ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"338"> démontrer aisément en partageant la figure en autant de triangles qu'elle a de côtés. Ces triangles auront chacun pour base un côté de la figure, & leur sommet commun sera dans un point placé au - dedans de la figure. Voyez Triangle. (O)

CHILIOMBES (Page 3:338)

CHILIOMBES, s. f. (Myth.) sacrifices de mille bêtes. Il n'y a pas d'apparence qu'on en fit souvent d'aussi dispendieux. Quant à l'hécatombe, il est certain qu'il se faisoit assez fréquemment. Voyez ce mot.

CHILLAN (Page 3:338)

CHILLAN, (Géog.) ville de l'Amérique méridionale au royaume de Chily, sur la riviere de Nubbe, près de laquelle il y a un volcan.

CHILLAS (Page 3:338)

CHILLAS, s. m. (Comm.) toile de coton à carreaux, qui se fabrique à Bengale & autres lieux des Indes orientales: Voyez le dict. du Comm.

CHELMINAR ou TCHELMINAR (Page 3:338)

CHELMINAR ou TCHELMINAR, s. m. (Hist. anc. & Archit.) les plus belles & les plus magnifiques ruines qui nous restent de l'antiquité: ce sont celles en partie de ce fameux palais de Persepolis, auquel Alexandre étant ivre mit le feu par complaisance pour la courtisane Thais. Voyez Ruines. Les voyageurs & les historiens ont donné des descriptions fort circonstanciées des chelminars, entre autres Gratias de Sylva, Figroa, Pietro della Valle, Chardin, & Lebrun. On y voit, disent quelques-uns, les restes de près de quatre - vingt colonnes, dont les fragmens ont au moins six piés de haut; mais il n'y en a que dix - neuf qu'on puisse dire entieres, avec une autre isolée & éloignée d'environ cinquante pas. Ils ajoûtent que quatre - vingts - quinze marches montent au premier étage du palais; qu'elles sont taillées dans le roc, à qui une roche de marbre noir fort dur sert de fondations; que l'entrée du palais a environ vingt piés de large, & que d'un côté est la figure d'un éléphant, & de l'autre celle d'un rhinoceros haut de trente piés, sculptés en marbre: apès avoir passé cette entrée, on rencontre quantité de fragmens de colonnes de marbre blanc, dont les restes précieux donnent à connoître la magnificence de l'ouvrage entier; & on y voit quelques inscriptions gravées de caracteres d'une figure extraordinaire, qui ressemblent à des triangles ou à des pyramides. Ce monument sert à présent de retraite aux bêtes farouches & aux oiseaux de proie; ce qui n'a pas empêché Lebrun, par une curiosité qui lui étoit naturelle, d'entreprendre le voyage de Perse dans le dessein d'y voir les restes de ce somptueux édifice. (P)

CHILOÉ (Page 3:338)

CHILOÉ, (Géog.) grande île de l'Amérique méridionale sur la côte de Chily. La capitale est Castro.

CHILONGO (Page 3:338)

CHILONGO, (Géog.) province d'Afrique au royaume de Loango, dans la basse Ethiopie.

CHILY (Page 3:338)

CHILY, (le) Géog. grand pays de l'Amérique méridionale, le long de la mer du sud, qui a environ 300 lieues de long. Il abonde en fruits, arbres, & mines de toutes especes. Ce pays, dont une partie est aux Espagnols, est habité par des Indiens qui sont gouvernés par des caciques ou chefs indépendans les uns des autres. Saint - Jago est la capitale de la partie du Chily qui appartient aux Espagnols.

Le centre du commerce de cette contrée est à Baldivia, à la Conception, & à Valparaison. C'est de ces ports qu'il se fait avec le Pérou. Baldivia a des mines d'or fort riches, des cuirs de boeufs & de chevres, des suifs, des viandes salées, des blés qu'elle envoye à Lima; d'où elle tire des vins, des sucres, du cacao, & toutes les marchandises d'Europe. C'est à la Conception que sont les principaux lavoirs du royaume; c'est de ces lavoirs que vient l'or appellé pepitas: le commerce est du reste le même qu'à Baldivia. C'est à Valparaison qu'on embarque tous les revenus de l'Espagne au Chily, & que les particuliers destinent pour la mer du Nord.

