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CHEMIN, ROUTE, VOIE (Page 3:275)
* CHEMIN, ROUTE, VOIE, (Gram. Synon.) termes relatifs à l'action de voyager. Voie se dit de la maniere dont on voyage: aller par la voie d'eau ou par la voie de terre. Route, de tous les lieux par lesquels il faut passer pour arriver d'un endroit dans un autre dont on est fort éloigne. On va de Paris a Lyon ou par la route de Bourgogne, ou par la route de Nivernois. Chemin, de l'espace même de terre sur lequel on matche pour faire sa route: les chemins sont gatés par les pluies. Si vous allez en Champagne par la voie de terre, votre route ne sera pas longue, & vous aurez un beau chemin. Chemin & voie s'employent encore au figure: on dit faire son chemin dans le monde, & suivre des voies obliques, & verser sur la route: on dit le chemin & la voie du Ciel, & non la
Il est à présumer qu'il y eut des grands chemins,
aussi - tôt que les hommes furent rassemblés en assez
grand nombre sur la surface de la terre, pour se distribuer
en différentes sociêtés séparées par des distances.
Il y eut aussi vraissemblablement quelques regles
de police sur leur entretien, dès ces premiers tems;
mais il ne nous en reste aucun vestige. Cet objet ne
commence à nous paroître traité comme étant de
quelque conséquence, que pendant les beaux jours de
la Grece; le Senat d'Athenes y veilloit; Lacédémone, Thebes & d'autres états en avoient consié le soin
aux hommes les plus importans; ils étoient aidés
dans cette inspection par des officiers subalternes. Il ne
paroit cependant pas que cette ostentation de police
eût produit de grands effets en Grece. S'il est vrai que
les routes ne fussent pas même alors pavées, de bonnes
pierres bien dures & bien assises auroient mieux
value que tous les dieux tutélaires qu'on y plaçoit; ou
plûtôt ce sont - là vraiment les dieux tutélaires des
grands chemins. Il étoir réservé à un peuple commerçant
de sentir l'avantage de la facilité des voyages &
des transports; aussi attribue - t - on le paver des premieres
voies aux Carthaginois. Les Romains ne négligerent
pas cet exemple; & cette partie de leurs
travaux n'est pas une des moins glorieuses pour ce
peuple, & ne sera pas une des moins durables. Le
premier chemin qu'ils ayent construit, passe pour le
plus beau qu'ils ayent eu. C'est la voie appienne, ainsi
appellée d'Appius Claudius. Deux chariots pouvoient
aisément y passer de front; la pierre apportee
de carrieres fort éloignées, fut débitée en pavés de
trois, quatre & cinq piés de surface. Ces pavés furent
assemblés aussi exactement que les pierres qui
forment les murs de nos maisons: le chemin alloit de
Rome à Capoue; le pays au - delà n'appartenoit pas
encore aux Romains. La voie aurélienne est la plus
ancienne après celle d'Appius; Caius Aurelius Cotta
la fit construire l'an 512 de Rome: elle commençoit
à la porte Aurélienne, & s'étendoit le long de la mer
Tyrrhene jusqu'au forum aurelii. La voie flaminienne
est la 3
Il y avoit aussi des chemins de communication de l'Italie aux provinces orientales de l'Europe par les Alpes & la mer de Venise. Aquilée étoit la derniere ville de ce côté: c'étoit le centre de plusieurs grands chemins, dont le principal conduisoit à Constantinople; d'autres moins importans se répandoient en Dalmatie, dans la Croatie, la Hongrie, la Macédoine, les Mésies. L'un de ces chemins s'étendoit jusqu'aux bouches du Danube, arrivoit à Tomes, & ne finissoit qu'où la terre ne paroissoit plus habitable.
