ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS

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"280"> fusil: 2° à assembler les troupes nécessaires pour les sorties, pour en faciliter la retraite, & recevoir les secours qu'on veut faire entrer dans la place.

Le chemin - couvert & le glacis sont quelquefois appellés ensemble du nom de contrescarpe; & c'est dans ce sens qu'on dit, lorsqu'on est parvenu à se loger sur le glacis, qu'on est sur la contrescarpe: mais exactement la contrescarpe est la ligne qui termine le fossé vers la campagne. Voyez Contrescarpe.

On trace le chemin - couvert en menant des paralleles à la contrescarpe à la distance de cinq ou six toises. A l'égard de la construction de ses placesd'arme, voyez Place - d'arme. (Q)

Chemins militaires, (Page 3:280)

Chemins militaires, via militares, ce sont les grands chemins de l'empire Romain, qu'Agrippa fit faire sous l'empire d'Auguste, pour la marche des troupes & pour les voitures. M. Bergier, avocat au présidial de Reims, a écrit l'histoire de ces grands chemins, contenant l'origine, le progrès, & l'etendue presqu'incroyable des chemins militaires pavés depuis la ville de Rome jusqu'aux extrémités de l'empire. Voyez plus haut Chemin. (Q)

Chemin des rondes, (Page 3:280)

Chemin des rondes, en termes de Fortification, est un espace qu'on laisse pour le passage des rondes entre le rempart & la muraille dans une ville fortifiée. Voyez Ronde.

Ce chemin n'est pas d'un grand usage, parce que n'étant défendu que d'une muraille d'un pié d'épaisseur, il est bien - tôt renversé par le canon de l'ennemi.

Le chemin des rondes est pratiqué au haut du rempart, au - devant du parapet; il est placé immédiarement sur le cordon, c'est - à - dire au niveau du terre - plein du rempart; il a trois ou quatre piés de large; il a un parapet ou garde - fou de maçonnerie d'un pié & demi d'épaisseur, & de trois piés & demi de haut: il doit avoir des ouvertures ou des entrées à tous les angles de l'enceinte de la place. Cette sorte de chemin ne se trouve plus guere que dans les anciennes fortifications; son parapet qui se trouve ruiné des les premiers jours du siége, l'a fait abandonner comme un ouvrage de peu d'importance. (Q)

Chemin, (Page 3:280)

Chemin, en Batiment, est sur un plafond ou sur un ravallement, une disposition de regles que les ouvriers posent pour traîner les moulures: c'est aussi un enduit de plâtre dressé à la regle, & suivant lequel ils conduisent leur calibre: ces deux dispositions, dont la regle sert à conduire d'un côté le sabot du calibre, & l'enduit dirige l'autre extrémité, se nomment proprement chemins. (P)

Chemin de carriere, (Page 3:280)

Chemin de carriere, en Architecture, c'est le puits par où l'on descend dans une carriere pour la souiller, ou l'ouverture qu'on fait à la côte d'une montagne, pour en tirer la pierre ou le marbre. (P)

Chemin, (Page 3:280)

* Chemin, (Chorégraphie.) ce sont des lignes qui tracées sur un papier, représentent la figure qu'un ou plusieurs danseurs décrivent sur le plancher pendant tout le cours d'une danse. Toute la Chorégraphie consiste à tracer ces lignes, à en diviser la somme en autant de parties égales que l'air de la danse a de mesures; à couper sur chacune de ces parties d'autres parties égales qui désignent les tems; sur celles - ci, d'autres qui désignent les notes, & ainsi de suite, jusqu'à la partie de tems la plus petite, pendant laquelle le danseur peut exécuter un mouvement; & à indiquer sur chacune de ces parties, par des caracteres particuliers, tous les mouvemens que le danseur doit exécuter en même tems, & successivement. Voyez Chorégraphie.

Chemin, (Page 3:280)

Chemin, en terme de Diamantaire, est la trace que fait un diamant sur la meule de fer où on le taille. Voyez Diamant & Diamantaire.

Chemin, (Page 3:280)

Chemin, (Tonnel.) pieces de bois qui portent d'un bout sur les bateaux chargés de vin, de l'autre à terre, où elles servent à conduire les tonneaux sans accident. Plus ces pieces sont longues, plus le plan incliné qu'elles forment est doux, moins celui qui conduit la piece fatigue: si les pieces étoient ou trop longues, ou trop foibles, ou trop chargées, elles poûrroient rompre. L'expédient des chemins n'est pas à l'usage seul des Tonneliers ou déchrgeurs de vin; il sert aussi à tous ceux qui ont des marchandises en tonneaux à descendre de dessus la riviere à terre.