Chily, (Page 3:338)

Chily, (Géog.) riviere de l'Amérique méridionale dans le pays de même nom, qui se jte dans la mer du sud.

CHIMAY (Page 3:338)

CHIMAY, (Géog.) petite ville des pays - bas Autrichiens dans le Hainaut, sur la Blanche. Lon. 21. 57. lat. 50. 30.

CHIMBO - RACO (Page 3:338)

*CHIMBO - RACO, s.m. (Géog.) l'une des plus grosses montagnes du monde, & vraissembla blement la plus haute. Elle fait partie de la Cordeliere des Andes. Elle est située par un degré & demi de latitude australe près de Riobamba, dans la province de Quito au Pérou, à cinquante lieues à l'est du cap san - Lorenzo. On la voit en mer du golfe de Guayaguil, à plus de 60 lieues de distance: elle a trois mille deux cents vingt toises au - dessus du niveau de la mer. La partie supérieure est toûjours couverte de neige, & inaccessible à huit cents toises de hauteur perpendiculaire. En 1738 MM. Bouguer & de la Condamine, de l'Académie des Sciences de Paris, y firent au pié de la neige permanente des expériences pour reconnoître si un fil à - plomb étoit détourné de la ligne verticale par l'action de la masse de la montagne sur ce même fil. La quantité moyenne tirée d'un grand nombre d'observations donna sept à huit secondes pour la déviation du fil vers l'axe de la montagne; quantité qui devroit être beaucoup plus considérable dans les principes de Newton, si la montagne étoit de la même densité intérieurement qu'au - dehors: mais il y a beaucoup d'apparence qu'elle est remplie de grandes cavités, si, comme la tradition du pays le porte, elle a été autrefois volcan, & qu'on y voye encore aujourd'hui des bouches & des traces de son éruption. Chimbo - raco est ainsi nommé d'un bourg voisin appellé Chimbo, qui veut dire passage (& en effet on y passe une riviere), & de raco, qui signifie neige, dans l'ancienne langue Quetchoa ou des Jacas. Voyez Attraction des montagnes.

Carguai - raco Volcan écroulé en 1698, & dont les neiges fondues causerent une grande inondation, est un prolongement de Chimbo - raco vers le nord. Il n'y a plus que les pointes de son sommet qui soient couvertes de neige, & sa hauteur n'est plus que de deux mille quatre cents cinquante toises.

CHIMERA (Page 3:338)

CHIMERA, ville forte de la Turquie en Europe, dans l'Albanie, capitale du territoire de même nom. Long. 37. 43. lat. 40. 10.

CHIMERE (Page 3:338)

CHIMERE, s. f. (Myth.) monstre fabuleux qui, selon les Poëtes, avoit la tête & le cou d'un lion, le corps d'une chevre, & la queue d'un dragon, & qui vomissoit des tourbillons de flamme & de feu. Bellérophon monté sur le cheval Pégase combattit ce monstre & le vainquit.

Le fondement de cette fable est qu'il y avoit autrefois en Lycie une montagne dont le sommet étoit desert, & habité seulement par des lions; le milieu rempli de chevres sauvages; & le pié marécageux, plein de serpens; ce qui a fait dire à Ovide: Mediis in partibus hircum, Pectus & ora lea, caudam serpentis habebat.

Bellérophon donna la chasse à ces animaux, en nettoya le pays, & rendit utiles les pâturages qu'ils infestoient auparavant; ce qui a fait dire qu'il avoit vaincu la chimere. D'autres prétendent que cette montagne étoit un volcan; & Pline même assûre que le feu qui en sortoit s'allumoit avec de l'eau, & ne s'éteignoit qu'avec de la terre ou du fumier; que Bellérophon trouva le moyen de la rendre habitable; d'où les Poëtes ont pris occasion de le chanter comme vainqueur de la chimere.

