
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