CHEMINEE (Page 3:280)

CHEMINEE, s. f. terme d'Architecture, du Latin caminus, fait du Grec XAMINOZ, qui a la même signification. On entend sous ce nom une des parties principales de la piece d'un appartement, dans lequel on fait du feu, laquelle est composée d'un foyer, de deux jambages, d'un contre - coeur, d'un manteau, & d'un tuyau. Voy. Foyer, Jambages, Contre - coeur, Manteau, & Tuyau. Anciennement les cheminées se faisoient fort grandes; aujourd'hui, avec plus de raison, on les proportionne au diametre des pieces. Nous ne parlerons point de celles des cuisines & offices, ni de celles pratiquées dans les étages en galetas, celles - ci n'exigeant aucunes décorations, & leur situation étant assez indifferente. A l'égard de celles placées dans les appartemens d'une maison de quelque importance, leur situation, leur construction, & leur décoration demandent une étude particuliere.

La situation d'une cheminée consiste dans la nécessté de la placer toûjours dans le milieu d'une piece, soit sur sa longueur, soit sur sa largeur; de maniere que dans la face qui lui est opposée, l'on puisse placer quelqu'autre partie essentielle de la décoration, telle qu'un trumeau de glace, une porte ou une croisée. Sa situation dépend encore de la placer de préférence plûtôt sur le mur de refend qui est oppose à la principale entrée, que sur celui où cette porte est percée; & si par quelque cas indispensable on ne peut éviter de la placer de cette derniere maniere, du moins faut - il observer un dosseret de deux piés entre le chambranle de cette même porte & l'un des jambages de la cheminée. Quelquefois l'on place les cheminees dans des pans coupés; mais cette situation n'est convenable que pour de petites pieces, & ne peut raisonnablement être admise dans la décoration d'un appartement principal. Il arrive assez souvent que la nécessité oblige de situer les cheminées en face des croisées; mais cette maniere a son desavantage, parce que les personnes qui sont rangées autour du foyer ne reçoivent la lumiere que par reflet: néanmoins cette situation peut être de quelqu'utilité dans un cabinet consacré à l'étude, & doit être préférée à tous égards à la nécessité de les placer dans les murs de face, lorsqu'absolument il n'est pas possible de les pratiquer dans les autres murs de refend.

La construction des cheminées consiste aujourd'hui dans l'art de dévoyer leurs tuyaux dans l'épaisseur des murs, de maniere que sans nuire à la solidité de ces mêmes murs, les languettes (voy. Langlettes) & les faux manteaux de cheminée ne nuisent point à la symmétrie des pieces. Anciennement on se contentoit d'élever les tuyaux de cheminée perpendiculairement, & de les adosser les uns devant les autres à chaque étage; mais on a reconnu qu'il en résultoit deux abus: le premier, que ces tuyaux élevés perpendiculairement étoient plus sujets à fumer que ceux qui sont inclinés sur leur élévation: le second, que ces tuyaux ainsi adossés les uns sur les autres, non - seulement chargeoient considérablement les planchers, mais aussi diminuoient insensiblement le diametre des pieces des étages supérieurs: aujourd'hui qu'il semble que l'art soit parvenu à surmonter toutes les difficultés, l'on dévoie d'une part les tuvaux sur leur élévation sans altérer la construction; & de [p. 281] l'autre, quand le cas le requiert, on les incline sur leur plan: ce qui parossoit impossible il y a vingt ans. Une partie essentielle de leur construction consiste encore à donner au foyer une profondeur convenable, qui doit être au moins de dix - huit pouces & au plus de vingt - quatre; car en leur en donnant moins, elles sont sujettes à fumer; & en leur en donnant davantage, la chaleur est sujette à s'exhaler par le tuyau. La meilleure construction des cheminées, quant à la matiere, est de faire usage de la brique posée de plat, bien jointoyée de plâtre, & garnie de fantons, à moins qu'on ne puisse les construire de pierre de taille, ainsi qu'on le pratique dans nos maisons royales, édifices publics, &c. en observant néanmoins de ne jamais les dévoyer dans les murs mitoyens.

La décoration des cheminées est devenue une partie importante pour l'ornement des pieces, principalement depuis cinquante ans, que les glaces ont pris la place des bas - reliefs de sculpture & des membres d'architecture de plâtre, de marbre, ou de stuc qui les décoroient auparavant. M. Decotte, premier architecte du roi, est celui à qui l'on doit l'usage des glaces sur les cheminées. D'abord on se révolta contre cette nouveauté; on eut peine à s'accoûtumer à voir un vuide que les glaces représentent sur une partie qui ne pourroit se soutenir sans être un corps opaque & d'une solidité réelle: mais enfin la mode a prévalu au point que la plus grande beauté de la décoration d'une cheminée consiste aujourd'hui, selon quelques-uns, dans la grandeur des glaces. Il n'en est pas moins vrai cependant que les bordures qui les environnent, que les parties qui les couronnent, & les pilastres qui les accompagnent & qui occupent ce qu'on appelle le manteau de la cheminée, doivent être d'une proportion & d'une richesse relative à l'ordonnance qui préside dans la decoration de la piece en général: l'on doit même observer que les glaces qui représentent un vuide, comme nous venons de le remarquer, soient d'une hauteur & d'une largeur proportionnée à l'élégance qu'on aura dû affecter dans la baie ou vuide des portes & des croisées. Il faut encore faire attention que la largeur du manteau & sa hauteur, soient d'une proportion reiative à celle des panneaux qui revêtissent la surface des murs de la piece, lorsqu'elle est lambrissée.