M. Freret donne une autre explication à cette fa<pb-> [p. 339] ble: il prétend que par la chimere il faut entendre des vaisseaux de pyrates Solymes qui ravageoient les côtes de la Lycie, & qui portoient à leurs proues des figures de boucs, de lions, & de serpens; que Bellérophon monté sur une galere qui portoit aussi à sa proue la figure d'un cheval, défit ces brigands.

Et selon M. Pluche, dans l'histoire du ciel, cette chimere composée d'une tête de lion, d'un corps de chevre, & d'une queue de serpent, n'étoit autre chose que la marque ou l'annonce du tems ou l'on faisoit les transports de blé & de vin, savoir, depuis l'entrée du soleil dans le signe du lion, jusqu'à son entrée dans celui du capricorne. Cette annonce de provisions nécessaire étoit agréable aux Lyciens, que les mauvaises nourritures & la stérilité de leur pays obligeoient de recourir à l'étranger. Bellérophon & son cheval aîlé, ajoûte - t - il, ne sont qu'une barque, ou le secours de la navigation qui apportoit à la colonie Lycienne des rafraîchissemens & des nourritures saines. Hist. du ciel, tome l. p. 317. (G)

CHIMIE (Page 3:339)

CHIMIE, voyez Chymie.

CHIMISTE (Page 3:339)

CHIMISTE, voyez Chymiste.

CHIN (Page 3:339)

CHIN, (Géog.) ville de la Chine, dans la province de Honan. lat. 34. 48.

CHINAGE (Page 3:339)

CHINAGE, s. m. (Jurisprud.) droit de péage qui est la même chose que chemage qui est expliqué cidevant. (A)

CHINAY ou CHINEY (Page 3:339)

CHINAY ou CHINEY, (Géog.) petite ville des Pays - bas, de la dépendance de l'évêché de Liége.

CHIN - CHIAN (Page 3:339)

CHIN - CHIAN, (Géog.) grande ville de la Chine, dans la province de Nankin. Il y a encore une autre ville de ce nom dans la province de Junnan. Long. 137. lat. 30. 6.

CHINCHIN - TALAR (Page 3:339)

CHINCHIN - TALAR, (Géog.) province d'Asie dans la grande Tartarie, entre celles de Camul & de Suchur.

CHINE (Page 3:339)

CHINE, (la) Géog. grand empire d'Asie, borné au nord par la Tartarie, dont elle est séparée par une muraille de quatre cents lieues; à l'orient par la mer; à l'occident par des hautes montagnes & des deserts; & au midi par l'Océan, les royaumes de Tunquin, de Lao, & de la Cochinchine.

La Chine a environ sept cents cinquante lieues de long, sur cinq cents de large. C'est le pays le plus peuplé & le mieux cultivé qu'il y ait au monde; il est arrosé de plusieurs grandes rivieres, & coupé d'une infinité de canaux que l'on y fait pour faciliter le commerce. Le plus remarquable est celui que l'on nomme le canal royal, qui traverse toute la Chine. Les Chinois sont fort industrie; ils aiment les Arts, les Sciences & le Commerce: l'usage du papier, de l'Imprimerie, de la poudre à canon, y étoit connu long - tems avant qu'on y pensât en Europe. Ce pays est gouverné par un empereur, qui est en même tems le chef de la religion, & qui a sous ses ordres des mandarins qui sont ies grands seigneurs du pays: ils ont la liberté de lui faire connoître ses défauts. Le gouvernement est fort doux. Les peuples de ce pays sont idolatres: ils prennent autant de femmes qu'ils veulent. Voyez leur philosophie à l'article de Philosophie des Chinois. Le commerce de la Chine consiste en ris, en soie, étoffes de toutes sortes d'especes, &c.

CHINER (Page 3:339)

* CHINER, v. act. (Manufact. en soie.) Chiner une étoffe, c'est donner aux fils de la chaîne des couleurs différentes, & disposer ces couleurs sur ces fils de maniere que quand l'étoffe sera travaillée, elles y représentent un dessein donné, avec moins d'exactitude à la vérité que dans les autres étoffes, qui se font soit à la petite tire soit à la grande tire, mais cependant avec assez de perfection pour qu'on l'y distingue très - bien, & que l'étoffe soit assez belle pour être de prix. Voyez Tire (petite & grande).