Les mers ont pû couper les chemins entrepris par les Romains, mais non les arrêter; témoins la Sicile, la Sardaigne, l'Isle de Corse, l'Angleterre, l'Asie, l'Afrique, dont les chemins communiquoient, pour ainsi dire, avec ceux de l'Europe par les ports les plus commodes. De l'un & de l'autre côté d'une mer, toutes les terres étoient percées de grandes voies militaires. On comptoit plus de 600 de nos lieues de chemins pavés par les Romains dans la Sicile; près de 100 lieues dans la Sardaigne; environ 73 lieues dans la Corse; 1100 lieues dans les Isles Britanniques; 4250 lieues en Asie; 4674 lieues en Afrique. La grande communication de l'Italie avec cette partie du monde, étoit du port d'Ostie à Carthage; aussi les chemins étoient - ils plus fréquens aux environs de ce dernier endroit que dans aucun autre. Telle étoit la correspondance des routes en de - çà & en de - là du détroit de Constantinople, qu'on pouvoit aller de Rome à Milan, à Aquilée, sortir'de l'Italie, arriver à Sirmisch en Esclavonie, à Constantinople; traverser la Natolie, la Galatie, la Sourie; passer à Antioche, dans la Phénicie, la Palestine, l'Egypte, à Alexandrie; aller chercher Carthage, s'avancer jusqu'aux confins de l'Ethiopie, à Clysmos; s'arrêter à la mer Rouge, après avoir fait 2380 de nos lieues de France.
Quels travaux, à ne les considérer que par leur étendue! mais que ne deviennent - ils pas quand on embrasse sous un seul point de vùe, & cette étendue, & les difficultés qu'ils ont présentées, les forêts ouvertes, les montagnes coupées, les collines applanies, les valons comblés, les marais desséchés, les ponts élevés, &c.
Les grands chemins étoient construits selon la diversité des lieux; ici ils s'avançoient de niveau avec les terres; là ils s'enfonçoient dans les vallons; ailleurs ils s'élevoient à une grande hauteur; par - tout on les commençoit par deux sillons tracés au cordeau; ces paralelles fixoient la largeur du chemin; on creusoit l'intervalle de ces paralleles; c'étoit dans
Les fonds pour la perfection des chemins étoient
si assùrés & si considérables, qu'on ne se contentoit
pas de les rendre commodes & durables; on les embellissoit
encore. Il y avoit des colomnes d'un mille
à un autre qui marquoient la distance des lieux; des
pierres pour asseoir les gens de pié & aider les cavaliers
à monter sur leurs chevaux; des ponts, des temples,
des arcs de triomphe, des mausolées, les sepulchres
des nobles, les jardins des grands, sur - tout
dans le voisinage de Rome, au loin des hermes qui
indiquoient les routes; des stations, &c. Voyez
Telle est l'idée qu'on peut prendre en général de ce que les Romains ont fait peut - être de plus surprenant. Les siecles suivans & les autres peuples de l'univers offrent à peine quelque chose qu'on puisse opposer à ces travaux, si l'on en excepte le chemin commencé à Cusco, capitale du Pérou, & conduit par une distance de 500 lieues sur une largeur de 25 à 40 piés, jusqu'à Quito. Les pierres les plus petites dont il étoit pavé, avoient dix piés en quarré; il étoit soutenu à droite & à gauche par des murs élevés au - dessus du chemin à hauteur d'appui; deux ruisseaux couloient au pié de ces murs; & des arbres plantés sur leurs bords formoient une avenue immense.