A l'égard du chambranle de ces cheminées, dont la matiere doit être de marbre ou de pierre de liais, leur largeur entre deux jambages dépend, comme nous l'avons dejà dit, du diametre des pieces; mais il faut faire ensorte que cette largeur égale celle du manteau de la cheminée, de maniere que l'épaisseur de ces jambages fasse retraite de chaque côté; afin que la tablette qui couronne ce chambranle, forme des retours dans ses deux extrémités égaux à sa saillie sur le devant, afin qu'il paroisse servir de soûbassement à la partie superieure. La hauteur de ces chambranles dépend de l'usage des pieces. Dans les galeries, dans les salons, & grandes salles d'assemblée, où la largeur des foyers est au moins de six ou sept piés, & où l'on fait un feu extraordinaire, il faut leur donner de hauteur depuis cinq jusqu'à six piés; mais dans les appartemens de sociéte (voyez Appartement), où les plus grandes cheminées ne doivent pas surpasser quatre piés & demi ou cinq piés de largeur, il faut réduire leur hauteur à trois piés & demi ou trois piés huit pouces, afin que ceux qui forment cercle autour du foyer y étant assis, puissent se voir dans les glaces & y remarquer ce qui se passe. Voyez dans les Planc. d'Architecture, la décoration d'une cheminée faisant partie de celle du salon. (P)

Cheminée. (Page 3:281)

Cheminée. (Hist. anc.) On demande si les anciens avoient des cheminées dans leurs chambres, & s'ils y faisoient du feu pendant l'hyver. Plusieurs mo<cb-> dernes le nient; & M. Perrault pense que si les anciens avoient des cheminées, elles étoient fort rares, par la raison que Vitruve n'a point expliqué la maniere dont on devoit les construire, quoique leur construction méritât bien qu'il y donnât ses soins & son attache.

Mais l'on ne peut douter par une foule d'autorités incontestables, que les anciens n'eussent des cheminées, & en grand nombre. Appian Alexandrin, racontant (liv. IV. des guerr. civ.) de quelle maniere se cachoient ceux qui étoient proscrits par les triumvirs, dit que les uns descendoient dans des puits ou des cloaques, que les autres se cachoient sur les toits & dans les cheminées: il croit que le mot Grec XAPNW/DEIS2 U/PW/ROFIAS2, sumaria sub tecto posita, ne peut s'expliquer autrement; & cela est très - vrai. De plus, Aristophane dans une de ses comédies, introduit le vieillard Polycléon enfermé dans une chambre, d'où il tâche de fe sauver par la cheminée. Virgile dit aussi:

Et jam summa procul villarum culmina fumant:

« Et déjà l'on voit de loin la fumée des bourgades, des maisons de campagne, des villages, s'élever du haut des toits ».

Il paroit donc certain que les anciens avoient des cheminées, comme l'a prouvé par plusieurs autres passages Octavio Ferrari, ce savant Italien, qui fut tout - à - la - fois honoré des bienfaits de la république de Venise, de Louis XIV. & de la reine Christine; mais faute de plans & de description des cheminées des anciens, nous n'en avons qu'une légere connoissance. Nous savons cependant qu'elles n'étoient pas faites comme les nôtres, qu'elles étoient construites au milieu de la chambre, qu'elles n'avoient ni tuyau ni manteau, & qu'il y avoit seulement au haut de la chambre & au milieu du toit, une ouverture pour la fumée, laquelie sortoit d'ordinaire par cette ouverture: c'est pourquo. Horace dit: (ode xj. l. IV.)

Sordidum flamma trepidant volantes Vertice fumum.

« Le feu pétille ctans ma cuisine, & fait rouler en l'air de gros tourbillons de fumée ».

Et dans un autre endroit: (ode ij. lib. V.)

Positosque vernas, ditis examen domus Circum renidentes lares.

« Quel plaisir de voir autour d'un foyer bien propre une troupe de valets, dont le grand nombre marque la richesse de la maison »!

Ailleurs il conseille à son ami de mettre force bois dans le foyer pour chasser le froid: Dissolve frigus, ligna super foco Large reponens.

Tous ces passages confirment encore l'existence des cheminées parmi les anciens, mais ils montrent aussi que leur luxe ne s'étoit pas tourné de ce côtélà. Peut - être que l'usage des étuves a fait naturellement négliger chez les anciens cette partie du bâtiment, que nous avons assujettie à des proportions symmétriques & décorées, en même tems que le froid de notre climat nous a contraint de multiplier le nombre des cheminées, & de rechercher les moyens d'augmenter les effets du feu. quoique par habitude ou par nécessité nous ne mettions pas toùjours ces moyens en pratique.

En effet, il est certain que la disposition des jambages paralleles, & la hotte inclinée des cheminées ordinaires, ne tendent pas à refléchir la chaleur. La méchaníque apprend que des jambages en lignes paraboliques, & la situation horisontale du dessous de la tablette d'une cheminée, sont les plus propres à répandre la chaleur dans les chambres. C'est ce qu'a prouvé M. Gauger dans un ouvrage intitulé la Mé -

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