Le chiner est certainement une des manoeuvres les plus délicates qu'on ait imaginées dans les arts; il n'y avoit guere que le succès qui pût constater la vérité des principes sur lesquels elle est appuyée. Pour sentir la différence des étoffes chinées & des étoffes faites à la tire, il faut savoir que pour les étoffes faites à la tire on commence par tracer un dessein sur un papier divisé horisontalement & verticalement par des lignes; que les lignes horisontales représentent la largeur de l'étoffe; que les lignes verticales représentent autant de cordes du métier (Voy. le métier à l'article Velours ciselé); que l'assemblage de ces cordes forme le semple, voyez Semple); que chaque corde de semple aboutit à une autre coide; que l'assemblage de ces secondes cordes s'appelle le rame (Voyez Rame); que chaque corde de rame correspond a des fils de poil & de chaîne de diverses couleurs (Voyez Poil & Chaîne), ensorte qu'à l'aide d'une corde de semple on fait lever tel fil de poil & de chaîne, en tel endroit & de telle couleur qu'on desire; que faire une étoffe à la petite ou à la grande tire, c'est tracer, pour ainsi dire, sur le semple le dessein qu'on veut exécuter sur l'étoffe, & projetter ce dessein sur la chaine; que ce dessein se trace sur le semple, en marquant avec des ficelles & les cordes l'ordre selon lequel les cordes du semple doivent être tirées, ce qui s'appelle lire (Voyez Lire); & que la projection se fait & se fixe sur la chaîne, par la commodité qu'on a par les cordes de semple d'en faire lever un fil de telle couleur qu'on veut, & d'arrêter une petite portion de ce fil coloré à l'endroit de l'étoffe par le moyen de la trame.

Cette notion superficielle du travail des étoffes figurées, suffit pour montrer que la préparation du dessein, sa lecture sur le semple, la correspondance des cordes de semple avec celles de rame, & de celles de rame avec les fils de chaîne, & le reste du montage du métier, doivent former une suite d'opérations fort longues, en cas qu'elles soient possibles (& elles le sont), & que chaque métier demande vraissemblablement deux personnes, un ouvrier à la trame & au battant, & une tireuse au semple (& en effet il en faut deux).

Quelqu'un songeant à abréger & le tems & les frais de l'étoffe à fleurs, rencontra le chiner, en raisonnant à - peu - près de la maniere suivante. Il dit: si je prenois une étoffe ou toile toute blanche, & que je la tendisse bien sur les ensuples d'un métier, & qu'avec un pinceau & des couleurs je peignisse une fleur sur cette toile, il est évident 1° que s'il étoit possible de desourdir (pour ainsi parler) cette toile lorsque ma fleur peinte seroit seche, chaque fil de chaîne correspondant à la fleur que j'aurois peinte, emporteroit avec lui un certain nombre de points colorés de ma fleur, distribués sur une certaine portion de sa longueur; 2° que l'action de desourdir n'etant autre chose que celle de défaire les petites boucles que la chaîne a formées par ses croisemens sur la trame, toute ma fleur se trouveroit éparse & projettée sur une certaine portion de chaìne dont la largeur seroit la même, mais dont la longueur seroit beaucoup plus grande que celle de ma fleur, & que cette longueur diminueroit de la quantité requise pour reformer ma fleur & rapprocher les points colorés épars sur les fils de chaìne, si je venois à l'ourdir derechef. donc, a continué l'ouvrier que je fais raisonner, si la qualité de ma chaìne & de ma trame étant donnée, je connoissois la quantité de l'emboi de ma chaîne sur ma trame (dans le cas où cet emboi seroit fort sensible), pour exécuter des fleurs en étoffe, je n'aurois 1° qu'à peindre une fleur, ou tel autre dessein, sur un papier: 2° qu'à faire une anamorphose de ce dessein, telle que la largeur de l'anamorphose fût la même que celle du dessein, &

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