La police des grands chemins subsista chez les Romains avec plus ou moins de vigueur, selon que l'état fut plus ou moins florissant. Elle suivit toutes les révolutions du gouvernement & de l'empire, & s'éteignit avec celui - ci. Des peuples ennemis les uns des autres, indisdiplines, mal affermis dans leurs conquêtes, ne songerent guere aux routes publiques, & l'indifférence sur cet object dura en France jusqu'au regne de Charlemagne. Cette commodité étoit trop essentielle à la conservation des conquêtes, pour que ce monarque ne s'en apperçût pas; aussi est - il le premier de nos rois qui ait fait travailler aux chemins publics. Il releva d'abord les voies militaires des Romains; il employa à ce travail & ses troupes & ses sujets. Mais l'esprit qui animoit Charlemagne s'affoiblit beaucoup dans ses successeurs; les villes resterent dépavées; les ponts & les grands chemins furent abandonnés, jusque sous Philippe - Auguste, qui fit paver la capitale pour la pre<pb-> [p. 277]
Chemin. (Page 3:277)
Chez les Romains, on appelloit via tout chemin public ou privé; par le terme d'iter seul, on entendoit un droit de passage particulier sur l'héritage d'autrui; & par celui d'actus, on entendoit le droit de faire passer des bêtes de charge ou une charrette ou chariot sur l'héritage d'autrui; ce qu'ils appelloient ainsi iter & actus n'etoient pas des chemins proprement dits, ce n'étoient que des droits de passage ou servitudes rurales.
Ainsi le mot via étoit le terme propre pour exprimer un chemin public ou privé; ils se servoient cependant aussi du mot iter pour exprimer un chemin public, en y ajoûtant l'épithete publicum.
On distinguoit chez les Romains trois sortes de chemins; savoir les chemins publics, via publica, que les Grecs appelloient voies royales; & les Romains, voies prétoriennes, consulaires, ou militaires. Ces chemins aboutissoient ou à la mer, ou à quelque fleuve, ou à quelque ville, ou à quelque autre voie militaire.
Les chemins privés, via privat>, qu'on appelloit aussi agraria, étoient ceux qui servoient de communication pour aller à certains héritages.
Enfin les chemins qu'ils appelloient via vicinales, étoient aussi des chemins publics, mais qui alloient seulement d'un bourg ou village à un autre. La voie, via, avoit huit piés de large; l'iter, pris seulement pour un droit de passage, n'avoit que deux piés, & le passage appellé actus en avoit quatre.
Il y a peu de chose à recueillir pour notre usage de ce qui s'observoit chez les Romains, par rapport à ces chemins publics ou privés, parce que la largeur des chemins est reglée différemment parmi nous; on peut voir néanmoins ce qui est dit dans la loi des 12 tables, tit. ij. de viarum latitudine; au code Théodosien, de itinere muniendo, & au titre, de littorum & itinerum custodia; au digeste de verborum signific. liv.
Pour ce qui est des droits de passage appellés chez
les Romains iter & actus, il en traité au digeste, liv.
LXIII. tit. xix. & nous en parlerons aux mots
On distingue parmi nous en général deux sortes de chemins publics; savoir les grands chemins ou chemins royaux, qui tendent d'une ville à une autre, & les chemins de traverse qui communiquent d'un grand chemin à un autre, ou d'un bourg ou village à un autre.
Il y a aussi des chemins privés qui ne servent que pour communiquer aux héritages.
Nos coûtumes ont donné divers noms aux grands chemins; les unes les appellent chemins péageaux, comme Anjou & Maine; d'autres en grand nombre les appellent grands chemins; d'autres chemins royaux.
Les chemins de traverse & les chemins privés reçoivent aussi différens noms dans nos coûtumes, nous les expliquerons chacun ci - après, suivant l'ordre alphabétique.
Les premiers réglemens faits en France au sujet des chemins se trouvent dans les capitulaires du roi Dagobert, où il distingue via publica, via convicinalis, & semita; il prononce des amendes contre ceux qui barroient les chemins.
Charlemagne est cependant regardé comme le premier de nos rois qui ait donné une forme à la police des grands chemins & des ponts. Il fit contribuer le public à cette dépense.
Louis le Débonnaire & quelques - uns de ses successeurs firent aussi quelques ordonnances à ce sujet; mais les troubles des x. xj. & xij. siecles firent perdre de vûe la police des chemins; on n'entretenoit alors que le plus nécessaire, comme les chaussées qui facilitoient l'entrée des ponts ou des grandes villes, & le passage des endroits marécageux.
Nous ne parlerons pas ici de ce qui se fit sous
Philippe - Auguste, par rapport au pavé des rues de
Paris, cet objet devant être renvoyé aux mots
Mais il paroît constant que le rétablissement de la police des grands chemins eut à - peu - près la même époque que la premiere confection du pavé de Paris, qui fut en 1184, comme on l'a dit plus haut.
L'inspection des grands chemins fut confiée, comme du tems de Charlemagne & de Louis le Débonnaire, à des envoyés ou commissaires généraux appellés missi, qui étoient nommés par le roi & départis dans les provinces; ils avoient seuls la police des chemins, & n'etoient comptables de leurs fonctions qu'au roi.
Ces commissaires s'étant rendus à charge au public, ils furent rappellés au commencement du xiv. siecle, & la police des chemins fut laissée aux juges ordinaires des lieux.
Les choses resterent en cet état jusqu'en 1508 que l'on donna aux thrésoriers de France quelque part en la grande voirie. Henri II. par édit de Février 1552, autorisa les élûs à faire faire les réparations qui n'excederoient pas 20 liv. Henri III. en 1583 leur associa les officiers des eaux & forêts, ensorte qu'il y avoit alors quatre sortes de jurisdictions qui étoient en droit de connoître de ces matieres.
Henri IV. ayant reconnu la confusion que causoit cette concurrence, créa en 1599 un office de grand voyer, auquelil attribua la surintendance des grands chemins & le pouvoir de commettre des lieutenans dans les provinces. [p. 278]
Cet arrangement n'ayant pas eu tout le succès que l'on en attendoit, Louis XIII. par édit de Février 1626, supprima le titre de grand - voyer, & attribua la jurisdiction sur les grands chemins aux thrésoriers de France, lesquels étant répandus dans les différentes provinces du royaume, sont plus à portée de vaquer à cet exercice: mais le Roi ayant bientôt reconnu l'importance de se réserver la surintendance de la grande voirie, a établi un directeur général des ponts & chaussées, qui a sous lui plusieurs inspecteurs & ingénieurs; & sur le rapport du directeur général, le Roi ordonne chaque année par arrêt de son conseil les travaux & réparations qu'il veut être faits aux chemins; l'adjudication au rabais de ces ouvrages se fait à Paris par les thrésoriers de France, & dans les provinces par les intendans qui veillent aussi sur les grands chemins, suivant les ordres qui leur sont envoyés.
Les pays d'états veillent eux - mêmes dans leur territoire à l'entretien des ponts & chaussées.
Henri II. avoit ordonné dès 1552 de planter des arbres le long des grands chemins; mais cela avoit été mal exécuté.
L'arrêt du conseil du 3 Mai 1720, qui a fixé la largeur des grands chemins, a ordonné de les border de fossés; & aux propriétaires des héritages qui y aboutissent, de les planter des deux cótés d'ormes, hêtres, chataigners, arbres fruitiers, ou autres arbres, suivant la nature du terrein, à la distance de 30 piés l'un de l'autre, & à une toise au moins du bord extérieur des fossés, & de les armer d'épines.
Faute par les propriétaires d'en planter, il est dit que les seigneurs auxquels appartient le droit de voirie, pourront en planter à leurs frais, & qu'en ce cas les arbres plantés par ces seigneurs leur appartiendront, de même que le fruit de ces arbres; la même chose avoit déjà été ordonnée.
Lorsqu'il s'agit de construire ou de réparer quelque chemin public, les juges préposés pour y tenir la main peuvent contraindre les paveurs & autres ouvriers nécessaires de s'y employer, sous peine d'amende & même d'emprisonnement.
Il est défendu à toutes personnes d'anticiper sur les chemins, ni d'y mettre des fumiers ou aucune autre chose qui puisse embarrasser.
Lorsqu'il s'agit d'élargir ou d'aligner les chemins publics, les propriétaires des terres voisines sont tenus de fournir le terrein nécessaire.
Les entrepreneurs sont autorisés à prendre des matériaux par - tout où ils en peuvent trouver, en dédommageant le propriétaire.
Les terres nécessaires pour rehausser les chemins peuvent être prises sur les terreins les plus proches.
Il est défendu à toutes personnes de détourner les voitures qui travaillent aux chemins, ni de leur apporter aucun trouble.
En quelques endroits on a établi des péages, dont
le produit est destiné à l'entretien des chemins. Voy.
Pour éviter l'embarras que causeroient sur les chemins les voitures qui seroient trop larges, on a fixé en 1624, la longueur des essieux de chariots & charrettes à 5 piés 10 pouces, avec défenses aux ouvriers d'en faire de plus longs.
Les rouliers ne doivent point atteler plus de quatre chevaux à une charrette à deux roues. Arrét du conseil du 18 Juillet 1670, & déc. du 14 Nov. 1724.
La charge d'une voiture à deux roues est de 5 poinçoins de vin ou de trois milliers pesant d'autres marchandises. Il est néanmoins permis aux rouliers de porter 6 poinçons de vin, en portant au retour du pavé & du sable aux atteliers des grands chemins. On oblige même présentement ceux qui retournent à vuide de porter une certaine quantité de pavé.
Chemin, (Page 3:278)
Chemins charruaux (Page 3:278)
Chemin chatelain, (Page 3:278)
Chemin croisier, (Page 3:278)
Chemin finerot, (Page 3:278)
Chemin forain, (Page 3:278)
Chemins, (Page 3:278)
Chemin du Halage, (Page 3:278)
Chemin (Page 3:278)
Chemin péageau, (Page 3:278)
Chemin, (Page 3:278)
Chemin privé, (Page 3:278)
Chemin public, (Page 3:278)
Chemin réal, (Page 3:278)
Chemin royal, (Page 3:279)
L'ordonnance des eaux & forêts, tit. des routes & chemins royaux, porte que dans les forêts les grands chemins royaux auront au moins soixante - douze piés de largeur; & que dans six mois, tout bois, épines & broussailles qui se trouveroient dans l'espace de soixante piés es grands chemins servant au passage des coches & carrosses publics, tant des forêts du roi que de celles des ecclésiastiques, communautés, seigneurs, & particuliers, seroient essartés & coupés, en sorte que le chemin soit plus libre & plus sur.
Cette même ordonnance veut que les propriétaires des héritages aboutissans aux rivieres navigables, laissent le long des bords vingt - quatre piés au moins de place en largeur, pour chemin royal & trait des chevaux, sans qu'ils puissent planter arbres ni tenir clôture ou haie plus pres que trente piés du côté que les bateaux se tirent, & dix piés de i'autre bord, à peine de 500 liv. d'amende, confiscation des arbres, & d'être les contrevenans contraints à reparer & remettre les chemins en etat à leurs frais.
La largeur des autres chemins royaux hors les forêts
& bords des rivieres a été reglée différemment,
par diverses lettres patentes & arrêts, jusqu'à l'arrêt
du conseil du 3 Mai 1720, qui a fixe la largeur
des grands chemins à soixante piés, & celle des autres
chemins publics à trente - six piés; ce qui s'observe
depuis ce tems autant qu'il est possible: on a
même donné plus de largeur à quelques - uns des chemins royaux aux environs de Paris, & cela pour la
décoration de l'abord de la capitale du royaume.
Voyez ci - dev.
Chemin de terroir (Page 3:279)
Chemin de traverse, (Page 3:279)
Chemin vicomtier, (Page 3:279)
Chemins voisinaux, (Page 3:279)
Chemin, (Page 3:279)
Chemin - couvert, (Page 3:279)
Le chemin - couvert n'est jamais plus élevé que le niveau de la campagne; il est au contraire quelquefois plus bas d'un pié ou d'un pié & demi, lorsque les terres du fossé ne sont pas suffisantes pour la construction des remparts & du glacis.
Au pié intérieur du parapet du chemin - couvert, regne une banquette comme au pié du parapet du rempart: elle a le même usage, c'est - à dire qu'elle sert à élever le soldat pour qu'il puisse tirer par - dessus le glacis, & découvrir la campagne. Lorsque le chemincouvert est plus bas que le niveau de la campagne, on lui donne deux banquettes: on plante des palissades sur la banquette supérieure, lorsqu'il y en a deux, ou simplement sur la banquette, lorsqu'il n'y en a qu'une. Ces palissades sont des pieux quarres & pointus par le haut, qu'on fait surpasser d'environ six pouces la partie supérieure du glacis ou du parapet du chemin - couvert: elles se mettent fort proches les unes des autres, ensorte qu'il ne reste guere d'intervalle entre elles que pour passer le bout du fusil: on les joint ensemble par des traverses ou pieces de bois, auxquelles elles sont attachées avec de grands clous rivés en - dehors: ces pieces de bois ainsi horisontales, forment ce qu'on appelle le linteau. L'usage des palissades est de faire obstacle à l'ennemi, & l'empêcher de sauter dans le chemin - couvert.
Le chemin - couvert est plus spacieux à ses angles
rentrans qu'aux autres endroits: on v pratique des
espaces c i h (
Il y a aussi des places - d'arme aux angles saillans, mais elles sont formées par l'arrondissement de la contrescarpe, au lieu que celles des angles rentrans sont prises dans le glacis.
On trouve de distance en distance dans le chemincouvert des solides de terre qui en occupent toute la
largeur, à l'exception d'un petit passage pour le
soldat; c'est ce qu'on appelle les traverses du chemincouvert.
Voyez
Le chemin - couvert n'est pas fort ancien dans la Fortification; l'usage s'en est établi vers le commencement des guerres de la Hollande contre Philippe Il. roi d'Espagne.
Le chemin - couvert sert 1° à mettre des troupes à couvert des coups de l'ennemi qui est dans la campagne, & à défendre l'approche de la place par un feu rasant ou parallele au niveau du terrein, & qui est également redoutable dans toute la portée du [p. 280]
Le chemin - couvert & le glacis sont quelquefois appellés
ensemble du nom de contrescarpe; & c'est
dans ce sens qu'on dit, lorsqu'on est parvenu à se
loger sur le glacis, qu'on est sur la contrescarpe: mais
exactement la contrescarpe est la ligne qui termine
le fossé vers la campagne. Voyez
On trace le chemin - couvert en menant des paralleles
à la contrescarpe à la distance de cinq ou six
toises. A l'égard de la construction de ses placesd'arme, voyez
Chemins militaires, (Page 3:280)
Chemin des rondes, (Page 3:280)
Ce chemin n'est pas d'un grand usage, parce que n'étant défendu que d'une muraille d'un pié d'épaisseur, il est bien - tôt renversé par le canon de l'ennemi.
Le chemin des rondes est pratiqué au haut du rempart, au - devant du parapet; il est placé immédiarement sur le cordon, c'est - à - dire au niveau du terre - plein du rempart; il a trois ou quatre piés de large; il a un parapet ou garde - fou de maçonnerie d'un pié & demi d'épaisseur, & de trois piés & demi de haut: il doit avoir des ouvertures ou des entrées à tous les angles de l'enceinte de la place. Cette sorte de chemin ne se trouve plus guere que dans les anciennes fortifications; son parapet qui se trouve ruiné des les premiers jours du siége, l'a fait abandonner comme un ouvrage de peu d'importance. (Q)
Chemin, (Page 3:280)
Chemin de carriere, (Page 3:280)
Chemin, (Page 3:280)
Chemin, (Page 3:280)
Chemin, (Page 3:280)
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